Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Alex Haley

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5 participants
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shanidar
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shanidar


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MessageSujet: Alex Haley   Alex Haley EmptyMar 22 Déc 2015 - 10:45

Alex Haley Alex10

Né en 1921, Alex Haley obtient l'équivalent du bac à l'âge de 15 ans. Il suit les cours à l'Université puis, en 1939, s'enrôle dans la garde côtière des États-Unis en tant que messboy. C'est pendant cette période qu'il commence à écrire des nouvelles. Après 20 ans d'armée il prend sa retraite et entame une carrière d'auteur.

Il écrit dans plusieurs magazines, dont Playboy, au sein duquel il a inauguré la rubrique "Playboy interview". Ses entretiens perspicaces et détaillés sont remarqués, et les interviews de Malcolm X le mènent à son premier livre, L'autobiographie de Malcolm X . Ce travail traduit en huit langues a accordé à Alex Haley la renommée en tant qu'auteur.

source : wikipedia
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shanidar
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MessageSujet: Re: Alex Haley   Alex Haley EmptyMar 22 Déc 2015 - 10:48

Racines

L'ancêtre africain d'Alex Haley, s'appelait Kounta Kinté, il vivait en Gambie aux alentours de 1780 quand il décida un beau matin d'aller couper un arbre pour se faire un tambour. Il avait 17 ans. Il va être kidnappé, ne reverra jamais sa famille, ni l'Afrique et débarquera en Amérique pour devenir esclave après une traversée effroyable de l'Atlantique. L'homme ne supporte pas sa nouvelle condition, s'échappe plusieurs fois, subit d'odieux sévices corporels, finit par renoncer à une certaine forme de liberté, se marie et procrée. Sa fille unique sera vendue pour avoir transgresser la loi du Maître. Elle sera violée et donnera naissance à un enfant métisse, lequel arrivée à l'âge adulte sera expédié en Angleterre pour éponger les dettes de son maître. Quand il revient, sa nombreuse famille a été vendue… Et ainsi de suite, jusqu'à la fin de la guerre de Sécession et la possibilité pour les descendants de l'Africain (dont la légende est racontée à chaque nouvelle naissance, ainsi que la transmission de quelques mots gambiens) d'être enfin "libres".

Il a fallu 12 ans à Haley pour remonter les traces de son illustre ancêtre et écrire ce roman qui s'arrête sur tant de détails, qui déploie tant de temps et tant de récits dans l'espace de ses 500 pages que le lecteur a l'impression d'avoir lu à la suite les uns des autres plusieurs romans complets : celui de l'enfance africaine, celui de l'innommable traversée, celui de l'esclave qui tente de fuir, celui de la résignation et de la perpétuation, celui de l'Amérique aussi, celle des états du sud qui virent autant de salauds que de 'bons' maîtres…

Mais force est de constater que le roman s'achève sur une aporie, laquelle n'a pas échappé à l'intelligence de l'auteur : les mots ne peuvent pas ou peuvent à peine exprimer la souffrance et l'angoisse de l'Africain.

Il n'empêche, ce roman, incontestablement, a le mérite de raconter l'histoire (plus ou moins proche ou lointaine) des 25 millions d'afro-américains des années 70 (date de parution du roman : 1976).

Ce que je retiens, au-delà de l'incroyable fresque familiale de ce livre, c'est qu'il aura suffit de sept générations et moins de 200 ans, pour faire des descendants d'esclaves des universitaires. On peut imaginer que seul les nouveaux Etats enfin unifiés pouvaient offrir à sa population noire (pourtant toujours sujette à la Ségrégation raciale jusqu'en 1967) la possibilité d'une élévation sociale, culturelle, pécuniaire, mais je ne le crois pas. En tout cas cette simple constatation devrait faire réfléchir ceux qui ont peur, ceux qui ferment leurs frontières ou élèvent des murs (les Etats-Unis le font encore) et leur faire prendre conscience que les migrants, d'où qu'ils soient, volontaires ou non, sont des forces neuves, des intelligences et des connaissances qui peuvent servir l'avenir (je ne parle pas de progrès car je n'aime pas beaucoup ce mot, mais l'idée est bien là).

Deux regrets tout de même : le texte est d'une grande densité et peut parfois un peu lasser par son insistance à raconter les petits et les grands évènements de la vie de l'Africain dans les plus infimes détails. Et je regrette que Haley ne parle à aucun moment des exactions commises par le Ku Klux Klan et des lynchages du début des années 20 (mais sans doute voulait-il préserver son lectorat blanc d'une trop grande virulence ?).

En attendant ce livre a le très grand mérite d'exister et de permettre non seulement aux noirs américains, aux africains, mais à tous les êtres humains de connaitre un peu mieux la manière dont les vies se déroulaient au temps de l'esclavage.

Enfin et pour être tout à fait honnête, après la publication de son roman, Haley fut condamné pour avoir plagié le livre d'Harold Courlander The African, lequel n'est hélas pas traduit en français...


Lecture de très longue haleine, donc, mais une fois refermé cet exhaustif roman j'ai l'impression de mieux saisir l'effroi des hommes, des femmes et des enfants qui servirent de main d'œuvre pour bâtir un pays, pays qui ne ressemblerait sans doute pas à ce qu'il est sans ce terreau...
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Bédoulène
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Bédoulène


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MessageSujet: Re: Alex Haley   Alex Haley EmptyMar 22 Déc 2015 - 11:05

Tu as fait remonter des souvenirs Shanidar, mais franchement je ne peux m'étendre sur mes ressentis c'est une lecture bien trop lointaine, mais je sais que j'étais motivée pour cette lecture. sourire

J'aime ton analyse : "Ce que je retiens, au-delà de l'incroyable fresque familiale de ce livre, c'est qu'il aura suffit de sept générations et moins de 200 ans, pour faire des descendants d'esclaves des universitaires. On peut imaginer que seul les nouveaux Etats enfin unifiés pouvaient offrir à sa population noire (pourtant toujours sujette à la Ségrégation raciale jusqu'en 1967) la possibilité d'une élévation sociale, culturelle, pécuniaire, mais je ne le crois pas. En tout cas cette simple constatation devrait faire réfléchir ceux qui ont peur, ceux qui ferment leurs frontières ou élèvent des murs (les Etats-Unis le font encore) et leur faire prendre conscience que les migrants, d'où qu'ils soient, volontaires ou non, sont des forces neuves, des intelligences et des connaissances qui peuvent servir l'avenir (je ne parle pas de progrès car je n'aime pas beaucoup ce mot, mais l'idée est bien là)."

merci !
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topocl
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MessageSujet: Re: Alex Haley   Alex Haley EmptyMar 22 Déc 2015 - 11:26

Moi aussi je l'ai lu il y a bien longtemps ça fait partie des livres que les petits topocl se faisaient refiler en leur temps quand ils étaient en quête de lecture.
Et ton interprétation à la lueur des événements actuels est vivifiante! Comme toujours l'hisoire au service de notre monde.
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shanidar
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MessageSujet: Re: Alex Haley   Alex Haley EmptyMar 22 Déc 2015 - 21:19

Merci pour vos commentaires, de mon côté je me morigène un peu en me disant que je connais bien mal l'histoire des Etats-Unis et en particulier celle de l'esclavage, de la ségrégation raciale et de la lutte pour les droits civiques des noirs américains... Bref, pas mal de chantiers à investir !
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kenavo
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MessageSujet: Re: Alex Haley   Alex Haley EmptyMer 23 Déc 2015 - 6:06

shanidar a écrit:
Bref, pas mal de chantiers à investir !
tu vas pouvoir découvrir de bien belles choses Very Happy

concernant l'auteur, je n'ai jamais lu son roman... mais je me rappelle très bien la diffusion de la série, chez nous, c'était un rendez-vous pour toute la famille devant la télé... j'avais douze ans dans le temps et cela m'a laissé une forte impression... le nom de Kunta Kinte résonne parfois encore dans ma tête Wink
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MessageSujet: Re: Alex Haley   Alex Haley EmptyMer 23 Déc 2015 - 10:38

Il a beaucoup de chance d'avoir pu remonter les générations et trouver le nom de son ancêtre. Ce n'est souvent pas le cas. ça me donne envie de trouver des livres sur ces générations, après l'abolition de l'esclavage, qui ont eu a se battre pour s'imposer.
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topocl
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MessageSujet: Re: Alex Haley   Alex Haley EmptyMer 23 Déc 2015 - 11:19

Colère en Louisiane de Gaines?
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MessageSujet: Re: Alex Haley   Alex Haley EmptyJeu 24 Déc 2015 - 8:31

Je l’ai déjà lu. Mais ça se passait encore pendant l'esclavage non? Ou alors à la frontière entre l'esclavage et l'abolitionnisme. Mais je pourrai continuer avec lui, il a beaucoup écrit sur le sujet et j’aime comme il écrit. Merci de me le rappeler.
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shanidar
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MessageSujet: Re: Alex Haley   Alex Haley EmptyJeu 24 Déc 2015 - 9:53

pia a écrit:
Il a beaucoup de chance d'avoir pu remonter les générations et trouver le nom de son ancêtre. Ce n'est souvent pas le cas. ça me donne envie de trouver des livres sur ces générations, après l'abolition de l'esclavage, qui ont eu a se battre pour s'imposer.

Je suis justement 'tombée par hasard' (une synchronicité ?) sur une émission de radio qui expliquait que de plus en plus de guadeloupéens, réunionnais ou encore martiniquais se lançaient dans des recherches généalogiques en quête de leurs ascendants. On entendait une femme traumatisée à l'idée d'être une descendante de corsaires (50% des équipages français étaient composés d'africains) et que finalement elle était 'presque' heureuse que l'une de ses ancêtres ait été la maîtresse d'un blanc ce qui avait légué à ses enfants une peau claire et donc la possibilité d'épouser 'n'importe qui'...

Je note le nom de Gaines, merci topocl.
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MessageSujet: Re: Alex Haley   Alex Haley EmptyVen 2 Déc 2016 - 15:01

Racines

Ce qui m’a enormément touchée dans ce livre est le fait que, par un petit fil ténu, le dernier descendant de Kounta Kinté, dit l’Africain, a pu retrouver le pays de son ancêtre. l’Africain, Kounta Kinté, qui avait été emmené de force sur les bateaux Négriers dans des conditions effroyables. ces passages de lecture m’ont d’ailleurs totalement remuée. Encore une fois je me suis demandée comment un homme pouvait supporter autant. Quelle résistance le fait tenir alors que d’autres succombent. Il faut savoir tout de même qu’un tiers ne s’en sortait tout de même pas. Donc cet Africain, Kounta Kinté, se retrouve avec des esclaves qui ne savent plus quelles sont leurs origines. Parce que les maîtres ne voulaient pas qu’ils gardent le souvenir de leurs origines. Parce qu’on séparait les familles du jour au lendemain sans leur donner l’espoir de se revoir un jour. Parce que les esclaves avaient besoin d’un « laisser passer » pour se déplacer. Parce qu’on donnait aux esclaves le nom des maîtres. Ils changeaient de maître ? Ils changeaient de nom. Parce qu’on leur défendait de savoir lire pour les couper de toutes nouvelles. Ils étaient coincés. Le mot est trop faible d’ailleurs.

Donc Kounta Kinté ne veut jamais perdre ses origines, ses racines. Il raconte à sa fille d’où il vient et lui apprend quelques mots en lui faisant jurer d’en parler à ses enfants, à ses petits enfants. Et ils le font, de génération en génération. A la fin l’histoire réussit à se perpétuer et deux mots de langue Mandingue restent. Avec ces deux mots, Alex Haley qui est vraiment le dernier descendant de Kounta Kinté va remonter le fil et retourner dans le village de « l’Africain ». Après avoir écouté un griot du village il se rend compte que l’histoire est pratiquement intacte. Kounta Kinté qui n’a jamais pu retourner en Afrique est revenu malgré tout.

Ce livre montre beaucoup d’aspects de l’esclavage. C’est très émouvant d’avoir un témoignage d’un descendant d’esclave qui a réussi, avec rien, à connaitre ses origines. Ce qui n’est pas le cas pour beaucoup de descendants d’esclaves.
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