Sue Hubbell

Une année à la campagne de Sue Hubbell est un de mes livres de chevet. Je l’ai acheté, donné, racheté, offert…De plus la préface de Le Clézio est superbe…et l’exergue de Rainer Maria Rilke juste parfaite : Soyez patient en face de tout ce qui n’est pas résolu dans votre cœur…Essayez d’aimer vos questions elle-mêmes…

Mais qui est Sue Hubbell ?

Née à Kalamazoo dans le Michigan en 1935 elle suit une formation de biologiste dans la Michigan puis, en 1956, elle obtient , en Caroline du sud, son diplôme de journalisme .
Elle sera tour à tour libraire, responsable de bibliothèque dans une école primaire, puis bibliothécaire dans plusieurs universités…Son frère Bill Gilbert, est aussi écrivain…
En 1973, Sue Hubbell et son premier mari ( tous les 2 militants anti-militaristes) prennent une décision importante : réduire sérieusement leurs revenus afin que leurs impôts ne contribuent pas à soutenir l’effort de guerre du pays. Avec leur fils Brian ils sillonnent les Etats Unis et finissent par trouver une terre dans les Monts Ozarks : Ils s’y installent comme apiculteurs.
             
Lorsqu’après 30 ans de mariage son mari la quitte, Sue continue seule dans la ferme des abeilles.
Pour améliorer ses revenus, elle écrit des articles qui seront publiés dans le St. Louis Post Dispatch . ( 33 seront publiés, en 1991) sous le titre On this hill top.
En Janvier 1996, dans une interview au Missouri Conservationist  magazine , raconte sa vie à la ferme et évoque l’écriture de son livre  « Country year, living the questions. Cet ouvrage remporte un succès immédiat tant de la part des critiques littéraires que des lecteurs. Il est devenu un classique de la littérature naturaliste américaine.
Sue partage maintenant sa vie entre le Missouri et Washington, elle se remarie avec Arne Sieverts qui travaille au comité international de la Croix Rouge. Elle revend sa ferme et achète une maison dans une petite ville côtière du Maine.
Où, personne ne le sait, elle tient à garder sa vie privée…
En 2004 son second mari meurt, Sue, elle,  continue d’écrire, de publier livres et articles…


Quant à nous, nous allons remonter dans le temps :

C’est l’été 1983, Sue Hubbell vient de publier « A country year, living the questions », « Une année à la campagne »…Elle nous accueille dans sa ferme aux abeilles.

Pourquoi ce livre ?  
« Pendant ces douze années, j’ai appris qu’un arbre a besoin d’espace pour pousser, que les coyotes chantent près du ruisseau en Janvier, que je peux enfoncer un clou dans un chêne seulement quand le bois est vert, que les abeilles en savent plus long que moi sur la fabrication du miel, que l’amour peut devenir souffrance, et qu’il y a davantage de questions que de réponses… »

Pourquoi l’écrire aujourd’hui ?
« J’avais été longtemps absente et il y avait donc toute une pile  (de courrier) à liquider avant de pouvoir me mettre à construire l’après-midi de ma vie, à élaborer un ordre d’une autre espèce, une structure permettant à une femme de cinquante ans de vivre seule, en paix avec elle-même et le monde environnant »

Quelle est l’adresse de votre maison ?
Chut, vous ne le saurez pas, je ne veux pas qu’elle devienne aune attraction touristique…

Comment vous connaître et mieux nous connaître ?
Prenez le temps de regarder, écouter, vivre, pleurer, rire, méditer et lire, relire…

Je ne vous offre pas d’autres extraits pour le moment, il y a tant à dire…ce livre est une aventure à lui tout seul…à votre tour de le découvrir et de me dire ce que vous en pensez...
livre folio poche, environ 7 euros

A ma connaissance le seul livre de Sue hubbell traduit en français est celui-ci, à part la préface d'une récente édition de Cette mer qui nous entoure,de la scientifique Rachel Carson...Sue a publié des récits, des essais, des articles scientifiques...
vous pouvez trouver la liste sur le net. tapez son nom ( je ne peux mettre le lien avant quelques jours sur le forum)

Quelle bonne idée !

Voilà bien une histoire exemplaire, une vraie ! 
Une femme plongée dans la douleur décide d' aller voir ailleurs si elle y est. La campagne est belle
et  l' environnement aussi.
Bien entendu, Sue aurait pu se contenter de voyage, autrement dit, déplacer son mal etre et sa douleur. Mais alors, l' éloignement n' aurait servi à rien.
Il fallait vivre. ¨Plus encore, subsister. Heureusement pour elle, il y avait les abeilles. S' en occuper et puis essayer d' en vivre.
Pari réussi. Le livre qu' elle écrit aussi. 

Voilà une femme qui aurait pu inventer la résilience et qui de son deuil a fait une réussite... 

.Bix229, Sue n'est pas partie, au contraire, elle a fait le choix de rester dans les monts Ozarks.Elle y vivait depuis plusieurs années quand son mari l'a quittée. C'est sûr qu'il a dû être difficile pour elle de continuer à travailler dans sa ferme...C'était plus facile avec son mari, tant du point de vue pratique que du point de vue moral..La vie n'est pas facile dans la montagne, la tronçonneuse est dure à manier, le camion difficile à conduire pour les livraisons...Il y a les serpents, les araignées et les piqûres des abeilles...Mais c'est un défi important, rude mais tonique...Cette histoire est tout sauf romantique, mais elle nous apprend comment vivre d'une façon positive, toujours voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide...

Si ce type de récit vous inspire, vous aide, lisez aussi le petit livre de Gretel Ehrlich: La consolation des grands espaces (10/18 domaine étranger) Vous découvrirez la vie rude des cow-boys et des bergers du Wyoming...et le Pélerinage à Tinker Creek d'Annie Dillard...Ce sont des récits de femmes qui m'ont beaucoup aidée.

Tu as raison. J' ai lu le livre il y a bien lontemps et j' avais oublié ce détail essentiel. A savoir
qu' elle était restée dans les Monts Ozarks.
Je connais aussi les deux livres que tu as cités.
Et j' en ajoute un autre : Blé d' hiver : Mildred Walker. - 10/18

ah merci Bix229, je ne connaissais pas cet auteure...je vais chercher le livre...
Elle appartient à la famille des écrivains du Montana et je les aime ces auteurs...c'est fort comme texte, solide...comme la terre où ils vivent...Mon rêve a longtemps été d'aller au festival du livre de Missoula...Il a été suivi par l'équipe de Michel Lebris et les Etonnants voyageurs pendant un temps...

dans la même lignée que Sue Hubbell on peut mettre aussi Refuge de Terry Tempest William...

Si tu t' interesses à l' Ecole du Montana, il te reste à découvrir celui que Jim Harrison considère
comme un maitre de la claivoyance désenchantée?
Je veux parler de Wallace Stegner. Si tu ne l' as pas lu, tu as bien du plaisir devant toi !

J'ai lu Le goût sucré des pommes sauvages mais rien d'autre de lui pour le moment...C'est bien mais je me sens moins "concernée" qu'avec Rick Bass, Crumley , Welch, Carver et les autres...faut que je recreuse Stegner...