Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 António Lobo Antunes [Portugal]

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kenavo
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyLun 17 Nov 2008 - 13:52

eXPie a écrit:
Je ne sais pas si cela a déjà été dit, mais Le Cul de Judas est également disponible en pièce de théâtre, dans une adaptation de François Duval (chez Christian Bourgois, en poche, 86 pages).
Je ne sais pas ce que ça vaut... (réponse : 5 euros sourire ).
nonnon seulement ou il y a du Lobo Antunes sur la couverture, il y a du Lobo Antunes à l'intérieur Razz
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Marko
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyMer 7 Jan 2009 - 18:52

L'ordre naturel des choses
António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 Antune10

Le vacarme commence au moment où l'on se tait et où l'on entend les pensées des autres se déplacer à l'intérieur d'eux comme les pièces d'un moteur détraqué qui essaient de s'ajuster. Lobo Antunes, "L'ordre naturel des choses".

Editeur:

« Constitué comme une vaste symphonie où s'élèvent et se répondent les voix de nombreux personnages, L'Ordre naturel des choses nous projette au cœur de la part la plus sombre de l'homme : ses hantises et ses attentes, ses souvenirs et ses rêves, ses vérités inavouées et ses culpabilités historiques, jusqu'aux frontières de la folie. Avec ce roman, on retrouve toute l'atmosphère des récits d'António Lobo Antunes : une superbe évocation du Portugal et tout particulièrement de Lisbonne, un mélange de réalisme cru et d'onirisme, de fatalisme et de fantaisie, une imbrication d'itinéraires individuels où se mêlent les dérives imaginaires les plus extrêmes, non sans l'ironie et l'humour grinçant chers à l'auteur. »


Pour une première découverte de Lobo Antunes je suis enthousiasmé même si j'ai l'impression de ne pas avoir forcément choisi son livre le plus accessible (euphémisme!) ... C'est un ouvrage qui nous emporte dans un torrent narratif polyphonique et éclaté nécessitant beaucoup d'attention et de patience pour reconstituer les éléments du puzzle. Une fois acceptée cette difficulté il faut reconnaître que l'expérience est galvanisante.

Le récit est construit en 5 parties qui sont inspirées, de l'aveu même de Lobo Antunes, des mouvements de la 5e symphonie de Mahler (et oui! avec une fois de plus le fameux Adagietto de "Mort à Venise"). J'ai d'ailleurs fait l'expérience de lire certains passages en écoutant la symphonie. La dimension pathétique s'en trouve renforcée.

On découvre donc dans cette "histoire" une galerie de personnages au bord de la folie ou du désespoir. Le spectre des guerres coloniales et civiles qui ont ravagé le Portugal hante ces monologues intérieurs qui rappellent un peu la construction narrative des "vagues" de Virginia Woolf notamment.

Il y a d'abord l'amant de Iolanda (adolescente dont il paie la compagnie), au physique ingrat et amoureux sans retour, qui décrit la répulsion que celle-ci éprouve à son contact et dont on découvre au fur et à mesure les douleurs de son histoire familiale.

"Ecoute mon amour. Peut-être me comprends-tu dans ton sommeil, peut-être ton corps se défait-il de son ironie à mon égard et m'aime-t-il, peut-être tes paupières, à présent douces tressailleront-elles si je dis combien j'aimerais que tu me caresses et que tu me laisses te caresser, peut-être colleras-tu contre moi la touffe de poils de ton ventre et tes genoux s'écarteront-ils lentement sur une humide, une lisse, une tendre douceur de grotte qui emprisonne mon désir dans un étau de nacre [...] Réduit au rôle de vague parent en gilet et cravate, avec des mèches grisâtres et clairsemées, incapable de faire l'arbre fourchu, incapable de lire sans lunettes, incapable de courir vingt mètres à cause des hésitations de son coeur, bref incapable de rivaliser avec ce blanc bec boutonneux, plus grand que moi, sans ventre, sans calvitie,sans plaque dentaire, dont les dix-huit ans me narguent, j'attends la nuit avec une immobilité de tarentule, quand ton corps, assaisonné de l'huile et du vinaigre de ton dentifrice et de ton parfum bon marché, se pelotonne sur le matelas, quand le rythme de ta poitrine devient secret comme celui d'un bateau, quand tes lèvres, s'avançant dans la moue du sommeil, soufflent un baiser qui ne m'est pas destiné, j'attends la nuit, mesurant la densité des ténèbres à l'insomnie de ton père et à la bronchite de ta tante de l'autre côté de la cloison [...]

Puis un second personnage qui semble à la recherche du précédent. Ensuite Iolanda elle-même qui souffre de diabète, puis son père qui a perdu en partie la raison, sa tante qui est en train de mourir, Jorge officier en Angola qui sera torturé par son propre peuple et ainsi de suite...

Tous ces personnages qui pourraient n'en faire qu'un, semblent pousser un long cri de solitude et de souffrance, témoins d'un pays déchiré et comme en train d'agoniser. Les descriptions physiques sont très précises, presque cliniques. On sent la douleur de chaque partie du corps provoquée par la maladie, les blessures, la torture... Et les souffrances du corps sont évidemment le miroir de celles de l'esprit. Il y a une certain lyrisme mais sans emphase inutile.

Il faut se laisser habiter par ces longues phrases incantatoires qu'on gagnerait certainement à découvrir dans la langue d'origine mais dont la traduction reste impressionnante. Le plus déroutant est d'identifier qui s'exprime mais un jeu de correspondances entre les voix nous guide peu à peu.

Un grand écrivain à l'évidence! Merci à Kenavo et à Bix de me l'avoir fait découvrir.
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kenavo
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyMer 7 Jan 2009 - 19:14

Merci Marko.. bien que tu m'avais déjà dit que tu avais aimé, c'est bien de voir ton commentaire sur ce fil

Qu'on se le dise - Lisez Antunes Very Happy

Et tu as raison - ce n'est vraiment pas le livre idéal pour entrer dans son monde.. j'avais donné sa bibliographie dans mon message qui se trouve
ICI

Mais maintenant que tu as déjà essayé le pire - tu peux continuer... Wink

je dirais surtout son premier Mémoire d'éléphant devrait te plaire - vous avez non seulement quelque chose en commun - mais du moment que tu arrives à jongler avec les différentes voix - tu vas apprendre beaucoup de la biographie d'Antunes dans ce livre qui donne une très bonne base pour ses futurs livres

aime et me voilà partie sur un nuage.. je m'arrêtes.. parler de cet auteur.. je pourrais le faire jusqu'à demain matin Cool
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Marie
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyMer 25 Mar 2009 - 20:01

António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 Lettre10


Lettres de la guerre

De ce vivre ici sur ce papier décrit

traduit du portugais par Carlos Batista
Editions Christian Bourgois

Lettres , écrites à sa femme ,alors que Lobo Antunes, tout juste diplômé de médecine , avait été envoyé en Angola entre 1971 et 1973. Cette expérience a marqué toute son oeuvre, et il l'a racontée ailleurs. Ces lettres-là sont une correspondance privée, publiées à la demande de ses filles si j'ai bien compris.
Elles sont très inégales d'intérêt ..il n'a pas le droit de parler de la guerre, même s'il y a quelques sous-entendus, mais on sent à quel point il souffre. Physiquement mais surtout moralement.
Bien sûr, ce courrier privé est surtout , pour ce jeune marié, puis jeune père, un courrier amoureux, un amour qui souffre de la séparation, du manque de nouvelles. Et puis quelques portraits de ceux qui l'entourent, mais assez peu.
Pendant cette période, Lobo Antunes commence l'écriture d'un roman, et c'est finalement ce qu'il y a de plus intéressant dans ces lettres, ce qu'il écrit de ses lectures, de la littérature en général et de comment il la conçoit, et puis de ses difficultés d'écriture au jour le jour.

Un exemple:

Me voilà un peu réconcilié avec mon roman. Le début de la seconde partie me plait. Mais ça me paraît confus et disparate. Et puis c'est plein de sacrilèges: la mort de la Sainte Famille, étouffée sous une cloche, est une horreur qui me précipitera en enfer. Quelqu'un pourra-t-il aimer cela? Telle est la question que je me pose. Le goût du public est très étrange......
....Je crois que l'art, au fond, est une imitation de la vie. Mais, de même que les photos de Medina sont affreuses , étant des miroirs sans mystère, ainsi les récits qui reflètent un univers superficiel de personnages sont creux. Moi, je pense que les gens sont fous, et qu'il faut traduire cette folie secrète, les sautes d'imagination et d'humeur, la peur de la mort, les choses inexprimables. Et cesser de ranger les hommes sur des étagères cataloguées. Tout est contradictoire. L'amour, par exemple, s'accompagne toujours de haie: as-tu déjà remarqué que la mort de quelqu'un s'accompagne toujours d'une joie inavouable? Qu'il y a une part de plaisir dans le chagrin? Et les dialogues, elle a dit, il a dit. Je pense qu'un roman doit reposer sur une sort de tricot souterrain, courant sous l'apparence.
Bon, je dis tout ça rapidement et sans réfléchir. Et puis, je ne suis pas intelligent. Ce sont des choses difficiles à exprimer par des mots surtout mensongers.
Une autre chose qui m'agace, c'est d'écrire avec tant de difficultés. Chacune de ces misérables pages me coûte les yeux de la tête. Et en plus, ça ne se voit peut être pas...


Naissance de deux vocations, l'écriture et la psychiatrie..

Pour afficionados d'Antonio Lobo Antunes! L'as-tu lu, Kenavo??
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyMer 25 Mar 2009 - 20:32

Marie a écrit:
Pour afficionados d'Antonio Lobo Antunes! L'as-tu lu, Kenavo??
Wink Alors je ne suis pas assez aficionados Very Happy

J'en ai lu quelques extraits lors de plusieurs visites en librairie.. et bien que je veux avoir ce livre un jour - je voulais attendre le poche.
Si je considère que j'ai lu presque tous ses romans, le livre avec les interviews (beaucoup mieux pour savoir quelque chose sur lui oui ) - j'ai déjà l'impression que je connais chaque détail de la vie de cet homme.. et du coup les lettres sont intéressantes.. mais pour l'instant je veux surtout avoir l'homme comme écrivain miammiam

et merci pour ce commentaire - parce que c'est lui qui m'a fait une recherche sur lui - et j'ai vu qu'en allemand il y a du nouveau.. déjà depuis l'an dernier surpris et je ne le savais pas!!! cheers
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyJeu 2 Avr 2009 - 17:53

Kenavo a du en parler ailleurs. Tant pis !

Vient de paraitre le volume 4 des Chroniques de A. L.A. chez Bourgois.
Ce qu' en dit sur la Quinzaine littéraire Norbert Czarny :

L' auteur parle du processuus de création, insiste sur sa dimension inconsciente ou somnambulique...
L' essentiel tient por lui à la cohérence de l' oeuvre. Il la décrit à diverses reprises, se décrivant comme une sorte d' aveugle :

" Je ne comprends pas ce roman, j' avance à tatons, au fil des pages, parce que je sais que le roman se comprend, lui."

"Je ne commence jamais un livre avant d' avoir la certitude que je ne suis pas capable de l' écrire."

Ce propos permet à la fois de mesurer l' ambition de cet homme là, à la fois exceptionnel et banal.
Exceptionnel par la puisssance d' une oeuvre que les Nobel n' ont pas su reconnaitre.
Un romancier qui ne se satisfait jamais de ce qu'il écrit, qui doute de son art, malgré les preuves qu' il a fournies depuis plus de 20 ans.

Homme banal parce qu'il aime l' anonymat, passe son temps à écrire, fuit
les mondanités, déteste les promotions et tout ce qui peut l' empecher
de se consacrer au prochain roman...

On retrouvera dans cette chronique ce que l' on a aimé dans les précéentes : l' histoire d' une vocation née dans l' enfance..
Ce recueil a une tonalité plus mélancolique que les précédents.
Beaucoup de proches sont morts, la maladie est là, la souffrance aussi.

... On sent bien à le lire que la révolte l' a souvent animé.

Autoportrait d' un homme seul, droit et orgueilleux, ce recueil est aussi
un bel hommage aux amis.
...Il est question aussi de la fidélité à l' éditeur Christian Bourgois lorsque le vieil ami est très malade...
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyJeu 2 Avr 2009 - 18:27

bix229 a écrit:
Kenavo a du en parler ailleurs. Tant pis !
Very Happy non, je ne l'ai pas fait - mais c'est bien que tu en parles - j'adore ses chroniques - qui font un bon contrepoids à ses romans, souvent plus lourds et sérieux, tandis que dans les chroniques il peut se lâcher et nous montre que derrière le Lobo Antunes de la guerre d'Angola et des conflits au Portugal, il y a un homme qui est souriant et tendre.. mais tout comme dans ses romans un très bon écrivain drunken
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyJeu 2 Avr 2009 - 19:02

Souriant et tendre Antunes ? Je le sens plutot mélancolique et pessimiste...

Il a aussi une voix superbe... Je reste un homme de radio et je suis sensible aux voix...
Il est possible qu 'il passe un soir dans l' émission Du jour au lendemain
d' Alain Veinstein... Je te conseille de l' écouter.
Ces deux-là s' entendent bien, et personne ne sait metrtre autant en valeur un écrivain que Veinstein lui-meme...
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyJeu 2 Avr 2009 - 19:23

bix229 a écrit:
Souriant et tendre Antunes ? Je le sens plutot mélancolique et pessimiste...
Pas tout le temps.. ni l'un ni l'autre..
Dans ses chroniques il se donne cette liberté (en tout cas les 2 premiers volumes que j'ai lu) - il parle aussi bien d'un match de Benfica que de son mal d'assister à des foires des livres.. et à ce moment il est souriant.. il l'a d'ailleurs dit dans l'avant-propos de ses premières chroniques - qu'il aimait écrire ces petites histoires 'nonchalantes' - parce qu'il retrouvait par là un peu son 'bien' tandis que les romans sont naturellement loin de tout cela
Je te suis pour mélancolique (bien que dans les interviews il dit qu'il ne l'est pas - mais j'en doute Wink ) - mais pessimiste? Hm... ouais.. un peu trop fort en ce qui concerne mon ressenti de ses écrits, mais je suis consciente qu'on peut le percevoir de telle sorte..
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyJeu 2 Avr 2009 - 19:28

Saudade... Joli mot.. sans équivalent comme spleen ou blues ! Cool
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyJeu 2 Avr 2009 - 19:32

bix229 a écrit:
Saudade... Joli mot.. sans équivalent comme spleen ou blues ! Cool
cheers
depuis que j'ai découvert Antonio Lobo Antunes je dis - c'est à cause de lui que je vais apprendre un jour le portugais.. cela doit être merveilleux de le lire dans l'original Very Happy
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyJeu 2 Avr 2009 - 22:25

kenavo a écrit:
bix229 a écrit:
Saudade... Joli mot.. sans équivalent comme spleen ou blues ! Cool
cheers
depuis que j'ai découvert Antonio Lobo Antunes je dis - c'est à cause de lui que je vais apprendre un jour le portugais.. cela doit être merveilleux de le lire dans l'original Very Happy
Ah bon ? Tu ne connais pas encore le Portugais ? Hum... Tu connais l'espagnol, le français, et peut-être même le volapük... ça ne devrait donc pas te prendre plus de 10 minutes...
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyVen 3 Avr 2009 - 7:59

eXPie a écrit:
Ah bon ? Tu ne connais pas encore le Portugais ? Hum... Tu connais l'espagnol, le français, et peut-être même le volapük... ça ne devrait donc pas te prendre plus de 10 minutes...
Razz ce n'est pas pour parler avec ma copine de travail - mais pour lire Antonio Lobo Antunes - je pense que cela va me prendre un peu plus que 10 minutes Wink


Mais aujourd'hui j'ai pu lire dans le Monde:

"Livre de chroniques IV", d'Antonio Lobo Antunes : l'autre "galop" de Lobo Antunes

Le Monde des Livres | 02.04.09 |
Raphaëlle Rérolle


Il faut voir sa tête, quand on lui parle des chroniques qu'il écrit pour les journaux : "Les chroniques ? Hum... C'est joli..." Difficile de prononcer l'adjectif avec plus de mépris. "Jôôôli" : toute la figure d'Antonio Lobo Antunes se plisse de façon comique, pour cracher le mot qui roule comme une pierre. Inutile de protester (Quoi ? Mais ces textes sont magnifiques, etc.), le malicieux poursuit, exactement comme s'il n'avait rien entendu : "C'est un peu comme les piscines pour enfants, vous savez : on a de l'eau jusqu'à la ceinture, quand il faudrait en avoir jusqu'au cou. Ça oui, c'est le roman !"

Et ça, c'est Lobo Antunes : l'un des plus grands écrivains contemporains, dont les mots sont presque aussi singuliers à l'oral qu'à l'écrit. Un romancier prodigieux, musical et fiévreux, d'une exigence folle, dont même les chroniques - et quoi qu'il en dise - portent la marque de son immense talent.

Bien sûr, ces textes ont été rédigés pour des raisons "alimentaires", comme il le précise. Et alors ? Parus toutes les deux semaines dans l'hebdomadaire portugais Visao, ils ont la particularité de faire doubler les ventes du magazine. Ce qui prouve que les lecteurs lisboètes ne manquent pas de goût et acceptent de se laisser surprendre. Car ces textes courts (quatre pages d'un livre) n'ont rien à voir avec... rien. Enfin, rien de ce que l'on peut lire habituellement dans la presse. Et pour une bonne raison : leur auteur accepte d'aller beaucoup plus loin que la majorité des chroniqueurs. Ou, dit autrement, parce que ces textes ne sont pas des chroniques littéraires parmi d'autres, mais de succulents morceaux de littérature.

Et, comme la littérature ne s'en tient pas aux sujets d'actualité, les chroniques de Lobo Antunes s'en vont dans toutes les directions. Il y en a de complètement fictives, celle de "Chronique amoureuse" par exemple, où un homme superpose l'image de sa femme et celle d'un dentiste qui menacerait de lui arracher une molaire - fiasco. D'autres sont tournées vers son passé, les maisons de ses grands-parents, les souvenirs de ses parents, de ses frères ou de ces images d'hier dont "les personnages commencent à s'effacer" ("Eux, dans le jardin").

Et puis il y a celles, très nombreuses, qui tournent inlassablement autour de la création, de l'acte d'écrire, du "métier" de romancier. Un boulot d'atelier, comme l'auteur l'explique drôlement dans "Le Mécanicien" : "Et me voilà qui émerge de sous mon roman comme un mécanicien de sous une voiture au capot ouvert." Mais un atelier où veillerait un "ange", cet "être mystérieux" qui, écrit Lobo Antunes dans "Un terrible silence, désespéré et heureux", "guidait mon stylo".

C'est l'un des aspects les plus passionnants de ces chroniques : rédigées en parallèle des grands romans de Lobo Antunes, elles dessinent un itinéraire, un peu comme "des petits dessins dans la marge" - c'est l'auteur qui parle. Des esquisses, avec, en prime, des indications sur le mode d'élaboration de l'oeuvre générale.

On y retrouve tous les grands thèmes qui obsèdent l'écrivain, le temps, la mort et ce souci presque obsessionnel de "comprendre la vie des gens", mais avec un "galop différent", c'est encore lui qui parle. Forcément, le rythme est différent. L'immersion verbale et sensorielle n'est pas la même que dans les grands romans, Le Manuel des inquisiteurs ou Que ferai-je quand tout brûle ? (Christian Bourgois, 1996 et 2003), le sentiment d'oppression qui en résulte non plus.

DÉSIR D'ABSOLU

Mais la façon très particulière de poser des questions, cette écriture haletante, sans repos, traversée de tirets, de passages à la ligne, de répétitions, de phrases coupées net, cette langue unique, mélancolique et remplie d'humour, est aussi présente dans les chroniques que dans les romans. L'écriture obéit à une sorte de pulsion. "Je travaille sans plan", explique Lobo Antunes, en faisant avec les mains le geste de quelque chose qui s'étendrait en nappe. Il donne d'ailleurs une illustration de ce propos dans "Les petits ruisseaux font les grandes rivières, dit le rat, et il fit pipi dans la mer" : "Je ne comprends pas ce roman, j'avance à tâtons, au fil des pages, parce que je sais que le roman se comprend, lui, et ça me suffit." C'est ainsi qu'il progresse et nous avec lui : par capillarité, tentant d'attraper dans le noir les contours de choses et de sentiments insaisissables.

Il y a, dans sa manière de faire, une sorte de vertige. Une passion, un désir d'absolu : "Je voudrais que ma vie tienne tout entière entre les pages d'un livre", affirme-t-il en souriant, comme s'il s'agissait là de la chose la plus normale du monde. Sa vie, sa mort et la nôtre : c'est exactement cela qu'on appelle la littérature.


source: ici
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyVen 10 Avr 2009 - 3:04

Au coin de la rue, l'éternité
Souvenirs, choses vues et entendues, questionnements sur la littérature, la mort et l'au-delà sont au cœur d'un recueil de soixante-neuf textes du grand écrivain portugais, Antonio Lobo Antunes, aussi limpides que ses romans sont touffus.
Citation :
Pendant une décennie, de la fin des années 1990 au mitan des années 2000, il a noirci des feuilles de papier, debout chez lui ou assis à la table d'un restaurant, d'un petit café de Lisbonne, et même au volant de sa voiture à l'arrêt. C'est ainsi qu'il écrivait sa chronique pour le magazine hebdomadaire Visao, une tâche à laquelle il s'astreignait afin d'arrondir ses fins de mois.
Chez tant d'autres qu'on lit, ici ou là, cet exercice journalistique difficile se transforme vite, faute de sérieux ou de talent, en Berezina grotesque. Chez Antonio Lobo Antunes, 67 ans, l'écriture, même alimentaire, conserve sa dignité. Ces textes rassemblés en volume éclairent de leur grâce la monumentale œuvre romanesque du Portugais comme le faisceau d'un phare balaie une mer sombre. Monumentale et parfois difficile d'accès comme une forêt inextricable, étouffante. Depuis quelques années, dans ses romans, même des lecteurs assidus se sont perdus.
L'article du Figaro
Il fera parti de mes prochaines lecture. Un début , une découverte à prévoir.
Assez invitant ce qui suit.
Citation :
Le lire c'est un peu comme fréquenter un ami qui saurait infiniment mieux que vous exprimer les choses de la vie, les petits riens qui déclenchent un sourire, les peines incompréhensibles, les chagrins, la nostalgie de l'enfance. Parfois, l'auteur l'avoue lui-même : il ne sait pas où il va, ni ce qu'il va écrire. Il se compare à ces gens qu'il voit le soir fouiller dans les poubelles : « Je crois bien que je n'ai rien fait d'autre toute ma vie, à savoir fourrer mon nez (…) dans ce qu'on jette, dans ce qu'on abandonne, dans ce qui n'intéresse plus, et revenir avec une sorte de déchets, de restes, de fragments, d'émotions tronquées, d'ombres blafardes, d'inutilités minuscules, et je me bats avec tout ça… » Et puis, une pendule, une photo, un robinet suffisent à le faire voyager. Avec lui les objets s'animent et les êtres disparus, ensevelis par les couches de poussière du temps ressurgissent, reprennent vie comme par magie. Personnages imaginaires ou réels, cela importe peu. L'écrivain, en quatre pages, embarque le lecteur avec cette façon si particulière qu'il a de raconter les choses.
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 EmptyVen 10 Avr 2009 - 11:52

bix229 a écrit:
Saudade... Joli mot.. sans

J'aime beaucoup ce mot moi aussi...
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MessageSujet: Re: António Lobo Antunes [Portugal]   António Lobo Antunes [Portugal] - Page 5 Empty

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