Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Parfum de livres… parfum d’ailleurs

Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
 
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 François Emmanuel [Belgique]

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MessageSujet: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 2 Aoû 2007 - 4:29

François Emmanuel [Belgique] Emmanu10


François Emmanuel est né à Fleurus (Belgique) le 3 septembre 52. Après des études de médecine, il s’intéresse d’abord à la poésie et au théâtre (adaptation et mise en scène). Un séjour de plusieurs mois au Théâtre Laboratoire de Jerzy Grotowski sera déterminant pour la suite de son travail d’écriture. A partir de là (publication de « Femmes Prodiges » en 1984) il en vient progressivement à l’écriture romanesque. S’ensuivent depuis 1989 des romans, souvent graves, parfois légers, selon deux veines qui lui sont propres, qualifiées parfois « d’été » ou « d’hiver ». Parmi les derniers romans, La Passion Savinsen a obtenu le Prix Rossel et La Question Humaine a été traduite dans une dizaine de langues. François Emmanuel partage aujourd’hui son temps entre l'écriture et son métier de psychothérapeute. Il est membre depuis 2004 de l’Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique.

Honteusement copié sur son site


Bibliographie

Citation :
Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)
1989 Retour à Satyah, roman,
1992, Grain de peau, nouvelles,  
1992 La Nuit d'obsidienne, roman, Page 1,
1994 La Partie d'échecs indiens, roman,
1995 Le Tueur mélancolique, roman,  
1996 La Leçon de chant, roman, Page 3
1998 La Passion Savinsen, roman, Page 1,
2000 La Question humaine, récit, Pages 1, 1,
2001 Portement de ma mère, poèmes,  
2001 La Chambre voisine, roman, Pages 1, 3
2003 Le Sentiment du fleuve, roman, Page 1, 4,
2003 L’invitation au voyage, nouvelles, Pages 1, 2
2004 La lente mue des paysages, poèmes,  
2004 Le Vent dans la maison, roman, Page 1
2005 Bleu de Fuite, roman,  
2006 Là-bas,  
2007 Partie de Chasse, théâtre,  
2007 Regarde la vague, roman, Pages 1, 1,
2007 Les voix et les ombres,  
2008, L’enlacement, roman, Pages 2, 3
2010 Jours de tremblement, roman, Page 3,
2011 Cheyenn, roman, Page 3, 5
2013 Les Murmurantes, Page 4
2013 Avant le passage Page 4,


Intervention de François Emmanuel au colloque " Jusqu'ici, tout va bien" Page 1

Citation :
Mise à jour le 17/12/13, page 5
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Marie
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 2 Aoû 2007 - 4:33

La question humaine
Editions Stock


"Dans une sombre époque, l'oeil commence à voir"

Theodore Roethke


Le livre commence ainsi:
Récit


J'ai été pendant sept ans employé d'une multinationale que je désignerai sous le nom de SC Farb. Cette entreprise, d'origine allemande, détenait une importante filiale dans une ville houillère du nord-est de la France. J'y avais qualité de psychologue, affecté au département dit des ressources humaines. Mon travail était de deux ordres: sélection du personnel et animation de séminaires destinés aux cadres de la firme. Je ne crois pas utile de m'étendre sur la nature de ces séminaires, ils étaient inspirés par cette nouvelle culture d'entreprise qui place la motivation des employés au coeur du dispositif de production. Les méthodes y usaient indifféremment du jeu de rôles, des acquis de la dynamique de groupe, voire d'anciennes techniques orientales où il s'agissait de pousser les hommes à dépasser leurs limites personnelles. Les métaphores guerrières y prenaient une grande part, nous vivions par définition dans un environnement hostile et j'avais pour tâche de réveiller chez les participants cette agressivité naturelle qui pût les rendre plus engagés, plus efficaces et donc, à terme, plus productifs.J'ai vu dans ces séminaires des hommes d'âge mûr pleurer comme des gamins, j'ai oeuvré à ce qu'ils relèvent la tête et repartent à l'exercice, avec dans leurs yeux cette lueur de fausse victoire qui ressemble, je le sais maintenant, à la pire des détresses. J'ai assisté sans sourciller à des déballages brutaux, à des accès de violence folle.
Il était dans mon rôle de canaliser ceux-ci vers le seul objectif qui m'était assigné: faire de ces cadres des soldats, des chevaliers d'entreprise, des subalternes compétitifs, afin que cette filiale de la SC Farb pût redevenir l'entreprise florissante qu'elle avait été autrefois.


Donc ce psychologue, Simon, nous fait le récit, sur un ton froid et monocorde ,de ce qu'il a vécu. La direction lui a confié une enquête: prouver que l'état mental de son directeur général Mathias Just est perturbé. Réglement de compte manifeste ... Au cours de cette enquête , Simon va retrouver des lettres anonymes adressées à Mathias Just dans le but de le détruire, de le rendre fou. Il en recevra d'ailleurs bientôt lui-même.
Et ces lettres, en rapport avec le passé des personnages, et de la firme dans laquelle ils sont employés, vont éclairer ( ou plutôt assombrir encore plus...) ce roman d'un jour nouveau, celui de l'extermination nazie.

C'est un roman très bref,très dense, dont on ne ressort pas intact.
Surtout en ayant à l'esprit l'augmentation très nette des suicides au travail..Il peut sembler toutefois très exagéré de fare un parallèle entre les conditions de travail dans certaines entreprises et l'holocauste.
Mais François Emmanuel s'en explique très bien dans un texte que je vais retranscrire, car il invite- au moins- à la réflexion...


Dernière édition par le Jeu 2 Aoû 2007 - 21:03, édité 1 fois
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Sophie
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 2 Aoû 2007 - 11:33

J'ai essayé d'en lire un, La passion Savinsen (ou titre approchant) et je n'ai pas pu le terminer alors qu'il ne faisait pas 150 pages.
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http://leslecturesdesophie.blogspot.com/
Marie
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 2 Aoû 2007 - 21:07

Les hommes et la langue
Intervention de François Emmanuel au colloque " Jusqu'ici, tout va bien"


La Question humaine est un récit en forme d’allégorie, dont le lieu est l’entreprise contemporaine mais qui est construit autour d’un document connu des historiens de la Shoah. Ce document est une lettre technique, comme il en a sans doute eu des centaines, mais qui a survécu miraculeusement à la destruction. Datée du 5 juin 42 cette lettre est l’œuvre d’ingénieurs berlinois et propose en sept alinéas des modifications techniques en vue d’une plus grande efficacité des camions Saurer qui avaient pour mission à l’époque d’éliminer par asphyxie les juifs d’Ukraine et de Biélorussie un peu plus efficacement et « proprement » que dans les fusillades massives et désordonnées qui avaient précédé. Ce qui à la lecture de la lettre m’avait rempli de terreur et me terrorise encore aujourd’hui, au point d’avoir suscité ce livre qu’est devenu La Question humaine c’est le traitement de la langue dans la lettre technique, lequel traitement mérite un instant que nous nous arrêtions.



Une connaissance même frustre de l’Histoire nous enseigne que dans les temps de barbarie c’est d’abord le langage qui tue, c’est le langage qui ôte à l’autre que l’on veut tuer, toute existence humaine. D’ordinaire ces mots par lesquels les hommes disqualifient leurs ennemis mortels et au fond leurs semblables, tiennent de l’insulte caractérisée : il est un chien, un rat, une hyène, un cafard, une vermine, un puant, un jaune, un tchetnik, un oustachi… A ce dispositif de négation de l’autre par l’insulte la machine génocidaire Nazie a ajouté une amélioration terrible lorsque fut mise en place la Solution Finale : l’autre alors n’est plus, il n’existe plus, il n’est plus doté du moindre mot qui le définit.



« Depuis décembre 1941, quatre vingt dix sept mille ont été traités (verabeitert) de façon exemplaire avec trois voitures dont le fonctionnement n’a révélé aucun défaut. » (QU. H. Stock, 62) Ainsi commence la lettre technique, mais de quoi, de qui, de quatre vingt dix-sept mille quoi ou qui parle-t-elle ? Plus tard dans la lettre et parce qu’il faut bien au verbe de la phrase un sujet ou un complément d’objet, cet autre encore imprécis est défini techniquement en référence à l’objet central de la lettre, soit les camions Saurer dont il s’agit d’améliorer l’efficacité. On parlera dès lors de poids, de déplacement du poids (gewichtsverlagerung), de pièces (Stücke), de nombre de pièces (Stückzahl), de fonctionnement (Betrieb), de chargement (Ladüng), de marchandise chargée (ladegut), sans trop se soucier d’ailleurs de la bizarrerie qu’il y a à écrire dans la langue de Goethe que « …le chargement est attiré, en mouvement vers la porte arrière… » Ainsi dans les mots et la pensée des ingénieurs et des logisticiens berlinois, l’humain ici concerné est-il alors effacé pour ce qu’il est : un homme, une femme, un enfant, mais reconnu pour les seules caractéristiques physiques (une masse, un poids en mouvement) qui entrent en ligne de compte dans l’opération envisagée, soit l’amélioration de l’efficacité meurtrière des camions. L’humain non désigné comme humain, ni même désigné comme corps, vivant ou ayant été vivant, mais réduit à l’état de pièce, c'est-à-dire d’unité comptable, en fonction de la seule opération que sa présence nécessite, soit une élimination physique, si possible propre et instantanée. Que l’on dise chargement ou marchandise chargée renvoie d’ailleurs à la problématique technique des seuls camions (dont l’axe avant peut par exemple souffrir de surcharge) et se justifie pleinement dans ce cadre logique. Ce qui est absent de la représentation ne fait retour sur le lecteur qu’en un second temps, sous nos regards d’aujourd’hui par exemple, mais pour l’auteur ou les auteurs de la lettre en 1942, le propos demeure de pure technicité, hormis certaines étrangetés lexicales l’opération d’annulation langagière est parfaitement tenue.



Aujourd’hui l’annulé, l’irreprésenté de la lettre, nous apparaît avec évidence, amplifié et terrible. Nous connaissons cette période, notre conscience est avertie, une masse d’images imprécises et inquiétantes enfle monstrueusement sous le dispositif langagier apparemment lisse, fonctionnel, de la lettre technique. Confusément nous sentons l’horreur poindre à l’endroit précisément où rien n’est dit, rien n’est montré mais où quelque chose semble apparaître comme spectralement derrière les mots (Stücke, Ladung, Ladegut...) censés voiler toutes autres formes de représentation. Mais pour ne pas en rester à l’imaginaire morbide de la chose et opérer une sorte de translation philosophique, il nous faut chercher à comprendre, et lire aussi la lettre depuis ceux qui l’ont écrite, nous disant que ce qu’ils ne veulent pas voir, ce qu’ils ensevelissent sous le vocable répété Stücke Stücke, c’est le visage de l’autre, au sens où l’entendait Levinas, le visage de chacun de ces hommes, femmes, enfants, singulier, unique et incomptable, chacun leur proche, leur semblable, leur frère en humanité, mais dont à la faveur d’un puissant mécanisme de clivage ils ne peuvent pas voir, ne veulent pas voir, ne voient pas, les corps souffrant et mourant, tout absorbés sont-il par les solutions techniques à apporter aux problèmes des camions. Certes leur aveuglement est, on le sait, le produit d’un climat délirant et crépusculaire qui à un moment de l’Histoire conduisit une nation endoctrinée à mettre en œuvre ce qui fut appelé, non sans une dose de litote, la solution finale. Mais comme on perçoit une lumière fossile (pour reprendre l’expression du réalisateur du film Nicolas Klotz) irradiant depuis ou au travers de cette époque trouble, ne nous faut-il pas relire aujourd’hui cette lettre technique pour prendre conscience de l’extraordinaire pouvoir d’annulation que porte en soi – dans la langue et dans la pensée- le procédé de réduction technique dans tous les domaines où l’humain a une place centrale. Aussi scandaleuse peut paraître à certains la mise en perspective d’un tel document au milieu d’un récit qui veut parler de notre monde d’aujourd’hui, ne sommes nous pas ici dans la visée que nourrit toute littérature lorsqu’elle se cherche un nouveau substrat mythique pour mieux appréhender la postmodernité. Car quoique nous le voulions, nous sommes héritiers en 2007 de ce moment d’inhumanité absolue dont la lettre technique du 5 juin 42 est un effroyable reliquat. A nous désormais de tout faire pour ne plus détourner nos yeux du visage de l’autre, du respect qu’il impose comme de la rencontre qu’il appelle, à nous de nous souvenir du programme Tiergarten 4 (d’éradication des malades mentaux) qui entendait, je cite, « traiter en conséquence tout élément impropre au travail, comme on traite un membre malade ou gangréneux » à nous d’être aussi vigilants que possible sur les pouvoirs déshumanisants de la langue dès l’instant où lui est appliquée le procédé de réduction technique, soit ce procédé où l’humain n’est pas reconnu pour ce qu’il est mais pour l’opération qu’il nécessite.



Nous sommes tous ici des cliniciens de l’humain. Beaucoup de choses ont été dites tout au long de ce colloque que l’on sent traversé par une double inquiétude. Inquiétude sur le lien social, cette tendance sourde à la déliaison sociale mais inquiétude aussi à propos d’un certain nombre de dérives sociétales qui s’avèrent tendues par le seul souci d’efficacité immédiate, portées par la seule pensée comptable, économique, une langue pure technicienne qui ignore ou fait mine d’ignorer ses propres effets d’annulation. La prose glacée des ingénieurs berlinois nous le rappelle jusqu’à l’effroi.
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kenavo
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyMer 28 Nov 2007 - 15:56

Du premier jour que j’ai trouvée ce forum, j’avais la sensation de retrouver beaucoup d’auteurs dont les livres m’ont donnés d’innombrables moments heureux de lecture.
Mais pour la plupart des livres, la lecture date de plusieurs mois, voire plusieurs années et ne voulant pas me limiter à ‘super livre – beau à lire’ je dois ou bien relire ou bien me limiter à ceux que j’ai encore en bonne mémoire.

En ce qui concerne le livre Regarde la vague de François Emmanuel, la lecture est encore assez récente, mais je viens de réaliser que cet auteur ne me facilite pas la tâche.
Parce qu’il s’invente lui-même dans chaque livre à nouveau. On ne peut pas comparer deux de ses livres – ils ont parfois l'aspect qu’ils sont d’auteurs différents. Et en plus – c’est un de mes auteurs favoris où je perds toute objectivité !

Regarde la vague est le premier roman que je connais de François Emmanuel où il utilise pour la narration plusieurs voix.
Le roman se joue pendant trois jours dans la maison d’enfance de 5 frères et soeurs – ils se retrouvent là pour le remariage de leur frère aîné et après cette fête la maison va être vendue.
A tour de rôle chaque membre de cette famille prend la relève pour nous montrer un aspect de la réalité de cette famille.
On pouvait s’attendre avec François Emmanuel – il ne donne que peu d’indices pour savoir qui est en train de parler – et en plus les personnes changent parfois très vite – certains n’ont que droit à un petit paragraphe.
A part pour le développement de l’histoire, il demande avec cette astuce de son lecteur encore un peu plus de concentration pour arriver à assembler les parts du puzzle.
J’aime bien quand une lecture ne se fait pas ‘à la va vite’ et chez cet auteur on reçoit à mon avis beaucoup de récompense.

Citation :
Et je pourrais fermer les yeux, se disait Jivan sur la petite route asphaltée qui fonçait vers le ciel, le soleil à cet instant-là venant d’illuminer tout le pare-brise, et si je fermais les yeux, se disait-il, la voiture se propulserait dans le vide, sans heurt, ni fracas, sans corps qui s’abîme, et je passerais de l’autre côté par la seule grâce de cette lumière… Mais comme était étrange la paix qui venait de l’envahir depuis qu’il avait quitté la nationale, comme s’il revenait enfin chez lui, dans son paysage, ce damier de prairies éclatantes de verdeur, ces pentes de fougères rouille, brûlées par l’été, et l’omniprésence de la mer, bleu sombre, surgissant et ressurgissant derrière les collines, comme était étrange la sensation soudaine de communier avec la beauté, l’immensité du monde. Et le miracle, se disait-il, le miracle depuis une heure était d’avoir oublié Noah, de ne plus sentir la main noir de Noah qui lancinait sur toutes les choses à l’instant où venaient d’apparaître les cheminées de l’usine, posées sur l’horizon, crénelant ce paysage paisible, éternel, semé de moutons grèges. Et la lumière de l’après-midi était si belle qu’il avait passé outre le panneau brinquebalant Chavy 2 Km, décidant d’obliquer plus tard, à La Glacière afin d’arriver par le Haut-des-Bourgs, se disait-il, et prolonger pour quelques instants encore cet état de joie précaire, d’inconnaissance, ce sentiment qu’il allait se passer quelque chose de neuf, inconnu, légèrement excitant, comme quand le père les enfournait tous dans la vieille Chevrolet sans préciser où il les emmenait et qu’alors ils se serraient à cinq sur le siège arrière, avec maman au-devant de lui, silencieuse comme toujours, sa nuque noire et dodelinante qu’il pouvait toucher.

Ce début vous plonge tout de suite dans le livre qu’on n’a plus envie de quitter avant la fin….
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 29 Nov 2007 - 8:09

L'invitation au voyage

De tout temps, les pièces aux accès interdits ont pris la couleur du mystère et nourri notre imaginaire, créant parfois d’immenses déceptions lors de la révélation du secret. L’interdit exerce sur nous une fascination inexplicable, sans doute à cause du désir de transgresser et du défi que ça représente. Dans "L’invitation au voyage", série de courts récits, François Emmanuel rend toute sa force à ce principe, connu de tous et parfois banalisé, celui de l’interdit et des pulsions qu’il provoque. L’auteur déploie une écriture envoûtante, on frissonne, on soupire, on repense à ce souffle court que l’on avait devant une porte fermée à double tour derrière laquelle on imaginait les histoires les plus folles.
Ce livre est un ensemble de nouvelles, de styles différents mais égales en qualité d’écriture.
Celle nommée "Petit précis de distance amoureuse" relate l’histoire de Mr Hattgenstein, un vieillard que l’on dit dément, qui charge un détective d’enquêter sur une jeune femme qui le trouble, une prof de violoncelle. Le détective connaît son métier, il est photographe, un bon passe-partout et il se souvient de ses notions scolaires de piano, suffisant pour aborder la jeune femme. Tout un jeu se met en place, subtil, progressif, dans lequel on se sent impliqué grâce au génie de François Emmanuel qui distille ses mots avec une grande efficacité. Le cap de l’interdit est franchi par le détective qui noue une idylle avec la proie de son client, un client auquel il mentira et contre lequel il mettra tout en œuvre pour le voir s’éloigner. Aucun des deux hommes n’apprendra quoique ce soit sur cette mystérieuse femme, continuant à représenter à leurs yeux la porte close, la pièce obscure recelant un quelconque mystère. Beau travail d’écriture de François Emmanuel qui détaille les situations, analyse les caractères, présente une étude pointilleuse des situations tout en emballant son texte dans une écriture plaisante et attirante. Je reprends le terme d’analyse stylée, cité lors de la présentation de l’ouvrage, c’est cela, en effet, de l’analyse et du style. Une lecture que je vous recommande.
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 29 Nov 2007 - 8:10

La nuit d'obsidienne

Ce roman de François Emmanuel, initialement sorti aux Eperonniers en 1992, a été publié, dans une version revue et corrigée par l'auteur, aux Editions Labor en 2002. Avec, en prime et c'est un beau cadeau, une lecture très intéressante de cette oeuvre par Carmelo Virone. Qui présente une analyse personnelle de l'oeuvre, notamment le découpage du récit en trois chapitres portant prénom de femme ou encore la séparation ténue entre oeuvre romanesque et conte initiatique. Un regard enrichissant sur un texte étrange et je trouve pertinent ce rapprochement opéré par Virone entre "La nuit d'obsidienne" et le film "Stalker" de Tarkovski, évoqué par François Emmanuel en exergue du récit "Dans la lumière d'Andrei Tarkovski". On retrouve parfaitement dans ce roman l'ambiance étrange, un peu lourde et écrasante, de l'oeuvre du cinéaste russe, en particulier lorsque les hommes arrivent dans la Zone et y progressent à petits pas, au milieu d'un territoire dévasté. Une terre ravagée, c'est ce que représente l'île imaginaire de François Emmanuel, territoire rayé des cartes officielles pour cause de manoeuvres militaires secrètes, île sur laquelle vivent encore des gens, meurtris et terrorisés, obligés de passer d'un coin à l'autre, en pleine nuit la peur au ventre. Une île mystérieuse où la mort épouse la naissance et vice-versa dans un rituel cyclique de sept ans. Le poids de cette tradition hante encore les esprits et chacun y trouve son compte de frayeur mais aussi d'espoir.

Dans son analyse, Carmelo Virone cite Synge et ses textes sur les îles d'Aran. on pourrait également suggérer les îles Blaskett, vidées de leur substance humaine par un gouvernement irlandais qui estimait que les conditions de survie sur ces terres n'étaient plus acceptables pour ses habitants.

L'île de François Emmanuel fait naître la crainte et aussi un profond attachement pour cette zone à laquelle s'accroche déseséprément une poignée d'habitants. Elle dégage une aura particulière, suffisamment forte, pour provoquer la mort et une nouvelle naissance dans l'esprit du narrateur. Ce dernier revient de son voyage radicalement transformé, hanté par le poids des silences et des fantômes, devenu "un corps vide avec d'immenses réserves de souffle".

Un texte puissant que j'ai beaucoup aimé, pour sa gravité, pour cette communion avec une terre quasi disparue, pour la charge lourde, presque insurmontable, d'un passé de traditions qui empêche d'avancer tout en permettant de survivre.
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 29 Nov 2007 - 8:10

Le sentiment du fleuve

Jérôme Mortensen est le narrateur de ce roman. Un oncle qu’il n’a pas connu vient de mourir et c’est lui qui hérite, notamment d’un appartement dans lequel il décide d’habiter. Plein d’enthousiasme, Jérôme part à la conquête de sa nouvelle demeure, mais aussi de la mémoire de son parent. Il va vite déchanter, l’appartement est vieux et moche, la ville pas très accueillante et l’oncle un personnage bizarre avec un métier pas très reluisant, une espèce d’enquêteur fouille-tout qui doit peut-être bien sa mort à l’une ou l’autre affaire tordue dont il avait la charge.
Jérôme persévère, s’accroche et s’incruste et ça semble fonctionner. Les anciens clients refont surface, la femme de ménage reprend ses habitudes dans la maison et les gens commencent à parler, à raconter à Jérôme qui était réellement l’oncle Isaïe. Avec quelques surprises au rendez-vous.

Le récit est entraînant, François Emmanuel nous conduit à travers une atmosphère de plus en plus pesante vers une énigme et son déroulement, à travers les méandres des silences et des souvenirs.
J’ai beaucoup aimé cette façon de faire connaissance avec cet oncle détective dont le narrateur ignore tout et qu’il va découvrir pas à pas, à travers les commérages, les courriers et l’imagination, en se glissant dans sa vie comme on enfile une seconde peau. Ce n’est pas un roman policier, c’est une quête, un mystère à résoudre, avec quelques émotions à la clé.
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 29 Nov 2007 - 8:11

La question humaine

Simon est psychanalyste. Il travaille dans une entreprise en plein marasme, souffrant encore d'une restructuration douloureuse. SImon a aidé à établir des listes, à fixer des critères de sélection. Et de listes et de critères, il en sera beaucoup question dans ce court récit poignant de François Emmanuel. Tout commence avec les errances mentales d'un directeur fatigué que Simon est chargé de surveiller. La vérité voit le jour. Sombre, sordide. Portant sur ses épaules le poids d'un passé qui jamais ne pourra être atténué.

Les vicissitudes du nazisme éclatent au visage du psy, qui comprend peu à peu pourquoi Mathias Jüst, ce directeur à l'esprit fragile, oublie systématiquement certains mots de ses rapports. Des mots liés à un terrible rapport de juin 1942 qui rabaisse la question du nettoyage ethnique à d emesquines considérations techniques. Ça fait froid dans le dos et français Emmanuel le sait. Inutile d'utiliser des subterfuges ou de longues phrases inutiles pour remuer les tripes, tout est là, sobrement et parfaitement dit, à travers le parcours d'une déchéance mentale qui symbolise la lourdeur du passé et le poids d'une faute universelle. Un texte de grande qualité, avec un sens particulier du non-dit que j'ai trouvé très habile.
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 29 Nov 2007 - 8:13

La passion Savinsen

C'est l'histoire de deux êtres qui découvrent qu'ils s'aiment.
C'est l'histoire d'une guerre. Absurde comme toutes les guerres.
C'est l'histoire d'un domaine, celui de Norhogne, habité par un vieil homme qui se perd dans ses souvenirs tourmentés, d'un couple de métayers qui font tourner la demeure avec quelques ouvriers, et des deux femmes de la maison, Camille dont l'esprit erre à longueur de journée dans des mondes imaginaires et Jeanne. Jeanne, femme forte et fragile qui a hérité du caractère et des mystères de Millie, sa mère, morte par amour. Jeanne le découvre tardivement, c'est un pèlerinage qui ouvre ses portes devant elle, au moment où elle-même vit une passion désenchantée avec un officier allemand qui a investi Norhogne avec sa troupe. Relation impossible et douloureuse, peuplée des fantômes du passé et des ombres du présent.
Est-il interdit de s'aimer pendant la guerre?

François Emmanuel nous raconte la genèse d'un amour, son éclosion puis sa mise à mort. Le récit est cruel, il m'a fallu un certain temps avant de pleinement y pénétrer, la trame me semblait si classique et banale, encore une histoire d'amour interdit sur fond de guerre barbare. Grâce à son talent, l'auteur va beaucoup plus loin qu'un simple récit amoureux comme il en existe tant, il se perd au fond des âmes de ses personnages, il nous livre la cruauté de leur situation, nous nous trouvons face au mur, partagés entre le bon et le moins bon, entre ce qui peut et ce qui doit. François Emmanuel nous pousse à nous interroger rien qu'en nous racontant une histoire, belle et triste. Sur la force de l'amour, sur l'absurdité des conflits et de la nature humaine, sur le poids des souvenirs et la puissance du passé. Sur la tolérance également. Jeanne est une femme qui souffre et inspire le respect. Matthaüs, son amant, un homme embrigadé par la foi et des convictions qui peu à peu disparaissent. Ce sont deux êtres humains mus par leurs sentiments et par la peur. Quel regard porter sur eux? Quel sentiment ressentir à la fin du texte devant l'outrage populaire dont est victime Jeanne? Sentiment de malaise, envie de nuance. François Emmanuel a placé beaucoup d'humanité dans sa notion de "guerre", ça demande réflexion.
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 29 Nov 2007 - 8:14

Regarde la vague

Une famille se retrouve, il y a un remariage. Incomplète la famille, elle a perdu trois de ses membres entre le mariage et le remariage, en particulier le père, disparu en mer, alors qu'il la connaissait sur le bout des doigts. L'occasion d'une dernière fête dans la maison familiale avant que celle-ci ne soit vendue. Le moment de faire jaillir les souvenirs, les secrets, les non-dits... De prendre peut-être enfin une place qui n'avait jamais été accordée jusqu'à présent.
Chacun y va de son couplet, le tout est intégré dans un vaste mouvement de brouhaha ou bien singularisé par des moments plus intimes et solitaires. C'est propre à toute réunion de ce genre.

Un thème cher à François Emmanuel que celui du souvenir, du passé qui revient, des silences qui se font bruits. Il maîtrise l'art de raconter toutes sortes d'histoires en quelques mots, de donner de la présence à une absence, de faire parler les silences. C'est ce que j'aime, entre autres, chez lui. Son économie de langage pour dire l'essentiel et sa langue toute en nuance.
J'ai également apprécié la construction et le déroulement de ce récit, comme si on assistait au tournage d'un film et que la caméra passait d'un acteur à l'autre. Cela peut créer par moments une sensation de tourbillon mais cela apporte beaucoup de vie à l'ensemble et le côté dense est celui qu'on retrouve dans toute réunion familiale de ce type.
Pendant les trois quarts du roman, ce traitement crée une torpeur bien agréable, on se laisse prendre à la magie de l'instant, mais tôt ou tard la fête se termine et le lecteur se retrouve avec ses questions, qui ne trouveront pas forcément réponse. C'est là aussi une des facettes de François Emmanuel et j'aime ça.
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Sahkti
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 29 Nov 2007 - 8:15

Le vent dans la maison

Quelle belle écriture que celle de François Emmanuel. Belle de souplesse et de distance au sujet, tout en baignant dans une intimité feutrée que l'auteur prend garde de ne pas briser. Une écriture élégante qui s'étend au fil des pages pour mieux prendre le lecteur au piège de la séduction. Car de séduction il sera question. Pas la séduction amoureuse, non, mais celle de la mort qui guette et surtout celle de la folie qui prend possession des corps et des âmes, se livrant avec ceux-ci à une bataille charnelle dont elle sort à chaque fois victorieuse.

Alice et Hugo se sont aimés, puis se sont quittés. Alice a rencontré Sail, ils ont eu une petite Maïté, Sail est parti, Alice a fondé un couple fusionnel avec sa petite fille. Celle-ci est morte. Le désespoir muet d'Alice s'est transformé en lente destruction de ses facultés mentales, la folie s'est peu à peu emparée de son esprit au point de lui faire perdre tous ses repères identitaires ou affectifs. Alice vit avec le fantôme de sa fille, celle-ci ne peut pas être morte. Suit une longue descente aux enfers et deux ans d'internement psychiatrique.
Puis l'appel à l'aide, une lettre envoyée à Hugo, quelque part perdu en Afrique, du côté de Niamey. Hugo revient, découvre une femme qu'il a aimée et aime aujourd'hui différemment. Une femme forte et fragile à la fois qui se réfugie dans ses errances pour ne pas affronter la réalité, cette violente réalité qui fait mal.

Tout au long de ce magnifique roman, François Emmanuel navigue entre le monde parallèle dans lequel vit désormais Alice et les souvenirs africains d'Hugo. Deux histoires qui s'entrecroisent et donnent une force étonnante au récit, par leurs différences et leur fil conducteur. Dans les deux cas, nous sommes face à des êtres qui cherchent, qui chutent, qui se relèvent avec difficulté, qui peuvent ensuite s'en aller. Oui, mais où? Pour faire quoi?

Hugo et Alice se retrouvent, c'est une autre histoire qui commence, chacun vit avec les souffrances de l'autre, se nourrit de souvenirs et de fantômes. Maïté et Bern Atirias.
Les autres personnages du roman, Isabel, Sara ou Claire font presque office de figuration. Ils sont là pour révéler ou mettre en exergue, pour provoquer le déclic mais jamais ils ne seront le réel moteur de la renaissance.

Chapeau à François Emmanuel pour avoir décrit avec autant d'efficacité et de sensibilité les tourments de l'âme et les errances de l'esprit. Ces états secondaires dans lesquels nous plongeons tous un jour ou l'autre, de manière éphémère ou durable, fuyant la réalité du monde pour lui préférer, la nôtre, celle de notre univers imaginaire. Pas toujours plus calme ou plus heureux, mais sécurisant et ô combien utile pour masquer nos peurs et refuser de voir.
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 29 Nov 2007 - 8:15

La chambre voisine

Un livre dont il ne faut pas trop raconter, sous peine de déflorer l'intrigue et le plaisir du cheminement au creux de l'intrigue. Parce qu'au début, le lecteur devine, imagine, suppose... cela apporte une dimension très forte à ce récit qui s'écoule lentement dans la grande demeure familiale à l'ombre des secrets et des conflits latents. Puis le voyage commence, on sait où on va tout en ignorant ce que l'on va trouver. Quelque chose de terrible, sans aucun doute, un immense drame dont on découvre les derniers détails dans les dernières pages. En parler serait les dévoiler, inutile d'aller plus loin dans le résumé, trop de choses ont déjà été dites, beaucoup trop.

François Emmanuel signe ici un roman remarquable, écrit avec une plume trempée dans l'émotion et la sensibilité. Son écriture, sobre et grave, sied à merveille à ce jeu des miroirs qui se déroule à Seignes. Chaque personnage joue un rôle bien défini, prend sa juste place dans le récit avec une étonnante harmonie. A mes yeux, un des meilleurs livres de François Emmanuel.
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyJeu 29 Nov 2007 - 10:37

Sahtki est apparemment une aussi grande adepte de cet auteur que moi Wink Pourtant le livre, avec lequel je l'ai découvert n'y figure pas - La partie d'échecs indiens drunken
Mais n'importe lequel on va choisir - le lecteur trouvera son plaisir


Dernière édition par kenavo le Dim 7 Oct 2012 - 7:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: François Emmanuel [Belgique]   François Emmanuel [Belgique] EmptyVen 28 Déc 2007 - 10:26

Je n'ai jamais entendu parler de cet auteur ni même lu ce fil (volontairement, pour l'instant car je lirai ensuite). J'ai commence Regarde la vague, à peine une quarantaine de pages et je suis complètement conquis par l'écriture. Des phrase longues, longues, longues, parfois trois quarts de page, et qui sont pour moi d'une fluidité et beauté extrêmes ( NB Proust m'ennuie). Cela implique, je crois, un effet de distanciation, ici empreint d'une sorte de nostalgie et j'ADORE le tout. Suite éventuellement quand je serai plus avancé.
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