Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires

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Bédoulène
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Bédoulène


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MessageSujet: Re: LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires   LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires - Page 2 EmptySam 23 Oct 2010 - 11:34

Un automne à Cuba de Leonardo Padura

Le corps d'un homme vient d'être retrouvé noyé dans la mer et emasculé. Bien qu'il ait remis sa lettre de démission le lieutenant Mario Conde est rappelé par le nouveau chef du service qui exerce un petit chantage en demandant au lieutenant la résolution de ce crime contre l'acceptation de sa démission.
La victime est un ancien et important fonctionnaire Miguel Forcade, qui s'est enfui de Cuba il y a plusieurs années, rentré par autorisation sanitaire pour voir son père mourrant. Miguel Forcade qui s'était réfugié à Miami a échappé à la surveillance de la police Cubaine avant d'être retrouvé mort.
S'ensuit donc une enquête policière.
Le rythme est lent, malgré le fait que l'enquête soit résolue en 3 jours. Ce lieutenant de police dont la démission est acceptée à la résolution de l'enquête, est fatigué de cotoyer les criminels de tous ordres et les victimes ; il a l'envie d'écrire.

L'ouragan annoncé perturbe les personnages, l'ile mais Mario Conde l'attend comme un "purificateur" de tous les miasmes et de sa vie aussi.

L'écriture est agréable, les descriptions sont très olfactives, ce lieutenant est sympathique dans son allure de flic vieux routard, bien qu'il ne soit qu'à la veille de ses 36 ans, le lecteur le suit facilement.

un moment de lecture finalement reposant. Je tenterais une autre lecture.

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Arabella
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MessageSujet: Re: LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires   LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires - Page 2 EmptySam 23 Oct 2010 - 21:14

La seconde mort du chat / Onelio Jorge Cardoso



La plupart des textes se placent avant la révolution cubaine, dans un monde rude de gens pauvres, paysans, pêcheurs, ouvriers. La faim est une réalité que beaucoup affrontent, la mort est omniprésente. Mais cette réalité dure n'empêche pas les gens d'avoir leurs rêves et espérances, et d'envisager d'autres possibles. Ces textes sont à la fois très réalistes, ils n'embellissent pas les conditions de vie, mais en même temps ils ne sont pas que cela, il y a un petit côté conte, récit un peu magique, même si cela reste discret. Et surtout l'auteur maîtrise à fond l'art de la forme courte : il sait dire l'essentiel sans en dire trop, de façon à laisser le lecteur sur une part de non-dit, donc à imaginer, qui fait que le texte terminé on se prend à le reprendre, pour trouver toutes les significations possibles. L'écriture est très efficace, alternant descriptions, jamais trop longues, et dialogues, forcement brefs, puisque l'auteur fait parler des personnages qui n'ont pas l'habitude de prendre la parole. Mais qui ont des choses à dire, si on sait les écouter, et c'est incontestablement le cas de Cardoso.

Une lecture vraiment surprenante, avec une autre image de Cuba, un Cuba avant la révolution, et loin de la Havane.
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MessageSujet: Re: LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires   LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires - Page 2 EmptyLun 25 Oct 2010 - 21:38

J'ai lu Hadriana dans tous mes rêves de René Depestre, et malheureusement je ne partage pas l'enthousiasme de Shanidar. Non que j'ai trouvé ce livre sans intérêt, je lui trouve même des qualités, mais sans avoir été complètement convaincue.

Le récit a déjà été raconté, Hadriana meurt le jour de son mariage, à l'église, au moment de dire oui, mais elle ne meurt pas vraiment, elle est juste en train d'être transformée en zombie. L'incontestable atout du livre, est l'écriture de René Depestre, par ailleurs poète, et qui dans de bons moment du récit, trouve lyrisme et flamboyance. Des petits moments, des descriptions, des personnages, sont fort bien rendus, et on se prend à sourire à certains passages.

Ce qui m'a infiniment moins satisfait, est la structure du récit, la trame romanesque. On plus en face de morceaux épars que d'un véritable récit. Un bout de carnaval, un personnage pittoresque, une description. Réussis en eux-mêmes mais l'articulation entre eux n'est pas très convaincante pour moi. Le récit d'Hadriana dans la dernière partie est la partie la plus réussie à mon sens, même si par moment répétitive avec ce qui nous a déjà été raconté au début. Et puis le happy end final est peu convaincant, échapper à la zoombification semble étonnamment facile, on se demande même pourquoi personne ne semble y avoir pensé avant. Bref cela manque de crédibilité.

Donc impression mitigée à la fin de cette lecture, quelques bons moments, mais globalement en tant que roman, je trouve ce texte frustrant.
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Arabella
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MessageSujet: Re: LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires   LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires - Page 2 EmptyMer 27 Oct 2010 - 19:01

La Havane pour un Infante défunt/Guillermo Cabrera Infante



Nous suivons Guillermo Cabrera Infante, à partir de son arrivée à la Havane, dans sa vie et ses pérégrinations dans la capitale cubaine. Ou plus exactement nous le suivons dans ses activités érotiques, tous les autres aspects de sa vie n’étant qu’entreperçues au second plan, uniquement si elles sont nécessaires pour comprendre le seul sujet de son roman. Nous suivons donc le jeune (son arrivée à la Havane marque pour lui son entrée dans l’adolescence), puis de moins en moins jeune, Guillermo, tout d’abord dans sa découverte de sa sexualité, filles, femmes entrevues dans la promiscuité d’un solar havanais, les attouchements divers inévitables dans ce genre d’endroits, puis sa fréquentation de cinémas, dans le but semble-t-il de se livrer à une chasse en règle aux femmes, chasse qui se borne surtout à des frôlements et harcèlements sur ses voisines féminines. On se demande même comment il a pu écrire des critiques de cinéma, ou fonder la cinémathèque, compte tenu de ses activités dans les salles obscures, il paraît impossible qu’il ait pu y voir vraiment un seul film. Et enfin, après tous ces longs préliminaires, nous suivons notre héros dans de véritables activités sexuelles, qu’il réussit enfin à vivre, après de très très longs tâtonnements. Perdre « son pucelage » lui prend beaucoup plus de temps qu’à une jeune fille sortant du couvent.

J’ai failli abandonner entre la 100eme et la 200eme page. Parce que le début n’est qu’un long catalogue, répétitif, de petites expériences finalement fort monotones, et assez semblables. Les habitants du solar étaient nombreux, et déménageaient vite. Les petites filles, filles ou femmes qui intéressent notre personnage sont donc légion, et chacune a droit à ses deux ou trois pages, partant d’une description physique suivie de ce qui la relit au niveau érotique à notre jeune personnage. Cela tourne au catalogue, et à mon goût devient vite fastidieux. De même en ce qui concerne les aventures dans les cinémas. Je n’ai tenu que grâce à l’écriture, et à quelques scènes drôles, qui parlaient aussi incidemment d’autre chose. Ce n’était pas désagréable ni vraiment inintéressant, mais je ne voyais pas lire 600 pages s’il n’y avait que cela.

Heureusement, avec (enfin, il était temps) l’entrée dans la vraie sexualité, le livres s’attarde d’avantage sur les personnes, les femmes ne sont plus rien que des silhouettes, des profils entrevus dans des salles obscures, mais des personnes de chair et de sang, Et notre héros prend aussi de l’épaisseur, de la consistance, en même temps que les femmes qu’il rencontre.

Cabrara Infante a incontestablement un style à lui, simple en apparence, mais son ingénuité apparente est une ruse, pour mieux attirer son lecteur dans un univers plus complexe qu’il n’y paraît. Et l’humour est toujours présent, et s’exerce en premier lieu vis-à-vis du personnage-auteur, pas tendre pour lui-même, s’il n’est pas non plus tendre pour les autres. Et cela fait passer pas mal de choses, le machisme du héros avant tout, qui sans ce second degré permanent pourrait sembler insupportable par moments. Petit, laid, myope, souffrant de dents en permanence, on ne peut pas dire qu’il nous donne un portrait flatteur de lui-même, ce qui rend plus acceptable sa façon de détailler les physiques féminins, sans faire de cadeaux. A ses chasses aux femmes dans les cinémas, répondent les avances homosexuelles qu’il subit à certains moments, qui de chasseur le rendent proie, et sa façon de s’en offusquer, est assez comique. Et fait passer quelques adjectifs comme « dégénérés » qu’il emploie vis-à-vis des homosexuels, dont on se dit vu, ce qui précède, qu’il doit y avoir du second degré là-dedans. La scène la plus hilarante pour moi a été celle dans laquelle dans un transport érotique inédit, il plante ses dents dans le dos d’une femme qui l’accompagne au cinéma. Et s’y casse son dentier. Ce qui l’oblige de quitter de suite les lieux et l’empêche de revoir son éventuelle conquête, après avoir perdu la face à ce point-là.

Et sur la fin du roman, des notes plus graves et plus mélancoliques font leur, apparition, laissant supposer que certaines attitudes ne sont qu’un masque, que cette frénétiques chasse aux femmes n’est qu’une grande fuite en avant, le dernier chapître, drôle en apparence me semble très révélateur.

Un livre incontestablement très masculin, parfois agaçant, avec pas mal de facilités, mais aussi avec de réelles qualités, qui font que je suis contente d’avoir persisté dans cette lecture, qui j’ai été à deux doigts d’abandonner. L’auteur a un incontestable talent, et des choses à dire, même s’il se situe très loin de mon univers. Une vraie découverte.
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MessageSujet: Re: LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires   LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires - Page 2 EmptyDim 21 Nov 2010 - 18:19

Paradiso /José Lezama Lima



Livre irrésumable, irracontable, un univers à lui tout seul. Nous suivons, plus ou moins comme un fil rouge mais un fil rouge qui se dérobe, et menace de se rompre à chaque instant, même si finalement à la dernière extrémité il n'en est rien, José Cemi, d'abord enfant, puis adolescent, enfin jeune homme. Mais on ne vient pas de nulle part, et José Cemi est pourvu de famille, de plusieurs familles même, il y a un Basque, des Portugais, des arbres généalogiques complexes, et une parentèle nombreuse, excentrique et étrange. Et il y a les parents de José Cemi, sa mère Rialta, et son père ingénieur et colonel mort jeune, dont le souvenir plane sur la famille bien après sa disparition. Et il y a des lieux, comme certains quartiers de la Havane. Et tout cela s'enchevêtre dans un mélange baroque, part dans tous les sens, pour revenir finalement à un endroit que l'on pensait perdu définitivement. C'est pétri de culture, de références, d'idées, mais aussi d'images, de sensations, d'odeurs. Un voyage intellectuel et sensuel, dans lequel le langage est le véhicule enchanté qui amène le lecteur dans des coins et recoins qu'il ne connaîtrait jamais sans cela. Un langage poétique, touffu, d'une richesse et d'un rythme magique, vraiment caractéristique de l'écrivain. Une merveilleuse découverte, dont je me sens incapable de parler comme il le faudrait.

C'est un livre univers dans lequel on se perd, sans se perdre vraiment, il faut abandonner un peu la raison et la stabilité pour se laisser embarquer par l'auteur. Un livre qui ne conviendra pas à tous, trop atypique et dérangeant pour cela, certains le trouveront obscure, voire ésotérique, mais si le lecteur succombe à son charme, il ferra une lecture inoubliable.
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traversay
Flâneur mélancolique
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MessageSujet: Re: LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires   LC par pays - L'espace Caraïbe - Commentaires - Page 2 EmptyJeu 25 Nov 2010 - 21:57


Le navigateur endormi d'Abilio Estevez

Cuba, 1977. Sur la plage d’une île à l’ouest de La Havane, dans le vieux bungalow qu’elle a hérité d’un médecin américain, la famille Godínez s’active à barricader portes et fenêtres pour prévenir l’arrivée de l’ouragan Katherine, annoncé comme dévastateur. Sous le même toit sont réunies trois générations. Il y a d’abord les anciens : le colonel Jardinero et Andrea, mari et femme, Mamina, la vieille domestique, mais aussi l’oncle Mino ou le solitaire Juan Milagro. Et il y a les jeunes : Elisa, Jafet ou Valeria, enfant et petits-enfants d’Andrea.


Un roman qui ressemble au sac et au ressac de la mer des Caraïbes. Et chaque vague, ou plutôt chaque chapitre, charrie des souvenirs du temps passé. Dans Le navigateur endormi, des personnages isolés dans un bungalow attendent. Un ouragan est annoncé, toute la parentèle des Godinez est là, y compris les pièces rapportées. Beaucoup de vieux, plus de 90 ans pour la plus ancienne, et quelques jeunes. Et des fantômes qui rôdent, personnes disparues, souvent de mort violente.

Le livre d'Abilio Estevez se dévoile au fur et à mesure. Il faut beaucoup de patience pour découvrir les liens de parenté entre la vingtaine de personnages qui emplissent le roman de leurs présences et les écouter, tout à tour, raconter dans une sorte de monologue, leur histoire, qui recoupe celle de Cuba, depuis le début de vingtième siècle. Et leur isolement, leur déréliction, est plus que symbolique de l'état de cette île qui, sous la plume d'Estevez, est davantage un enfer qu'un paradis.

Se laisser aller, ne pas chercher à combattre la marée, sinon Le navigateur endormir a tôt fait de vous engloutir. L'écriture est déliée, loin du style baroque que l'on associe volontiers aux romans latino-américains. Elle se fait onirique à l'occasion, mais sans excès, souvent tranchante et réaliste pour décrire les maux endémiques de Cuba, liés en particulier aux gouvernements qui se sont succédé des dictateurs d'opérette manipulés par les américains au régime castriste, guère ménagé.

L'un des bonheurs du livre est son érudition immense. On y évoque les écrivains cubains, le cinéma hollywoodien, le jazz, l'existentialisme, et mille autres références culturelles, sans pédantisme, avec une ouverture sur le vaste monde qui contraste avec la "petitesse" de Cuba.

Fuites en bateau qui ressemblent à des suicides, deuils à répétition, désillusions, la tragédie est le lot de la famille Godinez. Elle attend l'ouragan avec une sorte de fatalisme. A Cuba, quand on n'est pas au milieu d'un cyclone, c'est qu'un autre se prépare et ne va pas tarder. Ainsi va la vie dans cette île "ridicule" aux yeux du monde, constate Abilio Estevez avec les mots d'un pessimiste invétéré et sans doute nostalgique, qui vit aujourd'hui à Barcelone et qui clôt ainsi sa trilogie cubaine après Ce royaume t'appartient et Palais lointains. [b][center]
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