Mario Vargas Llosa [Pérou]

Mario Vargas Llosa est un merveilleux conteur...

Puisque c'est le moment de remonter des fils je voulais annoncer que le roman Tours et détours de la vilaine fille est paru en poche
(et se trouve depuis peu sur ma PAL )

kenavo a écrit:

Puisque c'est le moment de remonter des fils je voulais annoncer que le roman Tours et détours de la vilaine fille est paru en poche
(et se trouve depuis peu sur ma PAL )

Agréable souvenir de lecture...

En vous lisant, je suis tentée par La Maison Verte. Est-ce un bon premier choix, selon vous ?

Miss Tics a écrit:

En vous lisant, je suis tentée par La Maison Verte. Est-ce un bon premier choix, selon vous ?

Je ne peux malheureusement pas te donner des conseils concernant Mario Vargas Llosa - j'en ai lu jusqu'à présent seulement La tante Julia et le scribouillard et Le Paradis - un peu plus loin, mais j'ai regardé pour le contenu de La Maison Verte.. et cela m'a tout à fait l'air de plaire (en tout cas, moi je note ce titre )

Je n'ai pas lu La Maison Verte (1965), mais j'ai cru comprendre que ce n'était pas son roman le plus simple d'accès.

Mon Vargas Llosa préféré reste La Ville et les Chiens (1963), en grande partie autobiographique.
Plein de personnages, et déjà le système d'alternance des histoires (un grand "truc" de Llosa : deux histoires en parallèle, la principale, et l'autre dont certaines éléments sont flous : qui parle ?…).
Des exemplaires de La Ville et les Chiens ont été brûlés dans le collège militaire de Vargas Llosa, ce qui est bon signe, non ?

On retrouve le même milieu dans Les Chiots (1959).

Tanta Julia et le scribouillard, c'est excellent, aussi (la fin, notamment...). Pantaléon et les visiteuses pas mal du tout.

A partir du début des années 90, Vargas Llosa s'est mis à faire des suites (Lituma dans les Andes (1993) – moins bien que Qui a tué Palomino Molero (1986) -, Les Cahiers de Don Rigoberto (1997) – nettement moins bien que Eloge de la Marâtre (1988)), on sent que l'inspiration patine un peu.
Il reste un conteur hors pair, mais juste ça : un conteur.

Certains ont dit qu'on ne pouvait pas écrire des livres "en colère" toute sa vie, qu'il fallait passer à autre chose, c'est sans doute vrai. Son style a gagné en technique ce qu'il a perdu en force brute.

Tours et Détours de la Mauvaise fille (2003), c'est très agréable à lire, il y a des personnages assez incroyables (le traducteur génial), mais c'est du roman ; la Ville et les Chiens, ça frappe plus.
En plus, Tours et Détours de la Mauvaise fille a connu une grosse campagne de publicité en direction de certains votants Suédois, pour rappeler que Mario n'a pas eu son prix…

Mario Vargas Llosa est également l'auteur d'un Dictionnaire amoureux de l'Amérique Latine très intéressant.

Alors, dire que son meilleur livre, c'est celui qu'il a publié à 27 ans, c'est peut-être dur à entendre pour lui, mais c'est quand même vrai, je crois.

Ah oui, il y a aussi L'Homme qui parle (1987), roman qui évoque parfois, curieusement, le livre de SF pas très connu en France l'Enchâssement, de Ian Watson (dont K a dit du bien, sur le fil "Le genre SF" ; livre non disponible, non réédité... bon courage ! ).
Il est un peu à part, ce roman. Moins "commercial" que nombre de Vargas Llosa (normal, il est antérieur à 1990, coincé entre Qui a tué... et Eloge de la Marâtre).

eXPie a écrit:

Mon Vargas Llosa préféré reste La Ville et les Chiens, en grande partie autobiographique.
Plein de personnages, et déjà le système d'alternance des histoires (un grand "truc" de Llosa : deux histoires en parallèle, la principale, et l'autre dont certaines éléments sont flous : qui parle ?…)..

Oui.. j'adore aussi ce système et je vais donc tenter ce livre plutôt que La Maison Verte

eXPie a écrit:

Tanta Julia et le scribouillard, c'est excellent, aussi (la fin, notamment...). .

Là j'ai tout d'abord connu le film - et bien que normalement je n'ai par après plus envie de lire le roman - ici je l'ai fait avec le plus grand plaisir!

eXPie a écrit:

pour rappeler que Mario n'a pas eu son prix…

Malheureusement il y en a encore beaucoup d'autres (et tout le monde croit que c'est 'son' candidat qui le mérite le plus )

Llosa est un de cas de bon écrivain qui n'a pas reçu de Dieu ni un petit micrograme de caracter, le type est carrément un crétin, pour ne pas dire autre chose, plus correcte, mais malhereusement trop grossière.
Pantaléon et les visiteuses est peut-être son meilleur roman.

Amapola a écrit:

Llosa est un de cas de bon écrivain qui n'a pas reçu de Dieu ni un petit micrograme de caracter

si j'obéis donc à ma propre règle de ne pouvoir pas faire la différence entre l'homme et son oeuvre je devrais le taper de mes étagères??

Amapola a écrit:

Llosa est un de cas de bon écrivain qui n'a pas reçu de Dieu ni un petit micrograme de caracter, le type est carrément un crétin, pour ne pas dire autre chose, plus correcte, mais malhereusement trop grossière.

Pourquoi dis-tu cela?...Raconte Amapola...

C'est Alberto Manguel, je crois et en simplifiant, qui écrivait que Vargas Llosa était, dans son œuvre, attentif aux petites gens, fin psychologue, "progressiste", faisait l'éloge de la tolérance, alors que dans la vraie vie il ne comprenait rien à rien (un peu comme Balzac ?).
Est-ce cela, Amapola ?

J'avais adoré Tante Julia et le scribouillard, moyennenement apprecié L'éloge de la marâtre, que j'ai trouvé un peu racoleur et attendu, et vraiment pas La maison verte, je trouve là qu'il a fait quelque chose qui n'était pas trop dans son genre de talent.
Je note La ville et les chiens, cela semble très tentant.

Si quelqu'un été malgré tout intéressé par la maison verte, j'en possède un exemplaire.

arabella a écrit:

Si quelqu'un été malgré tout intéressé par la maison verte, j'en possède un exemplaire.

Arabella, tu pourrais le proposer directement sur le fil approprié du cerclage.

coline a écrit:

arabella a écrit:

Si quelqu'un été malgré tout intéressé par la maison verte, j'en possède un exemplaire.

Arabella, tu pourrais le proposer directement sur le fil approprié du cerclage.

Désolée, j'ai pas l'habitude pour le cerclage, et je me disais que si j'en parlais sur le fil de l'auteur, j'aurais plus de chance de succiter des envies, et que j'irai sur le cerclage dans un deuxième temps.