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| | M. Aguéev | |
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+8kenavo Queenie shanidar Marko colimasson eXPie tina Dreep 12 participants | Auteur | Message |
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Dreep Sage de la littérature
Messages : 1435 Inscription le : 14/03/2014 Age : 31
| Sujet: M. Aguéev Ven 21 Mar 2014 - 12:03 | |
| - tom léo a écrit:
Marc Aguéev / М. Агеев (en russe)
(on le trouve présenté avec les prénoms de Marc ou Michel!)
De vrai nom Marc Lazarevitch Levi, il a de diverses périodes de sa vie utilisé aussi les noms patronymiques Léontiévitch et Ljudvigovitch. Né le 27 juillet (le 8 août) 1898, à Moscou — mort le 5 août 1973 à Erevan, il était un écrivain russe, philologue-germanisant, interprète, homme soviétique de commerce extérieur.
Marc Lazarevitch Levi est né dans une famille juive d'un marchand de la première guilde servant dans une grande société en fourrure. Après la mort du père en 1904, la famille s'est ruinée. En 1908-1916 il apprenait dans le gymnase privé de Moscou de Rikharda Krejmana. En 1916 il est entré dans la faculté de droit de l'université de Moscou qu'il abandonna en 1919.
Dès 1923 il travaillait comme interprète de la société par actions commerciale АРКОС. En 1924 il est parti en Allemagne et servait dans la société «Ejtingon Chil'd» en fourrure. Il a remplacé la nationalité soviétique par la paraguayenne. En 1928 il a fini la branche philologique de l'université de Leipzig et jusqu'à 1931 enseignait les langues étrangères à l'école "Berlitz". Puis il a déménagé à Paris, où en 1933-1934 il travaillait dans la filiale locale de la même école. Jusqu'à 1939 il enseignait les langues étrangères aux externes turcs à l'université de Lausanne. Avec le début de la Deuxième Guerre mondiale il s'enfuyait dans le Midi libre de l'occupation, à Marseille, et а de là passé par paquebot à Istanbul. En 1942 il fut expedier par les autorités turcques vers l'URSS où en 1942 il s'est installé à Erevan et y enseignait la langue allemande et la littérature dans l'École normale d'État des langues étrangères, sur la branche romano-germanique, ainsi que dans l'Institut de la langue de l'Académie des Sciences de l'Arménie. Il se mariait avec l'Arménienne A. G.Mkrtoumyan et y était connu sous le nom de Marc Léontiévitch Levin. De la littérature il s'est écarté. Il est mort à Erevan le 5 août 1973, trois jours avant son 75ème anniversaire.
On raconte qu'ayant écrit la thèse de candidat sur le verbe, il l'a supprimé faute de besoin. Il conduisait un mode de vie assez retiré, en préférant le cercle familial et des relations avec quelques amis. Une fois par an il allait à Moscou, chez qui - on ne sait pas. Le centre d'intérêt - le tournage d'amateur, la musique. Il fumait beaucoup, recueillait les cartes à jouer et aimait répéter qu' »à la vie il faut essayer tout ».
Sous le pseudonyme M.Ageev était publié le «Roman avec la cocaïne» dans l'hebdomadaire parisien «La Vie Illustrée» (1934, № 1—17; le 15 mars - le 5 juillet). En URSS ce roman est imprimé pour la première fois au début de la Glasnost dans la revue "la Daugava" en 1989. Rapidemment il gagna en popularité. Et ce texte des années 30 paraisait parler aux jeunes Russes et fut distribué de façon illécite par des plateformes Internet et des copies. Dans des sites russes consultées, on loue le style et la langue de ce roman. Est aussi connu le récit de M.Ageev «Le Peuple Vilain» ("les Rencontres", 1934, № 4).
Longtemps la question sur la paternité du livre restait irrésolue. Il y avait des gens qui,parlaient de Bounine ou du jeune Nabokov comme auteurs possibles. De la popularité se servait la version de Nikita Strouve ajoutant «Roman avec la cocaïne» à Vladimir Nabokov. Et Lydia Tchervinsky en 1983 a communiqué cela malgré le fait de la paternité de Levi, avec qui elle avait fait connaissance de la part des amis parisiens en 1935. Qui se cachait sous le pseudonyme "M.Ageev", ont établi définitivement M.Sorokina et G.Souperfin à 1994. La publication en 1997 des lettres de Marc Levi Nikolay Otsoupou a retiré les derniers doutes : la correspondance contenait les négociations sur l'édition du roman, а dans une des lettres étaient amenés ses phrases finales manquées au manuscrit et qui ne sont pas entrés dans une édition.
(traduit de mes soins de sources russophones : wikipedia.ru ; http://www.livelib.ru/author/12260 ; http://book.dorogov.ru/index.php?id=112 ; d'autres sources concordaient avec ces faits rapportés...) (ajout de la biographie postérieur au message initial de Dreep) On sait peu de choses sur M. Aguéev. Hormis qu'il a publié sous un pseudonyme, une oeuvre qui est à ce jour resté un classique de la littérature russe. Roman avec cocaïne raconte les pérégrinations nocturnes d'un jeune moscovite, qui va se trouver à un moment où un autre de sa vie, pris sous l'étau de la dépendance à la cocaïne. - Citation :
- Dans un moscou frappé par la Révolution, Vadim fait l'expérience irréversible de la cocaïne. Tour à tour amoureux et manipulateur, le jeune homme, sous l'emprise de la drogue, dissèque les tréfonds de son âme, jusqu'à tomber dans le cauchemar de la dépendance. Là se briseront les turbulences de l'adolescence. Comparé tour à tour à Proust et à Musil, Aguéev nous a légué un livre fascinant.
Je n'ai pas été déçue par cette oeuvre, très bien écrite, très intéressante. Le livre nous raconte pas immédiatement l'entrée dans le monde de la dépendance de ce jeune homme, mais aussi ses histoires au lycée, sa relation compliquée avec sa mère. Il est avant tout une sorte de portrait, de journal, d'un enfant perdu qui va se perdre de plus en plus. A l'instar de Raskolnikov, le jeune Vadim fait à mon sens partie de ses personnages remarquables de la littérature russe. Il est bien de s'y arrêter s'il on s'intéresse à l'être humain. Aguéev n'a pas eu besoin d'un millier de page pour nous décrire de façon percutante la vie de ce russe-là. A lire au plus vite si ce n'est déjà fait. (Allez quoi, on ne croirait même pas qu'il fait 230 pages ! )
Dernière édition par animal le Dim 23 Mar 2014 - 8:53, édité 1 fois (Raison : ajout de la biographie dans le premier message) | |
| | | tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: M. Aguéev Ven 21 Mar 2014 - 12:41 | |
| Une oeuvre culte paraît-il, que j'ai laissé tomber les 50 premières pages. J'ai pas accroché du tout. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: M. Aguéev Ven 21 Mar 2014 - 12:45 | |
| A noter que Queenie avait écrit un commentaire sur le fil "one-shot", ici : - Queenie a écrit:
- Roman avec cocaïne, M. Aguéev.
Les éditeurs n'ont pas retrouvé qui était l'auteur de ce livre. Ecrit en russe, il a été publié dans les années 30 à Paris. (Au départ, certains ont pensé qu'il s'agissait de Nabokov). La quatrième de couverture cite comme comparaison des noms comme Proust, Musil, Larbaud. Et dit que tous (qui tous?) le qualifie de "chef-d'œuvre absolu".
Vadim est lycéen. Il fait parti d'un petit groupe d'intello qui se la pètent. Il a des problèmes d'argent qu'ils dissimulent autant que faire se peut. Il vit de petites anicroches révolutionnaires, de réflexions autour de la guerre, de femmes faciles... Et puis il rencontre Sonia. Amoureux romantique et passionné. Puis il va prendre sa première dose de cocaïne... et là... pouf.
Ce livre est époustafablement bien écrit. ça reste concis, simple à lire, ça coule tout seul, et pourtant ça fracasse. Je ne saurais trop comment l'expliquer. Déjà l'auteur glisse, mine de rien, des scènes terribles, des réflexions surprenantes sur l'amour, la guerre, la religion. Il ne s'emberlificote pas dans des tournures de phrases à rallonge, il balance ses mots tels qu'ils doivent être (du coup, jvois pas trop le rapport avec Proust - que je n'ai jamais lu - qu'on qualifie toujours de l'homme aux phrases qui demandent de l'endurance).
Impressionnant comme, tout simplement, le style se métamorphose selon les périodes vécues par Vadim. Selon ses émotions. Des émotions toujours retranscrites avec une justesse impeccable.
L'ado face à sa mère qu'il ne supporte plus, plus aucun geste, mais qui a des sursauts d'affection. Sa mère est passée au lycée, Vadim en a éprouvé une honte terrible, il a été très cruel avec elle (il le sera tout le long du roman. Il ne supporte pas sa pauvreté, sa faiblesse). Ils se retrouvent le soir, pour le dîner : - Citation :
- Elle appuyait sa tête au creux de l'autre main, le coude sur la table. Ses lèvres minces s'étiraient vers la joue, déformant le visage. Des brunes orbites de ses yeux fermés, qui tiraient les rides en éventail, des larmes coulaient. Et il y avait tant d'impuissance à se défendre dans cette petite tête vieille dont personne n'avait plus besoin - que je dis, louchant toujours vers elle, d'une voix dont la rudesse était déjà suspecte : "Voyons, il ne faut pas... Voyons, laisse tomber... il n'y a pas de quoi" et je voulais ajouter petite maman, et peut-être même m'approcher d'elle et l'embrasser, mais juste à ce moment la nounou, venant du couloir et se balançant sur la botte de feutre, poussa la porte de l'autre pied et apporta un plat.
Là, je ne sais plus du tout pour quoi ni pour quoi, mais le fait est que je flanquai aussitôt mon poing dans l'assiette et, définitivement convaincu de mon bon droit par la douleur de ma main blessée et mon pantalon trempé de soupe, vaguement conforté par l'extrême effroi de la bonne, je jurai de façon menaçante et m'en allai dans ma chambre. Première nuit de cocaïne. Tout est très charnelle, corporelle, et en même temps, part dans des délires intellectuels (réflexions sur la musique, sur la glorification des sportifs, sur le bonheur extase qui conduit à la plus terrible des violences...) à la fois tragiques et drôles, censés et fous. - Citation :
- Il y a déjà longtemps que je suis assis, légèrement de côté, les jambes croisées. Et la jambe et le côté sur lesquels je m'appuie de tout mon poids sont fatigués, fourmillent, demandent la relève. Je tends ma volonté, je veux bouger, me retourner, m'asseoir autrement, m'appuyer sur l'autre côté, mais mon corps est craintif, gelé, figé, il lui suffirait de faire un mouvement pour que tout s'écroule avec fracas. Le désir de rompre, d'enfreindre cette peureuse pétrification en même temps que l'impossibilité font naître en moi un agacement. Mais cet agacement aussi est silencieux, profondément interne, rien ne peut le décharger, et il grandit en conséquence.
Un très bon moment de lecture. Pour ma part, je l'ai lu il y a longtemps (à peu près 20 ans...), j'aurais du mal à en parler. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: M. Aguéev Ven 21 Mar 2014 - 12:55 | |
| Pourquoi pas... tentation de lecture à étudier. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: M. Aguéev Ven 21 Mar 2014 - 15:59 | |
| Comme quoi le "one shot" fait tomber aux oubliettes des livres qui valent pourtant la peine de la découverte. Ce n'est pas si souvent que Queenie est aussi entièrement positive sur un roman. Je n'aime pas le one shot! | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: M. Aguéev Ven 21 Mar 2014 - 16:25 | |
| merci Dreep pour l'ouverture du fil, j'avais croisé ce livre dans une bouquinerie et je regrette fortement de ne pas l'avoir acheté... ce sera pour une autre fois ! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: M. Aguéev Ven 21 Mar 2014 - 21:07 | |
| - Marko a écrit:
- Comme quoi le "one shot" fait tomber aux oubliettes des livres qui valent pourtant la peine de la découverte. Ce n'est pas si souvent que Queenie est aussi entièrement positive sur un roman. Je n'aime pas le one shot!
Je me souviens l'avoir lu, mais je ne me souviens de rien d'autre (c'était quelle date eXPie ?)... Je m'étonne moi-même de cet avis ! C'est vrai que les One Shot c'est le fatras, mais bon, y'a des sorties d'oubliettes comme ça ! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: M. Aguéev Ven 21 Mar 2014 - 22:18 | |
| - Queenie a écrit:
- Marko a écrit:
- Comme quoi le "one shot" fait tomber aux oubliettes des livres qui valent pourtant la peine de la découverte. Ce n'est pas si souvent que Queenie est aussi entièrement positive sur un roman. Je n'aime pas le one shot!
Je me souviens l'avoir lu, mais je ne me souviens de rien d'autre (c'était quelle date eXPie ?)... Je m'étonne moi-même de cet avis ! l'index n'est pas tout à fait à jour, mais il y est sur la page 16, 06/02/2010 - Queenie a écrit:
- C'est vrai que les One Shot c'est le fatras, mais bon, y'a des sorties d'oubliettes comme ça !
je ne suis pas tout à fait d'accord avec votre avis pour le OneShot bon, d'un côté, on peut dire que je ne l'aime pas non plus, je n'y fais jamais des commentaires, j'ouvre même des fils pour des auteurs qui n'ont écrit qu'un livre et dont le fil ne va plus jamais bouger puisque personne d'autre lit ce livre mais d'un autre côté, c'était au début avec l'idée pour les membres qui ne voulaient pas ouvrir un fil entier et quand même nous parler d'une lecture... certes, il y a de bonnes lectures sur ce fil, mais tout d'abord, il y a l'index et un petit avis me suffit et je peux retirer un message de ce fil et en faire le début d'un fil, en plus, beaucoup plus que plein de fils auteurs, le OneShot bouge, donc, il y a toujours la possibilité de le consulter, de lire des avis de lectures... pas facile pour l'oublier, tandis que c'est tout autre avec beaucoup de fils d'auteurs qui ne revoient plus la lumière après leur création... | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: M. Aguéev Sam 22 Mar 2014 - 10:00 | |
| Ahahahahah ! Sacrée Kenavo ! Dès qu'on dit qu'un truc nous plaît pas des masses (sans remettre en cause son existence et son utilité !), tu montres les dents comme une lionne protégeant ses petits ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: M. Aguéev Sam 22 Mar 2014 - 10:09 | |
| Personnellement j'ai tendance à utiliser cette rubrique lorsqu'il s'agit du livre d'un auteur qui n'a pas de fil et que je n'ai pas aimé, et dont quelque part je me dis qu'il ne mérite pas de fil. Et donc j'ai tendance à ne pas lire les avis des autres me disant qu'ils doivent faire de même. Mais sans doute à tort. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: M. Aguéev Sam 22 Mar 2014 - 10:57 | |
| - Queenie a écrit:
- Ahahahahah ! Sacrée Kenavo ! Dès qu'on dit qu'un truc nous plaît pas des masses (sans remettre en cause son existence et son utilité !), tu montres les dents comme une lionne protégeant ses petits !
oui, pas faux... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: M. Aguéev Sam 22 Mar 2014 - 15:17 | |
| Voilà ! Et quoi qu' on en dise, quoi que vous en disiez, c' est vrai pour tous ! Le rapport qu' on a aux livres a quelque chose d' intime et de personnel. Et d' affectif.
Et donc inutile de se leurrer. Nous sommes tous des lions quand il s' agit de nos livres préférés ! | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: M. Aguéev Dim 23 Mar 2014 - 8:12 | |
| Merci, Dreep, pour cette présentation! Et alors encore une oeuvre de la riche littérature russe qui ne cesse de m'étonner. Je dois avouer d'avoir jamais entendu de ce livre... Alors cette remarque a attiré aussi mon attention: - Dreep a écrit:
- On sait peu de choses sur M. Aguéev. Hormis qu'il a publié sous un pseudonyme, une oeuvre qui est à ce jour resté un classique de la littérature russe. Roman avec cocaïne raconte ...
Ah, je ne pouvais que me mettre en recherche d'autres informations et j'ai consulté cinq, six pages russes pour concocter ces informations assez "sûres" aujourd'hui. Donc l'identité de l'auteur semble claire et approuvé aujourd'hui: - biographie reprise dans le premier message:
Marc Aguéev / М. Агеев (en russe) (on le trouve présenté avec les prénoms de Marc ou Michel!) De vrai nom Marc Lazarevitch Levi, il a de diverses périodes de sa vie utilisé aussi les noms patronymiques Léontiévitch et Ljudvigovitch. Né le 27 juillet (le 8 août) 1898, à Moscou — mort le 5 août 1973 à Erevan, il était un écrivain russe, philologue-germanisant, interprète, homme soviétique de commerce extérieur. Marc Lazarevitch Levi est né dans une famille juive d'un marchand de la première guilde servant dans une grande société en fourrure. Après la mort du père en 1904, la famille s'est ruinée. En 1908-1916 il apprenait dans le gymnase privé de Moscou de Rikharda Krejmana. En 1916 il est entré dans la faculté de droit de l'université de Moscou qu'il abandonna en 1919. Dès 1923 il travaillait comme interprète de la société par actions commerciale АРКОС. En 1924 il est parti en Allemagne et servait dans la société «Ejtingon Chil'd» en fourrure. Il a remplacé la nationalité soviétique par la paraguayenne. En 1928 il a fini la branche philologique de l'université de Leipzig et jusqu'à 1931 enseignait les langues étrangères à l'école "Berlitz". Puis il a déménagé à Paris, où en 1933-1934 il travaillait dans la filiale locale de la même école. Jusqu'à 1939 il enseignait les langues étrangères aux externes turcs à l'université de Lausanne. Avec le début de la Deuxième Guerre mondiale il s'enfuyait dans le Midi libre de l'occupation, à Marseille, et а de là passé par paquebot à Istanbul. En 1942 il fut expedier par les autorités turcques vers l'URSS où en 1942 il s'est installé à Erevan et y enseignait la langue allemande et la littérature dans l'École normale d'État des langues étrangères, sur la branche romano-germanique, ainsi que dans l'Institut de la langue de l'Académie des Sciences de l'Arménie. Il se mariait avec l'Arménienne A. G.Mkrtoumyan et y était connu sous le nom de Marc Léontiévitch Levin. De la littérature il s'est écarté. Il est mort à Erevan le 5 août 1973, trois jours avant son 75ème anniversaire. On raconte qu'ayant écrit la thèse de candidat sur le verbe, il l'a supprimé faute de besoin. Il conduisait un mode de vie assez retiré, en préférant le cercle familial et des relations avec quelques amis. Une fois par an il allait à Moscou, chez qui - on ne sait pas. Le centre d'intérêt - le tournage d'amateur, la musique. Il fumait beaucoup, recueillait les cartes à jouer et aimait répéter qu' »à la vie il faut essayer tout ». Sous le pseudonyme M.Ageev était publié le «Roman avec la cocaïne» dans l'hebdomadaire parisien «La Vie Illustrée» (1934, № 1—17; le 15 mars - le 5 juillet). En URSS ce roman est imprimé pour la première fois au début de la Glasnost dans la revue "la Daugava" en 1989. Rapidemment il gagna en popularité. Et ce texte des années 30 paraisait parler aux jeunes Russes et fut distribué de façon illécite par des plateformes Internet et des copies. Dans des sites russes consultées, on loue le style et la langue de ce roman. Est aussi connu le récit de M.Ageev «Le Peuple Vilain» ("les Rencontres", 1934, № 4). Longtemps la question sur la paternité du livre restait irrésolue. Il y avait des gens qui,parlaient de Bounine ou du jeune Nabokov comme auteurs possibles. De la popularité se servait la version de Nikita Strouve ajoutant «Roman avec la cocaïne» à Vladimir Nabokov. Et Lydia Tchervinsky en 1983 a communiqué cela malgré le fait de la paternité de Levi, avec qui elle avait fait connaissance de la part des amis parisiens en 1935. Qui se cachait sous le pseudonyme "M.Ageev", ont établi définitivement M.Sorokina et G.Souperfin à 1994. La publication en 1997 des lettres de Marc Levi Nikolay Otsoupou a retiré les derniers doutes : la correspondance contenait les négociations sur l'édition du roman, а dans une des lettres étaient amenés ses phrases finales manquées au manuscrit et qui ne sont pas entrés dans une édition. (traduit de mes soins de sources russophones : wikipedia.ru ; http://www.livelib.ru/author/12260 ; http://book.dorogov.ru/index.php?id=112 ; d'autres sources concordaient avec ces faits rapportés...)
Dernière édition par animal le Dim 23 Mar 2014 - 8:55, édité 1 fois (Raison : mise en spoiler) | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: M. Aguéev Dim 23 Mar 2014 - 8:56 | |
| waaaa ! merci tom leo du coup je l'ai insérée en citation dans le premier message. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: M. Aguéev Mer 20 Aoû 2014 - 17:29 | |
| Roman avec cocaïneDans son commentaire Queenie se demande pourquoi ce livre est comparé l'œuvre de Proust et après la lecture du commentaire de topocl sur ce même Proust ( ici), je pense que la mention de roman psychologique suffit à expliquer cela. En effet, c'est avec une minutie quasiment obsessionnelle que M. Aguéev nous raconte les atermoiements de son jeune héros. Vadim possède toutes les caractéristiques d'un adolescent en pleine crise, il déteste sa mère (pauvre femme vieille et désargentée), il déteste ses professeurs, la plupart des élèves de son lycée lui sont des inconnus et il n'aime les femmes que pour mieux les avilir, les punir, les injurier ou leur refiler une blenno. Il est irascible, violent, en colère... Mais bien sur, derrière ce personnage fort et passablement odieux se cache une âme fragile, égarée, en souffrance qui au lieu de se réfugier comme d'autres de ses camarades dans l'amour ou la politique va finalement sombrer dans la drogue. Comme le soulignait Dreep, l'arrivée de la cocaïne dans la vie de Vadim survient tardivement dans ce roman psychologique, ce qui laisse tout le temps au lecteur de comprendre comment et pourquoi ce jeune homme plein de promesses va sombrer dans la plus noire et la plus fatale des dérives. Mais attention : pas de morale douteuse, ni de condamnation outrée dans ce roman, non, juste des faits, des écueils, des errances et de mauvais choix. La lecture de ce roman a été pour moi un très bon moment. Et même si parfois l'auteur a tendance à fouiller un peu trop l'âme de son héros, le déroulement de cette histoire, la manière dont les évènements s'emboitent et la façon dont est décrite la soumission à la cocaïne est une vraie réussite. Une très bonne surprise ! | |
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| Sujet: Re: M. Aguéev | |
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| | | | M. Aguéev | |
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