LC Gustave Flaubert - Madame Bovary

Charles à la mort d'Emma trouve les lettres. Il apprend sa trahison. Mais il continue à l'aimer. Il meurt de chagrin, pas de colère ou de rancœur. Je crois que Flaubert aime Charles. Les descriptions et jugements les plus cruels concernant Charles ne sont pas de Flaubert-narrateur, mais ils sont les  sentiments qu'il prête à Emma. On parle toujours de la description très "clinique"de la mort d'Emma, de l'évocation de la douleur. Rarement, on place en parallèle la façon très poétique, très douce dont Charles s'éteint. Flaubert avait la réputation d'être laborieux, il a dû revenir plus d'une fois sur chaque phrase. Les descriptions de ces deux morts ont certainement étaient très étudiées et il a choisi d'être plus clément avec Charles. Chacun meurt comme il a vécu.
Charles est ridicule, il n'a aucun talent, c'est un mauvais médecin, mais il aime sa femme et sa fille.Il est près à se sacrifier pour elles. Son désintéressement est beau.  Et Charles se laisse prendre par la mort, en douceur, comme il s'est laissé prendre par son amour pour Emma.
Emma est égoïste et égocentrique, elle confond sensiblerie et sensibilité. Ses élans d'affection ou d'empathie ne durent pas. Elle est jolie et après? elle est vaine. Elle ne sait pas apprécier, ce que la vie lui donne. En courant après des chimères, elle fait le malheur de sa famille et entraine Charles dans sa chute. On parle souvent du contexte sociétal, patriarcal etc...Mais enfin, Emma n'est pas Fantine, à défaut d'appartenir à l'élite, elle avait une vie protégée. Son mari n'était pas un tyran domestique. Alors quoi? La pauvre petite aurait lu trop de romans à l'eau de rose? A un moment donné, il  ne tenait qu'à elle d'ouvrir les yeux et d'observer le monde tel qu'il est et à s'intéresser à autre chose que sa petite personne. Cela s'appelle devenir adulte. Elle était libre, elle aurait pu apprécier ce qu'elle avait et accéder à une vie plaisante. Trop irresponsable, elle a choisi de faire son malheur en rêvant à une vie de paillettes qui n 'existe pour personne.
Elle meurt dans la souffrance par le poison qu'elle a elle-même porté à sa bouche.
Je suis sûrement très dure avec elle (bien plus que Flaubert, quoique...). J'ai beaucoup de difficultés avec ce type de personnes. J'ai la conviction que si elles s'intéressaient un tout petit peu moins à leur nombril et un tout petit peu plus aux autres, elles souffriraient moins, mais c'est un autre sujet...

Cela n'est pas abordé dans le livre mais cette pauvre petite fille qui a une mère qui s'occupe assez peu d'elle, qui fini par se suicider, elle trouve son père mort, elle va habiter avec sa grand-mère qui finit par mourir et fini chez sa tante qui est très pauvre