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 John Updike

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MessageSujet: John Updike   John Updike EmptyDim 18 Mar 2007 - 15:31

John Updike John_u10

Après des études supérieures à Havard, puis à la Ruskin School of Drawing and Fine Arts d'Oxford, John Updike collabore au 'New Yorker' dès 1955 et s'installe dans le Massachusetts en 1957. Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages - romans, recueils de nouvelles et de poèmes, essais, critiques littéraires -, il est un écrivain éblouissant, infatigable, qui depuis la parution de son premier roman en 1958 n'a cessé de voir ses oeuvres récompensées.

je suis en pleine lecture-découverte de cet auteur avec "Dans la splendeur des lis" qui, du moins au début, ne m'emballait pas vraiment. J'ai changé d'avis et je suis à fond dans la saga familiale!


Bibliographie

Citation :
Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)

Cycle Rabbit

1960 : Rabbit, Run (Cœur de lièvre, trad. Jean Rosenthal, 1962)
1971 : Rabbit Redux (Rabbit rattrapé, trad. Georges Magnane, 1973)
1981 : Rabbit Is Rich (Rabbit est riche, trad. Maurice Rambaud, 1983)
1990 : Rabbit At Rest (Rabbit en paix, trad. Maurice Rambaud, 1993)
2001 : Rabbit Remembered (Souvenirs de Rabbit, 2002)

Cycle Bech

1970 : Bech, a Book (Bech voyage, trad. Georges Magnane, 1972)
1982 : Bech Is Back (Bech est de retour, trad. Maurice Rambaud, 1984)
1998 : Bech at Bay, « quasi-roman » (Bech aux abois, trad. Michèle Hechter, 2002)

Cycle Buchanan

1974 : Buchanan Dying, théâtre
1992 : Memories of the Ford Administration, roman (La Parfaite Épouse, trad. Rémy Lambrechts, 1994)

Cycle de Eastwick

1984 : The Witches of Eastwick (Les Sorcières d'Eastwick, trad. Maurice Rambaud, 1986)
2008 : The Widows of Eastwick

Autres romans

1959 : The Poorhouse Fair (Jour de fête à l'hospice, trad. Alain Delahaye, 1979), Page 3
1963 : The Centaur (Le Centaure, trad. Laure Casseau, 1965), Page 2
1965 : Of the Farm (La Ferme, trad. Raphaël Noris, 1968)
1968 : Couples (Couples, trad, Anne-Marie Soulac, 1969)
1975 : A Month of Sundays (Un mois de dimanches, trad. Maurice Rambaud, 1977)
1977 : Marry Me (Épouse-moi, trad. Maurice Rambaud, 1978)
1978 : The Coup (Le Putsch, trad. Maurice Rambaud, 1980)
1986 : Roger's Version (Ce que pensait Roger, trad. Maurice Rambaud, 1988)
1988 : S. (S, trad. Maurice Rambaud, 1991)
1994 : Brazil (Brésil, trad. Michèle Hechter, 1996)
1996 : In the Beauty of the Lilies (Dans la splendeur des lis, trad. Michèle Hechter, 1998), Page 1
1997 : Toward the End of Time (Aux confins du temps, trad. Claude et Jean Demanuelli, 2000)
2000 : Gertrude and Claudius (Gertrude et Claudius, trad. Michèle Albaret-Maatsch, 2004)
2002 : Seek My Face (Tu chercheras mon visage, trad. Claude Demanuelli, 2006), Page 1
2002 : Villages (Villages, trad., 2009), Page 4
2006 : Terrorist (Terroriste, trad. Michèle Hechter, 2008), Pages 1, Page 3

Recueils de nouvelles

1959 : The Same Door
1961 : A & P
1962 : Pigeon Feathers (Les Plumes du pigeon, trad. Jean Rosenthal, 1964)
1964 : Olinger Stories (choix de nouvelles)
1966 : The Music School (Les Quatre Faces d'une histoire, trad. Adriana R. Salem et Patrick Reumaux, 1971)
1972 : Museums and Women (Des musées et des femmes, trad. Georges Magnane, 1975)
1979 : Problems (La Concubine de saint Augustin, trad. Georges Magnane, 1981)
1979 : Too Far to Go, nouvelles liées, sur une même famille (Trop loin, trad. Suzanne Mayoux et Georges Magnane, 1986)
1987 : Trust Me (Confiance, confiance, trad. Maurice Rambaud, 1989)
1994 : The Afterlife (L'après-vie, trad. Michèle Hechter, 1997)
2000 : The Best American Short Stories of the Century, éditeur
2001 : Licks of Love (Solos d'amour, trad. Michèle Hechter, 2005)
2003 : The Early Stories: 1953-1975
2009 : My Father's Tears and Other Stories


Ce que disent les autres

John Updike, l'un des plus grands écrivains américains du XXe siècle, Lila Azam Zanganeh, Le Monde, Page 1
L'heure des bilans, Christophe Mercier, Page 2

Citation :
mise à jour le 29/12/12, page 4
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyVen 23 Mar 2007 - 19:49

J'ai terminé "Dans la splendeur des lis":

C'est mon premier Updike et à peine la lecture commencée, j'ai été étreinte par une peur irrationnelle: celle de fermer le livre avant la fin! Dès la page 16, je baillais, je cherchais un mot, une phrase pour me raccrocher au récit! Puis, je me suis rappelée qu'il fallait au moins patienter jusqu'à la page 50 avant de penser à « jeter l'éponge ».
En effet, la mise en situation de la saga familiale s'ouvre sur un pasteur qui perd la foi. Comme je ne suis pas états-unienne ni protestante, je me suis trouvée devant des considérations philosophico-religieuses très complexes à mes yeux, à la limite de l'abscons!
Mais, ô miracle!, à la fin de la première partie, Updike et ses personnages m'avaient conquise... ouf!

Que dire de cette saga américaine sinon qu'elle nous fait vivre le rêve américain, elle nous retrace l'histoire des Etas-Unis de 1910 à 1990....presque un siècle!
Updike nous promène dans ce siècle de tous les possibles en compagnie de quatre membres de la famille Wilmot: Clarence, le pasteur patriarche, Teddy, le fils cadet, Essie, la petite-fille et Clark, l'arrière petit-fils. Quatre volets de l'Histoire récente des Etats-Unis d'Amérique.
1910, Clarence Wilmot perd la foi et refuse le compromis de l'hypocrisie: continuer son sacerdoce. Son courage n'a d'égal que son athéisme conforté par l'émergence d'un art nouveau: le cinéma muet! L'ancien pasteur, devenu représentant d'une encyclopédie américaine (concurrent de l'Encyclopédia Britanica), faisant du porte à porte stérile tant chez les bourgeois que chez les prolétaires, entre oublier ses déboires et son désespoir dans les salles obscures. Il y a parfois des accents austériens dans la descriptions des scènes muettes qui rappellent « Le livre des illusions ». 1910 et la décennie suivante: la Grande Guerre et la Dépression qui meurtriront dans leurs chairs les soldats et les ouvriers. L'Amérique fait toujours rêver mais à quel prix! Le cinéma est là pour faire oublier mais aussi pour garder en mémoire, burlesque et tragique (merci Charlot), les heures sombres de la mondialisation (déjà!!) de l'économie. Dieu semble avoir abandonné les hommes et tourné le dos à ce triste et vain spectacle. Clarence s'éteindra, seul dans sa chambre, et son fils Teddy reprendra le flambeau de l'apostasie paternelle.
1929, Teddy, marqué par la défaite spirituelle de son père, ne jure que par la tranquilité d'une vie sans autre ambition que celle de ne pas se faire remarquer: surtout ne pas mettre en avant ses capacités intellectuelles...pour vivre heureux, vivons cachés! Et la bonne cachette: devenir facteur. Il refusera même de devenir Receveur des Postes: les luttes de pouvoir et les ambitions mesquines ne l'intéressent absolument pas. Il cultive, sans bruit, son jardin intérieur, et développe une immense tolérance envers l'être humain...tant qu'il n'empiète pas sur la liberté d'autrui! La famille Wilmot traverse, sereinement, les années de la Prohibition et de la seconde guerre mondiale, dans leur ville provinciale de Basingstoke, Delaware.

Années 40/60, Essie, la fille de Teddy, reprend le flambeau familial de l'amour du cinéma: son rêve, devenir actrice. Elle n'aura de cesse de quitter son Delaware natal pour New-York puis la Californie et Hollywood. Grandeur et décadence des Majors, des grands studios: le cinéma scintille mais meurtrit aussi les hommes. Elle sait jouer de son corps, de son charme, elle jouera avec les plus grands mais ne sera qu'une Maryline de second ordre....c'est ce qui la sauvera sans doute. Peu à peu, la télévision detrône le cinéma: plus proche des gens, moins chère. La publicité est le nouveau court métrage, les téléfilms les nouvelles productions. La jeunesse prime: dès qu'une ride apparaît, c'est l'oubli assuré. Essie luttera contre la « chasse aux sorcières » responsable du déclin du grand cinéma...déjà trop politiquement incorrect? L'imagination n'est plus au pouvoir, l'uniformisation des goût en route. On ne peut oublier ces stars glamour à souhait...Maryline, Rita, Audrey, Ingrid...la sensualité suave s'évanouit dans les nouveaux codes de l'industrie cinématographique.
Années 80/90, Clark, le fils unique d'Essie, pur produit californien, se traîne dans la vie comme dans la société impitoyable adorant celui qui réussit, brûlant celui qui végète. Les remugles du désastre du Vietnam sont encore brûlants, braises sur lesquelles les gourous peuvent souffler. La désespérance efface les repères des âmes faibles, broyées par ce système individualiste. Dieu prend d'étranges apparences, Dieu est interprêté de manière surprenante et déstabilisante. Dans une société trépidante, omnibulée par la vitesse et l'argent facile, les religions parallèles font florès. Clark, rencontre, dans une station de ski des Rocheuses, Jesse Smith, un gourou, vétéran du Vietnam, chef spirituel d'une secte. Le lecteur ne peut que se souvenir de l'épisode sanglant de Waco: la rencontre explosive d'une Amérique hautement technologique et d' une Amérique obscurantiste scandant la Bible et attendant l'Apocalypse. La folie égocentrique du gourou met le doigt sur une faille spirituelle: l'absence d'humanité dans notre société moderne.
Les Etats-Unis dansent follement sous la plume agile et ironique d'Updike qui démystifie, quelque peu, le rêve américain.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptySam 24 Mar 2007 - 8:29

Très belle critique, Chaperlipopette, ça me donne vraiment envie de découvrir John Updike!
J'en avais fait une première lecture tout à l'heure, et me suis replongée après dans ......."Le livre des illusions"!!!
Les critiques ,unanimes, ont dit le plus grand bien du dernier roman de John Updike, "Et tu chercheras mon visage", un récit romancé qui parle des peintres américains de l'après guerre.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptySam 24 Mar 2007 - 10:21

Marie a écrit:
Très belle critique, Chaperlipopette, ça me donne vraiment envie de découvrir John Updike!

Je pensais la même chose , mais n'ai pas encore eu le temps
1/ de te le dire
2/ de la relire en prenant mon temps (on est samedi et le w.e est plus chargé pour moi)

En tout cas merci encore à Chaperlipop' pour sa générosité, et à tous ceux qui prennent de leur temps pour nous faire connaître leurs découvertes .. flower
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyDim 25 Mar 2007 - 22:22

J'espère trouver d'autres titres d'Updike à la bibliothèque car vraiment, il m'a plu malgré ma lenteur au démarrage!!!
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyMer 27 Aoû 2008 - 13:42

Terroriste raconte l'histoire d'un lycéen qui arrête ses études après le bac pour devenir conducteur de camion. Il subit l'influence de l'Imam de son quartier et d'un curieux marchand de meubles libanais. Sa mère partagée entre son travail d'aide-soignante, sa vie sentimentale et sa peinture ne se rend pas compte de son embrigadement.
Le propos d'Updike est double: tout en se livrant à un constat dece qui peut amener un adolescent mi-égyptien mi irlandais à épouser la cause d'un Islam radical, il nous livre une vision et une critique juste du mode de vie américain.
Bien plus que les grands discours, l'auteur nous montre que ce sont les choses simples qui ont le pouvoir de changer la vie, comme le regard d'un enfant.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyMer 27 Aoû 2008 - 23:05

John Updike Couver67
Tu chercheras mon visage
Citation :
Présentation de l'éditeur
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Hope est devenue la muse et l'épouse de Zack McCoy, futur grand nom de l'art contemporain américain. Bien des années plus tard, interrogée par une journaliste, Hope se souvient de cet âge d'or oublié, où peindre s'apparentait à un acte de révolte. De ce huis dos, mêlant confidences intimes et réflexions sur l'art, se dégage une magistrale leçon de vie

Un des plus grands auteurs de l'Amérique du XXe siècle se trouve dans la section "à découvrir" nonnon
Après le commentaire de Madame B. il nous en manque un 3e avis - et bien, je vais le faire - et cette fois ci je ne vais pas seulement dire que je l'ai lu - mais que j'ai aimé diablotin


Comment – il faut plus ?
D’accord – ce livre est pour moi un des meilleurs romans que John Updike a écrit.
Il écrit ce livre du point de vue de cette femme (et il le fait très convaincant – il y a quelques observations qu’on ne peut se raconter entre femmes Wink ) et on constate très vite qu’il a en fait écrit un livre sur la veuve de Jackson Pollock.. donc aussi en quelque sorte sur Jackson Pollock. Mais toujours du point de vue de sa femme.. et c’est fort..
Fort en écriture, fort en détails biographiques de ce couple, fort en exploits d’art et fort tout court


et maintenant je vais déplacer ce fil où il doit se ranger Very Happy
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyJeu 28 Aoû 2008 - 11:24

Et hop! un de plus sur ma liste.
Tu es diablotin Kenavo.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyJeu 28 Aoû 2008 - 11:29

Madame B. a écrit:
Et hop! un de plus sur ma liste.
Tu es diablotin Kenavo.
honte Qui.. moi??? Mais je suis un ange

Very Happy Mais je suis contente que j'ai pu te convaincre de continuer avec Updike
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyMar 27 Jan 2009 - 20:34

John Updike, 1932-27/01/2009

http://www.iht.com/articles/ap/2009/01/27/arts/Obit-Updike.php
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyMer 28 Jan 2009 - 10:02

Crying or Very sad une des plus grandes voix de ces dernières années vient de s'éteindre.. cela me touche.. c'est en quelque sorte lui qui m'a ouvert le 'continent américain' en littérature.. .. ..
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyVen 30 Jan 2009 - 12:55

John Updike, l'un des plus grands écrivains américains du XXe siècle

Le Monde | 28.01.09 |
Lila Azam Zanganeh


Son timbre était doux et rugueux, et il conservait du bégaiement de son enfance un je-ne-sais-quoi de fragile et d'effacé. John Updike, mort d'un cancer du poumon mardi 27 janvier à Beverly Farms (Massachusetts), à l'âge de 76 ans, était l'un des plus grands écrivains américains du XXe siècle.

Romancier, nouvelliste, poète et "critic at large" (tout terrain) au magazine New Yorker, auteur de soixante livres, Updike a été le chroniqueur de cette Amérique blanche des classes moyennes qui, de la "Bible Belt" aux franges du New Jersey, s'évertue à lutter contre la lente atrophie d'un rêve suspendu entre volupté et désespoir. Observateur des plus menus détails, écrivain du sexe et des péripéties conjugales, mais aussi de la poésie fugace de l'ordinaire, Updike a ainsi, depuis plus d'un demi-siècle, pris sa place dans l'histoire littéraire.

C'est de son enfance au coeur du pays allemand de Pennsylvanie, sur cette terre blonde tachetée de granges rouges, que l'écrivain a extrait la matière brute de ses romans. Né en 1932, au coeur de la Grande Dépression, dans la ville de Reading, en Pennsylvanie, il est le fils d'une employée de grand magasin éprise de littérature et d'un professeur de mathématiques auquel il rendra un hommage mélancolique dans Centaur (Le Centaure en français), publié en 1963.

"Chonny" - comme l'appellent ses parents - est un enfant unique timide et asthmatique qui rêve de vendre un jour ses dessins à Walt Disney ou au New Yorker. Il a 13 ans lorsque sa famille déménage pour vivre à la campagne dans une bâtisse du XIXe siècle où habitent déjà ses grands-parents maternels. C'est là, dans la solitude de cette Pennsylvanie rurale et silencieuse, qu'Updike développe son goût pour la lecture et l'écriture. En 1950, il obtient une bourse pour l'université Harvard, où il devient rédacteur en chef du Harvard Lampoon, et s'essaie à ses premiers exercices de style, pastichant notamment On the Road, de Jack Kerouac, dans un texte drolatique où il raconte son tour de pâté de maison en trottinette.

C'est aussi à Harvard qu'adviennent deux des grands événements de la vie d'Updike. En 1953, il épouse, alors qu'il est encore étudiant, Mary Pennington, qui sera la mère de ses quatre enfants. Puis sa dernière année à l'université marquera "la percée extatique de sa vie littéraire" : le célèbre hebdomadaire New Yorker lui achète en juin 1954 un poème, ainsi que sa première nouvelle, Friends from Philadelphia.

Après un séjour en Angleterre, où il étudiera le dessin à la prestigieuse Ruskin School of Drawing and Fine Arts, Updike s'installe en 1955 en compagnie de son épouse à Ipswich, près de Salem, dans le Massachusetts, afin de se vouer corps et âme à l'écriture. Et en effet, dès 1959, il termine simultanément trois ouvrages, dont un premier roman, The Poorhouse Fair, qui sera publié, comme tous les autres, chez Knopf.

A 32 ans, Updike publie son premier chef-d'oeuvre, Centaur, qui lui vaudra un National Book Award, l'un des deux plus grands prix littéraires américains. Il devient alors le plus jeune écrivain jamais élu au National Institute of Arts and Letters. Mais c'est la célèbre tétralogie des Rabbit qui le propulse dans la gloire littéraire. Dans Rabbit Run, premier volet de la série (publié en 1960), Harry "Rabbit" Angstrom, ex-star de basket de son lycée, se retrouve piégé, à 26 ans, entre un mariage sans amour et un emploi de vendeur qu'il honnit. Pourtant, Harry est constamment en mouvement, sur le départ. Il ne cesse de croire en un Dieu protestant, aux manifestations discrètes mais bienveillantes, et aspire aux jours meilleurs où ses compatriotes "se lovaient dans le rêve américain, le respiraient, le chantonnaient".

"VIES PRIVÉES"

Dans Rabbit Redux (1971), Rabbit a 36 ans et est ouvrier typographe, amer et épuisé, ébahi à la fois par l'absurde bataille d'Hamburger Hill, au Vietnam, et l'envol vers la lune en juillet. Dans Rabbit Is Rich (1981), Rabbit a hérité d'une franchise Toyota qui appartenait à son beau-père. Il observe de son poste de télévision la prise d'otages à Téhéran, hanté par la peur dune mort dont il commence à apercevoir le profil. Dans Rabbit at Rest (1991), Rabbit a pris sa retraite sous les cocotiers glauques d'une Floride sénescente. Triomphe inespéré pour Updike : Rabbit is Rich et Rabbit at Rest lui valent tous deux le Prix Pulitzer.

Entre les tomes de Rabbit, en 1968, Updike fait aussi sensation avec Couples, qui lui vaudra un portrait à la "une" de Time Magazine, avec en titre "La société adultère". En grand lecteur du théologien-philosophe Kierkegaard et du théologien Karl Barth, Updike y combine désespoir existentiel et descriptions sexuelles au coeur de la banlieue américaine. "Un romancier doit, selon moi, disait-il à l'époque, s'intéresser avant tout au petit monde qui fourmille sous la cité, au monde des micro-crises existentielles. Mes romans parlent de vies privées, et mon style représente au fond une tentative pour rendre à la vie ordinaire ses tonalités et ses particularismes."

Aux yeux de nombreux critiques, les joyaux cachés de l'oeuvre d'Updike sont ses nouvelles. Il en a publié plusieurs centaines. Chacune balance entre la satisfaction du présent et le miroitement du futur, le sexe et la spiritualité, la beauté de la création et la menace constante de la mort. Aucune phrase, peut-être, ne résume plus précisément la veine des nouvelles d'Updike que la chute de Pigeon Feathers (1962). Un jeune garçon, David, y est contraint de tirer sur des pigeons, depuis une grange en Pennsylvanie. Alors qu'il regarde, fasciné, les plumes flotter vers le sol, écrit Updike, "il était habité par cette certitude : que ce Dieu qui avait prodigué tant de délicatesse sur ces pigeons idiots ne détruirait pas toute Sa Création en interdisant à David de vivre pour toujours." Jusqu'à la fin de sa vie, l'écrivain aura continué de se rendre à l'Eglise. "Je n'arrive pas à faire le saut dans un monde où la foi n'existe pas", dira-t-il dans un entretien.

En 2006, il s'était essayé, sans grand succès, à changer de perspective narrative, et il avait prêté voix à un jeune terroriste arabe habitant dans le New Jersey. Mais inexorablement, et face, sans doute, à la virulence de la critique, il était revenu, à l'automne 2008, à ses territoires familiers, avec The Widows of Eastwick (autrement dit "Les Veuves d'Eastwick"), à la suite de la comédie sociale et sexuelle qu'était The Witsches of Eastwick (Les Sorcières d'Eastwick), adaptée au cinéma en 1987.

Un livre de nouvelles, My Father's Tears and Other Stories, devrait paraître plus tard cette année. Quand on l'accusait de ne pas mieux écrire sur des sujets qui lui étaient étrangers, Updike répondait : "Mon imagination et mon expérience sont toutes deux très sévèrement limitées. Je ne sais écrire, je crois, qu'un certain genre de fables intimes."



Source: ICI
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyVen 30 Jan 2009 - 22:54

Et en plus Joyce Carol Oates l'adore!

JCO on John Updike
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyVen 30 Jan 2009 - 23:01

Marko a écrit:
Et en plus Joyce Carol Oates l'adore!
et elle a raison.. Very Happy
c'est étrange .. mon impression qu'il me manque Wink
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyJeu 26 Fév 2009 - 21:40

kenavo a écrit:
Marko a écrit:
Et en plus Joyce Carol Oates l'adore!
et elle a raison.. Very Happy
c'est étrange .. mon impression qu'il me manque Wink

Zut je n'avais pas compris qu'il etait decede recemment! Mais que font les parfumes!! Il faut tous nous mettre a lire ou relire les aventures d'Harry Rabbitt. Je me suis procure Le Centaure ( National Book Award) recemment. Le sujet me tente bien:
Citation :

George Caldwell quitte en boitant la classe de son lycee de Pennsylvanie sous les huees de ses eleves: il vient de recevoir une fleche dans la cheville. Comme un poison, la douleur s'etend a toute son existence. Malade, incompris, Caldwell est habite par le monde mythologique; le proviseur devient Zeus, son garagiste est Vulcain. Lui meme devient Chiron, le Centaure qui sacrifia son immortalite.
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