Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Anne-Lise Grobéty [Suisse]

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Sahkti
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MessageSujet: Anne-Lise Grobéty [Suisse]   Anne-Lise Grobéty [Suisse] EmptyVen 23 Nov 2007 - 18:07

Anne-Lise Grobéty [Suisse] Grob10

Anne-Lise Grobéty est écrivain de Suisse romande, née en 1949 à La Chaux-de-Fonds. Diplômée en Lettres de l'Université de Neuchâtel, elle se consacre au journalisme et parallèlement à l'écriture.
Elle s'est également engagée en politique, élue députée socialiste et défendant notamment les droits de la femme.

Une bibliographie:
Pour mourir en février, roman, Cahiers de la Renaissance vaudoise, 1970 ; nombreuses rééditions
Zéro positif , roman, Vevey, Bertil Galland, 1975
Maternances, poèmes (avec des gravures d'Armande Oswald), Neuchâtel, Éditions Galerie Ditesheim, 1979
La Fiancée d'hiver,
Contes-Gouttes, La Tour-de-Peilz, Bernard Campiche, 1986 et 1994
Infiniment plus, roman, Yvonand, Bernard Campiche, 1989
Jours et contre-jours
Une bouffée de bonheur !
Belle dame qui mord, récits, Yvonand, Bernard Campiche, 1992
Non non ma fille : nouvelle
Défense d'entrer et autres nouvelles, Genève, Éditions Zoé, 1996
Compost blues, Association suisse des libraires de langue française, 2000
Le Temps des Mots à Voix basse, roman pour la jeunesse, Genève, La Joie de lire, 2001
Amour mode majeur
Du mal à une mouche, Genève, La Joie de lire, 2004
La corde de mi, roman, Bernard Campiche, 2006

Quelques liens:
http://www.campiche.ch/pages/auteurs/Grobety.html
http://www.culturactif.ch/ecrivains/grobety.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Lise_Grob%C3%A9ty
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Sahkti
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MessageSujet: Re: Anne-Lise Grobéty [Suisse]   Anne-Lise Grobéty [Suisse] EmptyVen 23 Nov 2007 - 18:08

La corde de mi

La corde de mi, outre la corde indispensable au violon, c'est ce lien fragile entre un homme et son passé, entre un père et sa fille, entre un luthier et le monde extérieur, entre deux frères, entre une mère et ses enfants, entre le monde de la folie et celui du silence... entre tellement d'éléments.

Luce est fille de luthier, elle entreprend de raconter ses rares souvenirs en les collationnant avec des carnets découverts tardivement chez son père hospitalisé. Un nouveau monde s'ouvre à elle, sa vie se dessine avec un éclairage différent, pas forcément flatteur mais indispensable à son épanouissement. Parce que son père, Marc-Gaston, Luce ne le connaît finalement presque pas. Un étranger pour elle, qu'elle aime et déteste en même temps.

Par des passages incessants entre le passé et le présent, à travers des notes personnelles, des souvenirs, des histoires racontées et des observations, Anne-Lise Grobety s'installe progressivement, à pas feutrés mais affirmés, dans la vie de ses personnages, des êtres meurtris par le temps qui cachent leurs souffrances sous des airs bourrus ou fragiles.
Le roman peine un peu à démarrer, mélange de confusion et d'indécision. A l'image de Luce qui tente de recomposer une vie qui lui échappe et ne sait trop comment faire ni ou aller. Puis petit à petit, chacun prend sa place dans le décor et évolue sur la scène de l'existence. De quoi créer un attachement croissant pour chacun d'eux, avec une préférence de ma part pour le personnage de Rémi, ce frère autiste qu'on enfermera pendant de longues années, parce que sa différence fait peur. Un frère auquel Marc vouera toute sa vie un amour invisible et qu'il tentera d'initier aux mystères du monde intérieur. Cela donne de superbes passages de connivence et de tendresse.

"Et quand il a été suffisamment proche de son oreille, il a commencé à lui débiter son bourlinguage de mots. Parti de Rio, parce que ça sonne bien, un peu comme rions, il descend la côté d'un côté, remonte de l'autre, ou le contraire parce qu'il ne se souvient plus bien de tout par coeur; d'abord l'Amérique du Sud, puis gagnant celle du Nord jusqu'à l'extrême bord du continent où il annonce Alaska et autres froides réjouissances... C'est comme ça qu'il s'est mis à lui interpréter sa suite pour cordes vocales en lieux majeurs, monts, vaux, fleuves, tout y passe, il y mettra le temps qu'il faudra pour faire le tour du monde, lacs, mers, détroits, caps, pics, péninsules, villes immenses à l'assaut des chiens de prairie!" (page 104)

Enormément de puissance dans ce livre, symbole de la force du ressentiment de chacun. Tout semble d'ailleurs lié sur ce point. Marc se désintéresse-t-il de sa fille par peur de vivre une nouvelle rupture affective, comme celle qu'il a connue avec son frère? Par peur de trop aimer et de souffrir encore? Parce qu'il a lui-même dû se battre pour être accepté et apprendre le violon? Parce que sa mère l'a étouffé et qu'il veut éviter cela? Les raisons du détachement apparent de Marc sont nombreuses, complexes et simples à la fois. Tout comme les motifs de l'insistance de Luce qui veut tout savoir de son père, quitte à briser la frontière des silences et des non-dits familiaux.

Le roman prend réellement son envol, à mes yeux, lorsqu'on pénètre dans l'univers musical, dans le monde des violons chers à Marc. La musique, omniprésente, celle qui rattachera Rémi à Marc. Qui permettra à Marc de s'enfermer dans un cocon de douceur. Qui sera son ultime témoignage d'amour envers Luce, grâce à un étui bleu nuit caché depuis de longues années.
De belles pages empreintes d'un amour dévastateur et douloureux.
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Sahkti
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MessageSujet: Re: Anne-Lise Grobéty [Suisse]   Anne-Lise Grobéty [Suisse] EmptyVen 23 Nov 2007 - 18:10

Du mal à une mouche

Une vieille dame, la narratrice, a franchi la dernière douane, comme dirait poétiquement Nicolas Bouvier, compatriote suisse de Anne-Lise Grobéty. Là voici de l'autre côté mais à peine arrivée, un vieux monsieur ronchon (qui me fait penser à Saint Pierre dans la BD "Passe-moi l'ciel") exige des comptes. La brave dame doit justifier les tueries animales dont elle est coupable et pas question de tricher ! Elle dénombre ainsi un tas d'abeilles, des lézards, une corneille, des batraciens, des vers de terre, des milliers de moucherons et des centaines de mouches. Plus les oubliés de sa mémoire.
Pas question pour la narratrice d'implorer la clémence, le gardien des lieux est intraitable. C'est que la vie, humaine ou animale a un prix et chacun doit être conscient de sa fragilité. Une lecture vive et délirante qui fait naître la réflexion sur notre responsabilité dans le devenir de cette planète qui passe aussi et surtout par le respect des animaux.
C'est un récit vif et plein d'humour. Une lecture qui m'a fait rire et sourire, mais également naître quelques remords pour une guêpe rescapée de l'hiver et honteusement étouffée récemment à coup de déodorant... Mea culpa !
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MessageSujet: Re: Anne-Lise Grobéty [Suisse]   Anne-Lise Grobéty [Suisse] EmptyVen 23 Nov 2007 - 18:51

Dire que je n'ai lu que "Train de nuit pour Lisbonne" de Mercier en littérature suisse Embarassed
Voilà du grain à moudre pour mes envies de découvertes littéraires européennes. cat
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MessageSujet: Re: Anne-Lise Grobéty [Suisse]   Anne-Lise Grobéty [Suisse] EmptyDim 14 Mar 2010 - 20:19

Pour mourir en février
C’est l’histoire de Aude 18 ans mal dans peau, mal avec les autres, ce sentiment de n’être pas à sa place avec qui que se soit c’est le quotidien de Aude jusqu’au jour ou elle rencontre Gabrielle, du double de son âge.
Une amitié naissante s’installe entre les deux, pour Aude c’est la première fois qu’elle rencontre quelqu’un qui l’a comprend, qui écoute ses angoisses, quelqu’un avec qui parler enfin.
Mais cette amitié les parents de Aude ne sont pas d’accord, ils disent que cette Gabrielle a des mœurs bizarre, ils disent à Aude de rompre tout lien, il l’envoie consulter un psychologue.
C’est l’histoire de Aude, c’est l’histoire d’un amour entre deux femmes jusqu’à la séparation voulue par la pression de son entourage

Ecrit à l’age .de 18 ans, publier en 1970 court récit de 110 pages d’une écriture simple mais
attachante, on y voit la révolte intérieure d’une jeune femme contre sa famille
et l’ordre bourgeois, on frôle les rivages du mal-être, on aborde l’homosexualité
et les critiques que cela engendre.
J’ai trouvé ce livre pas mal, cela se lit très vite, c’est
une écriture moderne qui n’est pas dénouée d’intérêt.
Extrait chez le psychologue

J’essaie de rester très droite sur ma chaise, de rester
digne, quoi, ils sont tous les trois à me regarder bêtement, comme s’il m’avait
poussé un nouveau sexe, il faudrait peut-être que je me déshabille pour le leur
faire admirer, j’ai envie de crier, ils sont sûrs qu’elle a laissé sur moi des
marques visibles, les stigmates impies, je suis toute raide sur ma chaise. Ne
pas se troubler, rester calme, on se dit psychologue et on se permet d’avoir
une collerette de points noirs sur le nez et le nœud de cravate légèrement
décentré par rapport au milieu du cou, et ce branlement de tête : je vois,
je vois, je vois ; observer pour ne pas faiblir, cette odeur fade, très
psychologique

Bureau aéré, dessins d’enfants contre les murs maintenant
ils sont sortis, je suis seule avec lui, hochements de tête, il se prépare à
prendre des notes sur ma très intéressante déposition lesbiennique, il s’attend
à écrire des détails merveilleusement pernicieux, des scènes réprouvées par la
morale,

sueurs,
Pauvre vieux psychologue au crâne oviforme, rengaine tes
stylos acérés, tu ne vas pas en avoir pour ton argent, derrière lui cette
fenêtre qui donne sur la rue du Peyrou, je commence à en avoir assez, essayer
de

sourire à l’intérieur, ma douce, de se chanter
en route
les mouvements de sa vie, entre nous rien de dramatique rien
de machiavélique, une pauvre, une simple, une merveilleuse amitié, du moins
c’est ce qu’il me semble, du moins c’est ce que je veux voir, le reste je m’en
moque, cela m’est bien égal. D’ailleurs je suis la seule à pouvoir juger de ce
que je veux retenir de nous deux, de Gabrielle et de moi, j’accepte le risque
d’avoir été trompée, cette histoire a la langue râpeuse, je suis de plus en
plus seule et de moins en moins douce, maintenant il faut être aux aguets, il
va chercher à me piquer, à me faire des petits trous sur tout le corps jusqu’à
ce qu’il en sorte du pus, j’aimerais que toute cette saleté l’éclabousse, se
colle à son visage, à ses doigts, grasse, jaune, mouillée,

mais quelle saleté ? je n’ai rien à lui jeter au
visage. Rien de bas, rien de pervers, rien, rien, je ne lui parlerai pas de ce
dix décembre bien sûr, il n’en saura rien, d’ailleurs cette date est une
parenthèse, une absence, un accident ; un accident, ça arrive quand tout
va bien sur la route, quand on pense à autre chose, on chantonne, et puis… ce
n’est pas forcément parce qu’on conduit mal, mais ça arrive parce que la route
est mouillée, que l’autre en face nous provoque en amputant notre moitié de
route

j’ai mal, la nuit Vient fermer le jour dans la fenêtre, il
me regarde fixement, alors on cherche à m’hypnotiser petit père, je vais crier,
il faut lui rendre ce regard calme, vais-je avoir le cœur de marcher jusqu’au
soir ? pourquoi est-ce que je pense à Baudelaire dans ce bureau, en face
de ce chauve, c’est obscène ; il croise les mains devant lui, la plume
dressée entre ses doigts épais, dans quelques instants elle va pétrifier ces
événements dans leur aspect extérieur non pas comme cette plume-ci qui tremble
maintenant sur ce papier et qui essaie de les arrêter un peu mieux, mais n y
arrive pas, car comment s y retrouver, comment retrouver chaque détail, comment
se rapprocher de tous ces faits qui s’éloignent, comment comprendre, je ne
comprends plus rien, et mon esprit est submergé, sollicité par trop d’images,
par trop de questions

le chauve s’est balancé longuement, en avant, en arrière,
j’avais les mains serrées, moites, j’étais toute pétrifiée de haut en bas,

fossile de moi-même, gravé dans cette pierre dure de la
réalité, encastré dans cette roche, étouffement,

contre le dossier de ma chaise, sa voix assurée me rassure
pourtant, lui il n’est sûrement pas dupe, il sait bien qu’il ne peut y avoir de
traces sur mon corps, il est lucide, mon père et ma mère ont dû lui parler avec
de grands mots affolés, mais lui il sait bien qu’il n’y a pas de quoi
s’effaroucher, juste un beau dossier pour sa collection, il a bien toute une
série d’attentats à la pudeur des enfants, mais peu de détournements de jeunes
filles par des femmes, il se frotte les mains,

« il y a longtemps que vous connaissez cette madame C.? »
Il est assis derrière ce bureau, il m’observe, il sait bien
que j’ai peu de bonne volonté, il faut qu’il soit aux aguets pour déceler les
points faibles, le vrai du faux, il sait que je ne l’aiderai pas, pas du tout,
je suis toute raide sur cette chaise, je regarde derrière cette fenêtre qui s'assombrit, l'ombre de la lampe tangue sur son crâne lisse, un bel œuf pelé,

Luisant
Il me parle doucement
et mou
Il voudrait que j’entre dans le jeu ouaté des confidences, il croise les mains devant lui, la plume dressée entre ses doigts épais, dans quelques instants elle va s’agiter sur le papier, par soubresauts, il se frotte les mains,
« comment avez-vous connu madame C. ? »
je me souviens que j’ai eu l’horrible envie de lui
répondre : en jouant au tennis avec le pape en 1936 ; une envie
affreuse, cette phrase me tournait dans la tête, mais je me suis maîtrisée à
temps, et je lui ai raconté à peu près comment elle m’avait soutenue dans larue,

« vous aviez réellement mal ? »
je ne sais pas, que lui répondre ? tout ce que je sais
c’est que j’étais accrochée à ce poteau et que j’allais tomber ; il n’a
pas cessé de prendre des notes, sa plume éjaculait sur le papier

comme cette plume aujourd’hui qui saute dans ma main droite
en suant sur ce papier-ci, feuilles quadrillées,

parfois son bec traîne un grain de poussière et mes traits
s’épaississent, parfois elle trace un mot indésirable et le biffe
brusquement ; dans la pièce à côté j’entends la voix de mon père qui parle
du vol qui a eu lieu hier dans l’immeuble en face, maintenant je n’écoute plus
ce qu’ils disent, j’entends seulement leurs voix et les chantonnements de Stéphane
dans le couloir, bientôt nous allons manger, il faudra que je les rejoigne
autour de la table, il faudra que je quitte ma chambre ; le froid m’agite
en un frisson profond,

la grotte verte et fraîche où plongent des gouttes glacées,
maintenant la nuit s’est faite ciment autour de moi, comment s’en sortir sans
s’y user les ongles…
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kenavo
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MessageSujet: Re: Anne-Lise Grobéty [Suisse]   Anne-Lise Grobéty [Suisse] EmptyDim 14 Mar 2010 - 20:54

Merci pour ton commentaire.
Auteure lue il y a plus de 20 ans.. Zéro positif était celui que j'ai lu.. je l'ai repris de mes étagères et retrouvé beaucoup de phrases marquées au crayon.. je vais relire après ce qui était si important à ce moment pour le souligner Very Happy
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MessageSujet: Re: Anne-Lise Grobéty [Suisse]   Anne-Lise Grobéty [Suisse] EmptyLun 15 Mar 2010 - 19:40

kenavo a écrit:
Merci pour ton commentaire.
Auteure lue il y a plus de 20 ans.. Zéro positif était celui que j'ai lu.. je l'ai repris de mes étagères et retrouvé beaucoup de phrases marquées au crayon.. je vais relire après ce qui était si important à ce moment pour le souligner Very Happy
Il y a 5 -6 ans qui sépare ces deux livres, je pense qu'il doit y avoir plus de maturité pour le deuxième livre, celui que j'ai lu c'est amusant parfois on reconnait bien l'humeur d'une ado qui est entre 2 âges (ado et adulte) ce qui donne un petit charme à ce livre - désespoir et fureur -
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MessageSujet: Re: Anne-Lise Grobéty [Suisse]   Anne-Lise Grobéty [Suisse] EmptyLun 15 Mar 2010 - 21:11

rivela a écrit:
Il y a 5 -6 ans qui sépare ces deux livres, je pense qu'il doit y avoir plus de maturité pour le deuxième livre,
le résumé et les parties que j'avais souligné montrent une femme qui se pose des questions sur sa situation comme femme dans la société, mais aussi en tant que femme de ménage.. la relation avec son mari.. lecture qui s'accordait avec mes 20 ans et quelques quand je l'ai lu.. Wink
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MessageSujet: Re: Anne-Lise Grobéty [Suisse]   Anne-Lise Grobéty [Suisse] EmptyVen 8 Oct 2010 - 20:01

Elle est morte cette semaine à l'âge de 60 ans des suites d'un cancer

En passsant juste comme ça un petit extrait d'un de ses textes.
C'est de saison.


Le brouillard aussi est un masque jeté sur les apparences qui cèdent sous lui. Le brouillard est tout un art de la dissimulation, camouflage des corps et des biens, des monuments aux morts et des ponts suspendus. On a tant de choses à apprendre de lui ; sur la façon d’avancer tout en restant sur place, sur la façon d’enfermer dans le vide, de cacher les évidences. On marche dans le brouillard comme quand on cherche à retrouver un visage dans sa tête ; quelqu’un qu’on n’a plus vu depuis longtemps ou, pire, un mort depuis quelques mois, quelques années ; et on s’escrime à recréer ses traits et c’est dur (car ce sont toujours les visages qui disparaissent en premier alors que la voix persiste), certains détails reviennent, la courbe du nez, la bouche et les dents. Mais pas tout le visage. Alors qu’on désespérait d’y arriver, un battement de paupières supplémentaire et, l’espace de quelques fractions de seconde, il est là, ce visage, dans notre tête avec une netteté redoutable – exactement comme un seul pas de plus peut nous rendre cette rangée d’arbres qu’on croyait perdue, cette haie qu’on pensait avalée pour toujours derrière la façade poisseuse et acre du brouillard.

Extrait de la fiancée d'hiver
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