Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Clément Rosset [Philosophie]

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Hanta
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Hanta


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MessageSujet: Clément Rosset [Philosophie]    - Clément Rosset [Philosophie] EmptyMar 12 Mai 2015 - 20:48


 - Clément Rosset [Philosophie] Clemen10

Clément Rosset, né le 12 octobre 1939 à Carteret dans la Manche, est un philosophe français.

Entré à l’École normale supérieure en 1961, Clément Rosset devient agrégé de philosophie en 1964. Il enseigne la philosophie à Montréal de 1965 à 1967, puis à Nice jusqu’en 1998. Retraité depuis cette date, il vit à Paris et se consacre à son œuvre.

Rosset développe une philosophie de l'approbation au réel : par la joie, je prends plaisir au réel tout entier, sans avoir à m'en masquer aucun aspect, si horrible soit-il. Le paradoxe de la joie est ainsi que rien dans la réalité ne me porte à l'approuver et que pourtant, je puisse l'aimer inconditionnellement. Cette vision est dite « tragique » au sens conféré par Nietzsche à ce terme : est tragique l'amour de la vie jusque dans le déchirement et la douleur extrêmes. Être heureux, c'est être heureux malgré tout.

Dès son premier livre, La philosophie tragique, Rosset oppose cette vision tragique et joyeuse à la recherche d'un double qui puisse protéger du réel. Le réel étant à la fois cruel et indicible, les hommes ont tendance à lui préférer un double de substitution, une image illusoire et adoucie qui les en détourne. En particulier, la vision morale du monde repose sur l'illusion de ce double.

Deux essais consacrés à Schopenhauer ont montré que ce dernier était un précurseur des philosophies de l'absurde (Sartre, Camus) : pour Schopenhauer, le monde est douloureux mais surtout, cette douleur est sans raison. Au pessimisme bien connu du penseur de Francfort s'ajoute donc une intuition de l'absurde.

Ses premiers essais personnels (La logique du pire, L’anti-nature) proposent une philosophie joyeuse et approbatrice d’un monde où le pire est la seule chose certaine. Le pire est ce qui existe, la réalité antérieure aux idées de sens, d’ordre ou de nature : c'est le hasard lui-même, en tant que silence et insignifiance. Dans la trilogie qui suit (Le réel et son double ; Le réel, traité de l’idiotie ; L’objet singulier), Rosset tente de préciser les attributs de cette réalité indéterminable et « in-signifiante ». La thèse essentielle de Rosset est celle-ci : la difficulté de penser le réel tient à ce qu’il ne manque de rien, qu’il se suffit à lui-même, qu’il se passe de tout fondement (car au fond, il n’y a rien à expliquer, rien à comprendre). D’où la thèse majeure du Réel et son double : le réel est ce qui est sans double et le fantasme du double trahit toujours le refus du réel. L’ontologie du réel sur laquelle débouche cette réflexion a la particularité de ne pas reposer sur la pensée de son être ou de son unité, mais de s’en tenir à sa seule singularité, ce qui n’est possible que par la grâce d’une joie sans raison. Le réel auquel j’ai accès, aussi infime soit-il, en rapport de l’immensité qui m’échappe, doit être tenu pour le bon.

Sourcé :wikipédia.
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Hanta
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MessageSujet: Re: Clément Rosset [Philosophie]    - Clément Rosset [Philosophie] EmptyMar 12 Mai 2015 - 21:00

Le choix des mots :

Essai sur la littérature et la philosophie. Celui-ci est structuré comme une réponse à  une personne travaillant au ministère des affaires sociales  sous Bérégovoy en 1992 :Nicolas Dufourcq.
Ce dernier dans une lettre lui posait la question suivante : Pourquoi écrivez vous ?

Il n'en fallait pas plus pour Clément Rosset, pour rédiger une réponse argumentée et structurée face à cette problématique digne d'un sujet de bac.
Comme tout philosophe, une simple lettre ne suffit pas et l'ouvrage une fois édité atteint quand même 150 pages.
Mais quelles pages ! Un bijou de philosophie et d'analyse littéraire !
Les motivations de celui qui écrit, le choix du récit, la volonté de bien écrire, de peser ses mots, d'exprimer son idée, les sentiments envahissants, les peurs possibles et probables, les anecdotes personnelles, tout appuie un propos fluide et sincère comme toute l'oeuvre du philosophe l'un des plus grands encore en vie.
C'est un cours, mais un cours autour d'un café, sans professeur ni élève, en toute humilité. La prise de notes est inutile, on boit littéralement le flots de mots et on s'imprègne de cette finesse qui fait d'un message a priori simple une parole finalement subtile.
Ce genre d'essai, sans ambition démesurée fait du bien et rapproche la philosophie de ce qu'elle devrait être, la transmission d'une réflexion amenant plus de questions que de réponses, engendrant les nôtres propres mais aussi celles de tout un univers si ce n'est de tout l'univers.


Clément Rosset a écrit:
Sans le mot qui seul compte dans l'expression d'une pensée, la pensée en question n'est qu'un pur fantôme en attente de corps. Là où les mots manquent pour le dire, manque aussi la pensée.

Clément Rosset a écrit:
On ne s'en avise pas toujours, s'imaginant volontiers  qu''on a perdu de vue une idée alors qu'on a simplement oublié les mots qui seuls pourraient la constituer ou plutôt la reconstituer. C'est pourquoi nous avons souvent l'illusion d'être à la recherche d'une idée, alors que nous sommes en réalité à la recherche d'un mot.


Dernière édition par Hanta le Mar 12 Mai 2015 - 21:11, édité 1 fois
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GrandGousierGuerin
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MessageSujet: Re: Clément Rosset [Philosophie]    - Clément Rosset [Philosophie] EmptyMar 12 Mai 2015 - 21:08

Tu le vends bien Hanta ! C'est tentant ...
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Hanta
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MessageSujet: Re: Clément Rosset [Philosophie]    - Clément Rosset [Philosophie] EmptyMar 12 Mai 2015 - 21:12

Vraiment je te le conseille tu ne pourras pas être déçu.
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MessageSujet: Re: Clément Rosset [Philosophie]    - Clément Rosset [Philosophie] EmptyMar 12 Mai 2015 - 21:36

C' est un des rares philosophes vivant que j' apprécie. Mais je n' ai rien lu de lui depuis quelques temps.
Et il a beaucoup écrit depuis !
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bix229
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MessageSujet: Re: Clément Rosset [Philosophie]    - Clément Rosset [Philosophie] EmptyMar 12 Mai 2015 - 21:41

Une interview pour le mieux connaitre.

Citation :
Clément Rosset : Je suis un chasseur d’illusions

"Pour le philosophe Clément Rosset, religions et idéologies ne sont que des leurres, destinés à masquer une réalité qui triomphe toujours à la fin. L’auteur de L’École du réel, penseur sans illusions et bon vivant, nous prouve avec humour que l’adéquation au monde tel qu’il est reste le meilleur sésame pour la joie de vivre.

Alain Dreyfus
Comment êtes-vous devenu philosophe ?

Clément Rosset : Moi qui prêche un refus de toute croyance, a fortiori de toute forme de mysticisme, je suis devenu philosophe par miracle?! Voici les faits : en septembre 1958 – j’avais 19 ans –, je passais des vacances on ne peut plus banales dans une station balnéaire. Un soir, j’ai ressenti un bonheur incroyable en entendant la mer monter. C’est à cet instant, allez savoir pourquoi, que je me suis mis à penser à la substance de la philosophie tragique, l’objet même de mon premier essai. Le plan intégral était tout fait dans ma tête, je l’ai juste noté avant d’aller me coucher. J’ai rédigé le livre en trois mois, dans un état de joie proprement halluciné. J’ai eu la chance, moi qui ne connaissais personne dans le monde de l’édition et n’étais en aucune manière titillé par le désir d’écrire, d’être immédiatement publié. Voilà comment, en une nuit, je suis devenu philosophe !
Ceux qui ont suivi vos cours sont unanimes, vous êtes un pédagogue hors pair. Voici un exercice dans vos cordes : expliquez-nous simplement les grandes lignes de votre pensée.

Mon point de départ est que le réel est idiot. Attention, l’idiotie n’est pas l’imbécillité mais l’insignifiance, l’absence de signification. Un exemple : ce caillou que vous voyez là répond parfaitement – il ne fait même que ça – au principe d’identité, A égale A. Vous pouvez le torturer, il ne fera rien d’autre que confirmer son identité de caillou. Cette vérité peut devenir insupportable. Je m’explique : si je veux décrire ce caillou, je vais être tenté de le faire rentrer dans une généralité, un concept de caillou. Mais ce caillou, tout banal qu’il soit, est unique, et je vous mets au défi de le décrire complètement dans sa singularité. Il n’existe pas, dans l’univers, deux choses absolument semblables.
Qu’un caillou soit un caillou, ça ne nous gêne pas beaucoup… Qu’est-ce que ça prouve ?

La persistance obstinée du caillou dans son identité minérale ne nous empêche pas de vivre, mais nous pouvons élargir cet exemple à notre refus naturel d’accepter une réalité lorsqu’elle nous dérange. Rien de tel qu’une fable pour remettre les pieds sur terre. Telle celle-ci, venue d’Orient : un matin, le vizir de Bagdad heurte dans un marché une femme au visage blafard. Ils ont tous deux un mou vement de surprise. Le vizir sait qu’il a rencontré la Mort. Affolé, il accourt au palais et supplie le grand calife : « Puisque la mort me cherche ici, lui dit-il, permets-moi, Seigneur, de me cacher à Samarcande. En me hâtant, j’y serai à la tombée de la nuit ! » Sur quoi, il selle son cheval et file au grand galop.

Plus tard dans la journée, le calife rencontre lui aussi la Mort. « Pourquoi, lui demande-t-il, as-tu effrayé mon vizir, qui est si jeune et bien portant ? » « Je n’ai pas voulu lui faire peur, répond-elle. J’étais juste surprise de le voir ce matin à Bagdad, car j’ai rendez-vous avec lui, ce soir, à Samarcande. » Cette histoire résume bien notre penchant irrésistible à conjurer par tous les moyens ce qui, pourtant, ne va pas manquer d’arriver. Et pas seulement l’inéluctable absolu, notre finitude. Combien de pensées, au cours des siècles, nous ont poussés à agir pour un avenir meilleur, avec les résultats catastrophiques que l’on sait ! Nous avons un arsenal sophistiqué de mécanismes pour mettre notre conscience à l’abri des spectacles indésirables. Quant au réel, nous l’invitons à aller se faire voir ailleurs."

source et suite : Psychologies.com


Dernière édition par animal le Mar 12 Mai 2015 - 21:45, édité 2 fois (Raison : mise en forme + précision pour la source)
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