Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Parfum de livres… parfum d’ailleurs

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 Rocé [Rap]

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Charles
Envolée postale



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MessageSujet: Rocé [Rap]   Rocé [Rap] EmptyMer 25 Mar 2009 - 0:52


Je créer ce topic pour poster les paroles de l'album " Identité en crescendo " de Rocé.
On avait parler de ce rappeur dans le fil " Les bibliothèques brûlent-elles ? "

Rocé [Rap] Roce_v10
" Seul "

Retrouve-toi sans tes origines. Renvoie-les à tes ancêtres juste pour un moment, le temps de te retrouver seul. Sans une couleur de peau et sans une religion. Renvoie ça à tes ancêtres, juste le temps de te trouver seul. Retrouve-toi seul sans ton pays. Prends un moment pour être ni de la politique ni de la géographie. Tu n’es pas un contexte et tu n’es pas une situation. Tu naquis d’un contexte et tu crées les situations. Alors retrouve-toi seul. Retrouve toi seul sans tes amis. Sans l’affection, sans le groupe. Tu n’es pas le groupe parce que le groupe n’est pas Un, et les guerres intestines ne touchent pas tes intestins. Alors retrouve-toi seul. Retrouve-toi seul sans tes ennemis. Ils ne le sont qu’à cause d’une histoire de groupes ou de situations ou de pays ou d’origines. Alors retrouve-toi, seul, sans tes ennemis. Retrouve toi seul sans ton sexe, sans ton genre. Le sexe est un outil, c’est un détail ; le genre est une posture, c’est un rôle. Tu n’es pas un détail et tu ne prétends pas jouer un rôle. Alors retrouve-toi seul sans ton sexe, sans ton genre. Retrouve-toi seul sans ton prénom, sans ton nom. Mets-les de côté pour pouvoir t’observer sans que ce soit eux qui te servent de reflet. Sans leur connotation, sans leur sonorité. Renvoie ça au langage juste le temps de te retrouver seul. Retrouve toi seul sans ton visage. Tu le vois par les yeux des autres et sans eux tu ne l’as pas, tu ne l’as plus. Ne les laisse pas te modeler, te remodeler. Tous ces déguisement qui rendent l’intérieur inaccessible et si étrange à soi-même, jusqu’à en avoir peur de regarder dans son intérieur et de ne voir que du vide et de tomber. Tomber ? Tomber parce qu’on se rendrait compte qu’il n’y a aucun artifice assez solide à l’intérieur où l’on pourrait se rattraper. Alors on a peur d’être seul comme si on avait peur de soi-même.

" L'un et le multiple "

Étrange sentiment d’appartenance à un monde varié mais dans lequel on me refuse la diversité. Nous sommes des clichés enfermés dans une trop étroite identité. Mais je ne peux plus m’enfermer dans celui qu’on me désigne. Aucune définition réductrice ne m’agrippe. Je ne peux m’empêcher d’être l’un et le multiple

J’ai le sens du rythme mais la mélodie linéaire, la voix aiguë mais le propos grave et austère. Adolescence française, regard russe et langue algérienne, la pensée universelle et l’ambition planétaire. Rempli de compassion mais vide de condescendance, train de vie brouillon et flou mais brodé d’ambitions claires. Identité effritée qui vole au vent dans les ronces, métèque présent par l’esprit mais dont on ne veut voir que la chair… Pourtant je porte le centre, les périphéries, la phrase et la réplique. La rime lourde, le flow léger : difficile métrique. Piteux, précaire et artiste, j’ai le statut bas et fixe mais les tripes de faire la zic d’élite que mon ego mérite… Alors dans ce monde varié offert en son étrange ensemble, je ne peux me résigner à n’être qu’un. Et ceux que ça arrange de nous mettre dans des cases et des franges, mon exemple brise leurs clichés, dérange, émiette leur pain quotidien. On se veut unique mais on devient viande de plus en plus tendre, rentrant dans des cases, tels des offrandes à la loi marchande. Et même si on tente de se démarquer, on alimente un nouveau cliché qu’on vante. Et au final on fait que ça : on " représente " ! Alors être valable se confond avec vendable, récupérable, humain interchangeable et, sur le tard, s’exécuter dans un système qui vend ses citoyens comme son âme. A force d’être assimilable, on finira en code barre, individu consommable mis dans des cases inflexibles. Et si je brise les chaînes invisibles des identités hybrides, la complexité sera ma résistance, mon fond de commerce. Cela fera de moi un mauvais commercial mais un homme libre. Non aligné, je me faufile dans les strates et, de mon poids, fais tourbillonner diversité sur les visages hagards. Nos règles sont telles qu’en tant qu'un je m’incline devant toi, mais ça étendra mon multiple loin au dessus de ton regard. Appelle ça du rap, du slam, du punk, cela ne me regarde plus. Quand tu mets mon pied dans une case, sais-tu où l’autre se situe ? Si loin que c’est ça être un géant, commercialement c’est gênant. Perdre son rendement dans mes bas-fonds sans issue et au fond tu tripes, j’ai atteint ton esprit là où ça ripe. Le système t’attendait assimilé et réduit comme une icône qui s’agite, mais tu retrouves les paradoxes, les contrastes et tu flippes dans ce face à face entre l’un et le multiple.

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Charles
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MessageSujet: Re: Rocé [Rap]   Rocé [Rap] EmptyMer 25 Mar 2009 - 1:08


Rocé [Rap] Roce_010

" Les Fouliens "

C’est une masse exécrable d'unités glutineuses qui s’empiètent dans les parcours, se faufilent entre leurs semblables comme des vers visqueux, dans un mélange de sueur et de parfums bon marché. Présence d’un trop plein de vies mais qui transpire un arôme de mort. Une ambiance de zombies et ça s’étend et ça s’accorde. Ça se dissout dans son propre moule : c’est ce qui s’appelle la foule. Les fouliens font acte de présence. Lourde présence ; pourtant ils ne participent jamais vraiment : on participe seul et j’accuse la foule de ne pas être un élément… Les fouliens sont bavards mais leur bruit, leur vent, leur tempête ne dit jamais rien. Brouillard de mots qui dans ce désordre ne manifestent que du vide sous un air de trop plein… Les fouliens se croisent, se frôlent même, se touchent mais ne se mêlent pas. Rapprochés, oui, si bien rapprochés, mais de par l’esprit étroit du chacun pour soi. Les fouliens… Les fouliens sont habiles pour la fluidité, la vitesse, la fuite et l’esquive. Toujours en mouvement mais pour fuir sans cesse une civilité oppressive. Les fouliens ne combattent pas pour leur liberté - non, c’est l’individu qui combat pour ça. Une foule, ce n’est déjà plus qu’une foule, mais passons. De toute façon, le foulien ne connaît pas la honte. Non. La honte appartient à l’intimité, pas à l’escadron. Alors le foulien, lui, se complait dans l’escadron. Car il y est en nombre et le nombre a toujours raison.

" Je chante la France "

J’ai la Marseillaise sifflée et le drapeau sous les semelles. J’ai le regard crispé sur ce pays et ses querelles. Le regard débridé et le pelage blanchi. Je bégaye, presque sans plus d’accent, les mêmes problèmes qu’il y a des décennies… Pays des Droits de l’Homme ? Alors vivent les femmes et sauvages tués par des hommes, eux-mêmes tuant leur propre image… Mais les chansons et les danses de résistance, dans leurs insultes intenses, embellissent et chantent la France. Mon père a combattu Vichy et collaboration. Expert en faux papiers, sauve les victimes de trahison. Agir et résister quand la patrie perd la raison, il offre l’humanité sans prendre l’accord du président. La clandestinité ? A cause de ses appartenances, de ces combats menés pour mettre justice dans la balance. La jeunesse, la santé, sont cloîtrées dans la résistance. Pas français, pas de récompenses ? Pas de problèmes, il sauve la France.

REFRAIN : Le secret et la censure créent un long silence. Un silence qui couvre et qui étouffe les cris
Et les répliques aussi ! Et le pays nous dit : " Chante et chante et chante la France ! "

De la pensée de négritude aux écrits d’Aimé Césaire, la langue de Kateb Yacine dépassant celle de Molière, installant dans les chaumières des mots révolutionnaires, enrichissant une langue chère à nombre de damnés de la terre. L’avancée d’Olympe de Gouges dans une lutte sans récompense ? Tous ces êtres dont la réplique remplaça un long silence, tous ces esprits dont la fronde a embelli l’existence, leur renommée planétaire aura servi à la France. Nos pays lointains sont loin, mais fiers comme une mère patrie voyant son enfant parti mais qui jamais ne l’oublie, qui défie l’intégration si d’amnésie il s’agit. Rentre dans la patrie si c’est pour en être grandi. Moi, j’ai des pays cassés - ce ne sont pas des prothèses. Liés par parenté, je ne peux les mettre entre parenthèses. Et personne n’a à me dire le pied sur lequel je danse. Qu’elle m’accepte comme être multiple, et je chanterai la France. Pays jalousé par tant d’autres, grâce à sa riche histoire… Mais à user le passé on récolte respect trop mince, alors on duplique la grande Amérique et sa victoire. Et à force de copier on ne ressemble qu’à sa province… Et les ghettos s’agrandissent, s’appauvrissent, c’est romantique. Personne n’avait besoin de ça, la pauvreté à outrance. Quelle différence entre nous et le bougre outre-Atlantique ? Allez savoir pourquoi, c’est plus dur de chanter la France. Je n’irai pas en guerre, je n’ai pas de terre comme fierté. Je n’ai pas de terroirs mais des hectares de citoyenneté, qui peuvent aussi se défendre à main armée - à force d’être intégré, on finira ongle incarné… Quitte à chanter quelque chose, je chantonne l’humanité, tout en demandant à ce pays d’admettre que telle est sa chance. Et quand les portes restent closes, il s’agit de s’impliquer, car c’est de ses ecchymoses que peut se construire la France.



Dernière édition par Charles le Mer 25 Mar 2009 - 1:30, édité 1 fois
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Charles
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MessageSujet: Re: Rocé [Rap]   Rocé [Rap] EmptyMer 25 Mar 2009 - 1:30


Rocé [Rap] Roce_012

" Le Métèque "

On dit que les humains s’organisent en tribus ? Je titube en passant de l’une à l’autre et je me situe au beau milieu du vide, dans mon être qui, de visu, n’aurait que le besoin de se sentir individu. Mais les patries se soudent et je glisse entre elles comme un savon que les préjugés mouillent, mais l’isolement forme les bulles qui me lèveront. Et dans ma tête, ma propre histoire, mon propre jargon me rendent seul, indépendant et grand garçon. Qui espère ne jamais, ah ! s'ils savaient faire tant de manières, avoir tant de fragilité rendant si limité. Quand ils se blottissent dans la chaleur de leur communauté, que j’aime les regarder dans la froideur d’une objectivité. Le courage en groupe est facile : on partage les craintes. Les opportunistes ouvrent leur piste ? Je ne réponds pas à l’appel. Je ne mange pas dans cette gamelle, mes pieds ne vont pas dans l’empreinte. Arabe loin d’SOS Racisme, et juif très loin d’Israël… Ô combien ce serait facile de suivre le groupe ! N’importe lequel, tant que j’ai un bouclier de communauté et de soupe. Mais je redoute qu’on veuille me modeler coûte que coûte… Rien à foutre, je resterai seul sur la route, médisant les troupes.

REFRAIN : Avec ma tête de métèque, de juif errant, de musulman, ma carte d’identité suspecte d’étudiant noir, de rappeur blanc
Je commets le délit de faciès, en tous lieux et de tous temps. Je sais pas ce que je suis aux yeux des êtres, mais je sais ce que je suis sans.

Je fais partie des nations les plus haïes du monde, mais avec l’âge je zappe le monde, tout le monde. J’ai une planète dans la tête qui a des piques nauséabondes loin d’un pays qui tolère, car l’identité je me crée un monde qui l’accepte. Près de la terre et loin des cieux. Athée ? Ô, grâce à dieu ! Aucun ne m’aurait toléré, et lequel je tolérerai ? Chat botté qui fait tant de lieues pour voir de ses yeux. Près de la terre et loin des cieux, je préfère le bas côté. Je m’affirme seul, loin de l’entonnoir intégration qui m’amputerait de mes ancêtres pour que je glisse sans frottement. Détacher ma culture et mon nom pour rentrer dans le rang, c’est l’assimilation et c’est de la mutilation. Et devoir s’intégrer a un pays qui est déjà le sien, c’est flairer, se mordre la queue, donc garder un statut de chien. Quand je ne peux séparer les cultures qui m’ont fait Un, m’en retirer une partie c’est ôter tout l’être humain. Faudra compter dans ce présent à ce que je ne sois un néant, mais plutôt un exemple vivant avec ce double tranchant qui ouvre les plaies encore fraîches d’un pays intolérant. Je ne séparerai pas mon être, que chacun y voie ses démons. Ô combien ce serait facile de suivre le groupe ! N’importe lequel, tant que j’ai un bouclier de communauté et de soupe. Mais je redoute qu’on veuille me modeler coûte que coûte… Rien à foutre, je resterai seul sur la route, médisant les troupes.

" Aux nomades de l'interieur "

Compressé dans un vide absurde, insurmontable inquiétude qui vient ronger ton assurance, ton estime, ta certitude, ne serait-ce que une minute, le temps d’un interlude - qui n’a jamais souffert de cette solitude ? Trop de remises en question font de la question ta seule route. "Doute de ton pouvoir, tu donnes pouvoir à tes doutes" : il faut pas trop penser si t’as ce genre de penchants. C’est plus facile de s’y pencher que d’en éviter les tranchants. Les doutes c’est comme l’insomnie : l’abus est dangereux, mais qui ne les a pas écouté, donné du temps un peu précieux ? Déjà que l’anxiété commence à infiltrer tes yeux… Range cette part de folie, à trop douter t’en deviens douteux. Range ta part de folie tant que tu le peux, car admettons que la joie et la raison soient ce qui est bon, c’est con mais ta tête est ta seule maison, ton bien le plus précieux, ton paradis si tu les prends, ton enfer si tu ne le peux… Y’a des carrefours de paranoïa et des ruelles de naufrage, des ghettos d’anxiété et des impasses de panne. Vis près de la normalité, mets tes bons neurones en cage. Y’a de ces quartiers mal famés dans de ces quartiers du crâne… Là où il pleut dans la tête, où ça attire la moisissure, rares sont ceux qui coulent dans cette tempête et qui en sortent plus durs… Dédicace aux nomades de l’intérieur, parce que ce qui est sûr c’est que la folie, personne n’en revient sans blessures. Les mains qui compressent le crâne et on reste sans comprendre. Pourquoi c’est sur soi qu’il y a ce que la folie vient prendre ? Les yeux fixés au sol parce que le sol reste de cendre, sans rendre ce regard que chez les autres on engendre. Le regard de l’autre a le poids de l’enclume qu’est notre malaise. On stresse, y’a plus rien qu’on encaisse, on sait qu’y a plus rien de bon et on le cache aussi mal que ce pli sur le front. Dans le mensonge que tout va bien on régresse à faire semblant, mais les yeux sont fenêtre sur l’âme et ton regard est absent. Celui des gens est comme une flamme sous l’œil ; tu ne veux pas te montrer en le clignant, alors tu mets l’accent. Et l’humeur que tu montres aux autres en cache une à toi tout seul. C’est pas que la raison ne soit plus là, c’est pire : la raison te nargue. Car tu sais que tu la poursuis, car tu t’y rabaisses… Tête entre les mains à attendre qu’apparaisse sa nouvelle vague, sauf qu’au premier reproche les nerfs décident que tu régresses. Et quand le calme revient, t’aimerais dire, à forte raison, tes confidences à la mère, le père, le frère et les sœurs. Et là tu te rends compte combien le cerveau est ta propre maison, car si tu n’y es pas au chaud, tu ne peux réchauffer les cœurs. Quel bonheur les gens ont, ils se rendent pas compte, de glisser à vie… Et quel malheur de vivre à essayer quand, dans la tête, un labyrinthe qu’on veut chassé s’est construit comme si tu ne reconnaissais plus chez toi, trop infesté… Les écorchures physiques sont voyantes et guérissables ; à l’inverse de ça, tu n’es que trop fragile et périssable. Agile dans le mensonge parce que à la recherche du véritable, et mourant de soif de cette raison insaisissable, tu pues de cette rupture que les proches appellent cassure, étant dans cette partie du crâne que l’humain normal rature, là où les émotions sont dures et où le sensible sature, seul avec ton ombre comme carrure et pas une ombrelle d’armure. Il a plu dans la tête et ça attire la moisissure. Rares sont ceux qui coulent dans la tempête et qui en sortent plus durs. C’est pour les nomades de l’intérieur parce que ce qui est sûr, c’est que la folie, personne n’en revient sans blessures.

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