Carson McCullers

Merci à Darkiki de l'avoir mise sur mon chemin.
Elle décrit avec justesse les été pourris de l'adolescence, ou l'ennui pousse à s'inventer des histoires,
et où la désillusion n'est jamais loin. Heureusement, cela finit par une note positive.

Une lecture qui m'a touchée. Dans sa simplicité, et sa justesse.

Bon, à vous lire, je pense qu'il faut que j'enchaine avec Le coeur est un chasseur solitaire.

Bienheureuse que ça t'ait plu
Prends toi la totale , comme ça tu pioches , mes préférés sont après Frankie Addams ,"L'horloge sans aiguilles" , "Reflets dans un oeil d'or" , et surtout "La ballade du café triste" (mais en fait j'aime tout)

Oui, mais cette collection, a des petits caractères non ?
Et du papier tellement fin qu'on ne peut pas manger dessus ?

Oui c'est des petits caractères mais t'as une bonne vue ( pas comme moi ) les pages sont toutes fines , on dirait un missel , sans blague

La ballade du café triste

Citation :

Quatrième de couverture

Grande, efflanquée mais redoutablement musclée, Amelia Evans inspire le respect de ses concitoyens : on apprécie autant l'alcool qu'elle distille clandestinement que ses talents de guérisseuse. Le mystère plane cependant autour d’elle. Pourquoi a-t-elle chassé au bout de quelques jours l’homme qu’elle avait épousé ? Et quel rôle tient exactement à ses côtés ce cousin bossu venu de nulle part ?

La ballade du café triste, première et principale nouvelle (par le nombre de pages mais aussi par son excellence) de ce recueil, qui en compte sept au total, donne un bon aperçu de l’œuvre de Carson McCullers : besoin d’amour, non-réciprocité des sentiments, incommunicabilité, déchirures, mensonges et trahisons, perte et solitude. Une petite musique mélancolique empreint de tristesse mais aussi de poésie et de délicatesse : tout est dans le détail, l’émotion contenue, la fragilité des sentiments, le murmure étouffé.

Les désenchantés de Carson McCullers nous laissent un arrière-goût de désolation, à l’image de son Sud profond natal : « […] triste, solitaire, un endroit loin de tout, en marge du monde ».

A noter l’excellente préface de Jacques Tournier, qui en quelques pages arrivent à nous transmettre son admiration pour Carson McCullers (dont il est traducteur et biographe) tout en nous livrant en quelques mots les clés essentielles pour comprendre son œuvre, souvent d’inspiration autobiographique.

Extrait de la nouvelle « La ballade du café triste » :

Citation :

(…) le cœur des petits enfants est un organe très délicat. Un début cruel dans la vie peut lui donner d’étranges formes. Le cœur d’un enfant blessé peut diminuer tellement qu’il finit par être dur et grêlé comme un noyau de pêche. Mais il peut aussi enfler et s’alourdir, et devenir comme un poids intérieur impossible à supporter, car la moindre chose l’irrite et l’enflamme.

Nouvelles composants ce présent recueil, par ordre de présentation : La ballade du café triste - Wunderkind - Le Jockey - Mme Zilensky et le roi de Finlande - Celui qui passe - Un problème familial - Une pierre, un arbre, un nuage.

sentinelle a écrit:

A noter l’excellente préface de Jacques Tournier, qui en quelques pages arrivent à nous transmettre son admiration pour Carson McCullers (dont il est traducteur et biographe) tout en nous livrant en quelques mots les clés essentielles pour comprendre son œuvre, souvent d’inspiration autobiographique.

je ne peux que te recommander le livre de Jaques Tournier sur Carson McCullers: ici

Merci pour cette petite piqûre de rappel Kena, je le note de suite pour ne plus l'oublier

sentinelle a écrit:

Merci pour cette petite piqûre de rappel Kena, je le note de suite pour ne plus l'oublier

A la recheche de Carson McCullers, Ah oui, un beau livre ! Il l' aimait d' amour Carson, Jacques Tournier.
Il avait déjà auparavant écrit un autre livre sur elle : Qui etes-vous Carson McCullers. Excellent traducteur et excellent auteur de nouvelles par ailleurs.

kenavo a écrit:

sentinelle a écrit:

A noter l’excellente préface de Jacques Tournier, qui en quelques pages arrivent à nous transmettre son admiration pour Carson McCullers (dont il est traducteur et biographe) tout en nous livrant en quelques mots les clés essentielles pour comprendre son œuvre, souvent d’inspiration autobiographique.

je ne peux que te recommander le livre de Jaques Tournier sur Carson McCullers: ici

Et du coup je me le recommande à moi aussi !

Reflets dans un oeil d'or

Tout est étrange dans cette histoire : les personnages, et l’atmosphère. Au sein d’une garnison, dans un quasi huis-clos, évoluent deux couples, un soldat, et un serviteur. D’emblée, sans que je puisse dire pourquoi, l’ambiance parait des plus lourdes, pleine de non-dits.
L’auteur sait, au fur et à mesure, nous faire rentrer dans l’intimité des personnages, et nous les présenter, et brosser leurs caractères, et, mettre ainsi une pression jusqu’à la dernière ligne.
Carson Mc Cullers, nous invite dans l’intimité de deux couples, dont chacun des composants présente leur part d’ombre, leur croix à porter. Les attirances "anormales" des uns, la frigidité d’une autre, ou au contraire le feu qui couve pour une autre….le feu comme le nom de son cheval, qui dans cet univers est le seul être vivant à peu près normal. Les refoulements s’expriment à demi-mots.

Citation :

« Il était subjugué par un mélange de répulsion et d’attirance, comme si, complètement nu, le jeune soldat et lui s’étreignaient corps à corps dans une lutte mortelle. »

La mort n’est jamais bien loin, dès le départ, elle rôde, cachée quelque part, derrière quelqu’un…mais qui ?
Bien qu’aucun des personnages ne me paraisse plus sympathique que l’autre, j’ai apprécié la qualité d’écriture de Carson McCullers : des mots choisis, une syntaxe élaborée, un vocabulaire imagé, et, cette façon de mettre de faire sentir les choses et les gens. L’ouvrage n’est pas très épais, c’est peut-être aussi pour cela, il n’y a pas de lassitude ; les chapitres sont équilibrés, le texte en est donc assez aéré pour ne pas étouffer.

Reflets dans un oeil d'or est un roman à part je trouve, très étouffant mais très intéressant aussi. Bonne continuation avec l'auteur Mimi54, tant il ne faut pas en rester là avec ce seul roman.

sentinelle a écrit:

Reflets dans un oeil d'or est un roman à part je trouve, très étouffant mais très intéressant aussi. Bonne continuation avec l'auteur Mimi54, tant il ne faut pas en rester là avec ce seul roman.

Oui, surtout qu'il est quand même à part dans son oeuvre. Les personnages de ses autres romans sont différents, ils ont des problèmes (solitude, etc.), mais ne sont pas tordus comme dans celui-ci, qui cumule quand même un peu (il me fait toujours penser à du Tennessee Williams).

C'est le premier livre de McCullers que je lis, je n'ai donc pas de point de repère.
J'ai apprécié de le lire, et si l'occasion se présente, j'y reviendrai

mimi54 a écrit:

C'est le premier livre de McCullers que je lis, je n'ai donc pas de point de repère.
J'ai apprécié de le lire, et si l'occasion se présente, j'y reviendrai

Ses autres livres sont plus "empathiques", avec généralement un personnage principal féminin. J'ai aussi commencé par Reflets, j'hésitais. Puis j'ai lu Le Coeur est un chasseur solitaire, et là c'était vraiment mieux, plus personnel, mais Tennesseeien. Et j'ai lu le reste de son oeuvre (le reste paru en français, c'est-à-dire pas les pièces de théâtre).

Je viens de parcourir le fil et j'aimerais bien me pencher un peu plus sur l'oeuvre de Carson McCullers mais j'avoue ne pas trop savoir par où commencer...
Aucun résumé ne me semble particulièrement attrayant en ce qui concerne l'histoire, mais les extraits que vous relevez sont très beaux et je pense que je pourrais trouver là des textes qui me parlent. La ballade du café triste par exemple, c'est une bonne idée pour commencer ?