Ketil Björnstad [Norvège]

Né en 1952 à Oslo, Ketil Björnstad est à la fois auteur, compositeur et musicien. Inclassable et prolifique, il a publié à ce jour plus de trente livres, poèmes, romans et biographies. La Société des jeunes pianistes est son premier roman à paraître en France.

LA SOCIETE DES JEUNES PIANISTES de Ketil BJORNSTAD
Ed JC Lattès/429p
Trad (norvégien) : Jean Baptiste Coursaud

Dans les années 60 à Oslo un petit groupe d’adolescents s’étant eux même désignés sous le nom de Société des jeunes pianistes, ont en commun l’amour de la musique. Bien qu’amis ils restent rivaux et se disputent un concours où il n’y aura qu’un seul vainqueur. Aksel, Anja, Rebecca et les autres ont leurs propres initiations vers l’âge adulte à passer.

C’est par la voix d’Aksel que l’histoire est présentée et c’est son parcours qui est le principal sujet du roman, sa famille qui fait son deuil de la mère, sa rencontre avec Anja dont il tombe amoureux et les secrets qu’elle cache et qui auront des conséquences non négligeables sur l’avenir. Voilà, c’est un récit comme je les aime. On y entre pour ne plus en sortir avant la fin. On suit avec intérêt grandissant la préparation aux concours, aux premières armes de ces jeunes musiciens. On subit la pression en même temps qu’eux. On les aime et on aimerait les avoir pour amis en vrai, pour les consoler ou les féliciter. Chacun d’eux aura son épreuve du feu et pour chacun rien ne sera plus comme avant. Et puis il y a l’énigmatique Anja et sa non moins énigmatique famille dont peu à peu nous est dévoilé ce qui se cache derrière la jeune fille et son destin. Et la musique accompagne l’histoire tout du long et s’intègre aux événements. De quoi donner envie de découvrir le répertoire classique.

j'aime beaucoup tous les livres qui parlent de musique et de musiciens, mais là, je n'ai absolument pas accroché. Peut être une lecture à un mauvais moment?

J'avais beaucoup aimé ce livre, même si peut être moins dans la deuxième partie, l'histoire d'Anja m'a moins accrochée que celle d'Aksel. Il semblerait que nous ayons pas mal de lectures communes, Chimère

Effectivement, nous formons un mini club de lecture à nous deux.

Je ne sais pas si on arrivera jusqu'au club de lecture, mais j'ai l'intention d'aller piocher des idées sur ton si beau blog, A livre ouvert.
Et si je peux me permettre un conseil, il me semble que Les chevaliers de l'escalier rond de Einar Mar Guðmundsson devrait te plaire.

Effectivement, je l'avais noté dans mon carnet celui-là. Rien que pour le titre, il me plait déjà.

Juste pour vous annoncer que La société de jeunes pianistes va sortir en livre de poche au mois de mars. Si c'est pas une bonne raison de découvrir ce livre sensible et émouvant...

Chouette l'info arabella!!! Je vais guetter alors....bientôt nous devrions recevoir le fameux chèque lire gagné avec le Télégramme de Brest! Je note de suite pour ne pas oublier.

J'ai lu il y a quelques jours La Société des Jeunes Pianistes et j'ai adoré cette lecture. C'est un livre magnifique qu'on ne peut pas lâcher, qui nous emporte dans l'univers de ces jeunes musiciens, qui nous fait vivre intensément leur histoire et nous intrigue.

Ce livre m'a profondément touchée. Dès que je l'ai refermé, je n'ai eu qu'une envie : le relire. L'histoire est belle et tragique et elle est bien racontée. Je la trouve poétique et romantique.

J'aime ces livres initiatiques, ces livres qui évoquent la passion, la vie et la musique.

Un livre que j'ai envie de donner à tous mes amis.

Du haut de gamme en haut de l'Europe

Ketil Bjornstad est lui-même pianiste et compositeur.Il nous donne là un roman au thème initiatique allant bien au delà de la musique.Dans la Norvège de la fin des sixties un groupe de garçons et filles surdoués de la musique décide de créer une sorte de confrérie.Mais qui sont réellement Anja,Aksel,Rebecca et les autres?Dans le petit monde assez mystérieux des mélomanes avec ses professeurs fielleux,ses parents haineux et ses concours assassins quelle est la part de leur jeunesse qui ne leur soit pas au moins partiellement volée.

C'est que la musique n'adoucit pas forcément les moeurs.Sur fond d'anorexie et de trahisons s'orchestrent les allées et venues de ces héros prêts à défaillir voire à mourir pour un Ravel trop rapide ou une valse martelée un poil trop lentement.L'apprentissage de l'âge adulte s'avère bien compliqué,au moins autant que ces études et ces répétitions interminables meurtrissant les paumes et les coeurs.

La lumière du Nord éclaire ces pages souvent très bouleversantes emplies de fantômes,parents disparus, oiseaux de mauvais augure,étangs meurtriers.C'est bien un univers de violence qui se cache derrière les rideaux cramoisis des auditoriums."Chaque seconde passée sur scène est un moment supplémentaire durant lequel la catastrophe ne cesse de te frôler".Dans La Société des Jeunes Pianistes la mélodie est grave et subtile sur le désir,la vie et la mort

Ketil Bjornstad
Apparemment on n’a pas encore publié d’autres livres de lui en français tandis que, comme déjà mentionné, il est auteur de plusieurs livres. Donc je vais vous parler un peu d’un livre que j’ai lu en allemand :

Villa Europa

CONTENU: Ce livre s’apparente à un vrai épos (épopée), couvrant quasiment tout le XXème siècle. L’auteur nous parle dans cette histoire de famille norvégienne des habitants d’une maison en haut d’un fjord à Oslo, la « Villa Europa ». A la fin du XIXème Nina Ulven y aménage les différentes chambres selon les pays parcourus en Europe par son mari infidèle. Aussi les fils, filles et petits-enfants quittent dans les décennies à venir la maison et la famille pour revenir plus tard, chargés de leur expérience. Avant tout, ce sont les figures de femmes qui gardent la maison où se déroulent le dialogue et les disputes entre générations et hommes et femmes. L’histoire de cette famille est censée reflétée la grande Histoire de ce siècle passée.

REMARQUES : Les personnages centraux du roman (changeant avec les générations) parcourent l’Europe ou sont confronté dans leur Norvège natale avec la grande Histoire. En ceci on y trouve quelques bonnes idées comme par exemple la complexité de la question de la résistance, respectivement de la collaboration dans la Norvège occupée par les fascistes ou en outre le développement de la société grâce à la vie racontée de quelques personnages. Pourtant le roman ne pouvait pas me convaincre moi (malgré l’enthousiasme d’un ami – donc on peut vivre ce livre différemment !). Pour des raisons à moi inconnues, les figures masculines de ce roman ne font pas la bonne figure, mais sont soit des « couillons », des « machos » ou même des violeurs. Ce sont quelques figures de femmes qui représentent l’engagement, le don de soi, une volonté de fer et toutes sortes de dons positifs. Euh, je dois avouer que je suis très heureux de donner à la femme la part belle, mais dans ce contexte il y avait pour moi quelque chose d’artificiel, comme si l’auteur voulait montrer (à quelqu’un de précis ???) qu’il est extrêmement bienveillant envers les femmes… Qui n’y consent pas ? Mais est-ce qu’on doit au même moment abaisser l’autre sexe ???

Mais peut-être je cherche ou je vois quelque chose ici que CE livre ne veut même pas donner. Pour quelqu’un cherchant un divertissement et ne craignant pas certaines vues unilatérales, ce roman pourrait se lire rapidemment.

J'attends avec impatience la traduction de ses autres romans...

La société des jeunes pianistes est un beau roman d'apprentissage qui le rapproche de Corps et âme mais il est davantage hanté par le deuil et la solitude.

J'aime moins ses compostions qui sont mélancoliques mais un peu trop minimalistes à mon goût. On dirait du Ludovico Einaudi...

Pianology: http://fr.youtube.com/watch?v=f4TKJyMBdTU&feature=related

Prelude 13: http://fr.youtube.com/watch?v=SmMvv3QY9Hc&feature=related

Je pense que j'en ai parlé lors d'une discussion sur un fil sur nos lectures du mois de cet auteur .. surtout que je dois constater qu'on n'a pour l'instant traduit qu'un seul livre de lui.
Tout comme Tom j'ai lu Villa Europa de lui.. et Der Tanz des Lebens (peut se traduire par La danse de la vie).
J'ai bien aimé lire cet écrivain mais je n'ai pas accroché autant pour poursuivre.
Lecture agréable, mais sans suite, peut être aussi à cause d'une 'overdose' des deux livres lus l'un après l'autre

Je viens de finir la société des jeunes pianistes. Après un petit temps pour rentrer dans l'histoire, je ne l'ai plus lâché ! Moi qui suis plus attirée par les arts plastiques que par la musique, j'ai été prise par cet univers musical et j'ai plongé avec les personnages dans Brahms, Debussy ou Beethoven ! C'est un monde dur dans lequel évoluent ces jeunes pianistes qui ont un pied dans l'adolescence et l'autre dans l'âge adulte, qui se sentent et qui sont différents des jeunes de leur âge . C est un monde où semblent régner la délicatesse, la sensibilité et l’érudition mais qui cache une immense pression due à l’entourage ou aux jeunes eux-mêmes, une souffrance psychologique et beaucoup de violence enfouie plus ou moins profondément.
On ne sait pas tout des personnages et il reste de nombreuses parts d’ombre dans l’histoire (que se passe-t-il vraiment entre Anja et son père par exemple) mais moi ça ne me gêne pas, tout ne doit pas forcément être explicite.

Quelle bonne nouvelle inattendue (pour moi): L'appel de la rivière, la suite de La société des jeunes pianistes, vient de sortir! Je ne vais pas tarder à m'y mettre.