Lecture en commun: Stefan Zweig : La confusion des sentiments

Je vais essayer également de me lancer dans cette LC mais vu la situation dans laquelle je suis actuellement, je verrai si j'arrive à suivre ou pas...
En plus, ma connexion à Internet étant limitée, mes commentaires seront certainement peu nombreux, mais je vais essayer de faire du mieux que je peux

Pour l'instant j'accroche bien; je trouve que l'écriture est très fluide, bien travaillée.J'ai lu environ 1/3 du livre

ah oui, superbe travail sur la langue et des thèmes très intéressants et fouillés, précis, pointilleux, un art de la vivisection chez Zweig : la formation intellectuelle, la jeunesse dans ce qu'elle a d'inachevée et de passionnée, la dualité des comportements et l'ambiguité des personnages (à la fois très féminin et viril, sensible et inaccessible...). Je suis complètement sous le charme...

A cette lecture on pense un peu au Cercle des poètes disparus avec ce professeur qui insuffle tant de vie, de poésie et d'intelligence dans l'existence de son élève, on retrouve le caractère passionné de l'adolescence, son intransigeance, sa dévoration... on pense également à Georges Steiner et ses réflexions sur le maître et l'élève, le formateur et l'éduqué... La lecture ouvre beaucoup de perspective sur l'idée de passion, de rencontre, d'échange, sur la capacité d'empathie de chacun, sur la volonté d'apprendre, d'être perméable, curieux, inventif. Une lecture vivifiante, donc.

seulement à part l'écriture belle, et agréable, c'est à peu près tout ce qui me fait vibrer; l'histoire, n'a rien de palpitant. Je reste un peu de bois, pour le moment

mimi54 a écrit:

seulement à part l'écriture belle, et agréable, c'est à peu près tout ce qui me fait vibrer; l'histoire, n'a rien de palpitant. Je reste un peu de bois, pour le moment

ah tiens, je trouve au contraire que cette lecture plonge dans un entrelac de sensations, de références (Shakespeare, Goethe...), d'excitations à la fois sensorielles et intellectuelles vraiment vivantes... Il ne se passe en effet pas grand chose d'un point de vue évènementiel mais les sentiments, les affects, les découvertes intellectuelles me satisfont pleinement. Comme quoi chaque livre pour chaque lecteur...

shanidar a écrit:

mimi54 a écrit:

seulement à part l'écriture belle, et agréable, c'est à peu près tout ce qui me fait vibrer; l'histoire, n'a rien de palpitant. Je reste un peu de bois, pour le moment

ah tiens, je trouve au contraire que cette lecture plonge dans un entrelac de sensations, de références (Shakespeare, Goethe...), d'excitations à la fois sensorielles et intellectuelles vraiment vivantes... Il ne se passe en effet pas grand chose d'un point de vue évènementiel mais les sentiments, les affects, les découvertes intellectuelles me satisfont pleinement. Comme quoi chaque livre pour chaque lecteur...

j'attends de voir, mais il me faut quand même un minimum d'évènementiel....et comme je ne suis pas spécialiste, je ne sais pas reconnaitre Goethe ou Shakespeare ( que je n'ai d'ailleurs jamais lu) dans un texte.
Peut-être un peu trop intello pour moi

En vrac, quelques impressions :

La densité des phrases, cette obligation pour le lecteur de porter une attention particulière à chaque mot employé
Le premier cours du professeur, vu en intrus. Extase est un mot qui revient à plusieurs reprises. Un coup de foudre uniquement dû à une voix et à un éclatant exposé, sans même voir le visage de celui qui le prononce
"Le désir de jouir de toutes les choses terrestres dans des mots inspirés"
L'utilisation par Zweig de toutes les ressources de la ponctuation : le point virgule et la parenthèse, en particulier. L'un donne un rythme, l'autre induit un commentaire intérieur. Magistral
"Rien n'est plus passionnée que la vénération d'un jeune homme, rien n'est plus timide, plus féminin que son inquiète pudeur"
Outre l'introspection psychologique des deux personnages principaux, parfois lourde et répétitive, quelques scènes superbes : la honte du garçon devant son père avant de faire disparaître l'une de ses conquêtes d'une nuit, la drague désastreuse d'une jeune femme qui se révèlera être l'épouse de son mentor adoré
"Mais cette passion de l'esprit, surgissant entre deux hommes, à quelle réalisation va t-elle prétendre, elle qui est irréalisable ?"
Le prof dicte, l'élève écrit. Un échange, une transmission qui ressemblent, par les mots, à un acte d'amour
La femme du professeur, personnage énigmatique, bienveillant, protecteur
La confession finale est éblouissante. Rappelons que le livre a été écrit en 1927.
Et ces dernières phrases, émouvantes au possible, qui rappellent, toutes proportions gardées, les derniers instants de Brokeback Mountain.

La confusion des sentiments. La virilité arrogante d'un jeune homme de moins de 20 ans, qui découvre sa part féminine, la séduction des mots, les échanges intellectuels et leur part charnelle. Une histoire d'amour faite de désir, de frustration, de jalousie, d'inhibition etc.

A plus tard, pour d'autres impressions.

merci Traversay pour ces impressions en vrac chatoyantes... et je retrouve dans ta manière de dire, l'émulation qui nourrit tout le livre, cette tendance en nous à vouloir être emportés par le roman (qui pourrait ici se rapprocher de la 'romance'), par cette histoire d'amour qui est surtout une histoire d'initiation, de don total, d'apprentissage sentimental.

mimi54 a écrit:

shanidar a écrit:

mimi54 a écrit:

seulement à part l'écriture belle, et agréable, c'est à peu près tout ce qui me fait vibrer; l'histoire, n'a rien de palpitant. Je reste un peu de bois, pour le moment

ah tiens, je trouve au contraire que cette lecture plonge dans un entrelacs de sensations, de références (Shakespeare, Goethe...), d'excitations à la fois sensorielles et intellectuelles vraiment vivantes... Il ne se passe en effet pas grand chose d'un point de vue évènementiel mais les sentiments, les affects, les découvertes intellectuelles me satisfont pleinement. Comme quoi chaque livre pour chaque lecteur...

j'attends de voir, mais il me faut quand même un minimum d'évènementiel....et comme je ne suis pas spécialiste, je ne sais pas reconnaitre Goethe ou Shakespeare ( que je n'ai d'ailleurs jamais lu) dans un texte.
Peut-être un peu trop intello pour moi

mimi, je suis curieux de connaître très impressions après les dernières pages. shanidar, tu vais aimer la conclusion de cette sensuelle aventure intérieure.

Orientale a écrit:

Comme je ne suis pas germanophone, j'ai cru "que "Confusion des sentiments", c'est Rausch der Verwandlung que j'i lu recemment.

Je m'apercois que vous parlez d'un recueil de nouvelles - il y en a un dans ma bibliotheque, je vais voir si ce sont les memes que celles que vous lisez.

non, non, Orientale le livre que nous lisons est un roman unique et non pas un recueil de plusieurs nouvelles...

Orientale a écrit:

Comme je ne suis pas germanophone, j'ai cru "que "Confusion des sentiments", c'est Rausch der Verwandlung

Confusion des sentiments a comme titre en allemand: Verwirrung der Gefühle

Je stoppe cette lecture, à la page 75; L'écriture est superbe, mais que vaut une écriture superbe sans histoire, sans branche à laquelle se raccrocher pour avancer?
Pour moi pas grand chose.
Ce nombrilisme, ce positionnement sur le ressenti du narrateur finissent par m'ennuyer copieusement.
S'il existe un titre de Zweig avec une réelle histoire, un scénario, je veux bien retenter avec cet auteur. Sinon, je crains qu'il ne comble pas assez ma faim.
Désolée.

traversay a écrit:

mimi, je suis curieux de connaître très impressions après les dernières pages. shanidar, tu vais aimer la conclusion de cette sensuelle aventure intérieure.

Je n'irai pas au bout de" cette sensuelle aventure intérieure" Je ne suis pas une sensuelle, alors tout cela me laisse de marbre, et m'ennuie terriblement.

mimi54 a écrit:

traversay a écrit:

mimi, je suis curieux de connaître très impressions après les dernières pages. shanidar, tu vais aimer la conclusion de cette sensuelle aventure intérieure.

Je n'irai pas au bout de" cette sensuelle aventure intérieure" Je ne suis pas une sensuelle, alors tout cela me laisse de marbre, et m'ennuie terriblement.

Pas de chance avec les lectures communes mimi!

Marko a écrit:

mimi54 a écrit:

traversay a écrit:

mimi, je suis curieux de connaître très impressions après les dernières pages. shanidar, tu vais aimer la conclusion de cette sensuelle aventure intérieure.

Je n'irai pas au bout de" cette sensuelle aventure intérieure" Je ne suis pas une sensuelle, alors tout cela me laisse de marbre, et m'ennuie terriblement.

Pas de chance avec les lectures communes mimi!

en effet, pas de chance