Lolita Pille

eXPie a écrit:

Mordicus a écrit:

Ca reste un genre qui me plait, mais Lolita Pille est loin d'être la meilleure dans cet exercice.

Des noms !

Oui des noms des noms!!

Mordicus a écrit:

Alors là.
A vue de nez d'oeil...

Jay McInerney, Bret Easton Ellis, Frédéric Beigbeder...

Je ne classerai pas Bret easton Ellis dans cette lignée d'auteurs. bien sûr il a une écriture un peu similaire dans le sens cynisme -et encore!-mais Ellis ne fait pas parti de cette génération et son univers n'est pas associable à celui de lolita pille, il n'y a pas ce j'en foutisme chez Ellis, enfin je trouve... de plus Ellis est deux fois supérieur à Lolita pille. même si j'aime les oeuvres de Pille, celles d'Ellis, en tous cas ses premières sont des chef-d'oeuvres inoubliables pour la littérature des années 90.

Mordicus a écrit:

Alors là.
A vue de nez d'oeil...

Jay McInerney, Bret Easton Ellis, Frédéric Beigbeder...

Ah oui, alors là... Je ne suis pas sûr qu'on soit dans la même catégorie, effectivement...

Hell

J'ai enfin lu ce livre sur lequel je voulais me faire une idée depuis longtemps. Ca se lit vite, facilement, ce n'est pas désagréable à lire, et c'est sûr que ça reflète une partie de notre époque, et que le discours de l'auteur a trouvé des échos en moi. Ce je m'en foutisme et cette façon de s'oublier dans la fête est propre a beaucoup de jeunes aujourd'hui, et pas seulement ceux de la jeunesse dorée qu'on suit dans le livre. Malgré ça, je pense que ce livre ne restera pas vraiment gravé dans ma mémoire, cent cinquante pages juste pour dire que l'argent ne fait pas le bonheur, ce qui n'est pas vraiment une idée révolutionnaire. Le tout porté par un ton qui se veut provocant mais qui au fond ne l'est pas vraiment... En fait, le livre manque un peu de matière pour être vraiment intéressant, et le style n'est pas vraiment original, il a vraiment manqué le "petit plus" qui fait qu'un livre va être marquant.

J'ai adoré Hell, j'ai détesté Bubble Gum... D'ailleurs je serais bien incapable de raconter quoique ce soit à propos du second, il m'est entré par un oeil et est ressorti aussitôt pas l'autre, tellement j'ai été déçue...
Par contre, Hell, même si certes c'est un gros dégueulis (oui, c'est le mot ^^) de fric, de jeunesse pourrie gâtée, de fêtes honteusement arrosées, droguées, sexuées et je ne sais quoi encore, je l'ai trouvé touchant dans le désespoir qu'il véhicule sous ses airs blasés. J'avais tout d'abord trouvé l'histoire un peu exagérée avant d'apprendre que ça ne l'était pas, et ça m'a complètement sidérée (inconcevable une vie pareille pour moi, aspirante à la tranquille petite vie campagnarde, en dehors des salles de cinéma...).
Donc, même si ce n'est certes pas le roman du siècle, pour moi ça a été une lecture agréable et presque pédagogique ^^

Crépuscule Ville

Citation :

Bienvenue en hyperdémocratie, lieu de toutes les libertés. Le soleil ne se lève plus depuis longtemps sur la ville. Ancien de la Criminelle, hanté par son passé de mercenaire, Syd Paradine enquête sur un suicide collectif d'obèses. Des attentats sans cause vont se multipliant et l'insurrection monte... L'heure semble venue pour l'utopie de payer pour ses fautes. Surgit une fille, traquée et singulièrement flétrie. Blue a les yeux bleu acier et détient les réponses. Elle est une promesse d'amour dans un monde voué à la destruction.
L'auteur de Hell et de Bubble Gum écrit avec virtuosité une tragédie moderne qui pourrait devenir la nôtre.

J'ai eu un peu de mal à le terminer...
L'histoire, dans le fond, est pas mal, quoique avec un goût de déjà-vu pour moi, qui ai lu pas mal de romans futuristes ces derniers temps. L'histoire se passe dans un ou deux siècles, vraisemblablement, et nous dépeint une humanité en pleine décadence, qui ne semble plus trop savoir comment faire pour survivre convenablement et qui se noie dans sa propre merde. C'est très sombre, d'ailleurs même le soleil est artificiel : au-dessus de la ville, il y a juste le brouillard... Presque tout le monde se came légalement, ceux qui en savent trop disparaissent étrangement, les gamines se font opérer pour se faire allonger les jambes, les rues et les quartiers portent les noms de grosses multinationales... On ne peut même plus se suicider tranquille : la Préventive-Suicide veille à vous en empêcher in extremis, car à Clair-Monde, vous n'êtes pas seuls : la surveillance est quasi-permanente...
Je disais donc que l'histoire, dans le fond, est pas mal, mais je trouve qu'il manque la passion qui devrait aller avec ce récit. Pille a toujours son franc-parler mais je trouve qu'elle n'a pas ici le punch qu'elle avait dans Hell. Elle débite plein de belles phrases compliquées, mais c'est comme si le coeur n'y était pas vraiment. Et puis je me suis souvent perdue dans des passages, les phrases sont tellement tarabiscotées et pleines de beau vocabulaire qu'au final, on ne comprend plus rien à ce qu'elle cherche à raconter.
Et cette manie qu'elle a chopé d'utiliser l'expression "de loin en loin" à toutes les sauces (même quand ça n'a apparemment rien à foutre là ), c'est assez perplexifiant...

Un petit extrait tout de même, que j'ai trouvé plein de bon sens :

Citation :

Il fallait être un beau malade, un beau puits d'ignorance de ce que c'était que la vie des hommes pour prétendre envoyer au grand plongeon des inconnus, des innocents pour servir on ne savait quelle chapelle, et cette chapelle-là, disait le taxi, qui justifiait pareils dommages collatéraux, elle n'était pas encore bâtie, pas la première pierre de celle-là.
Et puis il soupira et dit que bien malin celui qui montrerait au monde les bons d'un côté et les méchants de l'autre. Nous n'étions pas si innocents que cela. L'hyperdémocratie, c'était une sale affaire, ouais. (p. 327 de la version poche)

Au final, un avis assez mitigé, donc... ça ne sera pas non plus un souvenir inoubliable, quoi!