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| | Alice Rivaz [Suisse] | |
| | Auteur | Message |
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animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Alice Rivaz [Suisse] Dim 9 Fév 2014 - 22:38 | |
| Alice Rivaz (1901-1998) - Citation :
- Alice Rivaz, de son vrai nom Alice Golay, est née le 14 août 1901 à Rovray, petit village du Nord vaudois. Son père, Paul Golay, instituteur, s'engage dans le parti socialiste vaudois et, dès 1910, se consacre entièrement à la politique. Si, dès l'adolescence, Alice Rivaz s'enthousiasme également pour les idées sociales, elle a deux autres passions: la musique et la littérature. Elle décide d'entreprendre des études au Conservatoire de musique à Lausanne, mais ne peut toutefois entrer en classe de virtuosité car ses mains sont trop petites. Dès cette époque, elle affirme sa volonté d'autonomie: refusant le mariage, elle obtient en 1921 un certificat de l'Ecole de sténographie Underwood et suit des cours d'allemand. Elle travaille alors comme journaliste, puis s'établit à Genève et fait toute sa carrière comme fonctionnaire internationale au Bureau international du Travail. Son travail au BIT ne lui laisse que peu de temps pour sa vocation littéraire. Il faut la guerre et la suspension des activités du BIT à Genève pour qu'elle puisse s'y consacrer. Elle écrit alors ses premiers romans Nuages dans la main qui paraît en 1940 grâce à la recommandation de Ramuz, Comme le sable (1946) et La Paix des ruches (1947). Elle obtient en 1942 le Prix Schiller. C'est la première phase de son activité littéraire marquée par l'évocation du problème de la femme dans la société et du problème des minorités ainsi que par des réflexions sur l'amour et la solitude.
Ayant repris son activité au BIT en 1946, la romancière doit attendre sa retraite, en 1959, pour disposer du temps indispensable à la création. Jusqu'à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, Alice Rivaz alterne nouvelles, romans et textes autobiographiques. Lors de cette deuxième phase de créativité littéraire, elle dénonce l'égoïsme et l'indifférence de la société face aux humbles, Sans alcool, 1961, De mémoire et d'oubli, 1973, elle explore la vie intérieure de ses personnages, Le Creux de la vague, 1967, Jette ton pain, 1979, elle évoque son enfance, ses souvenirs et notamment ses débuts en littérature, les raisons du choix d'un pseudonyme. Elle écrit également une étude sur C. F. Ramuz, un essai sur le poète Jean-Georges Lossier et un portrait de la romancière Alice Curchod.
Musicienne, jouant du piano plusieurs heures par jour, Alice Rivaz s'adonne également à la peinture. Décédée le 27 février 1998, à l'âge de 96 ans, Alice Rivaz, laisse l'image d'une femme moderne qui a osé aborder des sujets largement tabous et qui a osé dénoncer les injustices les plus criantes de la société. En 2001, les Editions de l'Aire ont entrepris de rééditer son oeuvre. Le 12 septembre 2005, une plaque commémorative à son nom, est inaugurée rue Caroline 1, à Lausanne, sur l'immeuble où vécurent ses parents. source : Bibliothèque cantonale et universitaire de LausanneBibliographie :- Cendres, R. Julliard, 1943. - Jean-Georges Lossier, Poésie et vie intérieure, Ed. universitaires, Fribourg, 1985 - Nuages dans la main, roman, Guilde du Livre, Lausanne, 1940; Julliard, Paris, 1943; L'Aire, Lausanne, 1987 - 2008 - De mémoire et d'oubli, L'Aire, 1973 et 1993 - Comme le sable, roman, Julliard, Paris, 1946; L'Aire, 1996 - L'homme et son enfant ; Sans alcool ; Le canari, postf. de Françoise Fornerod, portr. d'Alice Rivaz par Yvonne Böhler, Editions Zoé, 1996 - Jette ton pain, Bertil Galland, Vevey, 1979; L'Aire, 1997 - Ce nom qui n'est pas le mien, ibid., 1980; L'Aire, 1998 - Sans alcool, nouvelles, La Baconnière, Boudry, 1961; Zoé, Genève, 1998 - Traces de vie, journal, ibid., 1983; Editions de l'Aire, 1998 - Le Creux de la vague, roman, L'Aire/Rencontre, 1967; L'Aire bleue, 1999 - La Paix des ruches, LUF, Paris et Fribourg, 1947; Poche suisse, 1984, L'Aire bleue 1999 - Comptez vos jours, Corti, Paris, 1966; Poche suisse, 1984; L'Aire bleue 2000 - Alice Rivaz... et C.F. Ramuz, Archives littéraires suisses, 2001 - Creuser des puits dans le désert : lettres à Jean-Claude et Paule Fontanet, éd. établie et annotée par Françoise Fornerod et Jean-Claude Fontanet, Editions Zoé, 2001 - L'Alphabet du matin, ibid., 1968; Editions L'Aire, 2002 - Pierre Girard / Alice Rivaz : Les enveloppes bleues. Correspondance 1944-51, texte établi et annoté par Daniel Maggetti et Cécile Fornerod, Genève, Editions Zoé, 2005. - Alice Rivaz, Jean-Georges Lossier, Pourquoi serions-nous heureux?, correspondance 1945-1982, Genève, Editions Zoé, 2008.[/spoiler] | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Dim 9 Fév 2014 - 22:57 | |
| La paix des ruches (1947)
En forme de journal morcelé, une méditation d'une femme qui se sent vieillir. Mariée et sans enfant elle prend ses distances d'avec son mari et ses pensées vont entre le passé, sa meilleure amie et ses collègues de bureau. Une méditation en ombre autobiographique sans doute.
Critique du mari et de l'homme au statut imposé, servi et ne vivant que par ses pensées ou la guerre... et la guerre qui s'annonce mais surtout une société vivant par cette forme. Ce qui semble amer et assez dur n'empêche cependant pas l'interrogation qui revient sans cesse du pourquoi de la séduction et de l'attachement d'une certaine nécessité mal vécue. Rapports aux autres hommes et projection sur la vie des autres femmes mais aussi la camaraderie et des interrogations plus complexe sur l'amour. Car en plus de tout cela il y a la vie spirituelle, qui n'est plus séparée, et ses dérivés socio-politiques, comme en filigrane.
Et reviennent les espoirs de vie(s) nouvelle(s) au hasard des rencontres dont l'imaginaire amoureux et attentif s'empare pour tramer un tissus d'existence désabusée mais révélant une beauté certaine. Les présences sont sensibles et le bain parfois trouble de cette méditation pas tout à fait innocente laisse songeur. Il y aurait bien une part de culpabilité à ressentir par ces descriptions mais ça serait oublier que chacun est en proie à l'errance et qu'une des forces de ce petit texte est de se garder soigneusement de vues trop définitives. Pensées et états d'âme sont changeant et construisent leur temps dont l'autre n'est que rarement absent, lui-même, ou imaginé.
Troublant ? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Dim 9 Fév 2014 - 23:07 | |
| Comptez vos jours (1966)
Deuxième texte de l'édition Poche Suisse de 84 (on ne dirait pas tellement il est en forme), plus concrètement autobiographique ? Centrée en tout cas sur l'auteur, une autre forme de méditation fragmentaire sur l'amour et le rapport à l'autre. A travers la famille et le père devenu militant socialiste en rupture avec les habitudes de son calme environnement, et la mère, et les moments de vie amoureuse et de déprime. Avec une écriture plus fine (et avec même de très beaux passages) on retrouve les mêmes interrogations, une peine immense et assez sourde mais aussi le regard lucide sur la part d'égoïsme qui peut faire vivre des sentiments. Nécessité, amour plus grand, indépendances, sensibilité et toujours les présences, l'accent répété mis sur les visages et les mains. Les considérations de cette pensée d'autant plus libre qu'elle réfléchit sur ses attaches sont un rien abrasives pour le moral mais là encore le trouble subsiste.
Après cette double lecture j'ai l'impression de n'avoir fait qu'effleurer un monde et d'être de toute façon incapable de tout en saisir. Heureusement d'autres lectures sont possibles et prévues. Et puis une pensée lucide et réservée (et pas sans chaleur !) peut-elle vraiment faire du mal ?
Dans les deux textes j'ai apprécié le rythme très égal et une construction mesurée qui sait jouer de certains équilibres précaires pour, semble-t-il, mieux stimuler une pensée qui a parfois besoin d'être secouée !
Il doit bien y avoir d'autre parfumé(e)s qui l'ont lue ? (oui qui sauront l'apprécier). | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Lun 10 Fév 2014 - 0:48 | |
| D' autres ici qui l' auraient lue ? N' y compte pas trop ! Meme si je t' ai demandé si tu la connaissais. Elle semble oubliée en France. Mais j' ai noté Ce nom n' est pas le mien, Le creux de la vague et Traces de vie. Tous publiés par
des éditeurs suisses comme L' Aire ou L' Age d' homme. | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 58 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Lun 10 Fév 2014 - 10:35 | |
| Intéressant ....Merci Animal , à retenir pour moi . | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Dim 27 Déc 2015 - 22:17 | |
| Sans alcoolDes nouvelles donc écrite à différents moments de la vie de l'auteur mais ayant toutes en commun deux thèmes qui se retrouvent étroitement liés, l'amour (ou son absence) et quelque chose qui a à voir avec la condition sociale. Dans cette suite de portraits, surtout des femmes, on trouve principalement de jeunes actives ou des fins de carrière qui sont autant d'effacement de la vie (sociale ?). Trop attendre, ou ne pas voir, ne pas savoir tourner la page, ruminer. Entre le bureau ou la chambre/appartement en ville, plusieurs fois on croise ces restaurants bon marché, sans alcool. Il y a des touches très vivantes qui esquissent un désir pas forcément raisonnable mais la tonalité principale est sombre, et le sentiment de solitude omniprésent. Le ratage, l'isolement qui est à la fois affectif et social. L'espoir déçu... Une répétitive tristesse, amère mais empathique et volontaire dans son féminisme. D'ailleurs de ce côté-là on n'a pas forcément l'impression que les quelques décennies écoulées renversent complètement la donne, sans doute parce que la question d'un lien affectif particulier, de la recherche de ce lien indépendamment d'un devoir de sacrifice n'a pas forcément de réponse toute faite. Un peu déroutant (pour un bonhomme, ou un panda ?), un peu contraint sans doute aussi ça m'a moins accroché que ma précédente lecture néanmoins il est probable que ces nouvelles me restent en mémoire. Le gâchis c'est triste, ça parle, et cette vision qui se construit au fil des nouvelles, ça parle aussi. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Dim 27 Déc 2015 - 23:32 | |
| Bon, il va falloir que je déniche L' Alphabet du matin que je cherche depuis quelques jours... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Mer 2 Mar 2016 - 20:06 | |
| Alice Rivaz ne dit rien à personne ? Méconnaissance coupable. Standard / 20 October 2015 "Scandale. Méconnaissance coupable. Connaissez-vous Alice Rivaz ? C’est la question que l’on pose à la plupart des gens depuis qu’on l’a découverte – et, hélas, hormis quelques Suisses lettrés, c’est, en réponse, une unanimité de « non ». Elle a pourtant vécu quatre-vingt dix-sept ans (1901-1998) et laissé une œuvre qui a alerté tous ses contemporains de Suisse romande (elle est née à Lausanne) : de Ramuz, qui la repère et lui met le pied à l’étrier, à Maurice Chappaz, Georges Haldas, Corinna Bille, le grand critique Marcel Raymond, Georges Piroué, Gustave Roud, Jacques Chessex – entre autres. Son premier livre, Nuage dans la main, publié en France chez Julliard, en 1944 (période idéale comme l’on sait) est préfacé par Edmond Jaloux, grand lecteur, éditeur, critique, esprit curieux et racé. Les nouvelles, denses, intimes, murmurées, de Sans alcool – occasion et alibi, ici, de son évocation – sont un précipité de sa manière délicate, et condensent la plupart des thèmes, universels et ordinaires, qui l’obsèdent : la passion, la quête de l’amour comme idéal impossible, la solitude, l’échec, le malentendu entre les êtres, le vieillissement, la musique (elle fut une pianiste émérite), la vie quotidienne très quotidienne, le monde des humbles et des êtres marginalisés, l’injustice sociale – soit l’envers du décor bourgeois de la plupart de ses nouvelles. Son prisme : la vie intérieure, qui confère à chacune de ses nouvelles, une intensité stupéfiante et une allure de tableau dépourvu de pittoresque. Rivaz suggère : en quelques pages, elle installe une ambiance, crée une atmosphère, « raconte des êtres » (sic). Marcel Raymond, l’ami de Jean Starobinski, lui trouve une parenté avec Proust : « Je crois que c’est une influence que vous n’hésiteriez pas à avouer. La finesse et l’acuité des impressions, qui se mêlent, s’épaississent dans le psychisme des personnages. » Comment un tel écrivain, sœur de Grace Paley ou d’Alice Munro (Nobel 2013) dans sa souterraine inquiétude et dans son extrême sensibilité aux petits faits vrais, comment cette féministe (à laquelle tout militantisme est étranger – c’est une artiste), comment une telle grâce peut-elle être à ce point négligée, occultée, oubliée ? On ne sait pas. La diffusion réduite de son œuvre, son édition aussi – peut-être. Il est vrai que Clarens, Lausanne, Genève circonscrivent un tout petit monde – mais Malagar n’est pas très grand, et Mauriac commence à percer, non ? Alors ? Peut-être le caractère un peu crépusculaire de son univers (mais Beckett ?) : un éditeur japonais qui trouvait son œuvre trop sombre renonça à la publier. Nous la trouvons radieuse, extralucide, illuminée par une lumière intérieure qui est l’autre nom de la clairvoyance – verticale. Alice Rivaz, Suisse romande ? Naturalisée humaine, plutôt – comme Nimier dans ses rêves de hussard." Par François Kasbi Revue Standard, octobre 2015 Voilà une bonne nouvelle qui réjouira au moins Animal et moi. On est peut etre en train de redécouvrir Alice Rivaz.Et puis, coincidence, je suis justement en train de lire L' Alphabet du matin. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 55 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Jeu 3 Mar 2016 - 9:11 | |
| - animal a écrit:
Un peu déroutant (pour un bonhomme, ou un panda ?), C'est ce que je me disais en lisant tes commentaires. J'aimerais bien les lire. Surtout La paix des ruches. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Jeu 3 Mar 2016 - 14:52 | |
| Toujours selon François Kasbi, son meilleur livre serait Le Creux de la vague. Il est dans ma bibliothèque. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 55 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Sam 5 Mar 2016 - 15:29 | |
| Bon je note. Mais tu l'as déjà lu? Ou il attend encore.... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Sam 5 Mar 2016 - 15:50 | |
| - pia a écrit:
- Bon je note. Mais tu l'as déjà lu? Ou il attend encore....
Il est en attente... comme tant d' autres ! Pour l' instant, je suis plongé dans L' Alphabet du matin. L' enfance d' une petite suisse francophone entourée de deux parents tèstrès différents. Ce qui fait leur charme !Une petite fille (elle a 5 ans) qui brule d' accéder au secret des mots et de la lecture. D' aller au delà des apparences et des conventionsfixées par les adultes.A suivre... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Alice Rivaz [Suisse] Mar 29 Mar 2016 - 19:51 | |
| " Longtemps le visage maternel se posa sur mes yeux pour les fermer à tout ce qui n'était pas lui. Il me masquait jusqu'à la couleur des jours, jusqu'à l'odeur de l'herbe et des fleurs. Il étouffait la voix des enfants qui voulaient jouer avec moi. Mes yeux ne savaient que le regarder, tout mon être que le respirer, et plus encore, le boire! Mes mains n'étaient faites que pour toucher la robe qui recouvrait un corps si précieux; mes oreilles pour me repaître de ces mots tendres à moi destinés. Tout devenait félicité quand la main, la voix, le regard de celle que j' aimais peuplaient mon proche univers, mais tout se ternissait, se couvrait de brume quand ils s' en retiraient. [...] Je me sentais trop bien. Comme un poisson dans l' eau. Elle était l' eau." Ainsi commence l' autobiographie d' Alice Rivaz, née à Clarens, un lieu aimé par Byron et Rousseau. Si le premier amour, profond et fusionnel d'Alice fut pour sa mère, il est justifié parce que cette mère-là avait les pieds sur terre, ayant très tot voyagé en Europe pour enseigner le français et fui la misère du foyer. Ce qui ne l' empechait nullement d' etre une mère et une épouse tendre. Le père lui, était souvent absent, meme quand il était là. Perdu dans ses pensées et convaincu de la nécessité d' une révolution sociale. On était au début du 20e siècle et l' espoir du' une révolution faisait son chemin. Du moins dans les milieux ouvriers et intellectuels. Le père, menaçait souvent de démissionner de son métier d' instituteur et la mère était profondément angoissée par la crainte de perdre leur gagne pain. Meme si son père était souvent distant, Alice l' aimait l' aimait et l' admirait profondément. Elle n' était donc jamais à l' abri des tensions familiales. Troublée de voir de plus en plus souvent ses parents se déchirer sans comprendre le sens des mots utilisés ni la position de chacun. Le monde des adultes lui semblait incompréhensible et blessant. Et les roles qu' ils affectaient en guise modus vivendi l' effrayaient. La vie est triste et injuste, disaient-ils, et la consolation est dans la religion pour certains, dans l' utopie et l' action révolutionnaire pour les autres. Le livre s' achève au moment où un profond changement va affecter leur vie. Le père a fini par avoir gain de cause. Il va devenir journaliste et ils vont vivre à Lausanne. Changement de vie, de décor. Un jour, en lisant le journal, le père bouleversé s' écrie : "Ils ont tué Jaures." La guerre se profile...Mais c' est une autre histoire. Tel est ce récit d' une enfance revisitée. Celui d' une femme intelligente, sensible et courageuse. Et en plus, elle a du talent ! | |
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