Le Printemps des Poètes

21 Mars, journée mondiale de la poésie.
le poème de ROBERTO JUARROZ que je publie aujourd´hui sur facebook:

Decir una palabra excluye a todas las otras,
abrir un libro cierra todos los demás,
pensar una sola cosa desequilibra el mundo,
amar a alguien es el mayor olvido.

El ejercicio puntual de una sola vida
no podrá tener sentido nunca.

Queda sólo encontrar el plural.

Roberto Juarroz | Octava poesía vertical | 1984
Traduction:
Dire un mot exclut tous les autres,
ouvrir un livre ferme tous les autres,
penser une seule chose déséquilibre le monde,
aimer quelqu’un est le plus grand oubli.

L’exercice ponctuel d’une seule vie
n’aura jamais de sens.

Reste à découvrir le pluriel.

Un thème qui me "branche" bien...

Prochaine édition : 15e Printemps des Poètes - du 9 au 24 mars 2013 - Les voix du poème

"Dès sa naissance, au début des temps humains, la poésie est une parole levée. Qu'il soit murmure, cri ou chant, le poème garde toujours quelque chose de son oralité native. Il est donc peu ou prou une affaire de voix, la voix intérieure du poète répondant aux voix du monde. Le partage des poèmes dans la cité, qui est depuis quinze ans l'ambition du Printemps des Poètes, passe nécessairement par la voix haute. Le Printemps des Poètes 2013 fera entendre plus que jamais cette polyphonie vivante."
Jean-Pierre Siméon, directeur artistique

Ce sera l’occasion de mettre en avant tous les modes de transmission du poème :
lu par le poète, dit par le comédien, le poème chanté, enregistré, chuchoté, la performance…

Merci pour cette info, dont je me réjouis à l'avance, Coline ... La poésie n'étant pas matière d'équation mathématique ou de spéculation intello-quaternaire, je ne peux que m'enthousiasmer à l'idée qu'elle revienne à son essence orale.

La poésie n'est pas une branche de la littérature, c'est une vie.
C'est ainsi que tous les formalismes me semblent dérisoires.

Jean-Michel Robert

Le Printemps des Poètes est en danger

POURQUOI DES POÈTES DU TEMPS DE LA PAUVRETÉ

"Le sommeil souvent me paraît moins lourd que cette veille
Sans compagnon‚ cette fiévreuse attente... Ah ! que dire encore ? Que faire ?Je ne sais plus – et pourquoi‚ dans ce temps d’ombre misérable‚ des poètes ?"
HÖLDERLIN‚ Élégies.

"Pourquoi des poètes du temps de la pauvreté et pourquoi des artistes encore du temps de la guerre et de la haine et pourquoi toujours le théâtre les jours de la douleur‚ malgré tout et quel rôle encore au texte‚ à la réflexion‚ au questionnement sans fin et quel droit à la parole‚ si fragile‚ et mal assurée les jours de la destruction ?

Et qu’opposer au spectacle ininterrompu de la catastrophe‚ et que dire et que faire et que répondre‚ plus encore peut-être‚ au discours ininterrompu de la catastrophe‚ cette parole infranchissable qui nie toutes les autres paroles imaginables‚ et qui remplit l’espace‚ et le mange et le dévore ?"JEAN LUC LAGARCE‚ in De Luxe et de l'impuissance

Le Printemps des Poètes est en danger

clic: La lettre de Jean Pierre Siméon, directeur du Printemps des Poètes

"Wozu Dichter in dûrftigen Zeiten" Hölderlin (à quoi bon des poètes en ces temps de misère ?)

Ces temps m'inquiètent ... toute forme de poésie, soit-elle accessible au plus démuni, lui serait-elle refusée ?
Les êtres humains sont répertoriés, classés aléatoirement en un but statistique qui me dépasse intellectuellement.

Néanmoins, à lire la lettre JP. Siméon, je me sens plus rebelle que jamais.

Hélas...copie aujourd'hui d'une nouvelle lettre de Jean Pierre Siméon (je reçois la Letttre du Printemps des Poètes)

Des nouvelles du Printemps des Poètes

Chers Amis,

Nous avons eu connaissance du contenu de la circulaire du cabinet de l'éducation nationale en réponse à vos lettres de soutien.

Nous n'en sommes pas surpris ; elle reflète exactement ce qui nous a été dit lors de notre entretien avec Benoît Pichard.

Le ministère ne veut pas prendre en compte la seule réalité qui importe : le défaut de 60.000 € condamne le Printemps des Poètes à disparaître... Car c'est bien 160.000 € qui étaient versés par le cabinet Chatel en 2011.

Nous ne pouvons pas imaginer que, malgré les restrictions budgétaires, on ne trouve pas dans le budget de l'état 60.000 € pour sauver une association dont le travail incarne les priorités du gouvernement, à travers le plan d'éducation artistique et culturelle.

Le courrier de Benoît Pichard fait état d'assurances qui m'auraient été données ; elles étaient moins claires que ce dont il fait état dans son courrier, et ne restent pour le moment que verbales.

Nous proposons donc, pour sortir de cette impasse, que le ministère de l'éducation nationale s'engage dès maintenant sur deux points :
- préciser le montant de son soutien pour 2013 et les années à venir , sur un budget ministériel dont il aura l'entière responsabilité ;
- combler le déficit 2012 en majorant la subvention 2013 des 60.000 € manquants en 2012.

Si nous n'obtenons pas cette assurance, l'association ne pourra plus vivre (elle n'a plus de fond de roulement, et ne peut absorber ce déficit).

Nous continuons de nous battre, et envisageons dorénavant une campagne de presse.

Vous pouvez de votre côté continuer de nous soutenir :

- en alertant vos élus pour qu'ils interpellent le ministre (deux députés ont déjà déposé des questions écrites à Vincent Peillon à l'assemblée nationale) ;
- en écrivant à François Hollande et Aurélie Filippetti
- en parlant aux média lorsque vous en avez l'occasion.

Merci encore à tous pour vos soutiens qui nous réconfortent et renforcent notre détermination à poursuivre le travail engagé : nous avons reçu quelques 400 copies de lettres adressées à Vincent Peillon, et des milliers d'interventions via internet (page Facebook Sauvons le Printemps des Poètes)

Nous vous tiendrons informés de la réponse du ministère à notre demande.

Bien sincèrement,
Jean-Pierre Siméon, directeur artistique

kenavo a écrit:

je fusionne le fil créé pour 2013 avec celui qu'on a depuis des années pour cet événement, dès qu'on parle 'en général', c'est bien de le faire ici
les fils pour le printemps des poètes dans la rubrique 'poèsie' contiennent des poèmes sur le sujet de l'année en question

OK ...en attendant qu'il n'y ait peut-être plus, dans un proche avenir, à parler du Printemps des Poètes.

Des nouvelles du Printemps des Poètes


Chers Amis,

Un point sur la situation : malgré les nombreuses interventions, notamment d'élus, parlementaires, maires, conseillers généraux etc... le ministère de l'éducation nationale n'a pour le moment fait aucune réponse à ma proposition de s'engager par écrit à combler le déficit créé par le défaut de 60.000 € en 2012 sur le budget 2013.

Je tiens à redire que si Benoît Pichard, le Chef de cabinet du ministre, dans le seul entretien qu'il nous a accordé, nous a affirmé la volonté de poursuivre le soutien au Printemps des Poètes, cela ne constitue en aucun cas les « assurances » dont il se prévaut dans le courrier qu'il a adressé à ceux qui ont écrit au ministre (aucun chiffre, aucune date, c'était plutôt « on verra »). Pourquoi, dans le cas contraire, ne pas faire état, par écrit, de ces assurances, comme nous le réclamons en vain ?

Nous continuons donc à demander une réponse au ministre , et un engagement écrit à résoudre les difficultés financières du Printemps des Poètes, dont nous rappelons qu'elles ne sont pas un fantasme, mais une réalité objective.

Vous trouverez ci-dessous le texte de la tribune parue ce 8 novembre dans le journal Libération (lire l'article), signée par des personnalités qui soutiennent avec détermination notre demande.

Nous souhaitons que le plus grand nombre d'entre vous ajoute sa signature, pour en faire une large pétition qui sera sans doute un nouvel atout pour contraindre nos interlocuteurs à prendre une décision.

SIGNEZ LA PETITION
clic

Quoiqu'il en soit, nous vous appelons à préparer, plus que jamais, le Printemps des Poètes 2013, comme nous le faisons nous-mêmes, pour un faire un éclatant manifeste de la présence de la poésie, notamment le 9 mars, avec une immense opération « Place au poème » sur tout le territoire, en espérant que ce ne sera pas notre dernier mot.


Jean-Pierre Siméon, directeur artistique
et l'équipe du Printemps des Poètes

Donc... la faute au nouveau gouvernement ?

colimasson a écrit:

Donc... la faute au nouveau gouvernement ?

coline a écrit:

Un point sur la situation : malgré les nombreuses interventions, notamment d'élus, parlementaires, maires, conseillers généraux etc... le ministère de l'éducation nationale n'a pour le moment fait aucune réponse à ma proposition de s'engager par écrit à combler le déficit créé par le défaut de 60.000 € en 2012 sur le budget 2013.

Je tiens à redire que si Benoît Pichard, le Chef de cabinet du ministre, dans le seul entretien qu'il nous a accordé, nous a affirmé la volonté de poursuivre le soutien au Printemps des Poètes, cela ne constitue en aucun cas les « assurances » dont il se prévaut dans le courrier qu'il a adressé à ceux qui ont écrit au ministre (aucun chiffre, aucune date, c'était plutôt « on verra »). Pourquoi, dans le cas contraire, ne pas faire état, par écrit, de ces assurances, comme nous le réclamons en vain ?
Jean Pierre Siméon et l'équipe du Printemps des Poètes

Je lis comme toi Colimasson, je n'en sais pas plus et ne sais pas s'il faut parler de "faute"...Plutôt de non-engagement écrit, donc d'incertitudes.
C'est pourquoi tous ceux qui sont attachés à cette manifestation sont invités à signer la pétition pour créer une mobilisation susceptible de faire pression.
Elle a pris en quelques années une ampleur considérable, c'est donc qu'il y a un besoin de poésie.

A l'heure plus que nécessaire des économies, il est plus facile de restreindre les budgets pour la Culture sans que cela soulève la contestation plutôt que d'autres budgets prioritaires.


Je me suis permis de poster cet appel à signature de pétition car j'imagine qu'un forum de littéraires ne peut pas rester totalement indifférent à la situation critique du Printemps des Poètes.

coline a écrit:

POURQUOI DES POÈTES DU TEMPS DE LA PAUVRETÉ

"Le sommeil souvent me paraît moins lourd que cette veille
Sans compagnon‚ cette fiévreuse attente... Ah ! que dire encore ? Que faire ?Je ne sais plus – et pourquoi‚ dans ce temps d’ombre misérable‚ des poètes ?"
HÖLDERLIN‚ Élégies.

"Pourquoi des poètes du temps de la pauvreté et pourquoi des artistes encore du temps de la guerre et de la haine et pourquoi toujours le théâtre les jours de la douleur‚ malgré tout et quel rôle encore au texte‚ à la réflexion‚ au questionnement sans fin et quel droit à la parole‚ si fragile‚ et mal assurée les jours de la destruction ?

Et qu’opposer au spectacle ininterrompu de la catastrophe‚ et que dire et que faire et que répondre‚ plus encore peut-être‚ au discours ininterrompu de la catastrophe‚ cette parole infranchissable qui nie toutes les autres paroles imaginables‚ et qui remplit l’espace‚ et le mange et le dévore ?"JEAN LUC LAGARCE‚ in De Luxe et de l'impuissance

SIGNEZ LA PETITION
clic

coline a écrit:

Prochaine édition : 15e Printemps des Poètes - du 9 au 24 mars 2013 - Les voix du poème

coline a écrit:

SIGNEZ LA PETITION
clic

J'ai pour ma part donné ma voix.

« Il lui [la poésie] appartient, de par ses origines orales, de faire entendre derechef une voix, celle qui s’élève hors des paroles écrites, et qui lui restitue une ampleur qui excède la page et la seule intervention des yeux qui lisent. Car la voix, tout autant que le visage pour Giacometti, est en vérité un geste de la parole tourné vers autrui, un élan volitif qui se dirige, lui aussi, vers l’étranger reconnu dans son identité, exigeant de moi que je l’admette dans sa différence, et m’adressant à lui, que je me confirme dans mon être personnel. » (Claude Esteban, L'ordre donné à la nuit)

MezzaVoce a écrit:

coline a écrit:

Prochaine édition : 15e Printemps des Poètes - du 9 au 24 mars 2013 - Les voix du poème

coline a écrit:

SIGNEZ LA PETITION
clic

J'ai pour ma part donné ma voix.

Et je remets encore une fois ces mots de Jean Luc Lagarce car ils me semblent une belle réponse à ceux qui doutent de la nécessité de la poésie (et de la Culture en général) dans les temps difficiles:

"Pourquoi des poètes du temps de la pauvreté et pourquoi des artistes encore du temps de la guerre et de la haine et pourquoi toujours le théâtre les jours de la douleur‚ malgré tout et quel rôle encore au texte‚ à la réflexion‚ au questionnement sans fin et quel droit à la parole‚ si fragile‚ et mal assurée les jours de la destruction ?

Et qu’opposer au spectacle ininterrompu de la catastrophe‚ et que dire et que faire et que répondre‚ plus encore peut-être‚ au discours ininterrompu de la catastrophe‚ cette parole infranchissable qui nie toutes les autres paroles imaginables‚ et qui remplit l’espace‚ et le mange et le dévore ?"
JEAN LUC LAGARCE‚ in De Luxe et de l'impuissance