Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Honoré de Balzac

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GrandGousierGuerin
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyMer 3 Juil 2013 - 20:11

Arabella a écrit:
Alors on se dégofle...rire 

M'étonne qu'à moitié. dentsblanches 
Il est vrai que je fais un peu d'aérophagie dentsblanches
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyJeu 11 Juil 2013 - 13:44

Albert Savarus

Albert Savaron de Savarus est avocat à Besançon. Il est le meilleur dans sa profession et attire rapidement l’attention et l’admiration des bisontins pourtant réputés froids avec les étrangers. Les réflexes régionalistes ont la vie dure mais doivent toutefois céder le pas à l’âpreté au gain : mieux vaut gagner son procès défendu par un parisien récemment installé en ville que le perdre pour avoir choisi un gars du cru. Ce calcul simple fait par la ville bordée par le Doubs a vite donné beaucoup de travail à cet ambitieux du barreau.

Philomène de Watteville, jeune fille âgée de dix-sept ans et unique héritière de cette riche famille comtoise ne tarda pas à regarder elle aussi du côté de Savarus. Pourtant, le jeune homme demeurait dans son austère intérieur, travaillant énormément, sortant peu, et ne se mêlant pas à la bonne société de la ville. Afin de le connaître et de l’attirer dans le salon de ses parents, Philomène se fit intrigante : amoureuse, elle ne recula devant aucune vilénie pour parvenir à ses fins. Elle commença par dévoyer Mariette sa femme de chambre et Jérôme le fiancé de cette dernière qui avait eu l’avantage d’être engagé comme domestique personnel d’Albert. Grace à cette double complicité, Philomène intercepta le courrier de l’avocat : celui envoyé par lui, comme celui reçu.

Elle vint ainsi à connaître que Savarus était éperdument amoureux de la duchesse d’Argaiolo, née princesse Soderini, une richissime aristocrate italienne. Albert aimait, mais était également aimé. La duchesse, mariée à un sexagénaire, attendait la mort de son mari pour rejoindre l’homme qu’elle aimait. Albert mettait ce temps imparti à s’élever socialement et à devenir l’égal de sa future épouse. Cette ambition n’avait jusqu’alors pas été couronnée du succès espéré.

Et Philomène ne se proposait pas de l’aider dans ses projets…

Avec le personnage de mademoiselle de Watteville, on découvre une jeune fille au caractère bien trempée, machiavélique, dénuée de tout sens moral et ne reculant devant rien. Balzac tisse autour d’elle une société vieillotte, conservatrice, fermée et isolée de la lointaine capitale. Austère. Une ambiance sombre, poisseuse, délétère dans cette froide contrée de l’est de la France. Sur fond de vieilles pierres et de chartreuse montagnarde, Balzac signe ici un drame amoureux passionnant.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyVen 12 Juil 2013 - 16:03

J'ai bien envie de retrouver les Scènes de la vie de province... Ursule Mirouët vient d'être réédité en GF, ça pourrait être l'occasion.
Merci, Harelde, de maintenir ce fil au chaud ! sourire 
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyVen 12 Juil 2013 - 16:05

Sullien a écrit:
Merci, Harelde, de maintenir ce fil au chaud ! sourire 
De rien : j'en ai encore sous le coude.
Wink 
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyVen 19 Juil 2013 - 11:13

Une fille d'Eve



Dans ce court roman, on retrouve les filles du conte de Granville, ce haut magistrat qui avait fondé deux familles tant son épouse – dévote fanatique – l’insupportait. Ses deux filles, Marie-Eugénie et Marie-Angélique ont été sacrifiées et abandonnées à l’éducation très stricte de leur mère tyrannique tandis que lui s’occupait de l’éducation de ses fils. Les jeunes filles, plus ignorantes que des nonnes recluses au fond du couvent le plus inaccessible, acceptèrent de se marier avec le premier homme venu pour échapper aux griffes maternelles.
Marie-Angélique épousa le comte Félix de Vandenesse et Marie-Eugénie le banquier Ferdinand du Tillet. Jadis très complices, les deux sœurs furent séparées et se perdirent quelque peu de vue, leur époux respectif se détestant cordialement.
Marie-Angélique, après quelques années d’amour sincère, commença de s’ennuyer. Elle remarqua alors le poète Raoul Nathan. Trois femmes – Lady Dudley, Madame de Manerville et la marquise de Vandenesse (épouse du frère de Félix) – virent alors le moyen de se venger de Félix : toutes trois amoureuses de lui, elles ne lui pardonnèrent jamais d’avoir épousé une fille d’Eve, ignorante, naïve et bercée de religion. Elles complotèrent pour pousser Marie-Angélique dans les bras de l’écrivain. Plan qui fonctionna à merveille : la comtesse et Raoul tombèrent amoureux l’un de l’autre. Ceux-ci n’eurent alors de cesse de se rencontrer : dans les salons mondains à la mauvaise saison, au Bois de Boulogne en été.
Raoul, très ambitieux, cherchait à se hisser socialement et à entrer en politique. Pour cela, il fonda un journal grâce à de l’argent fourni par sa maîtresse, une actrice demi-mondaine nommé Florine. L’un de ses associés (Ferdinand du Tillet, un loup sans scrupule) le doubla, précipita sa ruine et le conduisit à intenter à ses jours. Pour le sauver et payer ses dettes, la comtesse de Vandenesse se procura de l’argent auprès de Madame de Nucingen en recourant à des lettres de change. Et se mit ainsi elle-même dans une position fort délicate.


Chute en spoiler...
Spoiler:


Un roman assez court mais pourtant empreint de certaines longueurs. Le ton est résolument narratif, très descriptif. Balzac ouvre fréquemment des parenthèses dans le récit général pour de longs apartés qui, selon moi, nuisent quelque peu au rythme de l’ensemble. Les portraits de Raoul et de Florine sont presque interminables. J’avoue avoir parfois lu en diagonale.
Un texte néanmoins intéressant car il apporte une suite au récit « Une double famille » tout en introduisant dans la Comédie Humaine de nouveau personnages comme Raoul Nathan, Félix de Vandenesse ou Ferdinand du Tillet. Balzac s’intéresse à nouveau aux femmes mariées, souvent peu instruites, qui vivent dans l’ombre de leurs époux. Et à nouveau une critique du fanatisme religieux.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyLun 22 Juil 2013 - 14:34

Le message


Deux jeunes gens font connaissance sur l’impériale de la diligence reliant Paris à Moulins. Ils sympathisent rapidement et échangent pudiquement sur leur maîtresse respective : âge, qualités, sacrifices de la dame, leurs sacrifices à eux… jusqu’où sont-ils allés par amour. Une discussion de deux jeunes gens en voyage : il faut bien passe le temps.

Quand soudain, c’est l’accident : la diligence se couche sur le côté, écrasant le nouvel ami du narrateur. A l’agonie, celui-ci le presse d’aller voir Juliette (la comtesse de Montpersan), de la prévenir – en douceur – qu’il ne pourra honorer leur rendez-vous, et de lui rendre ses lettres qu’il trouvera à son domicile à La Charité-sur-Loire.

Le narrateur arrive au château de Montpersan avec une bien lourde missive : la comtesse est effondrée tandis que le comte profite que madame pleure toutes les larmes de son corps discrètement dans sa chambre, pour s’empiffrer à table (madame veillait à ce monsieur respecte la diète sévère imposée par son état de santé et ses médecins). Le célèbre adage est une nouvelle fois vérifié : « à quelque-chose malheur est bon ». Monsieur a enfin pu satisfaire son appétit (Balzac peut être d’un cynique...)
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyVen 26 Juil 2013 - 15:18

La femme abandonnée


Le baron Gaston de Nueil (dont la famille est apparentée aux Manerville qu’on rencontre ici et là dans la Comédie Humaine) est envoyé en convalescence en Basse-Normandie. Habitué aux salons mondains de la capitale, il se retrouva dans la société réduite et terne de Bayeux à faire tapisserie. Il y ennuie fermement.

Puis il entendit parler de Claire de Bourgogne, vicomtesse de Beauséant, une femme abandonnée que son mari a quittée. Une femme scandaleuse dont on fait des gorges chaudes mais qu’on ne reçoit pas chez soi. Par un subterfuge maladroit dû à l’inexpérience de sa jeunesse (il n’a que 20 ans), il parvint à pénétrer la retraite de cette femme de dix ans son aînée qui vit cloitrée dans sa propriété de Courcelles. Il se déclare immédiatement amoureux et jure fidélité à une vicomtesse quelque peu ahurie d’une telle entrée. Bien entendu elle refuse le jeune baron, ne pouvant s’enticher d’un amant dans sa position déjà fort délicate.

Gaston se faisant insistant, Claire s’échappe et se réfugie sur les rives du Léman. Rives qui furent les témoins d’une idylle véritable quand monsieur de Nueil rejoignit la femme dont il sut se faire aimer.

Idylle qui dura neuf ans quand, revenu en France, Gaston de Nueil fit la connaissance de mademoiselle de la Rodière : jeune, belle, un peu fade, mais très très riche. Ceci compensant cela, la vicomtesse sentit tiédir l’ardeur de son amant.

Encore une nouvelle cruelle ou amour rime avec malheur et souffrance. Balzac renoue avec le thème du mariage et de la condition de la femme qui ne vit que pour se marier puis n’existe qu’à travers son époux.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyVen 26 Juil 2013 - 17:21

Harelde a écrit:
Habitué aux salons mondains de la capitale, il se retrouva dans la société réduite et terne de Bayeux à faire tapisserie.
mdr2
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyMar 27 Aoû 2013 - 15:15

GrandGousierGuerin a écrit:
Harelde a écrit:
Habitué aux salons mondains de la capitale, il se retrouva dans la société réduite et terne de Bayeux à faire tapisserie.
mdr2
Oui, je suis assez fier de ce mot là.
dentsblanches 
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyMar 27 Aoû 2013 - 15:16

Autre étude de femme


Les meilleures soirées sont toujours divisées en deux parties successives. Tout d’abord la réception mondaine, le raout, au cours duquel chacun se montre et s’entretient avec son prochain de tout et de rien. Une sorte d’introduction frivole et superficielle à la seconde soirée qui ne débute pas avant onze heures.

Cette autre soirée est la vraie soirée. Elle ne regroupe que les intimes, les beaux esprits autour d’un souper. Là, changement de ton : on ne parle plus à mots couverts, mais au contraire de façon franche et sans gêne.

C’est au cours d’un tel repas que le lecteur retrouve plusieurs personnages récurrents de la Comédie Humaine (le baron de Nucingen, Delphine de Nucingen, Monsieur et Madame de Vandenese, Madame d’Espard, Monsieur de Marsay, Emile Blondet, Félicité des Touches…) Trois orateurs prennent la parole à tour de rôle. Tout d’abord Monsieur de Marsay (qui est Premier Ministre) qui révèle comment il a versé dans la politique à cause d’une déception amoureuse. Puis Emile Blondet distingue la bourgeoise de la femme comme il faut. C’est le Général Montriveau qui termine en contant la dramatique déroute de l’armée napoléonienne sur les rives de la Bérézina, rappelant « Adieu » une autre nouvelle de la Comédie Humaine datant de 1830.

Une nouvelle qui m’a semblé bien longue. On cause, on cause et on cause encore. Des monologues interminables qui se traduisent par des paragraphes de 8 ou 10 pages plus soporifiques que passionnants.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyMar 27 Aoû 2013 - 16:24

Harelde a écrit:
GrandGousierGuerin a écrit:
Harelde a écrit:
Habitué aux salons mondains de la capitale, il se retrouva dans la société réduite et terne de Bayeux à faire tapisserie.
mdr2
Oui, je suis assez fier de ce mot là.
dentsblanches 
Certes il est bon. joie 
Mais tu sais que la "tapisserie" de Bayeux est en fait une broderie.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyMar 27 Aoû 2013 - 16:57

Sekotyn a écrit:
Harelde a écrit:
GrandGousierGuerin a écrit:
Harelde a écrit:
Habitué aux salons mondains de la capitale, il se retrouva dans la société réduite et terne de Bayeux à faire tapisserie.
mdr2
Oui, je suis assez fier de ce mot là.
dentsblanches 
Certes il est bon. joie 
Mais tu sais que la "tapisserie" de Bayeux est en fait une broderie.
Ah non, je ne savais pas.
Mais avec "broderie", ça aurait été moins drôle.
Very Happy 
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyJeu 29 Aoû 2013 - 15:11

La Grande Bretèche


Selon les éditions, cette nouvelle est (ou non) rattachée à une « Autre étude de femme » dont elle est la suite.

Vers deux heures du matin, alors que plusieurs personnages récurrents de la Comédie Humaine sont autour d’une table – ayant soupé – Horace Bianchon, le narrateur, prend la parole et entreprend de conter une anecdote qu’il vécut à Vendôme alors qu’il séjournait dans une auberge de la ville.

Attenante à l’hôtellerie, une vaste propriété à l’abandon intriguait le narrateur. Chaque soir il se glissait dans le jardin et tentait de pénétrer à l’intérieur. Sans succès. Il ne chercha pourtant pas à se renseigner auprès du personnel de l’auberge, préférant laisser intact le mystère afin de pouvoir bâtir de son imagination sa propre histoire.

Mais un jour, un notaire se présenta à lui et lui demanda de ne plus retourner à la Grande Bretèche. Sa propriétaire, feue madame de Merret, a fait de lui son exécuteur testamentaire et a légué la maison à ses propres héritiers à la seule condition que la maison reste fermée durant cinquante années. Durant cette période, nul ne pourra y entrer, ni entretenir la bâtisse ou le jardin, ni même y faire la moindre réparation.

Intrigué par de telles dispositions, Horace Bianchon mène son enquête en n’hésitant à payer de sa personne pour assouvir sa vive curiosité. (le spoiler révèle le fin mot de l'histoire)
Spoiler:

Un texte empreint de mystère, à l’ambiance austère et inquiétante. Jusqu’à l’horreur du final qui glaça les convives.
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyJeu 12 Sep 2013 - 14:08

Honorine


A Gênes, chez Monsieur de l’Hostal, Consul-Général de France. Une soirée intime sur la terrasse du palais de l’hôte à laquelle assiste une petite communauté de français fort instruits. Communauté dont fait partie Mademoiselle des Touches, dite Camille Maupin – femme de lettres – inspirée de George Sand et qu’on retrouve à diverses occasions dans la Comédie Humaine.

Chez le Consul-Général, donc. Par une belle soirée (l’heure est déjà bien avancée), l’hôte prend la parole alors qu’un ange passait. Entamant l’histoire de sa jeunesse. Alors qu’il n’était âgé que de vingt-deux ans, son oncle – le vieil et honorable Abbé Loraux, confesseur des plus grands noms de l’aristocratie parisienne – plaçait son neveu chez le haut magistrat le comte Octave, son aîné de douze ans. Devenu son bras droit à force de travail, le jeune homme perçu une profonde blessure secrète dans l’âme de son bienfaiteur. Secret qui lui sera révélé par l’inadvertance indiscrète de Monsieur de Granville (le bon gars qui avait deux familles) : le comte avait perdu sa femme plusieurs années auparavant.

Une fois le secret éventé, Octave se mit à table et se confia à son ami. Sa femme (Honorine) n’était pas morte mais avait fui le domicile conjugal. Elle habitait un petit appartement sous un faux nom afin que son époux ne la retrouve pas. Mais le comte ne l’avait jamais perdu de vue un seul instant. En réalité la maison où habitait sa femme lui appartenait (à l’insu de celle-ci, bien sûr), la domestique de la comtesse était appointé par le mari et les fleurs qu’Honorine créait pour vivre étaient toutes achetées par le comte à un prix exorbitant. La comtesse vivait bien, heureuse, devant tout à son mari sans s’en douter un instant !

Un martyr pour l’homme amoureux qui vit cette situation abracadabrante depuis sept années sans avoir la moindre idée de comment reconquérir sa femme. Puis l’idée lui vint : installer son ami le narrateur dans la maison en face de celle d’Honorine et lui demander de jouer le rôle d’un fleuriste misanthrope et misogyne, cruellement déçu par le genre féminin et bien décidé à ne plus succomber à l’attrait d’un jupon.

Le ver était désormais dans la pomme…
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MessageSujet: Re: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac - Page 18 EmptyJeu 19 Sep 2013 - 14:55

Le curé de Tours

François Birotteau est le vicaire de la cathédrale de Tours. Sexagénaire ayant toujours vécu dans sa ville, il rêve de loger chez mademoiselle Sophie Gamard, dans le bel appartement que son ami le chanoine Chapeloud occupe en bonne entente avec sa logeuse depuis douze ans.

Cette convoitise est bon enfant : l’abbé Birotteau est un homme simple, innocent et naïf et jamais il n’aurait entrepris de démarche risquant d’assombrir les vieux jours du vicaire. Au décès de ce dernier, Chapeloud lègue son mobilier à son ami. Mademoiselle Gamard qui comptait céder l’appartement à l’abbé Troubert (un ecclésiastique ténébreux, d’abords froids et peu amène) changea d’idée et prit Birotteau comme locataire.

Deux ans plus tard, l’abbé Birotteau constata avec effroi que sa logeuse ne l’appréciait pas. La vieille fille mettait tout en œuvre pour rendre sa vie impossible en multipliant les petites contrariétés qui, à la longue, pèsent lourdement sur les épaules d’un homme.

L’abbé Birotteau ne perça jamais le mystère de cette haine inexplicable. Jamais il se rendit compte de la déception cuisante qu’il avait infligée bien involontairement à sa logeuse : elle qui rêvait de voir la belle société tourangelle fréquentée par Birotteau pénétrer dans son salon, elle qui aurait tout donné pour « recevoir » à l’image de ces dames de la bourgeoisie aisée. Elle dût se rendre à l’évidence : Birotteau, qui au début,  passait ses soirées en sa compagnie, déserta bien vite sa maison pour reprendre le chemin des salons les plus courus et auxquels elle n’avait elle-même pas accès.  

La vieille demoiselle développa à son encontre une profonde rancune et un désir de vengeance. La vengeance étant un plat qui se mangeait froid, elle prit son temps en femme avisée et calculatrice pour peaufiner son projet.  

La brouille s’envenima. Le lecteur se retrouva dès lors au centre d’une querelle de clocher. Un combat rangé. Une guerre de tranchées. D’un côté, le clan des plaignants constitué de l’abbé Birotteau et de la belle société tourangelle (Madame de Listomère en tête) et de l’autre, le clan de mademoiselle Gamard épaulée de l’abbé Troubert. Y passèrent toutes les petites mesquineries de la vie de province, toutes les bassesses de chacun, les vengeances, trahisons, complots, et autres réunions de campagne.

Mise en évidence de la toute-puissance de l’Eglise qui, à cette époque, en imposait largement à la politique.

Et un très grand moment avec la joute orale opposant deux artistes du genre : Madame de Listomère face à l’abbé Troubert. Du très grand Balzac avec un discours dantesque,  en apparence  aimable, presque badin, agrémenté en italique et entre parenthèses des non-dits, des mots couverts, de toutes les petites lignes vachardes que les deux parties échangèrent non par la parole mais par leurs regards assassins. Rien que pour ce passage, ce court roman est à lire absolument.

Superbe !
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