Marre des trop belles couvertures!

La couverture, "moche" ou séduisante, invite à chercher le titre de la peinture et le nom de l'artiste que l'éditeur s'est approprié (avec l'accord de l'auteur, je suppose -y a-t-il des règles?) autant que de lire la 4ème de couv.
A propos de nos comportements, on reconnaît les valeurs "sûres" c'est vrai, et on a envie aussi d'entrer dans les librairies qui soignent et renouvellent leur présentation. L'image est omniprésente, on en a besoin, d'autant que ce ne doit pas être évident d'avoir à retenir notre attention. Ce qui me dérange c'est quand la couv n'a rien à voir avec le contenu, ça arrive).
Minuit et la Blanche ont leur "signature". C'est un peu une consécration d'y être édités. Je m'offrais à une période La Blanche pour ma biblio et j'en ai conservé aussi de vieux exemplaires (mais que je ne lirai pas forcément aujourd'hui...).

P-S : Je cherche un Actes Sud pour sentir l'odeur de Babel (un comble à Parfum de livres) mais je n'ai qu'un Lémeac et une Lettre japonaise. Je les ai reniflé, il y a là aussi quelque chose comparativement au NRF qui est totalement inodore. ;-)

Armor-Argoat a écrit:

Pour parler des couvertures ratées, je me permets de vous reparler de Treize lunes de Charles Frazier, un vrai beau livre bien écrit auquel je repense encore, mais que je n'aurais jamais acheté sans les conseils de mon libraire, à cause de la couverture justement !

Tu parles de cette couv' ?


(je la trouve bien moi... enfin, tu veux peut-être dire qu'elle collait pas avec le sujet du roman)

Babelle a écrit:

Minuit et la Blanche ont leur "signature". C'est un peu une consécration d'y être édités. Je m'offrais à une période La Blanche pour ma biblio et j'en ai conservé aussi de vieux exemplaires (mais que je ne lirai pas forcément aujourd'hui...).

j'ai jamais trop supporté ces éditeurs là, je trouvais que ça faisait bizarrement snob et péteux d'intellectuel toute cette neutralité. Genre y'a que le contenu qui compte, l'essence même du mot est notre credo et patati et patata.
Je dois trop faire partie d'une génération "visuel" et un brin superficielle aussi, à accorder beaucoup d'importance à la gueule qu'auront mes mains agrippés à tel ou tel bouquin.

Le Frazier me fait penser que j'ai vu tourner une "bibliographie" ne contenant que des titres de livres avec représentation de "femme(s) vue(s) de dos" sur leur couverture.
Snobs et péteux ceux qui collectionnent ces deux éditeurs et les mettent en vitrine, oui, il y en a certains, qui ne sont pas forcément de "vrais bons" lecteurs. Mais il me semble que Blanche, NRF et Minuit ont une histoire éditoriale à part.

Babelle a écrit:

Mais il me semble que Blanche, NRF et Minuit ont une histoire éditoriale à part.

Ouais, mais là on parle pas de leurs choix "judicieux" (ou pas) d'éditer tel ou tel auteur, mais bien de ce truc quand même très FrançaisKultivé d'avoir des "non-couverture" non ?

Je ne remet pas en cause la qualité des auteurs publiés chez eux.

Je dis juste que moi, tu me mets un bouquin avec juste le titre et le nom de l'auteur et un autre avec une photo qui me fait tilt, je prends la photo.

Surtout, ce qu'il y a de gênant dans ces éditions de grands formats tout sobres, c'est qu'ils sont tellement uniformes dans leur format, justement... cet espèce de non différenciation de leur univers par un visuel me déplait, me les dépersonnalise.

Queenie a écrit:

Je dis juste que moi, tu me mets un bouquin avec juste le titre et le nom de l'auteur et un autre avec une photo qui me fait tilt, je prends la photo.

Surtout, ce qu'il y a de gênant dans ces éditions de grands formats tout sobres, c'est qu'ils sont tellement uniformes dans leur format, justement... cet espèce de non différenciation de leur univers par un visuel me déplait, me les dépersonnalise.

C'est vrai. Si on ne connaît pas l'auteur, on passe complètement à côté. J'ai failli ne jamais lire Makine (le testament français) car la couverture était neutre. C'est un collègue qui a insisté pour que je le lise... Un bon souvenir.

On avait bien compris. Je défends aussi l'image, le choix de l'illustration est générateur d'un travail de réflexion. J'aime bien avoir à rechercher l'image qui ira avec tel contenu...
Il est possible en effet que ce snobisme-là soit typiquement français...
Ah! Les pauvres bougres qui ont cloisonné leur égo depuis 30 ans avec l'illusion d'être plus "cultivés" que les autres! Mais j'espère que cette mode est passée. Elle irait à l'encontre de l'importance à donner au contenu.

Même si je suis hors sujet j'aimerais savoir pourquoi les 2 éditeurs à la couv minimaliste ont décidé au fil du temps de ne rien changer. Je ne me suis jamais pencher là-dessus et je trouve le fil intéressant.

Il a fallu du temps pour donner leurs lettres de noblesse à l'image, la photo, l'illustration... que certains réservaient encore aux enfants il y a peu. Les Français font aussi des raccourcis stupides.

Babelle a écrit:

Même si je suis hors sujet j'aimerais savoir pourquoi les 2 éditeurs à la couv minimaliste ont décidé au fil du temps de ne rien changer. Je ne me suis jamais pencher là-dessus et je trouve le fil intéressant.

En tout cas Gallimard est en train de sauter sur le train parce qu'ils voient que les gens aiment quand même des couvertures: pour leurs auteurs étrangers, ils choisissent déjà des jaquettes qu'ils mettent autour du 'cadre neutre' - et j'ai eu p.ex. la chance d'acheter le nouveau Le Clézio une semaine avant le Nobel - et au lieu d'avoir une demi-jaquette 'Prix Nobel' - j'ai sur ce livre une sublime image (j'en ai parlé sur le fil de l'auteur) et je dirais que cette maison d'édition ne vas pas rester insensible envers des changements ...

Je crois que j' aime bien la maquette initiale d' éditeurs comme Gallimard
ou Minuit, Mercure, L' age d' homme, Corti, Maspéro, Bourgois...avec éventuellement une jaquette en couleurs...

Encore que.. j' aime bien aussi les éditeurs qui ont évolué en passant directement à la couverture en couleurs comme Rivages ou Actes-Sud... ou Bourgois !

bix229 a écrit:

Je crois que j' aime bien la maquette initiale d' éditeurs comme Gallimard
ou Minuit, Mercure, L' age d' homme, Corti, Maspéro, Bourgois...avec éventuellement une jaquette en couleurs...

Encore que.. j' aime bien aussi les éditeurs qui ont évolué en passant directement à la couverture en couleurs comme Rivages ou Actes-Sud... ou Bourgois !

Si on ne connaît pas l'écrivain, je ne pense pas qu'on puisse craquer sur une couverture trop nue.

Par contre, pour Gallimard, j'ai pris plaisir à lire des auteurs que je ne connaissais pas car cette édition me rappelait de bons souvenirs.

Actes Sud... je fonds pour cette maison.

Babelle a écrit:

coline a écrit:

"Marre des trop belles couvertures!"

J'adhère entièrement Coline!



D'ailleurs, voici ma PAL



Un échantillon de ma PAL
...

Franchement, vous en connaissez vous des "Snobs et péteux" qui ne collectionnent que La Blanche, NRF, Corti et Minuit ?...
Moi non...
Je voulais juste dire que le soin apporté au choix de la belle couverture qui va faire vendre devient quelquefois trop visible maintenant et que je m'en méfie (le plus possible...nul n'est parfait! )

Babelle a écrit:

Même si je suis hors sujet j'aimerais savoir pourquoi les 2 éditeurs à la couv minimaliste ont décidé au fil du temps de ne rien changer. Je ne me suis jamais pencher là-dessus et je trouve le fil intéressant.

Parce que comme cela les textes qu'ils éditent avec une vraie exigence littéraire sont reconnaissables d'emblée au milieu du fatras des "sorties à belle couverture" qui enveloppent quelquefois (je n'ai pas dit "toujours"!) des textes indigents...

Oui, c'est une valeur sûre. Mon côté "patrimonial" me dit que nous avons besoin de la Blanche et autre couv. pour lutter contre la bleuette
Mais quand même, je suis devenue sensible à certaines couv. Je pense en particulier à celles d'Ogawa qui reflètent si bien le contenu de chacun de ses titres...

Vous parlez de belles couvertures, mais qu'est-ce qu'une belle couverture? Oui, je suis une emm... Bien sûr, les éditeurs tentent de choisir des couvertures attirantes, mais c'est un coup de dés à chaque fois: comment savoir si une couverture plaira vraiment au plus grand nombre? J'ai souvent remarqué avec une amie que nous n'étions jamais attirée par les mêmes couvertures, donc je rèpète ma question: qu'est-ce qu'une belle couverture au fond?

Et puis, ce débat peut s'étendre à tout le reste: marre des quatrièmes de couverture trop alléchante pour un contenu qui ne suit pas, marre des titres merveilleusement poétiques pour un contenu affreusement plat...