Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Il n'y a pas que le fromage...Corse

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kenavo
Zen Littéraire
kenavo


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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le fromage...Corse   Il n'y a pas que le fromage...Corse - Page 2 EmptySam 22 Oct 2016 - 19:19

Sigismond a écrit:
(à propos de Conrad Kenavo, ça m'y fait penser, j'ai un commentaire de lecture en retard, sur l'excellent Nègre du Narcisse  honte )
zen surtout pas de stress... mais ne l'oublie pas Wink
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Sigismond
Agilité postale
Sigismond


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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le fromage...Corse   Il n'y a pas que le fromage...Corse - Page 2 EmptyMar 1 Nov 2016 - 19:05

Les hasards de Drivy nous avaient mis en relation avec une personne habitant Borgo pour une location de voiture, comme nous atterrissions à Bastia-Poretta, rien n'était plus commode.

Quel étonnement quand même lorsque, étant venus nous chercher à l'aéroport, cette aimable, joyeuse et prévenante jeune femme nous amène au casernement de la Gendarmerie de Borgo (oui, le fameux, celui du 23 juillet 2001 !!), ou son époux est affecté. Tout est reconstruit depuis belle lurette, vitres à l'épreuve des balles, etc...

Deux bonnes heures de route à prévoir pour Palombaggia (en Corse, comme vous savez, les kilomètres mesurent...un peu plus long que sur le continent, à l'aune du temps passé sur la route).

Arrêt à Aléria, visite du Fort de Matra qui abrite un bel ensemble antique (gréco-romain, légère prévalence romaine), nommé le musée Jérôme-Carcopino. Je recommande vraiment, très bonne surprise. A noter le projet de la CTC (Collectivité Territoriale de Corse) d’acquisition des thermes de Santa Laurina, proches et fouillés depuis au moins 40 ans, mais fermés au public.

Ce serait un beau complément du très beau site en ruine, sur un promontoire jouxtant le Fort de Matra, et qui, lui, se visite (vestiges suggestifs de deux temples et d'un prétoire, encadrant à l’est et à l’ouest un forum, bordé d’allées à portiques. La vue, sinon exceptionnelle du moins remarquable, met l'ensemble en valeur. nous avons eu beaucoup de chance, tant au musée que lors de nos déambulations dans ces ruines, l'affluence était très faible, vive la saison dite morte ou basse !
Visite qui tombait à pic, j'avais entamé les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar dans l'avion !
 
Jolie petite villa à Palombaggia, vaste terrasse à la méditerranéenne, jardinet-carte postale (chênes-lièges, jeune pin maritime, lauriers roses, mimosas, agave, pelouse d'un vert irlandais, etc...), on est bien !

Randonnée courte, très facile et archi-classique le lendemain, la cascade de Piscia di Gallu (Pisse de Coq), très appropriée pour les enfants. Juste ce qu'il faut d'eau pour que la cascade -le but, le prétexte à randonner- soit belle, et que le passage à gué du torrent en soit vraiment un, ajoutez un léger halo de brume à l'attaque matinale, rendant l'aspect de la forêt et des rochers entre Japon, Geirangerfjord et contrées Tolkeniennes. La rencontre d'une salamandre pas farouche du tout ravit les enfants, tout mon ravissement, pour ma part, allant à la poignée de girolles, récoltée sans trop chercher. 

La plage principale de Palombaggia, il faut bien...peut-être la plus photographiée de l'île, en tous cas une des plus connues et, bien entendue, subissant une fréquentation en conséquence.

Repérage effectué, je reviens le lendemain dès matines à une autre plage de Palombaggia, Tamaricciu, chaussons d'escalade et topo à la main, escorté par un de nos jumeaux. Ambiance grand large, granit à gros grains, formes de rochers incroyables, dont des taffonis, devenant, sous l'œil enfantin, des carapaces de tortues vides, des villes avec port, une otarie gigantesque, une vache...

Je tente avec succès quelques blocs, profitant du fait que l'endroit est encore désert, ce qui ne saurait durer. Tiens d'ailleurs une grosse famille (peut-être deux ?), disons une dizaine de contemporains, commence à me regarder curieusement.

Puis survient un autre grimpeur, je tente un "Bonjhurnu ! Va be ?" et il me répond en Corse, longuement, jusqu'à s'apercevoir que mon vernis de politesse linguistique est des plus sommaires (ça veut dire que le bruit du ressac avait masqué mon sale accent ?).


Je lui dis, en français, que je suis comme U Conte Pazzu, je vais à la plage pour faire de l'escalade, ce qui est à proprement parler un non-sens, guère éloignés comme nous le sommes des aiguilles de Bavella, ou encore de la Restonica (mais c'est plus loin), ou, plus près, de l'Ospedale et du Bec de Corbeau (dont, j'ai beau me foustrouiller le cervelet, je ne retrouve pas le nom Corse).  

(NB U Conte Pazzu signifie le Comte Fou, personnage de la tradition orale -la tradition Corse est orale- qui aurait élevé des castelli -châteaux- dans l'arrière-pays de Porto-Vecchio -nous avoisinons Porto-Vecchio, le "Port-Vieux"- plausiblement vers le mitan de l'époque médiévale.
Le Comte Fou hivernait en montagne, où il n'y avait plus personne, et passait l'été à la plaine, malgré les risques de malaria, maladie éradiquée seulement dans les années 1940 dans le coin, à l'inverse de ses vassaux et à contre-courant des us et coutumes de l'époque. Il lui est prêté bien d'autres habitudes, telles ferrer ses chevaux à l'envers ou porter des chaussures blanches par temps de pluie, etc...)

Voyant mon topo d'escalade dédié au bloc en Corse, publié en bilingue français-anglais, il confie dans un gentil sourire qu'il eût été peut-être souhaitable qu'il fût aussi publié en langue Corse (NB: langue qu'un enfant du pays fixé à Paris et à l'Académie Française, initiales A.R., a qualifié d'"idiome de bergers", manière d'ultime dans la provocation) je réponds que peut-être telle était la volonté des auteurs, mais que -qu'en savons-nous ?- l'éditeur a tranché, etc...

Il acquiesce mais note avec finesse que les noms des passages de blocs sont rarement corses, en général français, souvent anglais...

Estimant en avoir fait assez, voulant rester sur mon quant-à-soi, assumer ma condition de pintuzu (= non Corse, étranger) je lui montre un passage que je viens de découvrir par mégarde, croyant gravir un bloc listé dans le topo, mais qui ne l'est pas. Gentiment il m'en désigne une poignée d'autres. Je lui demande ce qu'il fait dans la vie, tout ça...
Il me répond saisonnier, puis vivant de l'allocation-chômage le reste de l'année. Il avait un métier bien payé, quelque part dans la petite couronne parisienne, mais l'envie du pays fut plus forte. Et puis, s'il fallait un jour en arriver là, à l'extrême pire, pour situer le problème, plutôt le RMA en Corse qu'un bon emploi en banlieue parisienne (hum...déjà entendue, entre autres avec Ariège, ou arrière-pays Basque, ou forêt Landaise à la place de Corse, celle-là).  

En guise de blague, je fais celui qui croyait que l'économie Corse consistait à exporter des fonctionnaires et importer des retraités, il a déjà dû l'entendre cette vieillerie, mais me fait la grâce d'en sourire tout de même...

Visites, suite, Bonifacio: ce n'était pas ma première sur la splendide citadelle la plus au sud. Mais j'étais ravi que le charme agisse sur les enfants, surtout un, particulièrement étanche à tout ce qui est patrimonial et culturel.

Et puis, d'autres plages Palombaggiesques, dont une, fréquentée l'été par des naturistes principalement, qui se mérite après 20 mns de marche dans le maquis (le nom Corse pour maquis est particulièrement joli: U Palazzu Verde, le Palais Vert), et salement dénommée Tahiti Beach, en pire globish de marketers, autant le nom qui l'affuble dorénavant est à vomir jusqu'à son dernier millilitre de bile, autant le lieu est extraordinaire, et désert (quelle chance !) et je ne vous parle pas des fonds marins. Quelques randonneurs à cheval viennent parfaire l'ambiance, et je suis là, en famille, mon Yourcenar lâché pour quelques vers de Boulanger et d'autres de Jammes, dans cette approximation réussie, en ce jour et à cette heure, d'un éden terrestre...

Le farniente (de fare niente, ne rien faire) peut être un art de vivre, ne rien faire mais bien le faire.
En vacances j'en suis certain, j'assume en ces jours-ci les bronzer idiot, les bronze-culs et autres amabilités: rien n'y fera...  

Je reviens avec une LAL étoffée, par des recueils du poète Antoine Graziani (Rubrica, Nuit nue), par La généalogie de l’algue de Jean-François Agostini, par La Renfermée, la Corse et Je m'appelle Anna Livia de Marie Susini, sans doute ces lectures en entraîneront d'autres, il en est toujours ainsi, n'est-ce pas ?
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Chamaco
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le fromage...Corse   Il n'y a pas que le fromage...Corse - Page 2 EmptyMar 1 Nov 2016 - 19:33

Merci pour le partage, le bruit des vagues, les images, le rendu de l'histoire ou de la non-histoire car far-niente, tres agréable commentaire, ne reprend pas trop vite le travail (cela fatigue:D ) Very Happy
sur le Comte Pazzu :lire un conte
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kenavo
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le fromage...Corse   Il n'y a pas que le fromage...Corse - Page 2 EmptyMer 2 Nov 2016 - 5:35

Sigismond a écrit:
sans doute ces lectures en entraîneront d'autres, il en est toujours ainsi, n'est-ce pas ?
et oui... je connais cela aussi trop bien Wink

merci pour ce joli compte rendu
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le fromage...Corse   Il n'y a pas que le fromage...Corse - Page 2 Empty

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