Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Hirata Oriza

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eXPie
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MessageSujet: Hirata Oriza   Hirata Oriza EmptyJeu 17 Déc 2009 - 10:43

Hirata Oriza Hiarat10

HIRATA Oriza
(né en 1962 à Tôkyô)

Ecrivain (plus de 34 pièces au compteur), metteur en scène, essayiste.
En 1983, Hirata Oriza a fondé la compagnie Seinendan qui pratique une nouvelle sorte de théâtre, basé notamment sur les idées suivantes :
Les idées suivantes a écrit:
"De multiples conversations se passent simultanément"
"Des phrases sont dites si doucement parfois qu'elles sont à peine entendues."
" Les acteurs tournent parfois le dos au public"
(extrait du site de Seinendan : http://www.seinendan.org/french/index.html )

Le résultat est souvent décrit comme un "théâtre calme" : il n'y a pas d'effets, de tension, de chute, de révélations fracassantes, juste des gens qui parlent, vont et viennent, bref une tranche de vie.


Dernière édition par eXPie le Jeu 18 Aoû 2011 - 21:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hirata Oriza   Hirata Oriza EmptyJeu 17 Déc 2009 - 10:43

Tokyo Notes (Tokyo noto, 1994, 157 pages, Editions Les Solitaires Intempestifs, traduction de Rose-Marie Makino-Fayolle). 39ème prix d'art dramatique de Kishida.

L'intrigue est... intrigante : une guerre ayant lieu en Europe dans un futur proche (2004, la pièce datant de 1994 ; ou en 2014 lors d'une représentation récente à Melbourne : bref, dans dix ans), les oeuvres d'art des pays impliqués dans le conflit (il est également fait mention d'une guerre civile) sont mises à l'abri dans un pays neutre, en l'occurrence le Japon ; c'est en quelque sorte un renversement de perspective pour nous autres Européens...

La pièce se déroule entièrement dans le hall d'un musée qui accueille une exposition exceptionnelle avec nombre de Vermeer.

Deux commissaires d'exposition, une donatrice potentielle d'oeuvres d'art accompagnée d'un ami et d'une avocate, ainsi qu'une famille - frères, soeurs, et épouses qui ne se sont pas vus depuis longtemps - qui s'est donné rendez-vous au musée se croisent, s'assoient, discutent par groupes.
Les discussions tournent autour de la famille, des nouvelles, ainsi que de considérations générales souvent axées "café du commerce" ("Ishida - Le bombardements aériens, c'est assez angoissant pour ceux qui les subissent", page 87) avec, parfois, de l'humour (que je suppose volontaire) de la part de l'auteur, comme page 88, à propos de Saint-Exupéry :
Citation :
"Suda - Il est mort avec son avion dans la Méditerranée, n'est-ce pas, pendant la guerre.
Ishida - C'est vrai, au cours d'un vol de nuit."

A part cela, les personnages passent leur temps à aller chercher du café, à demander si personne ne veut de café, à s'excuser, à aller aux toilettes, à boire du café, à s'excuser de nouveau, à demander où se trouve un tel, s'il n'est pas encore arrivé ou bien s'il est parti regarder les tableaux, et à boire encore et toujours du café. Sans oublier de s'excuser de n'avoir pas bien entendu, de n'avoir pas bien compris, d'avoir bien compris ou bien de s'excuser, comme ça, dans le doute.

Il n'y a donc, au bout du compte, pas réellement d'intrigue, ni de héros. Juste des gens qui discutent, souvent en même temps, plusieurs conversations ayant très fréquemment lieu en parallèle.

C'est une oeuvre chorale, qui n'est pas faite pour être lue : la lecture du texte ne rend franchement pas grand-chose : le va et vient, les silences, les entrecroisements de voix manquent, ainsi que tout le jeu scénique.

A noter que le titre s'inspire du film d'Ozu, "Le Voyage à Tokyo", mais la pièce elle-même, les personnages, n'ont pas grand rapport avec le film. Il s'agit plus d'une indication de parenté.
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MessageSujet: Re: Hirata Oriza   Hirata Oriza EmptyJeu 17 Déc 2009 - 10:43

Gens de Séoul (Soru Shimin, 1994, 124 pages, Editions Les Solitaires Intempestifs, traduction de Rose-Marie Makino-Fayolle). L'oeuvre elle-même est inspirée des Buddenbrock (cf entretien sur Théâtre-contemporain.net : ici). Il faut noter que l'auteur a étudié en Corée pendant un an (à l'Université de Yonsei de Séoul).

La pièce se déroule en 1909 (donc, juste avant l'annexion de la Corée par le Japon) à Séoul : on y suit un moment de la vie d'une famille japonaise aisée, sur fond de colonialisme.

Les personnages sont plus "typés" et moins disparates que dans Tokyo Notes : on peut donc plus s'y intéresser en tant qu'individus. Il y a même une certaine dose de fantaisie avec l'apparition - si l'on peut dire - d'un illusionniste...
Le colonialisme est notamment abordé sous l'angle culturel, avec un certain humour :
Citation :
"Aiko - Alors, si on part de ça, les Coréens devraient pouvoir faire eux aussi de la belle littérature. C'est là qu'intervient le problème de la langue. Et la langue, c'est la culture. Si on lui offre la culture, n'importe quel pays est capable d'avoir une littérature. Même la Corée." (p.70)
On pourrait peut-être rapprocher ceci de ce qu'a dit Hong Sang-soo, le réalisateur Coréen (l'auteur de Le Jour où le Porc est tombé dans le puits), dans une interview à Télérama (n°2836 du 19 mai 2004) :
Télérama a écrit:
"L'un des personnages de mon film dit que la culture n'existe pas en Corée. J'ai tenu à mettre un peu de distance comique dans cette scène, mais il y a du vrai là-dedans. Si la culture, c'est quelque chose qu'on apprend dès l'enfance, qu'on peut partager avec tout le monde, et qui aide à surmonter les épreuves de la vie, alors on n'a pas ça dans mon pays. En Corée, la culture, ce sont juste des pièces de musée poussiéreuses. Rien de vivant, de partagé."

Le thème de la guerre, présent dans Tokyo Notes, n'est évidemment pas non plus absent :
Citation :
"Ritsuko - Je me demande comment les militaires peuvent avoir des conversations aussi ennuyeuses.
Shiniji - Je suppose que c'est par manque d'intelligence.
Ritsuko - Mais s'ils n'étaient pas intelligents, ils ne gagneraient pas de guerres.
Shinji - Mais on ne les gagne pas non plus lorsqu'on est trop intelligent.
Ritsuko - Vous croyez ?
Shinji - Il faut un minimum de bêtise pour faire la guerre."
(p.90)

Gens de Séoul est donc plus intéressant à lire que Tokyo Notes, mais n'ayant pas vu de représentation scénique des deux pièces, je me garderai bien d'un jugement plus approfondi : jugerait-on l'oeuvre d'Ozu à partir des scripts de ses films ?
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