Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Parfum de livres… parfum d’ailleurs

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 Andreï Makine [Russie]

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tom léo
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyLun 21 Mar 2011 - 11:46

Un grand bonheur de rencontrer Andreï Makine lors d'un séance de dédicace en ville. J'ai eu un peu honte pour la ville qu'il y avait littéralement si peu de monde que - mais cela est l'autre versant positif - j'ai eu la possibilité de vraiment parler avec lui.

Impression d'un homme très sympathique, droit, avec encore un accent russe. Entre mots plus personnels, je retiens alors la confirmation qu'il a vraiment intégré dans ses romans une grande partie de sa vie. On ne sort pas indemne d'une vie, d'une éducation en URSS.
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kenavo
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyLun 21 Mar 2011 - 13:06

ah oui, voilà un moment extra.. contente pour toi Very Happy
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kenavo
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyMar 12 Avr 2011 - 13:26

Osmonde sort de l'ombre

Citation :
Depuis dix ans, ce mystérieux romancier refusait de dévoiler son identité. Il a accepté de nous parler. Comme on le supposait, un grand écrivain se cachait derrière ce pseudonyme: Andreï Makine.

source et suite
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tom léo
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyJeu 17 Jan 2013 - 22:46

Vient de sortir un nouveau Makine: "Une femme aimée"...:

Défendre cette femme... Effacer les clichés qui la défigurent. Briser le masque que le mépris a scellé sur son visage. Aimer cette femme dont tant d’hommes n’ont su que convoiter le corps et envier le pouvoir. C’est cette passion qui anime le cinéaste russe Oleg Erdmann, désireux de sonder le mystère de la Grande Catherine. Qui était-elle? Une cruelle Messaline russo-allemande aux penchants nymphomanes? Une tsarine clamant son « âme républicaine »? La séductrice des philosophes, familière de Voltaire et Diderot, Cagliostro et Casanova? Derrière ce portrait, Erdmann découvre le drame intime de Catherine ? depuis son premier amour brisé par les intérêts dynastiques jusqu’au voyage secret qui devait la mener au-delà de la comédie atroce de l’Histoire.

L’art de ce grand roman transcende la biographie. L’effervescence du XVIIIe siècle européen se trouve confrontée à la violente vitalité de la Russie moderne. La quête d’Erdmann révèle ainsi la véritable liberté d’être et d’aimer.


(Source: Seuil)

A bientôt!
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tom léo
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MessageSujet: Une femme aimée   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyDim 27 Jan 2013 - 9:04

Une femme aimée

CONTENU :
Défendre cette femme... Effacer les clichés qui la défigurent. Briser le masque que le mépris a scellé sur son visage.

Aimer cette femme dont tant d’hommes n’ont su que convoiter le corps et envier le pouvoir.

C’est cette passion qui anime le cinéaste russe Oleg Erdmann, désireux de sonder le mystère de la Grande Catherine. Qui était-elle? Une cruelle Messaline russo-allemande aux penchants nymphomanes? Une tsarine clamant son « âme républicaine »? La séductrice des philosophes, familière de Voltaire et Diderot, Cagliostro et Casanova? Derrière ce portrait, Erdmann découvre le drame intime de Catherine ? depuis son premier amour brisé par les intérêts dynastiques jusqu’au voyage secret qui devait la mener au-delà de la comédie atroce de l’Histoire.

L’art de ce grand roman transcende la biographie. L’effervescence du XVIIIe siècle européen se trouve confrontée à la violente vitalité de la Russie moderne. La quête d’Erdmann révèle ainsi la véritable liberté d’être et d’aimer.

(Source: Texte de l'éditeur - Seuil)


REMARQUES :
Cathérine la Grande, le 18ième siècle – et qu'est-ce que cela a à faire avec nous, avec cet Oleg Erdmann, ce cinéaste russe, né en 1954, qui s'intéresse si passionément à la vie de la tsarine de souche allemande ? Et voilà un premier point commun : C'était la même Catherine qui a fait venir dans la deuxième moitié du 18ième siècle des Allemands dans l'Empire Russe. Et parmi eux alors les aieuls d'Erdmann aussi. Et quand on se rappelera dans sa famille des reproches de colloboration ou tout simplement de ses origines allemandes, on dira avec un petit sourire « et tout cela à cause d'une petite princesse allemande ».

Alors, comment s'approcher d'une vie, comment la décrire ? Erdmann/Makine nous propose plusieurs grilles de lectures : certaines dates clés de sa biographie ; le changement incessant des amants multiples chez cette nymphomane insatiable (sic?) ; ses changements, reformes proposés et imposés par une vision éclairée d'impératricce absolutiste (sous son regne la Russie était en certains points bien en avance dans les « droits humains »...) sous l'influence d'un Voltaire, d'un Diderot ; l'agrandissement de l'Empire par lafondation de villes, d'administration structurée, des guerres...

En quatre chapitres l'auteur saute souvent de ce niveau « historique » du temps de la tsarine vers la Russie d'aujourd'hui des dernières décennies. En celles-ci Erdmann cherchent à adapter la vie de Cathérine dans des films, comme scénariste, comme metteur en scène, dans des versions plus ou moins censurées et existentielles. Et au même moment toute sa vie peut se lire en dialogue avec des événements de la vie de la tsarine.

Mais où se trouvent les interrogations et la recherche d'un Erdmann et, en lui, probablement de Makine ?:
Où est lle noyau de vérité d'une personne, d'un homme, d'une femme ? Est-ce qu'on peut vraiment (cette question nous revient souvent) réduire cette femme au jeu du « pouvoir et du sexe », à une suite de copulations ? Comment la réprésenter comme être plus vaste, avec ses désirs, sa recherche d'amour, dans sa complexité ? Qui profites de qui : Cathérine de ses amants (vraiment aimés semble-t-il) ou ces amants de la richesse et de l'influence de la tsarine qui les comblent de cadeaux ?...

Ce sont, transposées, des questions similaires qu'on pourrait poser vis-à-vis d'Erdmann dans sa vie professionnelle et amoureuse, et à nous tous... Et voilà que l'Histoire, l'histoire gagne un autre lien directe avec la réalité d'aujourd'hui. Ce niveau de la narration débute au début des années 80, encore sous Brejnev et puis Andropov, au temps des jeux de Moscou et ensuite. Erdmann doit gagner une part de sa vie dans les abattoirs et vit simplement dans un « appartement de communauté » (Kommunalnaya). Au même moment il lutte ensemble avec le metteur en scène Kozine avec la censure soviètique pour monter et montrer une telle version plus complète, existentielle de la vie de la tsarine. Mais qu'est-qu'on aimait voir, ne pas voir dans un temps où « tous les tsars étaient quasimment par définition sanguinaire et des nuls,contre le peuple etc ? Est-ce que cela serait le bienvenu de présenter la tsarine avec des interrogations et aspiration plus profondes ? Comment intégrer un tel message dans un film soviètique ? (Plus tard il y aura quand même un clin d'oeil vers Tarkovski qui y a réussi!)

Plusieurs années ont passé et nous nous trouvons en 1994 au temps d'Eltsine : Maintenant Erdmann devrait réaliser pour son ex-ami et milliardaire Jourbine une nouvelle adaptation du sujet de Cathérine. Mais qu'est-ce qui s'impose maintenant comme « censure ou barrière » ? C'est la logique frénétique du marché qui, lui non plus, ne veut pas des films « intellectuels, demandant une interrogations ». Non, on est amené à tourner un de ces versions en 101 épisodes, un soft-porno ! Pas de place pour de la profondeur ! Cela n'attire personne !

Et voilà qu'on arrive à cette conclusion bizarre qu'aussi bien sous le régime totalitaire que sous le nouveau pouvoir on n'est plus ou pas capable de « voir ce plus » de l'être humain, sa quête la plus profonde pour le bonheur d'amour... L'impossibilité donc de montrer l'être humain dans sa complexité, imposer plutôt la simplification et les schématas !

Desenchantement ? Mais aussi invitation à resister autrement, montrer qu'une « autre vie est possible ». Dans ce sens-là Erdmann n'abdique pas complétement : à la fin du livre se dessine très doucement une autre possibilité pour lui.

Donc, un livre extrêmement riche qui m'a convaincu ! Makine poursuit son œuvre et nous devrons essayer de discerner certaines interroagtions fortes. Un livre plein de connaissance historique, mais qui ne se laisse certainement pas à reduire à un roman historique. Restent des questions essentielles :
Qui est l'homme ? Chercher à aimer et être aimé...
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églantine
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyLun 18 Fév 2013 - 13:03

tom léo a écrit:
Juste quelques mots pour parler de mes impressions sur le npouveau livre de Makine "La vie d'un homme inconnu".

Ce roman est divisé en plusieurs chapitres bien distinctes : ce que Kenavo mentionne d’une première partie moins forte correspond pour ainsi dire à une entrée en matière. Peut-être les réflexions de Choutov (=Makine) semblent moins makiniennes, et surtout dans un ton, un style qu’on ne retrouvera pas dans la partie centrale, éblouissante. Ici, dans la première partie, le langage paraît désabusé. Plus tard je me suis dit qu’indirectement par ce chemin là on apprend aussi beaucoup d’une manière russe de voir les choses. Choutov, après trente années d’exil, parle de ses jugements sur la superficialité en France, et se rappelle, entre des lignes, d’un mode de vie russe, de valeurs russes qu’il croit encore éternels, dont Tchekhov est ici un symbole (symbole peut-être mal « souvenu », comme on apprendra vers la fin du livre…).
Ce premier chapitre donc est seulement à apprécier dans l’ensemble du livre, et n’a pas beaucoup de valeur en soi.

Dans le deuxième chapitre Choutov se met en route pour Saint Petersburg, en pleine fête du tricentenaire ! Quelle déception : de l’image de la femme qu’il avait aimé et voulait revoir ne restera pas grande chose et la nouvelle société russe paraît superficielle, perdant tout ce que Choutov valorisait. Dans cette société « tout est là, et pourtant une chose leur fait défaut ». (Splendide phrase !!!)

C’est la rencontre fortuite avec un locataire grabataire qui va rappeler une autre époque : l’Union soviétique que ce Volski raconte du temps du blocus de Leningrad, du temps de la Grande Guerre Patriotique (comme disent les Russes), et le séjour en camp et en bannissement. Mais surtout, au milieu de l’horreur, ce Volski raconte l’amour vécu avec Mila…

Je m’arrête là avec le récit, mais ce long passage du roman sur ces deux protagonistes est d’une beauté éblouissante, où on retrouve un Makine qui sait reprendre un motif, qui fait allusion, qui peint un tableau avec quelques coups de pinceau. C’est du grand art. Mais surtout, c’est d’une humanité profonde. On gardera en mémoire quelques scènes…, quelques paroles.

Le sujet le plus fort – pour moi – c’est l’évocation d’un bonheur possible au milieu d’un profond malheur réel. En ce qui concerne un monde meurtri, on trouverait les mots d’ »un monde transfiguré », sujet de prédilection dans la spiritualité et philosophie russe.

On pourrait se demander si – pensant au « présent » de la Russie, comme décrite par Makine avec un œil très critique – il veut vraiment seulement parler d’un passé, bref : être nostalgique d’une période passée. Mais j’aimerais bien y voir une invitation de toujours à nouveau retrouver l’essentiel, aujourd’hui même.
Pour ma part je nourris l’espérance qu’il y aura toujours des hommes et des femmes qui sauront vivre l’amour, la solidarité et une vie qui ne soit pas uniquement centrée sur eux-mêmes.
Dans ma visite en Russie et dans mes contacts (nombreux) avec des Russes, j’ai pu constater que quelque chose de cette ouverture, de la « bonne culture russe » si désirée par Makine reste vivante ! Malgré tout.
Après avoir refermé "La vie d'un homme inconnu" , il m'a été difficile d'enchaîner sur une autre lecture tant le monde de Makine nous imprègne dans la puissance" des mots pour exprimer l'horreur de celui-ci engendrée par le cours de l'histoire !!! Je rejoins tout à fait Kénavo en avouant que j'ai eu quelques difficultés à aborder ce livre au départ : Effectivement cette première partie semble "longuette" : notre héros fatigué semble trainer en lui un immense vide qui lui ote toute substance , on a le sentiment qu'il joue un rôle dans une mauvaise pièce de théatre , tout sonne faux .......Après trente années d'exil , Choutov apparait comme un être usé , élimé , qui essaie de se donner un peu de "coffre" en s'insurgeant contre la société européenne où tout n'est qu'artifice ......mais dans laquelle il s'est fondu , se donnant même l'illusion d'être amoureux d'une "midinette" de passage dans sa vie !!!! un moment clé de cet état dans ce passage nous met en lumière la cruelle lucidité de cet homme face à lui même :"Un jour, dans un café plein de monde , il se figea . "chout" signifie en russe un clown, disait Léa , un bouffon". Un clown triste , ajouta-t-il ........."
Mu par l'espoir de redonner un sens à sa vie , il décide de retourner à ST Petersbourg pour faire renaitre un amour de jeunesse idéalisé par la force du souvenir .........Finalement cette rencontre n'aboutit qu'à une déception :" L'amoureuse "d'autrefois n'existe plus , à présent c'est une femme moderne , légère , futile et tournée vers 'la fièvre des nouvelles raisons d'être après la démence très raisonneuse de la dictature"!!! Tout ce monde s'agite autour de lui dans la même frénésie que celle du monde européen , boulimique pour rattraper le temps perdu et finalement la Russie apparait comme une véritable caricature du monde occidental !!! Vladimir (Vlad , ça fait plus tendance et efface l'appartenance Russe), le fils de cette amoureuse perdue , travaillant dans le monde du livre représente à lui seul cette fuite en avant : 'La vérité, les historiens la réecrivent chaque jour.Nous, ce qui nous intéresse, c'est de proposer la vérité qui pousse le lecteur à sortir son porte-monnaie "
.........
Pour Choutov , cet amour perdu ne sera qu'un passage .............Pour nous aussi lecteur , cela importe peu ....... C'est par la rencontre avec une "mémoire " du temps passé à travers ce vieux monsieur grabataire oublié du présent , encombrant pour cette nouvelle génération qui n'aspire qu'à se propulser dans l'étourdissement de cette société de consommation , que Choutov va accéder au but profond de ce voyage : réveiller la douleur du passé par la narration de cette Russie du temps des Purges et de cette "grande guerre patriotique"
, pour mieux voir triompher la force et la puissance de 'amour face à l'horreur et l'absurde .....!
A travers cette rencontre et le narration crue et éblouissante de vérité , Choutov semble effectuer un véritable chemin initiatique ........ Pour retourner au coeur de l'humanité ......... Une humanité qui sait encore triompher des forces du mal .............Les valeurs sont là , intrinsèques à l'homme au delà de ces agissements absurdes et terrifiants .........
J 'ai été bouleversée par cette lecture , Makine possède l'art de trouver les mots justes avec son style incomparable , poétique et sobre à la fois .......une musique presque (douloureuse à entendre souvent ) pour transcrire un hymne à la vie ........ en s'appuyant sur le plus insensé et le plus insoutenable de ce que peut faire l'homme pour faire exalter la puissance sans fin de l'amour ...........
Je continue mon "petit bonhomme de chemin" avec une nouvelle petite lumière pour avancer .....Merci monsieur Makine !!!!! enthousiaste

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traversay
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyLun 11 Mar 2013 - 14:27

tom léo a écrit:
Une femme aimée

CONTENU :
Défendre cette femme... Effacer les clichés qui la défigurent. Briser le masque que le mépris a scellé sur son visage.

Aimer cette femme dont tant d’hommes n’ont su que convoiter le corps et envier le pouvoir.

C’est cette passion qui anime le cinéaste russe Oleg Erdmann, désireux de sonder le mystère de la Grande Catherine. Qui était-elle? Une cruelle Messaline russo-allemande aux penchants nymphomanes? Une tsarine clamant son « âme républicaine »? La séductrice des philosophes, familière de Voltaire et Diderot, Cagliostro et Casanova? Derrière ce portrait, Erdmann découvre le drame intime de Catherine ? depuis son premier amour brisé par les intérêts dynastiques jusqu’au voyage secret qui devait la mener au-delà de la comédie atroce de l’Histoire.

L’art de ce grand roman transcende la biographie. L’effervescence du XVIIIe siècle européen se trouve confrontée à la violente vitalité de la Russie moderne. La quête d’Erdmann révèle ainsi la véritable liberté d’être et d’aimer.

(Source: Texte de l'éditeur - Seuil)

makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 Andrea10

Catherine II, la Grande, tsarine ogresse, dévoreuse d'amants, a t-elle pu être, ne serait-ce qu'une fois, une femme aimée ? C'est la principale question que se pose Andreï Makine, dans un roman qui n'utilise des éléments biographiques que pour mieux s'interroger sur le sens de l'Histoire qui ne retient que quelques schémas simplistes sans chercher à aller plus loin que la légende, ou le mythe. A travers un personnage de cinéaste obsédé par la figure de Catherine, Makine nous parle dans le même temps de l'URSS de Brejnev puis de la Russie de Eltsine. Tourner un film sur la tsarine ? A une première époque, la censure veille, l'idéologie prime et le portrait de la susdite ne pourra s'écarter de la version officielle. Dans une deuxième époque, une série télévisée, avec sa combinaison de pouvoir et de sexe, voulue par un oligarque qui ne pense qu'en termes d'audience et de rentrées publicitaires, se délectera de la nymphomanie présumée de la souveraine scandaleuse. Autres temps, autres moeurs, Makine étant bien plus inspiré, et virulent, lorsqu'il évoque la période plus contemporaine dont il n'a de cesse de dénoncer la vulgarité. Une femme aimée est un roman ambitieux qui joue sur plusieurs tableaux pour arriver à en dessiner un seul, celui de la Russie éternelle. L'auteur voltige et se joue de la chronologie dans un style heurté, loin d'être limpide. Le plus grand défaut du livre est sa redondance dans sa description de la vie de Catherine. Etait-il besoin, par exemple, de revenir à plusieurs reprises sur un (pseudo) épisode zoophile qu'ont rapporté plusieurs historiens ? S'il avait un peu délaissé l'existence trépidante de la tsarine et avait développé davantage son personnage d'artiste russe, dans l'impossibilité d'imposer sa vision intime et originale face au dogme communiste, puis à la toute puissance de l'argent, le livre aurait gagné en force, en pertinence et en lisibilité. Tel quel, il laisse un peu sur sa faim.
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyLun 11 Mar 2013 - 14:45

Merci, traversay, pour ces nuances précieuses Very Happy : je l'ai entendu au sujet de ce livre jeudi dernier. L'auteur m'avait marqué (Makine fait partie des rares auteurs qui arrivent à parler de leurs livres, je trouve), et j'avais noté ce livre.
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyMer 15 Mai 2013 - 9:32

LA FEMME QUI ATTENDAIT

TRAME DE L'HISTOIRE

Un jeune homme soviétique , dissident intellectuel , se voit confier une mission dans un coin perdu de Russie :
Loin de ses repères habituels , il découvre une autre réalité, dans un village au bord de la Baltique qui se meurt lentement , uniquement peuplé de quelques âmes errantes presque fantomatiques ,essentiellement féminines victimes de l'histoire .....C'est dans ce contexte si particulier qu'il s'attachera à Vera , cette femme qui attend depuis plus de trente ans celui auquel elle s'était promise :Emporté par l'imaginaire ,mais surtout par un besoin de rationaliser ce comportement aux confins de l'absurde et de la folie , il la suivra jour après jour dans ce quotidien voué à l'attente ........ Irrésistiblement attiré , baignant dans un monde quasi irréel pour lui , au sein d'une nature propice à la rêverie , il se laissera tourà tout emporté puis ramené à la réalité .......Percer le mystère de cette femme ne pourra se faire qu'en quittant sa propre personnalité pour accéder à ce monde obscur dont il est exclu : une brève rencontre charnelle d'un soir entre ces deux êtres mettra fin à cette parenthèse dans leur vie respective ... Le jeune homme repartira vers le monde 'des vivants" , dans la lumière des villes qui ne laissent pas de place à des errances stériles , avec au fond de lui , une trace ineffaçable de cette histoire aux frontières de l'extrême .....


Une belle histoire , magnifiée par une écriture poétique toujours aussi magique .....
Pourtant ......paradoxalement ..... Je ne peux m'empêcher de penser que l'enveloppe de l'histoire , avec toutes ces belles descriptions de nature , a nui quelque peu au fond de l'histoire, créant une sorte de déséquilibre .....et je n'ai pas ressenti la même puissance que dans d'autres oeuvres .....

Mais il est probable que je n'étais pas en phase avec ce genre de lecture ..... Ou alors que j'attendais trop de ......La femme qui attendait ! rire

Néanmoins , je garderai un très bon souvenir de lecture car MAKINE reste pour moi un des plus grands écrivains d'aujourd'hui !

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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyVen 17 Mai 2013 - 12:40

églantine a écrit:
Mais il est probable que je n'étais pas en phase avec ce genre de lecture ..... Ou alors que j'attendais trop de ......La femme qui attendait ! rire
rire

J'ai vu ce livre sur le bureau de ma chef en début de semaine !

Allez, confesse toi Eglantine, tu n'es pas en Savoie, tu es dans le 16ème Suspect

C'est fou le hasard, tu as fait remonter ce fil pile à ce moment là, ça m'a fait sourire.

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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyVen 17 Mai 2013 - 12:45

Kannskia a écrit:
églantine a écrit:
Mais il est probable que je n'étais pas en phase avec ce genre de lecture ..... Ou alors que j'attendais trop de ......La femme qui attendait ! rire
rire

J'ai vu ce livre sur le bureau de ma chef en début de semaine !

Allez, confesse toi Eglantine, tu n'es pas en Savoie, tu es dans le 16ème Suspect

C'est fou le hasard, tu as fait remonter ce fil pile à ce moment là, ça m'a fait sourire.

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MessageSujet: Le pays du lieutenant Schreiber   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyMer 8 Jan 2014 - 18:46

Le pays du lieutenant Schreiber

Le roman d'une vie

Originale : Français, 2014

CONTENU :
« Je n’aurais jamais imaginé un destin aussi ouvert sur le sens de la vie. Une existence où se sont incarnés le courage et l’instinct de la mort, l’intense volupté d’être et la douleur, la révolte et le détachement. J’ai découvert un homme qui avait vécu à l’encontre de la haine, aimé au milieu de la pire sauvagerie des guerres, un soldat qui avait su pardonner mais n’avait rien oublié. Son combat rendait leur vraie densité aux mots qu’on n’osait plus prononcer : héroïsme, sacrifice, honneur, patrie… J’ai appris aussi à quel point, dans le monde d’aujourd’hui, cette voix française pouvait être censurée, étouffée. Ce livre n’a d’autre but que d’aider la parole du lieutenant Schreiber à vaincre l’oubli. » Andreï Makine

REMARQUES :
Il est bien probable que beaucoup de Français, écoutant le nom de(s) « Servan-Schreiber » y associent naturellement l' histoire assez illustre de toute une famille, d'origine juive-prussienne. Il est vrai que c'est impressionant de voir à quel point différents membres de cette famille ont été présents dans le journalisme, la politique, les médias... (voir aussi : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?search=servan+schreiber&title=Sp%C3%A9cial%3ARecherche ). Mais - on le voit déjà dans ces paroles de préface de l'auteur français d'origine russe - qu'est-ce qui a poussé Makine a donner parole à travers son livre à Jean-Claude Servan-Schreiber (voir aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Servan-Schreiber )? Donner de l'espace à quelqu'un qui a passé sa jeunesse sur les champs de bataille dans un bravour exceptionel, mais aussi dans un apprentissage de ce qui reste, ne reste pas. Après avoir été témoin de tant d'horreurs : qui veut encore écouter un vrai témoignage de tout cela à son retour ? L'insouciance et l'oubli, voir même l'indifférence suivront – très rapidemment après la libération, et aujourd'hui encore plus ?! Comme signe : dans l'article de wikipedia cette période de la guerre dans la vie de ce personnage est mentionnée avec une phrase lapidaire. Pourtant cela semble avoir été une expérience clé et un temps charnier. Donc, il s'agit pas tellement d'autres aspects de sa vie tumultueuse.

Cet homme là qui a dû assumer ses origines israelites tout en étant de tout cœur français, est, pour des camarades morts aujourd'hui (ou déjà lors des combats) celui qui conserve la mémoire. Qui garde, peut-être comme le dernier, une trace de leur existence : une parole, un geste... Néccessaire, important,. Quand il lira en 2006 ce livre d'Andreï Makine «Cette France qu'on oublie d'aimer », il sera touché par l'amour porté par un "étranger" à l'histoire de la France et l'accusation de ses manquements. Et il y trouvera même mentionné deux de ses camerades ! Donc, il fera signe à l'auteur, et depuis ce temps-là, ils sont pas seulement entrés en contact superficiel, mais Makine, avec toute l'amitié qu'il est capable d'investir dans une telle relation, écoute, fait parler ce lieutenant d'une période que « personne n'intéresse plus ». Il le poussera à (faire) écrire ces souvenir, ces bribes de gestes, de rencontres, de paroles qui feront remonter à la mémoire la vie de tant de soldats, disparus. Makine pensera (ce n'était pas d'abord l'idée de Servan-Schreiber) à contacter un éditeur, est convaincu que cette histoire d'un jeune si engagé, frôlant la mort à plusieurs reprises, participant au débacle de la France en 1940, fuyant vers l'Espagne, s'engageant dans le combat en Nord de l'Afrique, participant au débarquement en Provence, remontant avec les troupes la vallée de la Rhône et conquérant l'Allemagne sous d'immenses pertes, doit passionner les éditeurs, et les lecteurs.

Mais ce sera compter mal avec les idées courantes, la recherche de légèreté... Trouvé un éditeur sera une longue affaire, et puis le lancement sur « le marché » une entreprise de grande déception : personne s'y intéresse, à ces souvenirs. Et après les trois mois obligatoires et coutumières de lancement – hop!- le tirage à la poubelle. Quel destin, quelle réaction sur une vie...

Avec ce livre donc, Makine entreprend à donner une parole à cet homme, et à travers lui, à ces soldats. On trouvera une structuration plus poussée : 6 parties avec 2 à 8 sous-chapitres de 4-15 pages. Le tout toujours avec des titres.

Certes, vous l'avez compris, ce livre s'approche donc d'un vécu concret. On peut y déceler des invitations assez directes, des dénonciations, des indignations, voir aussi des accusations, des constatations tristes d'un certain état des choses. Et pourtant, on retrouvera dans la description de ces bribes de l'histoire de guerre de J-C SS pas seulement ou juste une énumération de soit disant « faits d'armes » (le lieutenant est beaucoup trop peu intéeressé à se mettre en évidence), mais aussi des petites reflexions, gestes, paroles qui sont signes d'autres choses. Dans ces allusions on trouvera des éléments de ce qui passionne l'écrivain et l'homme Makine, ce qui a marqué tant de ses romans : certes, la présence d'une violence, d'une dureté, mais aussi le don de soi, l'oubli, l'amour, le pardon. Comment ne pas perdre la raison, l'amour au milieu de l'enfer des combats ? Et après ? Quel part de solitude est inéchappable, pour ainsi dire, et partagé avec tous ?

Puis ce constat, face aux simplifications d'idées (inclus la Résistance, l'ennemi, l'héroïsme, les démarcations etc) : « La vie, la vraie, est toujours plus complexe que tous nos schémas idéologiques. » Il y a plein de passages très forts, même si à la Makine, l'auteur reprend des éléments clés, les repète comme pour les (faire) comprendre et partager.

Intéressant (entre autre) : ses idées et le ressenti de J-C SS sur l'existentialisme, trouvé comme un mode en vogue en ce retour de guerre. Désillusions..., démontâge d'idôles ?!

« Chacun de nous possède quelques humbles reliques dont le sens est inconnu aux autres. Oui, des pièces de notre arcéologie personnelle, des infimes fragments d'existence que même nos proches, si nous disparaissions, ne sauaient ni dater, ni rattacher à un souvenir précis. Les personnages de nos photos deviendraient anonymes, un galet ramassé jadis sur uhn littoral aimé – un simple petit caillou... »

Et pour ceux qui aiment Makine déjà à travers différents livres de son œuvre, il y a des bribes d'infos sur sa personne qui... pourraient aider à le situer un petit peu mieux : il se déclare clairement ancien combattant en Afghanistan. Peut-être, et le véteran en face le lui rappelle, ce sont ces expériences communes face à la mort des camarades qui les unissent et le rend grave. Et en recherche d'autre chose.

Pour moi une grande invitation de faire mémoire, de ne pas oublier, de garder présent dans son esprit, son cœur. Peut-être aussi très bien-venu l'année du centenaire du déclenchement de la première guerre ? Mais pas juste pour un date ponctuel.

J'avais, à plusieurs reprises, des larmes aux yeux.

Détails sur le produit
Broché: 224 pages
Editeur : Grasset (3 janvier 2014)
Collection : Littérature Française
Langue : Français
ISBN-10: 224681037X
ISBN-13: 978-2246810377
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églantine
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyMer 8 Jan 2014 - 19:05

Merci Tom Léo : il est fort probable qu'il fera partie de mes lectures de l'année !  sourire
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shanidar
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyMer 8 Jan 2014 - 22:29

églantine a écrit:
Merci Tom Léo : il est fort probable qu'il fera partie de mes lectures de l'année !  sourire

également ! quelle belle émotion dans tes propos tom léo !
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 EmptyJeu 9 Jan 2014 - 7:06

j'ai lu le testament français il y a longtemps, j'en garde un bon souvenir, et vous me donnez envie de me replonger dans les livres de cet auteur.. peut-être une femme aimée pour continuer...
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MessageSujet: Re: Andreï Makine [Russie]   makine - Andreï Makine [Russie] - Page 6 Empty

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