Erzebeth Bathory

Ceux qui pensent que les femmes manquent ou ont manqué d'imagination
se trompent évidemment. Erzebeth Bathory a prouvé le contraire, meme
si ce fut dans le pire...

Erzebeth Bathory faisait partie des plus illustres familles de Hongrie, qui
s'illustrèrent pour le meilleur et pour le pire.
Le pire se manifestant surtout par la folie, la démesure et la perversité.
Née en 156O, elle mourut le 21 aout 1614, murée dans son chateau de
Csejthe, après avoir tué et torturé des centaines de femmes et de jeunes filles.
Elle n'évita la peine de mort qu'à cause de sa noblesse. Mais les pièces
du procès existent, meme si elles ne furent retouvées qu'en 1729...

L'horreur de cette destinée a peut etre forgé une légende noire et exagéré
le nombre des victimes, il n'en rest pas moins qu'Erzebeth Bathory semble
etre l'équivalent féminin de Gilles de Rais, avec qui elle avait d'ailleurs des
traits de ressemblance.

Elle fait partie de ces personnages extremes et plus qu'à moitié déments,
qui abusèrent de leur pouvoir matériel pour commettre des atrocités qui
dépassent l'imagination, en melant à leurs délires le mysticisme, la sexualité, le crime et la torture.
A la recherche de je ne sais quel absolu...

Tous les renseignements, je les ai obtenus en lisant le livre de Valentine
Penrose : La comtesse sanglante, paru à l'origine au Mercure de France. Devenu un classique et réédité dans la collection l'Imaginaire, Gallimard.

J'ai lu ce livre il y a peu.. Le style m'a été difficile mais c'est à cause du sujet que je m'y suis penché! J'avais entendu parler de la comtesse sanglante à cause de mes gout musicaux, et de mon attirance pour l'ésotérisme.

Un histoire passionnante, bien que cruelle, démentiellement démesurée.. Erzebeth fascine au sens où elle est l'allégorie du mythe Dracula.. Elle montre a quel point le luxe rend pervers, fou de cruauté. Tel un personnage tout droit sortit du voyage au bout de la nuit de Céline, sa volupté a surpassé la piété au nom du diable et des plaisirs de la chair et du sang.

Un livre étouffant, mais une histoire fascinante.

A titre anecdotique, Bathory est loin d'être la première "femme-vampire" de l'Histoire : deux siècles plus tôt vivait en France la comtesse de Deux-Forts, dont l'histoire est peu ou prou la même, la célébrité et donc le lustre de l'imagination populaire en moins.

Je n'ai lu nulle part dans le livre de Valentine Penrose qu'Erzebeth Bathory était une goule. Elle était monstrueuse, perverse, sanguinaire et probablement cinglée.
Et s'il faut la comparer à quelqu'un, c'est certainement à Gilles de Rais. Comme lui, issue de la haute aristocratie, elle chercha à travers une sexualité barbare à atteindre je ne sais quel au delà métaphysique que les moyens matériels et la puissance dont elle disposait lui permettaient d'assouvir.
Mais des personnages comme elle et Gilles de Rais ont une légende noire qui les suit et développe toutes les interprétations et extrapolations.

bix229 a écrit:

Je n'ai lu nulle part dans le livre de Valentine Penrose qu'Erzebeth Bathory était une goule. Elle était monstrueuse, perverse, sanguinaire et probablement cinglée.

Je ne suis pas du tout branchée ésotérisme ou vampire et je ne savais pas ce qu'était une goule
Donc voici l'explication piochée sur le net

Citation :

La goule (de l'arabe al-ghûl, la goule ) est une créature des mythologies mésopotamiennes et arabes. Dans le folklore arabe, les goules sont l'engeance du démon Iblis et sont reconnaissables à leurs pieds fourchus, seul élément constant de leur apparence puisqu'elles peuvent changer de forme, prenant le plus souvent l'apparence d'une hyène ou celle d'une femme. On la rencontre dans les cimetières où elle déterre les cadavres pour s'en nourrir et dans d'autres endroits peu fréquentés. La goule hante aussi le désert sous les traits d'une jeune femme et elle dévore les voyageurs qui succombent à ses appels, non sans rappeler les sirènes du récit de l'Odyssée. De nombreux récits terrifiants destinés aux enfants ont pour acteur principal une goule dans les pays du maghreb.

Et bien sûr je ne connaissais pas l'histoire de cette serial killer avant l'heure dont voici un portrait

Citation :

Elle a pour coutume de punir très sévèrement ses servantes, et très vite on la surnomme "la comtesse sanglante"… Mais elle a tout de même trois enfants et ce n'est qu'à la mort de son époux, en 1604, qu'elle commence sa longue série de crimes.

On raconte qu'un jour, une goutte de sang tombe sur son bras, et qu'elle constate le lendemain que sa peau s'est adoucie et semble rajeunie à cet endroit précis…
Elle a quarante ans, et l'idée de la vieillesse et de la décrépitude la hante. Sa beauté doit rester intacte.

Dès lors, avec l'instigation de quelques complices sur qui elle a toute autorité, elle commence à amener des jeunes filles dans son château pour les torturer et se baigner dans leur sang…

Non seulement je ne connaissais pas cette dame (enfin "dame" ...), mais moi non plus Aériale, je ne savais pas ce qu'était une goule.
Quelle horreur !

Goule est ici à prendre au sens large de "vampire".

Ah non en effet, ce n'était certainement pas une goule, mais comme gilles de rais, elle est souvent rapportée à une certaine imagerie vampirique. Dans les deux cas, on a retenu surtout le mythe, le folklorique, le légendaire qui a auréolé et auréole encore ces personnages par ailleurs historiques (certes). Que retient la littérature de l'Histoire : ce qui l'intéresse. La littérature a parfois voulu faire de Bathory un personnage vampirique : elle ne s'est pas gênée. Sang sexe, mort, aristocratie, Hongrie, vierges, tous les éléments étaient là. Après, sous quel angle pourrait-on voir le personnage ?? Psychanalitique ? Il y a des pathologies que les médecins ont rapproché du mythe vampirique. Bref, les goules n'existent pas, right.

Appris que l' actrice Julie Delpy venait d' adapter un film consacré à Erzebeth Bathory.
Elle s' est tenue loin des mythes et des mystères sanglants et vénéneux qui entourent la vie
de la Comtesse sanglante.
Je ne sais pas ce que vaut le film mais ce qu' elle dit du personnage et de l' intrigue qu' elle a
élaborés et construit pendant 8 ans de sa vie est fascinant d' intelligence...

Même si on dit beaucoup de choses sur Erzebeth (j'ai lu beaucoup de livres en parlant), il existe aussi une version plus simple et plus réaliste : issue d'une riche famille de Hongrie, sa fortune était particulièrement convoitée et jalousée. Son mari parti, elle fut attaquée en justice pour ces fameux meurtres qu'elle n'avait jamais commis. Seulement, ses moeurs étranges pouvaient le laisser penser. Elle ne fut même pas jugée, pas emmurée, juste condamnée à rester vivre dans son chez elle, sans jamais en sortir. Quelques années plus tard elle décédait.
Cette version est nettement plus crédible.

En revanche, il existe certaines pathologies, mais aussi des maladies qui peuvent expliquer le vampirisme. Le syndrome de Renfield, est le nom donné à la maladie mentale qui consiste à désirer avaler le sang d'autres humais. Dans la paraphilie, ce serait une sorte de déviance sexuelle.

La porphyrie, maladie du sang très rare, provoque sous certaines formes : hypersensibilité à la lumière qui donne des éruptions cutanées et entraîne donc une extrême pâleur du sujet, troubles psychologiques qui rendent violents, hyperpilosité, déformations de la dentition, qui de plus devient rouge/ brun tout comme les lèvres, les ongles et l'urine du patient. Dans ce genre de cas, je vous laisse deviner comment réagissaient les gens à l'époque.

Je pourrais encore vous raconter plein de choses à ce sujet! vous parler de meurtriers connus, de mes lectures, etc. Mais je vais peut être m'arrêter ici pour ce message.

Mais non, Nestal, raconte...

On sait à peu près tout au sujet de Gilles de Rais, alors que le presonnage d' Erzebeth Bathory
repose sur des fantaisies ou meme des fantasmes.

Ceci dit, je pense que Julie Delpy a raison de réaliser un film en s' inspirant librement du personnage.
En tout cas, elle m' a donné envie de voir son film....

Oui, oui, hâte de voir comment elle interprète ça.
J'ai lu une bande dessinée qui me paraissait pas mal sur Elisabeth Bathory avec de magnifique dessins, j'ai été bien déçue. Le mythe était vraiment extrapolé, confondu avec Dracula, bref, un peu trop libre d'interprétation à mon goût. A la fin on retrouve de faux morceaux de procès également, on lui invente une cousine lesbienne et j'en passe. Beaucoup de dessins très malsains, d'autres plutôt érotiques, moi que ça ne dérange pas vraiment, au contraire, j'ai eu l'impression que le dessinateur cherchait à étaler le plus d'images choquantes gratuites, par pure provocation. Les dessins restent très beaux mais à ne pas mettre non plus entre toutes les mains.
Il s'agit de :



Je ne la recommande pas, aussi attrayante soit-elle.

La bande annonce du film de Julie Delpy est très intriguante et laisse augurer un film singulier et bien filmé. Je ne connaissais pas Erzebeth Bathory et je découvre donc qu'elle est une sorte de Gilles de Rais en jupons même si je suis d'accord avec Nestat qu'il faut se méfier de la diabolisation et de la tentation de la mythification de ce genre de personnage. Ce qui n'empêche pas certains tueurs en série d'être authentiquement terrifiants dans leurs actes.

Je trouve assez étonnant que les gens connaissent mieux Gilles de Rais que Bathory!
En ce qui concerne Gille de Rais, rien n'est certain on plus. L'Eglise semble l'avoir officiellement consamné pour : sodomie, sorcellerie et assassinat. A partir de là, de nombreuses rumeurs sont possibles. Combien d'enfants? qu'en a t'il fait exactement? personne ne peut réellement le savoir.
Les nécrophiles, profanateurs de tombes, plus proches de nous dans l'histoire et même l'actualité sont considéréq comme les "vampires des temps modernes".

Nestat a écrit:

Les nécrophiles, profanateurs de tombes, plus proches de nous dans l'histoire et même l'actualité son considéré comme les "vampires des temps modernes".

Je me suis un peu intéressé à ces personnalités à une époque mais j'avoue ne plus ressentir beaucoup d'attrait pour ce genre de récits macabres. Ou alors quand le cinéma ou la littérature s'en emparent pour en faire quelque chose d'artistique ou d'original (ce qui est très rare). En tout cas s'il y en a un qui m'effraie plus que les autres c'est Robert Berdella mais je ne veux plus rien lire ou savoir sur lui maintenant.