Thèmes abhorrés ?

(j'ai encore plus de préjugés pour ce qui est de la fantasy, huhu).

là-dedans pour la SF, des auteurs qui ne jouent pas trop la carte du système métaphorique ou sorte de monde complet tout pensé qui doit démontrer quelque chose de plus ou moins inspirant ? (ce qui m'avait tenu loin du Maitre du haut château de Ph. K. Dick)

Bon après ces catégorisations sont un peu superficielles. A priori je n'ai aucun a priori sur aucun genre, puisqu'ils sont un peu près aussi fourre-tout sinon plus que les genre musicaux. D'ailleurs je trouves que la distinction littérature blanche et littérature de genre est parfaitement ridicule.

Si j'ai des préjugés, c'est sur certains livres, ou certains auteurs dont j'ai entendu parler. Je n'ai jamais lu Musso, ni Twillight, ni Da Vinci Code, mais a priori, ça ne m'intéresse pas. Autrement dit j'ai toujours une préférence pour : "vérifier que ce dont on me dit du bien est vraiment bien" que "vérifier que ce dont on me dit nul est vraiment nul". A trop privilégier la deuxième solution, on finit par lire que des trucs nuls. Pour autant que ceux qu'on écoute soient des gens de confiance, et dans mon cas, j'en ai pas mal.

C'est plus sur un contenu que je vais avoir un préjugé aussi. (les vampires par exemple).

Je ne sais plus quel auteur avait bien réagit par rapport à un autre préjugé qui consiste à dire : "90% de la S.F. c'est de la daube."

Il a dit très sagement : "90% de tout est de la daube."

C'est sûr que quand on est fan de littérature, comme de films d'ailleurs, dits de "genre", parfois on doit faire fasse à une forme de snobisme je dirais (mais qui est finalement un lointain héritage, je pense, il y a toujours eu un forme de dédain vi à vis d'un genre ou d'un style littéraire qui serait considéré à un moment comme "non académique"), même si c'est vrai que ça tend peut-être à s'estomper ? Ou peut-être qu'on commence à découvrir que des auteurs SF/fantasy/polars sont aussi des auteurs tout court ? Ou que les "frontières" fondent peu à peu ?

Et peut-être aussi qu'il y a une forme de "snobisme" de l'autre côté aussi ? Moi même, je sais bien que pour ce qui est des romans, je vais avoir tendance à ne passer que vite fait au rayon littérature générale pour scanner des titres dont je sais par avance qu'ils vont correspondre à mes attentes... alors que je vais mettre plus d'attention dans les rayons de genre.
Et que si on me file un bouquin sans éléments fantastiques un minimum, ni enquête policière, ni tension proche de thriller... je risque d'avoir peur de m'y ennuyer avant même de l'ouvrir, en fait (parce que pour schématiser, que ça soit au cinoche ou dans un livre, je me fiche totalement d'une histoire qui serait ancré dans la banalité quotidienne que justement, j'essaye de "fuir" par la fiction). Parce qu'à un moment donné, on s'installe dans une sorte de routine intellectuelle, et on n'a peut-être pas envie d'en sortir, en fonction de ses propres attentes ?... Je ne sais pas, c'est juste que je me pose la question...   

yep, j'étais chargée (comme c'est bizarre) d'acheter un livre pour l'anniversaire d'une amie. Elle ne lit quasiment que des polars ou des bouquins de socio... j'avais donc envie de lui offrir quelque chose d'un peu décalé tout en restant attractif et finalement ce n'est pas si facile (la libraire, pour le coup, n'a pas été très efficace). Comme quoi ce n'est pas toujours évident, même avec le nombre d'infos qui nous traversent, de trouver ce qu'on cherche du premier coup.

t'es allée voir chez Spinrad et Le passager clandestin ?   

c'est à dire que c'est la librairie du village (3500 habitants) et que je n'ai pas vu l'ombre d'un livre de sf... j'ai pris La couronne verte de Kasischke et Arab Jazz de Karim Miské (polar d'ambiance que j'ai également acheté à un vide-grenier). C'était pas une mission facile !

(et je note Spinrad même si je n'ai pas été convaincue par mon premier essai)  

Chymère a écrit:

Parce qu'à un moment donné, on s'installe dans une sorte de routine intellectuelle, et on n'a peut-être pas envie d'en sortir, en fonction de ses propres attentes ?... Je ne sais pas, c'est juste que je me pose la question...   

Je pense que c'est le principe des littératures de genre (Polar, SF, Fantaisie, ...). Si un ouvrage se rapporte a un genre, c'est que l'auteur a justement établit son récit autour de code qui définissent ce genre. Cela peut être plus ou moins bien fait, il peut jouer avec les codes, les repousser ou bien les emprunter facilement.  Et l'amateur d'un genre recherche ces repères là justement, sinon il n'en serait pas amateur. d'ou je pense son peu d'enclin "a priori" à s'ouvrir a d'autre forme de fiction, si il est d'avantage passionné que curieux.

ET comme tu le dis, les grands amateurs d'un genre sont parfois assez péjoratif quand aux littératures sortant de leur cadre.  j'ai entendu parlé de littérature Mainstream. La SF est un genre, le polar aussi, mais Le Mainstream, ou l'académique, ou la litt "blanche" ? ça se rapporte a quel genre de considération au juste ? A part que c'est ce qui n'est pas une littérature de genre ? "Mainstream, académique, blanche" Des mots assez incipide tentant  de qualifier une hétérogénéité impossible à saisir autrement.

Après de toute façon, il m'apparait que le contour des genres, des ensembles de livre donc, n'est pas une frontière aussi précise que celle qui divise l'ensemble des nombres pair des impairs.

Les genres ont peu tendance à se mélanger actuellement. Il est courant que certains romans utilisent
le polar comme plateforme ou comme moyen narratif. Pas toujours à bon escient. Mais parfois de façon interessante.
Quant au polar, il a atteint ses propres lettres de noblesse et déborde souvent le cadre du genre.
Dans le cas du polar noir actuel,  la critique que je lui ferais  serait, soit de se répéter, soit de surenchérir dans la violence et l' extreme.

Dire que ne pas lire de la SF ou de la Fantasy par snobisme et donc par un refus à priori, finalement sans connaître...Je ne dis pas qu'il n'y ait pas quelques personnes dans ce cas. Mais enfin, ce n'est pas la seule raison. J'en ai lu des dizaines et des dizaines dans mes jeunes années, et puis un jour, je n'y ai plus trouvé aucun intérêt. Je serais d'accord avec HamsterKiller, c'est écrit autour de codes, et qu'on on adhère pas ou plus à ces codes, et bien on y trouve pas d'intérêt. Des écrivains qui ne les respectent pas, qui ont un univers et une écriture qui les transcendant, sont très rares, en général pas publiés dans les collections spécialisées et lus souvent surtout par des gens qui ne lisent pas de SF en général. Ma dernière lecture en date de ce type, est La guerre des Salamandres de Karel Capek. Une thématique SF, mais surtout un livre d'un auteur qui me passionne. Mais j'en ai trouvé très peu.

Mais je me souviens d'un moment où j'en lisais beaucoup et y trouvais mon compte. Donc je comprends que des gens y prennent plaisir. Mais un plaisir qui ne va pas être forcément facile à faire partager à tout le monde, parce que beaucoup de gens ne vont pas entrer dans cet univers, et pas par principe ou ignorance, mais encore une fois à cause des codes, des parti pris, des thématiques et traitements propres de cette littérature.

Cela dit, je fais une petite tentative de temps en temps, au cas où...

Arabella a écrit:

Mais je me souviens d'un moment où j'en lisais beaucoup et y trouvais mon compte. Donc je comprends que des gens y prennent plaisir. Mais un plaisir qui ne va pas être forcément facile à faire partager à tout le monde, parce que beaucoup de gens ne vont pas entrer dans cet univers, et pas par principe ou ignorance, mais encore une fois à cause des codes, des parti pris, des thématiques et traitements propres de cette littérature.

Oui, je comprends ce que tu veux dire...   
Après, perso, je ne demande à personne de partager mes goûts à la limite, juste d'accepter qu'ils existent. Mais oui, des personnes qui n'aiment pas une fiction dès lors qu'elle n'est pas "réaliste", j'en connais oui. Alors que moi, c'est juste l'inverse... mais bon, faut de tout pour faire un monde.

Je ne sais pas. Ai-je des thèmes abhorrés particulièrement ? Je n'ai jamais posé ce genre de question.

En tout cas, je lis très rarement polar, SF, fantaisie tout ça. C'est vrai que j'ai parfois l'impression que c'est un club un peu fermé aux autres.
Mais je comprends Chymère malgré tout, parce que la littérature en général aussi, ça donnerait sûrement l'impression d'un cercle fermé un peu bizarre aux yeux de ceux qui n'aiment pas la littérature. Et ceux qui achètent plein de livres devraient être très bizarre pour les gens qui ne savent pas le bonheur de lecture. Le monde est fait comme ça. On est toujours con de quelqu'un.  

Citation :

C'est vrai que j'ai parfois l'impression que c'est un club un peu fermé aux autres.

Ben les gens qui sont vraiment à fond dans le délire (genre des fans hardcore de Star Wars ou les Trekkies, sans parler de ceux qui vont en ComicCon ou font du Cosplay) peuvent donner une impression de club parce qu'effectivement, quand on se regroupe entre personnes ayant des références particulières, ça peut donner cette impression... Surtout que c'est souvent couplé avec tout ce qui tourne autour de la culture "geek" comme on se plaît à dire maintenant.   
Mais bon, il y a divers degrés de délire dans tout ça. Et je pense que personne ne va te regarder de travers si tu prends un ouvrage au rayon SF (le vrai, hein... celui avec les couvertures argentées, sinon ça compte pas...   ).

Et puis, je pense que ces littératures dites de genre, quoiqu'on en dise, souffre toujours d'une image de "sous-littérature", véhiculée notamment à l'école, où il est encore très rare d'en lire en cours. Même les grands classiques (avec du bol, tu peux avoir des extraits de 1984 en philo, à la limite...).

Mais bon, comme tu le dis si bien, on est toujours le con de quelqu'un en effet...
Et moi, non seulement je lis du genre en littérature de fiction... mais en plus, je lis des essais de spiritualités, le développement personnel, sur les phénomènes paranormaux... donc, de la sous-science et de la sous-sociologie ou sous-philosophie. C'est dire si je cumule les défauts...   

Chymère a écrit:

Et puis, je pense que ces littératures dites de genre, quoiqu'on en dise, souffre toujours d'une image de "sous-littérature", véhiculée notamment à l'école, où il est encore très rare d'en lire en cours. Même les grands classiques (avec du bol, tu peux avoir des extraits de 1984 en philo, à la limite...).
 

Harry Potter est à l'heure actuelle un des livres les plus lus en collège comme lecture scolaire.   

Ainsi que le Seigneur des anneaux.

C'est relativement nouveau ça alors ? ce genre de livre dans les programmes scolaire non ?

Moi c'était plutôt la Peau de Chagrin, Madame Bovary, La guerre de Troie n'aura pas lieu, Les confession de Rousseau... Et c'était y'a pas si longtemps.