Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Etty Hillesum

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Marjan
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptyMer 19 Nov 2008 - 14:21

Coline a écrit:
Comme quoi!...
Comme quoi, il ne faut jamais se décourager Colinette Wink
D'autant plus que je ne suis certainement pas la seule à ne pas avoir le temps de lire tous les posts, certains mettent plus de temps à parvenir jusqu'à nous que d'autres mais ils y parviennent au bout du compte, et c'est le plus important !
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coline
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptyMer 19 Nov 2008 - 14:55

Vous avez raison...Il faut nous en convaincre absolument pour chasser les moments où l'on a le sentiment d'une grande solitude et que pointe le découragement...
Personne n'y échappe je crois... content
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptyJeu 20 Nov 2008 - 19:38

Sur les conseils de Coline, je copie l’article paru récemment dans le journal Le monde, avant qu’il ne disparaisse de la toile...
On y parle d’Etty Hillesum et de l’édition intégrale LES ECRITS D'ETTY HILLESUM. JOURNAUX ET LETTRES 1941-1943.

Etty Hillesum - Page 2 415ceo10

Citation :
Le Journal et les lettres d'Etty Hillesum font partie du trésor secret, non répertorié, de l'humanité, au même titre que les livres de Varlam Chalamov, Primo Levi, Robert Antelme... Ou que les poèmes de Nelly Sachs et de Paul Celan. Ecrites dans l'urgence, en marge de l'horreur, ces pages opposent l'absolue résistance d'une parole humaine au silence que les bourreaux imposent et entretiennent pour mener à bien leur oeuvre de mort. En outre, Etty Hillesum donne à la notion de témoignage une rare profondeur : éclairée par une lumière qu'on dirait miraculeuse, l'intériorité semble connaître, au contact de l'épouvante quotidienne, une bouleversante maturation. "Vivre totalement au-dehors comme au-dedans, écrit-elle, ne rien sacrifier de la réalité extérieure à la vie intérieure."
C'est en 1981 que furent révélés aux Pays-Bas les écrits de cette jeune intellectuelle juive hollandaise, morte à l'âge de 29 ans à Auschwitz en novembre 1943. La présente édition restitue l'intégralité (et l'intégrité) des écrits connus - un cahier du Journal sur onze a disparu - d'Etty Hillesum. Se trouvent ainsi complétées les éditions partielles du Journal, traduit en français en 1988, sous le titre Une vie bouleversée, et des Lettres de Westerbork. Si l'essentiel était connu, manquait encore le grain réel de la voix, le tremblement, la hâte de l'écriture...

De fait, tout a été très vite pour Etty Hillesum. Entre 1941 et 1943, cette jeune fille de 27 ans - elle était née en janvier 1914 -, curieuse et intelligente, affronta le pire, avant de mourir, avec toute sa famille, comme plus de cent mille juifs hollandais déportés et assassinés par les nazis. Mais ces quelques mois furent également le théâtre, non d'une métamorphose, mais d'une stupéfiante prise de conscience spirituelle. "J'ai l'impression de vivre un processus continu de croissance qui suffirait à occuper des années", remarque-t-elle un jour. A de multiples occasions, alors que la vie est piétinée de toutes les manières, alors que l'étau de la souffrance et du désespoir se resserre, elle bénit l'existence, note une "sensation de dilatation". "Comme la vie est belle pourtant", s'écrie-t-elle un autre jour, n'ayant jamais renié ni sa nature sensuelle ni son humour.

Le camp de Westerbork était le lieu d'où partaient chaque semaine les convois de la mort. Entre juillet 1942 et juin 1943, Etty Hillesum y fait trois séjours. Pas comme déportée, mais comme fonctionnaire du Conseil juif, organisme mis en place par les Allemands pour maintenir perversement, parmi la population promise aux chambres à gaz, un semblant d'ordre et de normalité. Elle y fut à chaque fois en tant que volontaire, afin d'obéir à ce qu'elle considérait comme une "obligation vis-à-vis de la collectivité". Dans cette tâche, elle trouva même un sens. En juillet 1943, le statut d'exception qui protégeait les membres du Conseil fut abrogé et le destin des Hillesum, comme celui d'innombrables autres familles, scellé. Très vite, comme le montrent son Journal et ses lettres, elle sut ce que serait ce destin. Elle ne se déroba pas : "La conscience de tout le bien qui a existé dans la vie, dans ma vie, loin d'être refoulée par tout le reste, m'imprègne chaque jour un peu plus."

Etre un "coeur pensant" : c'est ce à quoi aspire la jeune femme à mesure qu'elle avance dans les ténèbres, avec une sorte d'optimisme surnaturel : "De l'enceinte même des camps, de nouvelles pensées devront rayonner vers l'extérieur." L'écrivain autrichien Jean Améry, rescapé des camps, suicidé en 1978, avait réfléchi sur l'effondrement de l'esprit à Auschwitz. L'intellectuel, qui porte en lui la possibilité d'une "approche esthétique de la mort", n'est pas plus armé, pensait-il, que l'homme ordinaire pour affronter une telle épreuve. Mais ce n'est pas d'esthétique qu'il s'agit ici. Nourrie de poésie - celle de Rilke ne la quittait pas -, Etty Hillesum fut de toute évidence un être d'exception.

Eloignée de sa religion d'origine, lectrice des Evangiles et de saint Paul, elle vécut, hors de toute idée de conversion, une véritable expérience de Dieu. Elle sut avec certitude que la vraie connaissance passe par le contraire d'un retour sur soi. Sa prière se fit alors radicalement confiante... "Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi." Il n'est pas nécessaire de donner cette expérience en exemple. Il importe simplement de l'entendre, de s'enrichir d'elle.

Patrick Kéchichian
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptyJeu 20 Nov 2008 - 19:49

Merci Sentinelle!...C'est bien de le garder ici cet article... Wink
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptyJeu 4 Déc 2008 - 10:48

Le journal d'Etty Hillesum, morte à Auschwitz en 1943, et qui dédia sa vie aux autres. Une introspection bouleversante.

Avec quelle frénésie poétique, quelle urgence mystique, quelle ferveur compassionnelle Etty Hillesum aura écrit pendant ces deux années de guerre, malgré cette « pelote agglutinée » au fond d'elle, cette « impression d'être un crachin », cette douleur d'avoir « dans l'âme pas mal de cicatrices de paroles retenues »... Entre 1941, où cette Juive hollandaise de 27 ans prend la plume pour la première fois, dans un élan amoureux pour un « psychochirologue » de trente ans plus âgé qu'elle, et 1943, où elle jette une dernière carte postale du train qui la mène vers les chambres à gaz d'Auschwitz, elle n'a de cesse d'écrire «des mots insérés organiquement dans un grand silence ».

Quelques fragments de ses textes, aussi engagés qu'exaltés, parurent aux éditions du Seuil en 1985 (Une vie bouleversée) et 1988 (Lettres de Westerbork), et voici qu'avec la publication de l'intégralité de son journal et d'une centaine de ses lettres, la pensée d'Etty Hillesum se déploie dans toute sa fascinante complexité, tiraillée entre un état de veille intérieure permanent, et une inégalable acuité au monde.

Recluse dans une petite chambre à proximité du Rijksmuseum d'Amsterdam, mais pas cachée, car « il faut apprendre à porter avec les autres le poids d'un destin de masse en éliminant toutes les futilités personnelles », elle écrit à sa fenêtre, devant un bouquet d'arbres tour à tour menaçants ou protecteurs, qu'elle compare selon son humeur à des « traits de crayon », « points d'exclamation », « coups de poignards » ou « carabines courbées ». Son amour pour Julius Spier – étrange psychothérapeute qui soigne par les mains et donne de mélancoliques récitals de chant – l'obsède et la dégoûte, la comble et l'effraie, la façonne et la détruit. Cette ambivalence, qu'elle voit comme une « calamité », la pousse à explorer des zones d'elle-même qu'elle ne soupçonnait pas, et qu'elle ne tarde pas à vouloir offrir à l'humanité entière. La courte existence d'Etty Hillesum est dédiée aux autres, depuis qu'elle a rencontré Dieu, agenouillée sur le tapis de sa salle de bains, ou parmi les miettes de la salle à manger, quitte à prétexter qu'elle y cherche un bouton. D'abord fragile, caustique, érotique, son journal se transforme peu à peu en prière intense et vibrionnante, nourrie par la lecture assidue de Rilke, Dostoïevski, Rathenau, Jung ou saint Augustin. Ce joyeux oecuménisme fait de sa vie intérieure un acte de résistance continue, dont elle détaille la fulgurante progression dans des confessions d'une grande splendeur littéraire, à la fois ivres et sereines, lucides et aériennes.

Membre du Conseil juif, cet organisme qui permettait aux Allemands de faire appliquer les mesures nazies par les Juifs eux-mêmes, Etty Hillesum est envoyée travailler au camp de transit de Westerbock, en juillet 1942. Malgré les atrocités qu'elle y découvre, elle reste remplie d'amour : « Comme c'est étrange ! C'est la guerre. Il y a les camps de concentration. Je connais l'air traqué des gens, la souffrance humaine qui ne cesse de s'accumuler, je connais les persécutions, l'oppression, l'arbitraire, la haine impuissante et tout ce sadisme. Et pourtant, me voilà tout à coup reposant contre la poitrine nue de la vie, et ses bras qui m'enlacent sont si doux et si protecteurs, et le battement de son coeur, je ne saurais même pas le décrire : si lent, si doux, presque étouffé, mais si fidèle, assez fort pour ne jamais cesser. » Par la grâce inextinguible de ces écrits qui nous sont donnés à lire aujourd'hui, la pulsation intime d'Etty Hillesum fait entendre son tintement cristallin pour l'éternité, aux côtés de ceux d'Anne Frank ou d'Hélène Berr, dans le choeur glaçant des sacrifiées de l'histoire.


Marine Landrot (Telerama n° 3073 - 06 décembre 2008)
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tom léo
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptyJeu 4 Déc 2008 - 17:54

Oui, quelle merveilleurse personne on a là, devant nous, tellement vivant, tellement proche, me semble-t-il? J'avais grand envie de l'appeler immédiatement "Etty", de la regarder comme une soeur.
Non, là on n'est pas juste dans un regard historique (cela aussi est un approche, bien sûr) mais dans ce qui constituent les possibilités de l'homme de resister face à la abrbarie et de rester mystérieusement un vivant au milieu de la mort. Impossible de rester neutre...

J'ai lu aussi le récit de Sylvie Germain qui retrace la vie sans être une pure biographie dans le sens traditionnel. On a l'impression qu'elle s'intéresse au devenir de cette force intérieure...

Dans un livre très intéressant "La vie parfaite", Catherine Millot consacre une des trois femmes décrites à Etty Hillesum. Millot s'intéressa à ces personnes qui vivait une espèce de "sainteté" en marge des certains images... Mais ce livre est fortement "spirituel" et pourrait ne pas intéresser tout le monde...
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Marjan
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MessageSujet: Musée   Etty Hillesum - Page 2 EmptySam 7 Mar 2009 - 15:07

Les textes originaux de Etty Hillesum sont au musée " Joods Historisch Museum" à Amsterdam. Pour qui s'intéresse aux sujets ou à l'écrivaine, il vaut la peine de visiter ce musée!
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coline
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptySam 7 Mar 2009 - 15:44

Marjan a écrit:
Les textes originaux de Etty Hillesum sont au musée " Joods Historisch Museum" à Amsterdam. Pour qui s'intéresse aux sujets ou à l'écrivaine, il vaut la peine de visiter ce musée!

Ah Marjan!...Tu vas pouvoir sans aucun doute nous aider à enrichir ce fil... content
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Eve Lyne
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptySam 7 Mar 2009 - 15:57

J'ai lu Une vie bouleversée. Je ressortirai mes notes pour vous mettre un compte rendu plus détaillé. C'est un écrit très fort, qui laisse des traces pendant longtemps.

Tout comme Coline, ce n'est pas la foi en Dieu que je retiens d'Etty. C'est son profond humanisme. Comment, en étant persécutée, peut-on encore se rappeler et affirmer que les bourreaux sont des êtres humains faillibles ? Le talent et la lucidité d'Etty Hillesum résident là-dedans d'après moi.
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kenavo
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptySam 7 Mar 2009 - 17:13

Marjan a écrit:
Les textes originaux de Etty Hillesum sont au musée " Joods Historisch Museum" à Amsterdam. Pour qui s'intéresse aux sujets ou à l'écrivaine, il vaut la peine de visiter ce musée!
Intéressant, c'est noté pour une prochaine visite.. quand j'étais à Amsterdam la première (et malheureusement dernière fois) j'étais voir la maison d'Anne Frank - mais je ne connaissais pas à ce moment là Etty Hillesum..
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptyMer 5 Mai 2010 - 14:41

Je tiens cette info de Marko...J'ai peur qu'on oublie de la transmettre...Je le devance...
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Chants de l'âme. Lettres de Westerbork.
Olivier Greif
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptyDim 5 Mai 2013 - 21:13

Un de plus dans ma LAL Lettres de Westerbork
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coline
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptyDim 5 Mai 2013 - 21:37

shéhérazade a écrit:
Un de plus dans ma LAL Lettres de Westerbork

Un vrai grand livre! Celui d'une belle âme, trop tôt, trop atrocement envolée, et qui avait tous les talents pour devenir un écrivain!
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MessageSujet: Re: Etty Hillesum   Etty Hillesum - Page 2 EmptyDim 5 Mai 2013 - 21:44

On peut ajouter un personnage exemplaire dans cette époque tragique et d' une grande spititualité.
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