Kim Ki-Duk

Kim Ki-duk est un réalisateur sud-coréen né le 20 décembre 1960.

L'homme se distingue par des origines modestes, une éducation relativement autodidacte et une biographie variée et le cinéaste par un style personnel, onirique et poétique puis une peinture iconoclaste et sans aucune concession de la société de son pays.

Citation :

Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directememnt aux pages)

1996 : Crocodile
1996 : Wild Animals
1998 : The Birdcage Inn
2000 : Real Fiction
2000 : L'Île
2001 : Adresse inconnue
2001 : Bad Guy
2002 : The Coast Guard Page 2
2003 : Printemps, été, automne, hiver... et printemps Page 1
2004 : Samaria
2004 : Locataires Pages 1, 2, 3
2005 : L'Arc Pages 1, 2
2006 : Time Page 1
2007 : Souffle
2008 : Dream Page 3
2011 : Arirang Page 3
2011 : Amen
2012 : Pietà Page 3, 4

Citation :

Arrêté à la page 4 le 07/05/2013

Printemps, été, automne, hiver... et printemps
Oeuvre de Kim Ki-Duk. 2003
Je viens de refermer le portail aux lourds battants.
Silence.
Les saisons ont défilé dans une représentation poétique des étapes-clef d'une existence, liée à une autre.
J'ai rarement vu une telle photographie du mouvement.
Rarement entendu un tel rire d'enfant dans les bruissements d'une nature s'offrant en leçon de choses.
Je crois que je vais rouvrir ce portail une seconde fois pour me laisser glisser encore au-delà de la frontière imaginaire et...

(inutile d'apporter vos mao pi, il y a la queue du chat...)

Dans Le cinéma de coline, retrouvez les commentaires de deux films de Kim Ki- Duk:
cliquez ici

Attention...sublime!

-Printemps, été, automne, hiver, printemps...
Pour regarder la bande-annonce c'est ici
- L'Arc
Pour regarder la Bande Annonce:c'est ici

L'arc



Après un Ours d’argent à Berlin pour « Samaria », après un prix de la mise en scène à Venise pour « Locataires », « L’ARC » a été présenté en Sélection Officielle(Section Un Certain Regard) au Festival de Cannes 2005. C’est le douzième film du Coréen Kim Ki-duk (réalisateur-producteur-scénariste-monteur)

Avec :-Le vieil homme : Jeon Sung-hwan qui campe un bouleversant vieillard.
-La jeune fille : Han Yeo-reum, une splendide jeune fille au sourire énigmatique.
-L'étudiant : Seo Ji-seok

Kim Ki-Duk est né dans bourgade coréenne montagneuse et charmante, mais assez peu tournée vers le cinéma. D’ailleurs, sa voie semble toute tracée: école d'agriculture puis travail à l'usine dès 17 ans. Un peu violent et d’humeur changeante, il s'engage dans les Marines trois ans plus tard, puis pense à devenir prêtre les deux années suivantes. Ce n'est que dans son amour pour la peinture qu’il garde une certaine constance. Une passion qui date de l'enfance, et qui le pousse à tenter un pari, à l'âge de 30 ans: celui de débarquer en France, avec son seul billet d'avion à la main, pour peindre, gagnant sa vie grâce à ses oeuvres après avoir fait quelques études à Montpellier. La peinture marque d’ailleurs fortement sa filmographie et la composition de ses plans donne à penser parfois à des peintures.


Le Synopsis du film :
Le cinéaste coréen évoque dans ce film les affres de l'amour et de la jalousie à travers les yeux d'un vieil homme.
Amoureux fou d'une jeune fille, qu'il compte épouser à ses 17 ans, un sexagénaire vit avec elle (l’a-t-il enlevée ? l’a-t-il recueillie ?) sur un vieux chalutier amarré en haute mer, avec son arc aussi. Ce dernier lui permet, entre autres, d'effrayer les nombreux prétendants qui louent son bateau pour venir tendre leurs lignes en haute mer, tous avides de séduire la ravissante jeune fille. Elle s’en sert, elle-même, très bien, de l’arc. Mais lorsque elle s'éprend d'un étudiant, le vieil homme ne supporte pas de la perdre.

Entre poésie et fantastique, « L’Arc » ne ressemble à rien d’autre, comme nombre d’œuvres qui nous arrivent d’Asie.

Il pourrait ouvrir une polémique sur la pédophilie. Kim Ki-duk résume son film en déclarant :« Puissance et beauté sonore, comme un arc bandé, je veux vivre ainsi jusqu'à mon dernier souffle ».

L’arc est plus qu’un instrument de mort rapide. Il incarne l'autorité. Son apparence est d'une grande simplicité, mais sa force est extraordinairement variable et dépend de la manière dont l'arc est bandé.

Pour le réalisateur Kim Ki-duk, l'arc permet de préserver un monde menacé des influences extérieures, mais s'avère aussi un instrument de musique rituel créant la musique pour la fille qu'il aime. En fait, il avait l'intention d'utiliser l'arc comme source musicale mais étant donné la difficulté de ce projet, il employa un violon coréen traditionnel car le son qu'il produit est proche de celui d'un arc qu'on gratte.
L’arc permet également de prédire l'avenir à la manière d'un talisman chamanique.
Mais c’est aussi un symbole sexuel…

Il s'agissait bien entendu de l'accessoire du film exigeant la plus grande attention. L'accessoiriste envisagea au départ de confier la fabrication d'un arc à un artisan, mais le réalisateur se contenta d'un arc banal acheté dans le commerce auquel il attacha plusieurs chiffons de couleur. Puis il le bricola pour qu'il ait l'air vieux et robuste.

La mer et un vieux bateau de pêche ont servi de décor à « L'ARC » .
Le plateau du film se résume au chalutier. Le spectateur est porté à admirer les images du ciel, de l'océan et du bateau sur lequel les chiffons colorés s'agitent au gré du vent… et sur la coque duquel est représentée une peinture de Bouddha.

La dernière partie, qui semble ne pas vouloir finir, passe, on le regrette, du naturalisme au fantastique.

L’esthétique du film évoque les estampes japonaises . Kim Ki-duk compose de magnifiques images. Par exemple quand la jeune fille se balance au raz de l’eau et que le vieil homme tire ses flèches depuis une seconde embarcation, sur l’effigie de Bouddha peinte sur la coque. Le procédé qui lui permet de connaître l’avenir…
L’atmosphère est délicieusement poétique et sensuelle.

PRINTEMPS, ETE, AUTOMNE, HIVER …et PRINTEMPS

Réalisé par Kim Ki-Duk

Quatre prix au , Festival de Locarno (2003)
Prix du Public, Festival de San Sebastian (2003)


Amateurs de films d’action et effets spéciaux, s’abstenir !
Amateurs de splendeur graphique, ce film est pour vous !

Il est question de méditation et d’apprentissage.

En cinq chapitres, et au gré des saisons, Kim Ki-Duk livre sa réflexion sur la condition humaine, sur le poids et le sens de nos vies, sur l'évolution physique et morale de l'être humain. Chaque chapitre fournit son enseignement.
C’est un film à la manière d’un conte boudhiste.

« Mon intention est de montrer les joies, les colères, les tristesses et les plaisirs de nos vies à travers les saisons et au travers de la vie d’un moine qui vit dans un temple posé sur l’étang de Jusan situé en pleine nature. Cinq histoires du moine enfant, du moine garçon, du moine adulte, du moine vieillissant et du moine vieux coexistent avec des images de chaque saison. Les changements de qualité chez les êtres humains, les sens de la maturité dans nos vies qui se forment, comment elles se développent, la cruauté de l’innocence, l’obsession des désirs, la douleur des desseins meurtiers et l’émancipation dans les combats. »

Posé au centre d’un lac de quiétude bordé d’arbres et de montagnes escarpées, un monastère flottant ,un temple bouddhiste en bois, à peine relié au monde par une barque fragile.
Là, vivent au début du film, en ascètes, un moine et son jeune disciple, un enfant. Leur quiétude n'est pas troublée par les turbulences du monde extérieur.
Mais ce lieu paradisiaque est une métaphore. Il est aussi un espace mental. On y ouvre des portes mais il n’y a pas de murs.
C’est une oasis de sérénité. La paix réside dans la solitude. C’est l'intrusion d'un élément étranger qui va altérer cet équilibre. Par les portes entreront la tentation charnelle et la violence de la vie en communauté.

Kim Ki-Duk brosse, à la manière des peintres impressionnistes, des tableaux de toute beauté. Il faut dire qu’à l’origine il est artiste peintre. Chaque plan est un régal pour les yeux. Les plans larges, les détails filmés avec grâce, les couleurs somptueuses : tout est d’une beauté envoûtante. Et sur un fond musical magnifique.

coline a écrit:

L'arc

Cherchant une chanson de Beth Gibbons sur YouTube, j'ai trouvé ces images du Film L'Arc...
(Ce n'est pas la musique du film...)

cliquez ici pour savourer

très belles images (et très belle chanson)

très très beau, merci Coline!

Printemps, été, automne , hiver...

Superbe commentaire de Coline et très belle mise en bouche de Babelle...Je reviens tout juste de ce "voyage initiatique", et suis complètement envoûtée, oui, cest le mot exact , par ces images. De toute beauté. Un de ces rares films qui nous laisse bouche bée, le souffle coupé, parce que dépouillée du surplus, l'émotion n'en n'est que plus violente. Peu de paroles, mais chacune a valeur de symbole.
Un peu surprise lorsque le vieux maître prévient son jeune disciple :" toute luxure amène le désir de possession dont peut découler la violence meurtrière"( ou quelque chose d'approchant) Mais qui dans l'esprit de l'ascète inadapté au monde extérieur, peut se comprendre.. Kim ki Duck s'est concentré sur l'essentiel, la pureté à l'état brut, tel ce temple au milieu de nulle part où tout se joue.
L'essence d'une vie, de l'existence, du cycle des hommes et de ce qui perdure.. Une rigueur poussée à l'extrème d'où émerge la beauté du monde, de la nature, mais aussi son côté sombre.
Me reviennent des images par flashs : celles où le jeune revenu au temple, s'entraîne aux arts martiaux, la scène du poisson retrouvé mort puis du serpent (qui a déjà eu envie de pleurer pour un poisson mort? ) toutes celles de l'ouverture des saisons sur ces portes sans cloisons, et que j'ai bien envie de repousser encore...Un havre de paix pour l'esprit et les sens aux confins de la vie. MAGNIFIQUE!

TIME



Seh-hee et Ji-woo sont ensemble depuis 2 ans. Seh-hee perd pied dès qu'elle voit que son ami regarde d'autres filles ou que d'autres filles le regardent. Après une scène de jalousie extrèmement violente dans un café, Seh-hee laisse remonter à la surface ses angoisses : que Ji-woo se lasse d'elle parce qu'elle est tout le temps la même, qu'elle vieillisse et s'enlaidisse, qu'il l'abandonne. Il n'arrive pas à la rassurer. Quelques jours plus tard elle disparaît. Seh-hee décide de se faire opérer le visage, non pas pour être plus belle, mais pour reconquérir le coeur de Ji-woo. Seulement, lorsque 6 mois plus tard elle réapparaîtra dans la vie de son ex, les choses ne se passeront pas exactement comme elle l'aurait souhaité...

Ce film se penche sur le destin de personnages "comme tout le monde", qui se laissent emporter par une obsession amoureuse dévastatrice : destructrice et auto-destructrice.
L'amour pousse à la prise de conscience de soi, de son corps. Seh-hee a peur du temps qui passe, a peur de ne pas suffire à Ji-woo. Ces angoisses permanentes la poussent à des actes extrèmes : la remodélisation de son visage (petite critique du recours récurrent à la chirurgie esthétique dans notre société), la disparition (l'amour resistera t-il à l'absence et à la solitude?), le trouble de l'identité (savoir qui l'on est vraiment, comment l'autre nous perçoit).

Kim Ki-Duk, même s'il ancre son récit dans un certain réalisme, ne peut s'empêcher quelques plans symboliques forts. Un visage prisonnier d'un drap, le jardin aux sculptures de l'île, lieu de sérennité et de tous les possibles, où l'on voit des oeuvres tournant autour du couple... Grâce à cette prise de position (faire parler les images au lieu de truffer son film de dialogues), le réalisateur ne tombe pas dans le sentimentalisme forcé. Il suggère, laisse le temps à la reflexion de se faire par elle-même, et crée aussi une petite distance esthétique qui permet au spectateur de voir, d'observer et non d'adhérer aveuglément aux sentiments des personnages.

Kim Ki-Duk a réussi un très beau film, mais peut-être pas aussi fort que ce que l'on pourrait croire. Peut-être justement parce qu'il ne maîtrise pas complètement le quotidien, qu'il se laisse plus facilement embarquer dans des images métaphoriques "déjà-vues". Mais time reste tout de même un bon film, avec une force réelle et un questionnement très humain.

Printemps, été, automne, hiver... et printemps

Kim Ki-Duk. 2003

Pas grand chose à rajouter à tout ce qui a déjà été dit par ceux qui ont vu ce film..C'est magnifique!
Et donc l'opération cerclage de Parfums de livres vous propose de visionner chez vous et gratuitement ce très beau film, n'est-ce-pas merveilleux? Aucune obligation d'achat!!
Bon, là, je pense que j'en ai fait assez?
Qui le veut?

Ce n'est pas l'auteur de Locataires, également ?
C'est un des seuls films coréens que j'aie pu voir, et c'est un film qui m'a beaucoup touchée. Presque aucun dialogue, peu de mots, tout passe par le regard et par le geste (magnifique jeu d'acteurs d'ailleurs, en parlant des deux protagonistes)
Bref un très beau film que je reverrai avec plaisir dans quelques temps. Il me faut juste trouver quelqu'un avec qui le visionner (ou pas) - j'en ai assez de toujours regarder des films toute seule- car mon copain n'aime pas trop ce genre de films. Ca ne parle pas assez et ça ne bouge pas beaucoup Trève de plaisanteries, si vous avez l'occasion de le visionner, Locataires est un très beau film

Nibelheim a écrit:

Ce n'est pas l'auteur de Locataires, également ?
C'est un des seuls films coréens que j'aie pu voir, et c'est un film qui m'a beaucoup touchée. Presque aucun dialogue, peu de mots, tout passe par le regard et par le geste (magnifique jeu d'acteurs d'ailleurs, en parlant des deux protagonistes)
Bref un très beau film que je reverrai avec plaisir dans quelques temps. Il me faut juste trouver quelqu'un avec qui le visionner (ou pas) - j'en ai assez de toujours regarder des films toute seule- car mon copain n'aime pas trop ce genre de films. Ca ne parle pas assez et ça ne bouge pas beaucoup Trève de plaisanteries, si vous avez l'occasion de le visionner, Locataires est un très beau film

Je confirme...
Un jour, moi aussi, je le regarderai de nouveau pour en faire à chaud un commentaire...
Nibelheim, dommage que nous ne soyions pas voisines, nous aurions pu le re-regarder ensemble...

Je rêve de pouvoir voir son dernier film Souffle...

Comme je suis fan absolue des films de Kim Ki Duk (voir cinéma de coline), j'avais repéré le passage de "Souffle" cette année à Cannes.



La jalousie, un souffle qui nous épuise
Le pardon, un souffle qui nous soulage
L'espoir, un souffle qu'on retient
La passion, un souffle qu'on libère...

"Soom (souffle)" de Kim Ki-duk (Corée du Sud), avec Chang Chen, Zia, Jung-Woo Ha

Yeon, une jeune femme qui vient de découvrir que son mari la trompe, tombe amoureuse de Jin, un détenu suicidaire auquel elle a rendu visite en prison. "Soom" est le treizième film du prolifique Coréen Kim Ki-duk ("Samaria", "Locataires", "Printemps, été, automne, hiver... et printemps", "L'Arc", etc.)

La bande-annonce de "Souffle":
(sur la mélodie de "Tombe la neige" d'Adamo...surprise!
cliquer ici

euuuuuh... je ne l'ai pas vu dans les meilleures conditions : vf recadrée (plus mangeage en même temps) mais je n'ai pas été transporté par Printemps, été, automne, hiver... et printemps

le décor est très beau (la musique moins), je n'ai pu m'empêcher de penser à Pourquoi Bodhi-Dharma est-il parti vers l'orient? que je qualifierai de (beaucoup) plus consistant et... plus beau !

malheureusement ce n'est pas Kim Ki-Duk qui me fera revenir vers le cinéma coréen...

animal imperméable

Et moi je me suis laissée transporter
Je tombe d'ailleurs souvent sous le charme du cinéma asiatique, et ça ne date pas d'hier