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| | Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain | |
| | Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Mer 17 Sep 2008 - 14:31 | |
| Un des évènements de la rentrée à ne pas manquer pour les amateurs d'art contemporain: Centenaire de la naissance de Francis Bacon: du 11/09/08 au 4/01/2009 « Je crois que l'homme aujourd'hui réalise qu'il est un accident, que son existence est futile et qu'il a à jouer un jeu insensé. » Francis Bacon http://www.tate.org.uk/britain/exhibitions/francisbacon/default.shtm Immense! J'abuse souvent des superlatifs mais là je serai toujours en dessous de la vérité! Pour moi le plus grand (bon y a Picasso et Matisse c'est vrai!) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Mer 17 Sep 2008 - 14:45 | |
| Justement lu l'autre jour sur le site du Monde que les organisateurs auraient accumulé les erreurs, et en particulier d'accrochage. - Citation :
- Choix du musée, accrochage, rédaction des commentaires : les organisateurs de la rétrospective de l'oeuvre du peintre Francis Bacon (1909-1992), à la Tate Britain de Londres, ont multiplié les erreurs. Démesure du bâtiment, classement des oeuvres par thèmes, considérations biographiques oiseuses : tout semble fait pour rendre l'événement - la première rétrospective Bacon dans son pays depuis 1985 - décevant. Restent heureusement la force expressive de la peinture, l'extraordinaire aisance de l'artiste, le renouvellement permanent de ses moyens. Où Bacon triomphe des contraintes.
Je n'ai pas retrouvé l'article entier. Portfolio ici. Cela dit, si j'avais la possibilité d'y aller, je m'y précipiterais sans hésiter. La rétrospective Bacon à Beaubourg en 1996 m'avait beaucoup marquée. Si vous ne connaissez pas déjà, je vous recommande l'étude passionnante de Gilles Deleuze, Francis Bacon, Logique de la sensation (éditions la Différence). |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Mer 17 Sep 2008 - 15:02 | |
| - Nezumi a écrit:
- Cela dit, si j'avais la possibilité d'y aller, je m'y précipiterais sans hésiter. La rétrospective Bacon à Beaubourg en 1996 m'avait beaucoup marquée.
C'était fabuleux. Je me revois devant ces immenses tryptiques complètement hypnotisé! Merci pour le portfolio (les reproductions ne sont pas très bonnes mais ça donne une idée). Je recommande entre autres la très bonne biographie de Michael Peppiatt, un ami de Bacon. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Mer 17 Sep 2008 - 15:11 | |
| - markofr a écrit:
- Nezumi a écrit:
- Cela dit, si j'avais la possibilité d'y aller, je m'y précipiterais sans hésiter. La rétrospective Bacon à Beaubourg en 1996 m'avait beaucoup marquée.
C'était fabuleux. Je me revois devant ces immenses tryptiques complètement hypnotisé!
Moi aussi ! Je serais bien restée trois plombes devant chaque toile, complètement scotchée (il n'y a qu'une rétrospective Rothko qui m'ait fait le même effet). D'ailleurs Rothko sera aussi à la Tate Modern, du 26/9/08 au 1/2/09. Ici. |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Mer 17 Sep 2008 - 15:20 | |
| - Nezumi a écrit:
- D'ailleurs Rothko sera aussi à la Tate Modern, du 26/9/08 au 1/2/09.Ici.
Londres serait-il devenu le Paradis!! Je n'ai jamais vu de rétrospective Rothko. Ce doit être quelquechose!! Mon 2e "scotchage" c'était Giacometti au musée d'art moderne à Paris. Je n'ai jamais vu une mise en espace aussi réussie! Bien plus belle qu'à Beaubourg cette année. Il y a eu Bonnard aussi | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Mer 17 Sep 2008 - 15:31 | |
| - markofr a écrit:
- Nezumi a écrit:
- D'ailleurs Rothko sera aussi à la Tate Modern, du 26/9/08 au 1/2/09.Ici.
Londres serait-il devenu le Paradis!! Je n'ai jamais vu de rétrospective Rothko. Ce doit être quelquechose!!
Oui, le paradis indeed (-soupir-). Si tu vas à Londres pour Bacon, profite en pour voir Rothko, vu que c'est au même moment. Une expérience différente de Bacon, puisqu'il s'agit d'abstraction pure,mais très intense, car ce sont des toiles d'une expressivité incroyable. L'impression que la couleur est vibrante, vivante, aspirant le regard ou le repoussant (non je n'avais rien pris avant, même pas de pastaga breton). On en sort à la fois secoué et apaisé. J'étais loin d'être la seule, la plupart des visiteurs étaient aussi fascinés que moi, et avaient l'air tout béat en quittant l'expo, comme sortant d'une séance de méditation. |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Jeu 18 Sep 2008 - 0:36 | |
| - Nezumi a écrit:
- On en sort à la fois secoué et apaisé. J'étais loin d'être la seule, la plupart des visiteurs étaient aussi fascinés que moi, et avaient l'air tout béat en quittant l'expo, comme sortant d'une séance de méditation.
Voilà tout ce que je recherche devant des œuvres d'Art! J'ai vu quelques Rothko un peu partout dans les musées mais jamais toute une rétrospective. Je vais entrer en lévitation si je fais les 2 expos. Quelle rentrée! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Ven 5 Déc 2008 - 17:15 | |
| - kenavo a écrit:
- Selon PAGE des Libraires deux incontournables pour fêter le centenaire de Bacon
Michel Leiris, Francis Bacon J'ai celui-ci qui est effectivement incontournable! Michel Leiris est un ethnologue et grand critique d'art dont il faut lire Francis Bacon ou la vérité criante et Alberto Giacometti | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Sam 6 Déc 2008 - 10:55 | |
| - kenavo a écrit:
- Selon PAGE des Libraires deux incontournables pour fêter le centenaire de Bacon
Etonnant qu'ils ne mentionnent pas aussi l'étude de Deleuze (op cit). |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Sam 6 Déc 2008 - 15:39 | |
| - Nezumi a écrit:
- Etonnant qu'ils ne mentionnent pas aussi l'étude de Deleuze (op cit).
comme je l'ai mentionné au Café Littéraire - ce numéro de PAGE des Libraires est surtout pleins d'idées concernant beaux livres pour (s')offir à Noël... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Sam 6 Déc 2008 - 16:31 | |
| Peut-être pour ça. Je viens de voir que Logique de la sensation a été réédité au Seuil dans une édition relativement bon marché (20€) mais l'édition que j'ai acquise en 1996, en coffret, pouvait être qualifiée de "beau livre". En tout cas, ce livre est formidable. |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: BACON AU PRADO de MADRID. Ven 3 Avr 2009 - 10:49 | |
| L´expo dont vous parlez, sur FRANCIS BACON est actuellement au Prado de MADRID, elle vient effectivement de la TATE de Londres et repartira à mi-Avril pour le Metropolitan de New-York.
"We are meat...we are potential carcasses" Francis Bacon.
C´est un artiste qui me passionne, peintre inimitable de la chair humaine. Je l´avais découvert pour la première fois à New-York (1990), puis retrouvé à Paris en 1996 à Beaubourg). Et peu à peu, le mois dernier, tandis que je me promenais de toile en toile, dans les salles du Prado, je visualisais l´animalité et la carnivorie de BACON de manière soudainement plus aimable, plus suave. Je crois que c´est à la lecture de Quignard que je me suis familiarisée avec tant d´humeurs (sang, semen, salive, larmes et sueurs) et tant de mâchoires. La littérature de Quignard allège toutes ces viscosités les delaissant de tout cet univers pénible et rebutant que je trouvais quelquefois dans la peinture de Bacon, avant. Revenue chez moi, j´ai cherché certains passages de Quignard qui semblent dialoguer avec ce que peint Bacon. Regarder comme ils partent tous deux du même point de vue: l´INSTINCT.
"La société n´est qu´un voile léger au dessus de l animalité de la forme et de la férocité du déchirement interminable qui le reproduit. Les coutumes et les arts civilisés ne sont que des griffes rognées qui respoussent sans cesse. On ne s´aime pas, on se touche des dents.(P.Quignard, " Sur le Jadis"). La pensée plus libre ou hébétée ou vacillante qui s´elève dans la tête humaine quand elle s´enfouit dans l´ombre, l´âme se portant davantage à la frontière des dents (Les ombres errantes) Dans le râle de la joie sexuelle, dans le râle de l´agonie, le souffle cherche à sortir absolument. Cherche à s´échapper de la barrière des dents et les étranges paupières des lèvres, pour ne plus revenir ( Sur le Jadis, "Extase"). Des réminiscences mysterieuses s´accrochent partout. La nature est une reminiscence qui guette toute chose cultivée comme un remords. Mais dans le remords du remords, ce qui guette dans le mal, c´est encore une mâchoire. C´est un collier de dents. CARNIVORIE. Le mimétisme erre dans la nature, fruit d´une fascination préhumaine par laquelle l´oeil cherche à dévorer ce qu´il aime. La carnivorie est une fascination en acte".(Ombres errantes). | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Ven 7 Oct 2011 - 10:13 | |
| Concernant Francis Bacon, je viens de trouver cette information: Jonathan Littell, Triptyque : 3 études sur Francis Bacon - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Ce livre, richement illustré, signe la rencontre entre Jonathan Littell et la peinture de Francis Bacon (1909-1992). Une oeuvre qui le passionne depuis longtemps et qu’il a eu l’occasion d’étudier en profondeur lors de la dernière grande rétrospective qui a eu lieu en 2009-2010 en Espagne, en Angleterre, puis aux États-Unis. A l’image des célèbres triptyques de Bacon, ce livre est divisé en trois parties, à la fois indépendantes et complémentaires. La première est la description d’une journée passée à regarder les tableaux de Bacon dans le musée du Prado, non loin des toiles de Vélasquez et de Goya.
La deuxième décèle des correspondances cachées entre les figures que peint Bacon au cours de sa carrière. Les portraits éblouissants de l’amant de Bacon, George Dyer, peints avant et après son suicide en 1971, forment le fil conducteur de cette réflexion. La troisième met en perspective la peinture de Bacon et la peinture des icônes, pour aborder la question de la représentation de la vérité en peinture.
Le livre comporte près d’une centaine d’illustrations choisies par Jonathan Littell, qui s’est rendu à Dublin, où est conservé l’Atelier de Francis Bacon, pour sélectionner des documents d’archives rares. | |
| | | MezzaVoce Envolée postale
Messages : 290 Inscription le : 13/07/2012 Age : 59 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain Jeu 8 Nov 2012 - 17:19 | |
| Mon post ne concerne pas l'exposition, mais je le dépose là... Francis Bacon ou le portrait de l'homme désespécé, Didier Anzieu et Michèle Monjauze Bacon passait pour être, parmi les peintres vivants, l’un des plus chers du monde. Y a-t-il là seulement un effet de commerce ou de mode ? Cette pauvreté foncière de l’être humain que ses toiles nous font toucher à même la peau n’a pas de prix. Le rachat d’une telle misère est à la limite impossible. L’horreur dans la beauté, la magnificence dans la douleur : cette fascination ambiguë prend là sa source. L’être humain y est peint désespécé, en perdition de son appartenance à l’espèce humaine. Michèle Monjauze, familière de la psychothérapie des grands buveurs (La problématique alcoolique), étudie à travers Bacon les paradoxes propres à l’alcoolique créateur. Didier Anzieu, psychanalyste, auteur du Corps à l’œuvre, du Moi-peau, de Becket, voit dans la peinture de Bacon un renouveau de la pensée empiriste anglaise, dont il montre la parenté avec l’œuvre romanesque de Beckett et l’œuvre théorique du psychanalyste Bion.Tout petit livre (87 pages, sans illustration) d'une belle densité. Le début semble laborieux mais Anzieu constate rapidement le piège et parvient à rendre ce constat intéressant : « Dépouiller l’écriture du maximum d’adjectifs et de verbes. Fuir tout ce qui procède de la représentation, du récit. Respecter la visée de Bacon : ni peinture abstraite, ni peinture narrative. Produire cependant des énoncés. Je me donne une directive : parler de cette peinture avec sécheresse, m’imposer un style sobre. Me relisant, je m’aperçois de ce que je viens d’écrire. Face à une peinture de buveur, je requiers la sobriété. Devant ces corps qui se liquéfient, je rêve d’assèchement. Un piège, symétrique de celui qui je dénonce chez mes confrères, s’est refermé sur moi. Nous emplissons de même vide, eux par le souffle des mots, Bacon par une coulée liquide, moi en ce que la rigueur réfère au solide. Parcouru, le cycle des trois états de la matière. »Plus loin : « L’homme en vidange de son humanité. D’où ces fantoches d’une nudité rosâtre, blafarde, penchés sur des lavabos, accroupis sur des tinettes, sans expression parce qu’au-delà de tout état d’angoisse, en proie au travail interne du vide, résumé en un bidet rougi de sang ou souillé de vomissures. Par moments, émergence, au centre, d’un tas de chair octopode, d’une bouche grande ouverte découvrant des mâchoires, hurlant une avidité insatiable, nourrisson réduit pour survivre à la rage de détruire. Debout, à son côté, une femme, rare sujet de ce sexe dans l’exposition, seins gonflés et ballants, nourricière donc, sans doute abondamment. Mais la tête encapsulée dans une bulle de plastique, dépourvue de mimique, de regard pour cet avorton rempli d’un lait qui ne rassasie pas et qui clame dans le désert sa faim d’amour. Infans rejeté derrière la transparence déformante du biberon, mère s’isolant derrière sa vitre, insensible, intouchable. Cri de rage, de détresse, sans doute. Pire peut-être : appel au secours muet, cri impossible à articuler d’un enfant qui s’étouffe, d’un asthmatique qui s’asphyxie. » Clic !« Les miroirs ne répondent plus : le pourraient-ils quand ce premier miroir qu’est l’expression du visage de la mère a mal fonctionné ? Bacon aime peindre des autoportraits. Non pas celui, trop classique, trop évolué, du peintre qui se contemple dans une glace. Mais un tableau dont le personnage central échoue à voir dans la glace son propre portrait. Image en effet glacée. Tantôt elle tourne le dos à celui qui s’y reflète sans apercevoir son reflet dont il se trouve séparé. Tantôt, il y a, extrémité contraire, continuité entre son image spéculaire et lui-même, uni alors à son reflet à la manière de jumeaux siamois. Indifférence de la mère-miroir. Indifférenciation de l’individu et de son double. » Clic !Michèle Monjauze, quant à elle, aborde l' « art alcoolique » mais aussi l'étrange expérience du spectateur face à l’œuvre de Bacon : « Venu pour voir les œuvres exposés, le spectateur est déplacé, hors de lui, mis à nu il s’expose. (…) Ainsi, le spectateur et la toile sont les supports indispensables que l’œuvre s’approprie, afin de pouvoir déconstruire, figurer le non-, le dé-, le a-, sans lesquels le danger d’anéantissement serait indicible. (…) La saisie représentative de Bacon trouve son achèvement quand le témoin-spectateur est lui-même ébranlé, basculé, lorsqu’il chute. Cette effet triomphe lorsque la chair, crucifiée au fil de l’œuvre afin d’être fixée à un support instable, disparaît des tableaux dans les années quatre-vingt. L’exemple le plus accompli est Sang sur le plancher de 1986. (…) Au-dessus du plancher, qui saigne ? Le crucifié, le peintre, le spectateur ? Celui-ci, dans ce vertige, perd sa verticalité, son point de vue. » Clic !Pourquoi désespécé ? « Désespécé est un mot-valise forgé par Beckett [dans Comment c'est]. Il combine désespéré, dépecé, désépaissi, dépaysé, dépeuplé, dépossédé, désespacé , etc. C'est aussi un néologisme dont le sens est : qui a perdu sa spécificité, son appartenance à l'espèce humaine ; et aussi : qui est perdu pour l'espèce humaine. » | |
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| Sujet: Re: Rétrospective Francis Bacon à la Tate Britain | |
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