World Trade Center
47e étage
Auteur : Bruno Dellinger
Edition : Robert Laffont
Nombre de pages : 191
4ème de
couverture :
Soudain, j'entends le vrombissement
strident des moteurs de l'appareil qui s'approche à toute allure. À
peine ai-je le temps de me tourner vers la fenêtre qu'un impact d'une
violence inouïe ébranle le bâtiment. Une seconde, deux secondes, l'onde
de choc descend des étages supérieurs, la tour oscille très violemment
des tableaux se renversent, une statuette en marbre vacille, mon
fauteuil avance et recule sur ses roulettes. Trois secondes, derrière
les fenêtres un déluge sans fin de morceaux d'avion, de poutrelles
d'aluminium, de verre, de débris, de kérosène, de feu, des corps
peut-être, dégringolent devant nos yeux médusés...
Bruno
Dellinger avait sa société au 47e étage de la tour numéro 1 du World
Tracte Center. Le 11 septembre 2001, comme celle de milliers
d'Américains, sa vie a basculé dans l'horreur. Ce ne sont pas simplement
ses bureaux qui ont disparu dans cette effroyable catastrophe, ce sont
les fondements mêmes de sa vie qui ont failli être irrémédiablement
détruits : sa joie de vivre, son respect d'autrui, son attachement à un
système social et politique, sa fierté d'appartenir à l'espèce
humaine... Pour surmonter cette épreuve, il lui a fallu puiser au plus
profond de lui-même. Minute par minute, il déploie son talent d'écrivain
et, avec un réalisme saisissant, raconte ici les événements qui ont
bouleversé sa vie et changé la face du monde
11 Septembre 2001…….
Ce témoignage est court, et pourtant
chaque mot et chaque phrase sont d’une grande précision, mais surtout
d’une infinie pudeur.
L’auteur, en quelques
pages seulement, décrit son début de journée et ce qui se
passe, tel qu’il le vit dans son bureau au 47
ème étage d’une tour de New-York. Il mettra cinquante minutes pour
arriver dehors, non sans avoir remis les choses en ordres et fait ses
sauvegardes informatiques. Les mots sont percutants, et décrivent
parfaitement l’état d’esprit New-Yorkais et l’atmosphère de cette ville.
Il aura la
chance de s’en sortir, et surtout la force et l’énergie pour
reconstruire ce qui s’est écroulé en une poignée de minutes.
Avec pudeur, mais sans faux semblant, l’auteur nous
fait partager les six mois qui ont suivi ces évènements : la remise en
route, vaille que vaille de sa société dont il est le créateur avec l’aide de ses deux employés, le parcours semé
d’embuches, la solidarité collectives, mais aussi les vautours qui se
réveillent en de pareilles circonstances. Il insiste beaucoup sur le
traumatisme, l’aide précieuse de sa famille, de ses amis. C’est
d’ailleurs avec l’un d’entre eux qu’il aura la force de retourner sur
les lieux. Je peux comprendre le malaise que l’on ressent à ce moment
là, ayant eu il y a quelques mois l’occasion de survoler la zone, et
d’en avoir ressenti de violentes crampes d’estomac alors que les choses
ont changé depuis, et que je ne l’ai pas vécu directement…….
La personnalité de l’auteur est à l’image de toutes
celles et tous ceux qui partent faire leur vie dans cette ville :
dynamique, optimiste malgré tout, la volonté d’aller de l’avant.
Il expose les
incompréhensions des Européens à l’égard de la
société américaine et de sa puissance, et nous livre son propre point de
vue. Et même si on peut ne pas être toujours d’accord avec
ses arguments, ce livre fait réfléchir à bien des égards. Si pour lui,
il a été sans aucun doute une thérapie, ou pour le moins un bon
début, pour nous autres, il nous replace face à la fragilité de
l’existence, et face à la nature humaine.