Martial Raysse

Martial Raysse au Centre Pompidou

du 14 mai 2014 au 22 septembre 2014

Martial Raysse, un artiste visionnaire, en marge des courants artistiques dominants.

présentation détaillée sur centrepompidou.fr


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Et c'était la bonne surprise quand on débarque sans trop savoir à quoi s'attendre si ce n'est que ce sera "moderne" et coloré. Surtout qu'on commence par des assemblages d'objets en plastique de récup' et que juste après les néons flashent terriblement, deux pas de plus et on aperçois les visages et portraits de femmes, grands, tape-à-l’œil mais...


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Il y a quelque chose de simple dans la manière de réarranger. Quelque chose d'évident et aussi quelque chose de léger. L'artiste semble s'amuser plus qu'il ne discourt, du coup on sourit, on peut accepter de se prendre au jeu et de profiter de la débauche de couleurs. Ensuite arrivent les portraits classiques revisités, tendance pop mais à vrai dire on ne sait pas trop qui envahit qui dans ces reprises, il ne serait pas impossible que dans l'incongru de la contemplation la forme historique impose son évidence.

Mais les néons reviennent, intégré au tableau, avec là encore un subtil mélange des genres pas forcément désagréable, ah, le lever de soleil derrière un mur de verdure ! hahaha le pervers projeté sur un coin de la toile ou Suzanne sort du bain !

On en vient à tomber sur les courts métrages expérimentaux. Là aussi ça sent l'éclate. Et l'éclate rebelle et décalée qui laisse une place à un regard vif et attentionné, il n'est pas que railleur, on sent autre chose de plus subtil.


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De là on débarque sur des petites boites de sculptures champignonesques improbables mais aussi une superbe chèvre, un magnifique petit tableau à la douceur phénoménale et puis à côté des reprises un peu grasses et colorées façon méditerranée de thématiques antiques on découvre d'adorables petits intérieurs.


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Si on ajoute un mur qui associe sculptures et petit tableaux plus sombres (thèmes plus humanistes ou sociaux) avec cette fois encore derrière des apparences qui pourraient être trompeuses de très beaux gestes et bien... on est prêts pour les grands formats qui arrachent. C'est vrai qu'il y a un aspect un peu horrible dans la modernité (on accrochera pas forcément) mais la fresque revient à la source, et les détails ne seront pas moins anodins que les arrières plans urbanisés.


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Le rose fluo et un amour de la peinture vieille de plusieurs siècles sont conjugables avec un bonheur étrange, déroutant, un brin agaçant si on veut, mais possible. Cette étape de l'expo n'est pas dénuée de gravité mais reste marquée par le plaisir et le sourire de ce qui précède et quelque part ça détend, ça surprend et pour une fois on a un peu plus envie d'être à l'écoute de ce genre de drôle de cuisine.

Bonne pioche et merci Darkanny (qui peut remercier... ).

(et il n'y a pas tout là dedans, les portraits, quelques détails, plus tard maybe ? un fil ?)

pour la transformation en fil dédié, d'abord une petite bio :

Citation :

Plasticien français né en 1936 à Golfe-Juan. Il vit et travaille à Issigeac, en Dordogne. Fils d'artisans céramistes de Vallauris, Martial Raysse commence à peindre et à écrire des poèmes dès l'âge de douze ans. Après ses études secondaires, il choisit d'étudier les lettres tout en pratiquant l'athlétisme à haut niveau, avant de se tourner vers la peinture à l'âge de dix-neuf ans. Il commence par réaliser des assemblages de détritus et d'objets divers présentés dans des boîtes de plexiglas. En 1958, il participe à une exposition de groupe, galerie Longchamp, en présence de Jean Cocteau. En quelques années, il devient l'un des meilleurs peintres abstraits sur la Côte d'Azur et ses oeuvres atteignent une excellente cote lorsqu'il remet sa carrière en question. Fasciné par la beauté brute du plastique, il écume les grands magasins à prix uniques et développe son concept « d'hygiène de la vision » qui met en jeu des objets neufs en plastique de la nouvelle société de consommation : « J'ai voulu un monde neuf, aseptisé, pur et au niveau des techniques utilisées, de plain-pied avec le monde moderne. » Il séjourne aux EU où il se rapproche du Pop art américain et fait partie, dès sa fondation en 1960, du mouvement des Nouveaux Réalistes. Raysse peut alors être défini comme « un peintre de la vie moderne ». Dès 1965, le Stedelijk Museum d'Amsterdam lui consacre une exposition rétrospective. L'année suivante, il réalise avec Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely les décors d'un ballet de Roland Petit. À la biennale de Venise en 1966, il obtient le prix réservé aux artistes âgés de moins de quarante-cinq ans. Les événements de mai 1968 conduisent l'artiste à une importante réflexion sur la nature de l'oeuvre d'art, dont il dénonce notamment la dégradation en marchandise. Au seuil des années 70, Raysse accomplit une véritable révolution esthétique, assez unique dans l'histoire de l'art du XXe siècle, et que l'on peut rapprocher de celle du peintre Jean Hélion. Il se consacre au cinéma, en réalisant notamment ''Camembert extra-doux'' (69) et un long métrage, ''Le Grand Départ'', en 1970 Le film sort en 1972 et reste inédit à ce jour. Il entreprend alors de « commencer à vivre ». L'esthétique qu'il met progressivement en place à partir de 1972 est en totale rupture avec les oeuvres pop de la période précédente.

source




La source, 1990

et un court extrait du livre d'Alain Jouffroy consacré à Martial Raysse :

Citation :

Car pourquoi relègue-t-on les méditations des peintres de la Renaissance dans les collections des Musées et pourquoi les réserve-t-on à l'étude des spécialistes du passé, sinon pour nous en séparer, de corps autant que d'esprit, de cœur et d'imagination ? Ils étaient tous ces grands peintres, créateurs  plutôt qu'illustrateurs d'une nouvelle civilisation : des savants, des philosophes autant que des mythographes et des poètes. Ce qui, à la fin, veut dire quoi ? Le contraire absolu, pour les adeptes, ex-modernes, de la peinture pure, de ce qu'il conviendrait, pour un peintre de cette fin de siècle de faire et de penser aujourd'hui. Lesdits adeptes en oubliant, tous, que la part la plus libre et la plus imaginative de la peinture moderne, en France, n'est pas le seul héritage du grand Cézanne, mais le résultat, non moins légitime, non moins pertinent, du non moins grand Gustave Moreau. La peinture surréaliste l'a prouvé mieux que toutes les autres, en se renouvelant et en se perpétuant bien au-delà du cubisme, et surtout, dans chaque cas, bien au-delà de la sensation rétinienne, jusqu'à aujourd'hui.

Merci pour ce fil, un très bon souvenir de cette expo inattendue sur un plasticien dont je connaissais à peine le nom.
(Mais mes collégiens en ont entendu parler pendant leurs cours d'art plastique).

Et je vois qu'elle continue en septembre, n'hésitez pas !

comment ne pas penser à ma bonne lecture de La Belle Mauve: ici et la visite par la suite pour voir (entre autre) cette image à Nantes




mais pour la première fois que j'ai pris connaissance de l'artiste, c'était avec cette image qu'on avait utilisé pour une affiche
et je me traquasse la mémoire depuis des jours, impossible de retrouver pour quelle affiche...

Le beau tableau vert et rouge n'est pas entier, on voit à peine au dessus l'ébauche de la mouche.
ça m'avait frappée car en la voyant à l'expo j'ai eu moment de doute quant à la réalité de cette mouche.

On la voit mieux là



Martial Raysse s'est inspirée d'un tableau d'Ingres.

darkanny a écrit:

Le beau tableau vert et rouge n'est pas entier, on voit à peine au dessus l'ébauche de la mouche.
ça m'avait frappée car en la voyant à l'expo j'ai eu moment de doute quant à la réalité de cette mouche.

On la voit mieux là

en effet, pas peu important...
de même pour La Belle Mauve qui a un petit truc près de la bouche et dont je me suis seulement aperçue quand je l'ai vu en vrai

darkanny a écrit:

Martial Raysse s'est inspirée d'un tableau d'Ingres.

oui je l'ai aussi seulement découvert lors de ma recherche d'images de lui... je ne les aurais pas mis ensemble ces deux-là... mais si on les voit ainsi