- Citation :
- George Gordon Byron, 6e baron Byron, généralement appelé Lord Byron, est un poète britannique, né le 22 janvier 1788 à Londres et mort le 19 avril 1824 à Missolonghi, en Grèce, alors sous domination ottomane. Il est l'un des plus illustres poètes de l'histoire littéraire de langue anglaise. Bien que classique par le goût, il représente l'une des grandes figures du romantisme avec Robert Southey, Wordsworth, Coleridge, Shelley et Keats.
source et suite
Ce simple nom évoque un tel romantisme...
J'ai lu
DON JUAN - Folio
Et là, ça décoiffe !
L'auteur revisite le mythe inventé par Tirso de Molina, en changeant quelque peu le cours de sa vie et sa psychologie. Pour le plus grand bonheur d'un lecteur perpétuellement surpris ou hilare.
Byron sait être léger, aérien, virevoltant, avec un humour tout British, mais aussi plus sombre, avec des considérations philosophiques et existentielles, sur l'inanité d'à peu près tout !!
Sans être dépressif ! (il fustige le "spleen" d'ailleurs. Faut-il être idiot pour être désespéré quand de toute façon il n'y a pas d'espoir ! Ce livre insuffle une joie, un élan, alors qu'il remet tout en cause et ne croit en rien. Du nihilisme joyeux, en somme
).
On sent l'oeuvre de maturité.
Il règle ses comptes avec ses contemporains, écrivaillons, poètes, hommes politiques.
Catherine II de Russie s'en prend plein la tête !
L'histoire : notre héros naît en Espagne et se retrouve orphelin de père. Avec une mère pudibonde qui cache sa beauté au monde. Mais chacun connaît la perversité des femmes et Byron inverse la donne : Don Juan n'est pas
bourreau des femmes, mais
victime de leur harcèlement.
Beau, mais un peu niais (il faut bien le dire), il vit des aventures picaresques (jusqu'à être esclave des Ottomans ! L'occasion pour l'écrivain de disserter sur ses divers voyages et d'autres moeurs) et sentimentales embrouillées.
Cela tient à la fois de Fielding, Sterne, Cervantès. Le tout en poèmes (en "chants") et non en prose. Et quand l'écrivain est fatigué, il le dit et clôture son chant. Nous approchons donc Byron dans son mécanisme d'écriture, tout allègre et épuisant.
Il nous apostrophe, nous parle en direct. C'est hyper moderne et très acéré (il dégomme aussi le sentimentalisme des romantiques.)
A noter : une idole omniprésente : HOMERE.
Un immense talent et une lecture à la fois divertissante et complexe (nombreuses allusions savantes et classiques, il m'a fallu 2 semaines pour m'en sortir. Merci aux notes de fin de volume !!).
Bref, une sorte de fresque historique, allégorique et loufoque.
Il me fait penser à Velasquez : liberté, unicité et acidité !