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 Jordi Soler [Mexique]

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Marie
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MessageSujet: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptyLun 9 Mar 2009 - 1:01

Jordi Soler [Mexique] Jordi_10



Né en 1963, près de Veracruz, dans une communauté d’exilés catalans fondée par son grand-père à la fin de la guerre civile espagnole, Jordi Soler est écrivain, journaliste et critique de rock. Collaborateur des plus importantes publications mexicaines et espagnoles (La Jornada, Reforma, El País, Letras Libres), il a été attaché culturel en Irlande de 2000 à 2003, avant de s’installer à Barcelone où il vit actuellement. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes, El corazón es un perro que se tira por la ventana (1993), Ola perdida (2000) et La novia del soldado japonés (2001), ainsi que de nombreux romans : Bocafloja (1994), La corsaria (1996), Nueve Aquitania (1999), La mujer que tenía los pies feos (2001), Los rojos de ultramar (2004), La última hora del último día (2007).

Les Exilés de la mémoire (2007), partiellement autobiographique, évoque le destin de son grand-père Arcadi, artilleur républicain exilé au Mexique après la victoire de Franco ; entre fiction et réalité, dans un style foisonnant, La dernière heure du dernier jour (2008) prolonge la quête autobiograpjique du précédent roman et dépeint la vie d’immigrés catalans exilés au fin fond de la jungle mexicaine, à « La portuguesa », plantation de café conçue comme un îlot d’utopie après la défaite des Républicains en Espagne.

Traduits en français
La dernière heure du dernier jour, trad. par Jean-Marie Saint-Lu, éd. Belfond, 2008 (publié avec le soutien du Cnl)
Les exilés de la mémoire, récit, trad. par Jean-Marie Saint-Lu, éd. Belfond, 2007 et 10/18 n° 4150 (publié avec le soutien du Cnl)

Sources: CNL
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Marie
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptyLun 9 Mar 2009 - 1:13

Jordi Soler [Mexique] Jordi010


Les exilés de la mémoire
traduit de l'espagnol par Jean Marie Saint-Lu
10/18

Chacun de ceux qui bavardaient à cette table avait une histoire aussi longue et aussi lourde que celle d’Arkadi.Eux quatre, qui parlaient en buvant du whisky et fêtaient le voyage qui s’annonçait, n’étaient qu’une infime partie de cette multitude, de cette armée, de ce pays en morceaux dont chaque habitant avait une histoire aussi longue et lourde que la leur. Arcadi nota dans ses souvenirs un résumé du calvaire qu’avaient connu ses trois compagnons de table, chacun de son côté, chacun dans sa cave ou son arrière-boutique. Il consacra deux pages à chaque homme, trois à la femme. Ce sont des résumés minutieux, des histoires très bien connues parce qu’elles furent racontées à cette table et répétées à bord du bateau et ensuite dans le train, et à la fin chacun emporta trois histoires plus la sienne, et peut être que l’un d’eux a aussi écrit un résumé de la vie d’Arcadi, ou a raconté et continue à raconter, chaque fois qu’il y a quelque un pour l’écouter, une des versions de son histoire en un monologue maniaque et interminable.Plusieurs jours durant, après avoir relu les souvenirs d’Arcadi, je tournai et retournai dans ma tête l’idée de faire quelque chose de ces histoires le matériau écrit là est tentant, ce sont trois histoires résumées et parfaitement documentées mais, conclus-je quelques jours plus tard, elles ne nous appartiennent pas, ce sont les histoires de quelque un d’autre, et par une manœuvre semblable à celle de l’ambassadeur Rodriguez, qui sauva ceux qu’il put, un réfugié sur dix, ou sur mille, je décidai, tout en pensant qu’il fallait que je me rende en France pour fouiller dans la cave de la rue de Longchamps, que je sauverais uniquement l’histoire qui me définit, celle qui me perturbe depuis que je suis doué de mémoire. Je sauve l’histoire d’Arcadi, parce que c’est celle que j’ai sous la main, nous ne faisons jamais que ce qui est faisable. A savoir sauver, aimer, blesser ,meurtrir ceux qu’on a à sa portée, le reste ce sont les histoires des autres.

Et bien merci à Jordi Soler d’avoir sauvé l’histoire d’Arcadi ,son grand-père, républicain espagnol qui a fui Franco , a été interné au camp d’Argelès sur mer, et , grâce à l’ambassadeur du Mexique Luis Rodriguez, réussit à s’embarquer pour le Mexique et à fonder avec trois autres exilés une plantation de café au milieu de la forêt tropicale.

En fait, trois parties, même si elles sont très emmêlées par d’incessants retours en arrière, ou d’un pays à l’autre, dans ce « roman ».
Qui commence par le pourquoi de cette quête de la mémoire familiale.

Au moment où j’expliquais la symbolique de la pyramide de la lune, un élève se leva et me demanda à brûle-pourpoint, pourquoi si j’étais Mexicain, je portais un nom catalan. Je m’arrêtai net, déconcerté, prêt à le prendre mal, mais je compris aussitôt qu’il s’agissait d’une question pertinente, même si cette situation m’avait toujours paru normale et dépourvue de tout mystère ; je traçai donc à grands traits l’histoire de l’exil de ma famille, rapidement, en dix minutes tout au plus. Quand j’eus terminé cette brève explication les élèves me regardèrent, perplexes, comme si je venais de leur raconter une histoire qui s’était passée dans un autre pays, ou à l’époque de l’Empire romain. Mais pourquoi ont-ils du quitter l’Espagne ? Lança une élève, et aussitôt après elle précisa sa question : et pourquoi pour le Mexique ? Alors plus perplexe qu’eux, je leur demandai s’ils ignoraient que plus d’un demi-million d’Espagnols avaient dû quitter le pays en 1939 pour échapper aux représailles du général Franco. Le silence et les visages étonnés me firent changer de direction, laisser de côté la mythologie de Teotihuacan, et je me mis à leur exposer la version longue et détaillée de l’exil républicain, cette histoire qu’ils ignoraient bien qu’elle fût la leur autant que la mienne.
De retour au Mexique, aiguillonné par mon expérience à la Complutense, et quelque peu offensé que l’exil républicain ait été extirpé de l’histoire officielle d’Espagne, je pris l’enveloppe que je conservais depuis des années dans un tiroir de mon bureau et qui contenait les souvenirs d’Arcadi ainsi que les bandes que nous avions enregistrées à la Portuguesa. Je la posai sur ma table de travail et l’observai aussi attentivement que s’il s’agissait d’une créature prête pour la dissection. Je l’ouvris comme on ouvre une enveloppe, sans me rendre compte que j’allais faire exploser une mine…


Et c’est parti.. La première partie, c’est la fuite d’Espagne et l’arrivée à Argelès.

L’histoire officielle d’Argelès-sur-Mer n’enregistre pas qu’en 1939 il y avait plus de cent mille républicains sur sa plage, en revanche, elle établit dans son tableau historique comme l’un des points importants du développement de la commune qu’en 1948 quatre mille estivants profitaient de cette même plage….

A la fin, une note précise qu’ils ont fait quelques efforts depuis 1999.

Ce sont des pages extrêmement douloureuses à lire sur les conditions dans lesquelles ont survécu ceux qui ont eu la chance d’échapper aux épidémies ,aux vagues qui leur renvoyaient les cadavres sur la tête, aux gardiens à la gâchette facile, ces citoyens indésirables sur le sol français. Qui n’avaient d’autre choix que de rester là en creusant des abris dans le sable, ou de retourner chez Franco se faire fusiller..Encore une page glorieuse de l’histoire française.

Puis, la rencontre avec ce merveilleux personnage Luis Gonzales, ambassadeur du Mexique en France , coincé entre le gouvernement de Pétain , les espions franquistes, et les allemands qui occupaient la France ( et là, ce sont encore ceux là qui nous apparaissent les moins ignobles..). Gonzales, je le connaissais déjà pour avoir lu son histoire dans toujours le même livre, Un fragile vernis d’humanité. Il avait un courage et un culot monstre, il en fallait, et arrivait à décréter territoire diplomatique mexicain trois chambres d’hôtels, dans lesquelles s’entassaient ceux qui couraient le plus de risque. Dont l’ex- président espagnol Azana. Et Arcadi.

Et puis le départ, Veracruz, et le reste de la vie d’Arcadi de sa famille et de la communauté catalane au Mexique. La plantation. Le complot international pour tuer Franco. Le bras en moins et les prothèses diverses.Et un éléphant.

Et dans cette partie du récit, on retrouve l’humour sud américain que je ne saurais vraiment définir, mais qui est dû en grande partie au style avec ces longues phrases, ces détails, ces «  à propos, je ne vous avais pas dit que.. » qui m’enchantent. Qui réussit même à faire sourire à de moments pourtant particulièrement dramatiques.

La construction est magistrale, on ne se perd pas une minute, c’est une très belle histoire de personnages héroïques , et de mémoires familiale et collective, c’est vraiment un très beau livre.

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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptyLun 9 Mar 2009 - 10:43

Merci Marie, tu ouvres pour l'instant les fils auxquels je veux revenir.. ou pour des livres qui se trouvent dans ma PAL Cool
En tout cas ce que tu en dis est très alléchant miammiam
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptyMar 25 Jan 2011 - 12:02

Merci d' avoir ravivé ma mémoire, Marie.
Jordi Soler, je l' ai entendu hier soir sur France Inter à l' occasion de la sortie de son dernier livre :
La Fete de l' ours,
chez Belfond.

Je lis des livres sur la guerre civile d' Espagne depuis l' adolescence. Mais c' était surtout des livres d' histoire. Les témoins et victimes de cette guerre ont trop souffert dans leur chair pour parler.
Il a fallu attendre deux générations pour qu' ils commencent à parler.Sinon eux, leurs petis fils et filles/
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptyMer 29 Juin 2011 - 22:16

LES EXILES DE LA MEMOIRE. - 10/18

Ce qui m' interesse dans les guerres, c' est le point de vue des vaincus.
L' Hisoire est toujours écrite par les vainqueurs. Et c' est souvent une pure invention.

La Guerre civile d' Espagne a été pour moi un long trajet de la mémoire. Au point que c' est un peu comme si je l' avais vraiment vécue.
De fait, j' ai lu beaucoup de livres sur cette guerre et surtout du coté des perdants.
Guerre terrible parce que guerre civile aux multiples enjeux et qui devait déboucher sur la Deuxième
Guerre mondiale.
Parce que les démocraties occidentales n' osèrent pas aider ouvertement les républicains. Alors que,
au contraire, Franco, général putschiste, s' appuyait sur une armée de métiers et surtout, était
aidé directement par Hitler et Mussolini.

Les Républicains étaient eux-memes très divisés entre des gouvernants faibles et les forces politiques
qui s' y impliquèrent : Anarchistes, syndicaliste, démocrates et communistes.
Ces derniers appliquèrent à l' Espagne la stratégie qu' ils adoptèrent dans les pays de l' Est.
S' allier dans un premier temps avec des "compagnons de troupe" et les éliminer dans un deuxième temps pour prendre le pouvoir.
C' est ce que décrit Orwel dans La Catalogne libre.
Je pense parfois que si les communistes avaient gagné, l' Espagne serait peut etre devenue la
première "démocratie populaire" d' Europe.
Tels étaient les enjeux antagonistes de cette guerre et c' est pourquoi elle ne cesse de se rappeler à notre mémoire collective et aux historiens.
Elle fut ocultée par les vainqueurs et "oubliée" par les démocraties après Yalta et le partage du monde.
Et pourtant 500. 000 républicains prirent le chemin de l' exil pour éviter l' emprisonnement ou l' execution
. Le très chrétien dictateur Franco emrprisonna, tortura et éxécuta les opposants jusqu' à sa mort, en 1976.

Jordi Soler, l' auteur de Les exilés de la mémoire ést lui-meme le petit fils de l' un de ces exilés qui parvinrent jusqu' au Mexique. Cardenas, le président Mexicain ayant été le seul à avoir aidé les républicains pendant et aprè la guerre.
Ce qu' il décrit, c' est la vie de cette communauté d' exilés, partagés entre l' espoir, le désir de retourner au pays, et celui de s' adapter sur place.
Et ce qu' il montre, c' est leur échec. Impossible d' oublier, impossible de vivre vraiment leur vie détruite.

Dans le livre, on ne sait pas très bien où se temine la réalité historique et familiale et celle du roman.
C' est la force de ce roman qui transcende le réel par l' écriture.
Parce que c' est un livre très bien conté, agencé et romanesquement crédible.
Soler sait nous plonger dans la réalité la plus atroce. Celle qui est consacrée à la détention des
exilés espagnols qui furent arretés par les gendarmes mobiles français et parqués dans des camps
de concentration, près de la mer et sans le moindre abri.
Les malheureux qui furent parqués à Argelés, et au Vernet en plein hiver 39, moururent de faim, de froid,
de maladie, de désespoir.
C' est ce que décrit Soler, revenu sur les lieux, soixante ans plus tard et ne trouvant qu' une plage propre pour vancanciers.

[Dans ma mémoire], ma plage d' Argelès était un bourbier infect où abondaient les excréments,, la typhoide, la tuberculose, les membres grangrénés, les corps en décomposition et, d' une façon générale,
la peine, la détresse, le désespoir et la défaite...
De nouveau je me sentis confondu par le passage implacable du temps : en soixante ans, il avait réussi
à effacer l' histoire des 100 000 espagnols qui, en 1939, avaient été enfermés là...

C' est une page déshonorante pour le gouvernement français de l' époque, celui qui avait suivi le
Front Populaire et qui allait bientot collaborer avec les occupants Allemands.
La deuxième partie du livre laisse davantage place à la fiction, conçue comme un thriller, le meilleur
qui soit.
Les phrases sont alors longues et pourtant harmonieuses et bien rythmées. On pense à Garcia Marquez
ou à Vila Matas...
Avec quand meme une note finale de profonde mélancolie concernant ces exilés de la mémoire.
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptyJeu 30 Juin 2011 - 17:03

si vous avez aimé Les exilés de la mémoire, vous aimerez La dernière heure du dernier jour, où on retrouve ceratins des personnages notamment mexicains , mais qsurtout l'humour , la mélancolie, l'amour de la famille, et les grandes qualités de raconteur de Jordi Soler, les deux pieds ancrés dans l'histoire du siècle.
Pour ma part, jeprévois de lire avec plaisir La fête de l'ours, qui tourne encore autour des mêmes thèmes apparememnt. Dès que j'aurai mis la main dessus!
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptyDim 22 Avr 2012 - 10:56

La fête de l'ours

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Dans Les exilés de la mémoire et La dernière heure du dernier jour, Jordi Soler racontait comment son grand-père Arcadi, républicain espagnol, avait traversé la frontière, s'était retrouvé en camp à Argeles-sur- mer et avait fini par émigrer au Mexique où il connut une belle réussite, en tout cas sur le plan social, à travers sa plantation de café, mais resta pétri de la nostalgie et des déchirures de l'exil. Il avait dû parler (je ne me souviens plus très bien), d’Oriol, le frère d’Arcadi, disparu dans une tempête de neige lors de sa traversée des Pyrénées avec son frère. C’est d’ Oriol que nous parle La fête de l’ours.

Peu à peu, Oriol était devenu l'un des fleurons de la légende familiale : un portrait mi-tragique mi-théorique s'était construit, et avait apaisé insensiblement la souffrance de chacun. Mais tout ceci va être bouleversé lorsque, après la publication de ses livres, à l'occasion d'une conférence à Argeles- sur-mer, Jordi Soler se voit remettre par une femme ,vieillissante, sale et rebutante, une photo de son grand-oncle pendant la guerre civile. Oriol a survécu, Oriol est resté en France où il a mené une existence non plus mythique mais réelle, et Jordi Soler va s'attacher à rencontrer des personnages qui ont partagé la vie de son grand-oncle, fouiller des archives et reconstituer, sur fond de hautes vallées des Pyrénées, une vie dont on se demande si elle est sortie d'un film de Fellini ou d'un conte médiéval. On va croiser l'enfance virginale, un ogre gentil, une sorcière effrayante, une maisonnette cachée dans la forêt, une bête terrifiante, qui constituent les ingrédients d'une révélation progressive, aussi déroutante que terrible, qui trouve son acmé dans le dernier chapitre, un suspense magnifique à Prats-de-Mollo, dans une apocalypse festive qui explique le titre du livre.

Jordi Soler remet en cause toutes les idées bien-pensantes sur les héros, sur la mémoire familiale, fait appel au devoir, à l’honneur, à la terreur et à la haine. Il nous livre une histoire hallucinante, farouche, dans un style magnifique où les phrases nous enveloppent, nous emportent et nous bercent. Il nous emmène dans des scènes magnifiques, géantes, le premier et le dernier chapitre sont magiques, splendides. Il y a dans ce livre un mélange de réalité crue, d’humanité bestiale et d'imagination inventive qui transcendent le simple récit

C'est plus qu'un coup de cœur, c'est un coup de massue
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptySam 12 Mai 2012 - 15:38

Découvert dans vos lectures du mois, et plongé à ce moment là dans "les voix du Pamano", je suis resté dans l'époque de la guerre civile espagnole avec Jordi Soler et "La fête de l'ours".
Deux auteurs (Cabre & Soler) très différents par le style d'écriture mais qui se rejoignent pour décrire des comportements qui échappent à toute logique et surtout pour déconstruire le mythe du héros.
Topocl a dit et très bien ce que raconte "La fête de l'ours".
Un roman d'une efficacité redoutable et construit comme un thriller. Un roman sur la mémoire et sur l'imaginaire qui voudrait faire du beau avec du banal pour finir avec du misérable.
J'apprends que Jordi Soler est aussi l'auteur de deux autres romans formant avec ce dernier une trilogie. Ma nature me fait regretter d'avoir commencé avec le dernier mais seulement le temps de l'écrire et les deux autres marqués en rouge dans ma LàL ne vont pas tarder à rejoindre ma PàL.
Et si mon conseil a quelques échos, n'hésitez pas à vous plonger dans cette "Fête de l'ours", je suis sûr que vous n'en regretterez pas un mot!
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptySam 12 Mai 2012 - 15:56

Contente que ça t'ait plu. C'est un livre que j'ai envie de partager

Igor a écrit:

J'apprends que Jordi Soler est aussi l'auteur de deux autres romans formant avec ce dernier une trilogie. Ma nature me fait regretter d'avoir commencé avec le dernier mais seulement le temps de l'écrire et les deux autres marqués en rouge dans ma LàL ne vont pas tarder à rejoindre ma PàL.

Pas de regret. je ne pense pas que l'ordre ait la moindre importance pour les découvrir.
Tu as parlé quelque part de les voix du Pamano?
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptySam 12 Mai 2012 - 16:10

topocl a écrit:

Tu as parlé quelque part de les voix du Pamano?
Non, seulement en comparaison avec "La fête de l'ours". Deux lectures consécutives qui s'assemblent et se complètent.
J'aurais voulu alterner avec quelque chose de différent pour éviter une collision qui aurait pu être néfaste à un des livres mais non. Et en fait content que ton avis et Mme Igor ayez insisté sur sa qualité.
Très différents dans la construction, proche géographiquement (versant ouest des Pyrénées pour l'un et est pour l'autre) et se situant à la même époque.
N'attends pas mon commentaire et lis le sans tarder... sourire
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptySam 12 Mai 2012 - 16:26

Igor a écrit:
topocl a écrit:

Tu as parlé quelque part de les voix du Pamano?
Non, seulement en comparaison avec "La fête de l'ours". Deux lectures consécutives qui s'assemblent et se complètent.
J'aurais voulu alterner avec quelque chose de différent pour éviter une collision qui aurait pu être néfaste à un des livres mais non. Et en fait content que ton avis et Mme Igor ayez insisté sur sa qualité.
Très différents dans la construction, proche géographiquement (versant ouest des Pyrénées pour l'un et est pour l'autre) et se situant à la même époque.
N'attends pas mon commentaire et lis le sans tarder... Jordi Soler [Mexique] 807321

Au fait, est-ce que Soler parle de la fete de l' ours à Prats de Mollo ?... C' est une fete qui, indépendamment du "folklore", a des racines très anciennes et qui nous parle des rapports entre l' homme et les animaux sauvages, notamment l' ours. Et aussi une fete pour célèbrer la venue du printemps...

Pastoureau a écrit un beau livre sur l' Ours, histoire d' un roi déchu...
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptySam 12 Mai 2012 - 16:32

bix229 a écrit:
[

Au fait, est-ce que Soler parle de la fete de l' ours à Prats de Mollo ?... C' est une fete qui, indépendamment du "folklore", a des racines très anciennes et qui nous parle des rapports entre l' homme et les animaux sauvages, notamment l' ours. Et aussi une fete pour célèbrer la venue du printemps...

Pastoureau a écrit un beau livre sur l' Ours, histoire d' un roi déchu...

Oui, oui tout le livre est une progression vers cette fête de l'ours et sa folie joyeuse, qui devient une folie tragqiue aux yeux de l'auteur. c'est l'objet d'un bouleversant dernier chapitre (je n'en dis pas plus)
Bix tu devrais vraiment le lire.
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptySam 12 Mai 2012 - 16:34

Igor a écrit:
[
N'attends pas mon commentaire et lis le sans tarder... sourire

Le genre de truc aussi efficace qu'un bon commentaire. je vais voir si je peux le trouver.
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptySam 12 Mai 2012 - 16:39

topocl a écrit:
Igor a écrit:
[
N'attends pas mon commentaire et lis le sans tarder... sourire

Le genre de truc aussi efficace qu'un bon commentaire. je vais voir si je peux le trouver.

Je l'attends bounce (priceminister est mon ami)
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MessageSujet: Re: Jordi Soler [Mexique]   Jordi Soler [Mexique] EmptySam 12 Mai 2012 - 18:55

topocl a écrit:
bix229 a écrit:
[

Au fait, est-ce que Soler parle de la fete de l' ours à Prats de Mollo ?... C' est une fete qui, indépendamment du "folklore", a des racines très anciennes et qui nous parle des rapports entre l' homme et les animaux sauvages, notamment l' ours. Et aussi une fete pour célèbrer la venue du printemps...

Pastoureau a écrit un beau livre sur l' Ours, histoire d' un roi déchu...

Oui, oui tout le livre est une progression vers cette fête de l'ours et sa folie joyeuse, qui devient une folie tragqiue aux yeux de l'auteur. c'est l'objet d'un bouleversant dernier chapitre (je n'en dis pas plus)
Bix tu devrais vraiment le lire.

Oui, c' est prévu. J' ai lu et apprécié les deux premiers et dans l' ordre !
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