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 Mouloud Mammeri [Algérie]

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2 participants
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René
Invité




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MessageSujet: Mouloud Mammeri [Algérie]   Mouloud Mammeri [Algérie] EmptyMer 22 Déc 2010 - 16:07

Qui est dd'a l'Mouloud ?

Mouloud Mammeri [Algérie] 2j70fneg
photo prise par un cousin photographe Nadir.Z, cette photo a fait quand même le tour du monde, donc je profite de l'occasion pour me vanter un p'tit peut dentsblanches

qui est donc Mouloud Mammeri:

Doit-on présenter l’auteur de La Colline oubliée ou de L’Opium et le bâton? On ne le fera jamais assez.
Dix-neuf ans déjà: le 25 février 1989, un géant de la littérature algérienne trouva la mort sur la route près de Aïn Defla, une branche détachée par le foehn dit-on, alla frapper mortellement le grand homme! Tamazgha et la Kabylie s’en souviennent.

Mouloud Mammeri est né le 28 décembre 1917 dans l’un des villages de la colline oubliée, plus exactement à Taourirt Mimoun à Beni Yenni. Mammeri a fait ses études, d’abord à l’école Verdi qui était à l’époque l’école communale de Beni Yenni pour ensuite poursuivre ses études secondaires au lycée Gouraud au Maroc. Il rentre en Algérie et sera mobilisé en 1934 pour être libéré en 1940. Il s’inscrit à la Faculté des lettres d’Alger. Remobilisé après le débarquement américain en Afrique du Nord, il participe aux campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne ...Lire la suiteLire la suite



« Ses romans représentent, si l'on veut, quatre moments de l'Algérie :
La Colline oubliée les années 1942 et le malaise dans le village natal avec le départ pour le pays des "autres";
Le Sommeil du juste l'expérience de l'Algérien chez ceux-ci et le retour, déçu, chez les siens;
L'Opium et le bâton la guerre de libération dans un village de la montagne kabyle (...).
Enfin La Traversée depuis 1962 se termine sur le désenchantement (...). 'La mystique est retombée en politique', le dogme et la servitude sont 'programmés'. »
Romans :

* La Colline oubliée, Paris, Plon, 1952, 2nde édition, Paris, Union Générale d’éditions, S.N.E.D., col. 10/18, 1978 ; Paris, Folio Gallimard, 1992 (ISBN 200384748).
* Le Sommeil du juste, Paris , Plon, 1952, 2nde édition, Paris, Union Générale d’éditions, S.N.E.D., col. 10/18, 1978 .
* L’Opium et le bâton, Paris, Plon, 1965, 2nde édition, Paris, Union Générale d’éditions, S.N.E.D., col. 10/18, 1978 , Paris, La Découverte et 1992.
* La Traversée, Paris, Plon, 1982, 2nde édition, Alger, Bouchène, 1992.

Nouvelles :

* « Ameur des arcades et l’ordre », Paris, 1953, Plon, « La table ronde », n°72.
* « Le Zèbre », Preuves, Paris, N° 76, Juin 1957, PP. 33-67.
* « La Meute », Europe, Paris, N°567-568, Juillet-Août 1976.
* « L’Hibiscus », Montréal, 1985, Dérives N°49, PP. 67-80.
* « Le Désert Atavique », Paris, 1981, quotidien Le Monde du 16 Août 1981.
* « Ténéré Atavique », Paris, 1983, Revue Autrement N°05.
* « Escales », Alger, 1985, Révolution africaine; Paris, 1992, La Découverte.

Théâtre :

* « Le Foehn ou la preuve par neuf », Paris, PubliSud, 1982, 2nde édition, Paris, pièce jouée à Alger en 1967.
* « Le Banquet », précédé d’un dossier, la mort absurde des aztèques, Paris, Librairie académique Perrin, 1973.
* « La Cité du soleil », sortie en trois tableaux, Alger, 1987, Laphomic, M. Mammeri : Entretien avec Tahar Djaout, pp. 62-94.

Traduction et critique littéraire :

* « Les Isefra de Si Mohand ou M’hand », texte berbère et traduction, Paris, Maspero, 1969, 1978 et 1982; Paris, La Découverte, 1987 et 1994.
* « Poèmes kabyles anciens », textes berbères et français, Paris, Maspero, 1980; Paris, La Découverte, 2001 .
* « L ‘Ahellil du Gourara », Paris, M.S.H., 1984.
* « Yenna-yas Ccix Muhand », Alger, Laphomic, 1989.
* « Machaho, contes berbères de Kabylie », Paris, Bordas.
* « Tellem chaho, contes berbères de Kabylie », Paris, Bordas, 1980.

Grammaire et linguistique :

* « Tajerrumt n tmazigt (tantala taqbaylit) », Paris, Maspero, 1976.
* « Précis de grammaire berbère », Paris, Awal, 1988.
* « Lexique français-touareg », en collaboration avec J.M. Cortade, Paris, Arts et métiers graphiques, 1967.
* « Amawal Tamazigt-Français et Français-Tamazigt », Imedyazen, Paris, 1980.
* « Awal », cahiers d’études berbères, sous la direction de M. Mammeri, 1985-1989, Paris, Awal

Dd'a l'Mouloud s'exprime!
Interview ou il évoque la vision de l'Algérie de ALBERT CAMUS.


voila! donc c'est a découvrir, pour 2011
mais si quelqu'un là déjà lu, ben qui n'hésite pas a nous donnez ses impressions, je compte sur vous, moi même j'ai lu qu'un seul livre de lui "Les Isefra de Si Mouhand" Poèmes Berbèr et Traduction.

Amicalement!
René
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René
Invité




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MessageSujet: Re: Mouloud Mammeri [Algérie]   Mouloud Mammeri [Algérie] EmptyJeu 23 Déc 2010 - 11:56

L'histoire d'Algérie par Mouloud Mammeri
Écoutez, admirez l'homme intellectuelle ! Qui part quelques termes significativement objectifs, nous donne son récit sur l'Algerie d'autre fois, jusqu'au début de la colonisation
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Aaliz
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Aaliz


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MessageSujet: Re: Mouloud Mammeri [Algérie]   Mouloud Mammeri [Algérie] EmptyVen 1 Mar 2013 - 14:49

Mouloud Mammeri [Algérie] La_tra11

La traversée

La traversée est le récit d’un constat lucide et amer quant à la situation de l’Algérie au lendemain de l’indépendance. L’heure n’est plus à la fête des premiers jours mais au désenchantement, à la prise de conscience que tout est encore à faire, que l’obtention de l’indépendance n’était qu’une étape et non une fin.
A travers le personnage de Mourad et de son entourage, Mouloud Mammeri nous brosse le portrait d’une Algérie et d’algériens en pleine désillusion. Il emprunte pour cela plusieurs chemins à grand renfort de métaphores qui rendent son texte très poétique et lui confèrent une grande portée.
A défaut d’une analyse littéraire dont je serai bien incapable, je vous livre ici mon interprétation de cette œuvre majeure de la littérature algérienne.

Ecrit en 1982, La traversée est le quatrième et dernier roman de Mouloud Mammeri. Il se situe donc dans un contexte post-colonial . A la sortie de l’ouvrage, ce dernier est immédiatement interdit par le pouvoir en place.
La censure, c’est ce que Mourad, journaliste à Alger-Révolution en pleine crise existentielle, n’accepte pas. Désavoué par ses collègues suite à la parution d’un article, Mourad souhaite démissionner et s’exiler en France. Pour lui donner le temps de la réflexion, son supérieur, Kamel, l’envoie en mission dans le désert saharien.

La traversée est un roman miroir dans lequel les dernières lignes répondent aux toutes premières et la traversée du désert de nos personnages reflète celle racontée par Mourad dans son article.
Cet article résume à lui tout seul le message délivré par l’auteur dans ce roman. Utilisant une métaphore, Mourad/Mammeri livre sa conception de l’Histoire récente de son pays. Le peuple algérien est alors assimilé à une caravane traversant péniblement le désert qui représente la période coloniale et la guerre d’indépendance. Cette caravane est menée par des « héros » à assimiler probablement aux grands noms du FLN. Ce groupe des héros s’amenuise au fur et à mesure de la progression de la caravane jusqu’à l’arrivée de celle-ci dans une oasis qu’elle croit être sa destination finale. Certains des héros survivants savent bien que l’oasis n’est qu’une étape mais ils sont peu à peu manipulés et convaincus de rester sur place par les épigones qui profitent de leur faiblesse pour s’accaparer tous les honneurs et prendre la direction des choses sans laisser place à d’éventuels concurrents ( le parti unique). Les caravaniers n’ont plus qu’à se soumettre au rôle qu’on leur laisse.

Citation :
Les caravaniers admirent de loin avec un soupçon d’ironie, car ils savent que les protagonistes passent mais que la caravane est éternelle.

A l’image de la caravane, Mourad va lui aussi effectuer sa traversée du désert, accompagné de deux français, Amalia, chargée d’un reportage sur les compagnies pétrolières, Serge, le communiste, et de deux collègues algériens, Souad et Boualem, l’intégriste espérant retrouver dans le désert le souffle et la dimension des hommes du temps du prophète.
Chacun espère trouver ce qu’il cherche au cours de cette quête mais Mourad en reviendra aussi démuni qu’au départ et Boualem aura perdu ses illusions et sa confiance en Allah.

Le désert n’est plus ce qu’il était. Les sites pétroliers ont poussé comme des champignons et les ouvriers qui y travaillent ne se soucient que de leur pain quotidien. L’hôtel de Ghardaïa a perdu son faste d’autrefois et se délabre au fil du temps. De grandes villes ont émergé dans le sud à l’image des villes du Nord. L’administration post-coloniale cherche à éradiquer le mode de vie nomade et tente de convertir les Touaregs à la vie citadine.
Bref, le pays se transforme et c’est l’impression que la grandeur passée tombe en ruine qui règne. De même, lorsque Mourad retournera dans son village natal, c’est un village mort qu’il trouve, ruines et vieillards l’accueillent froidement, la jeunesse et la vie s’étant envolées vers des horizons plus prometteurs.
Ce même désenchantement s’incarne également dans le personnage de Ba Salem, habitant célèbre et respecté de Timimoun dont les seules joies consistent à s’occuper de son jardin et de ses tournesols ( symbole d’espoir ) et à écumer toutes les fêtes de la région. La perte de son épouse le plonge alors dans un état de prostration que les autochtones appellent l’amdouda : le renoncement.
Cette désillusion du peuple algérien se traduit jusque dans les relations amoureuses toutes vouées à l’échec : le couple franco-algérien formé par Christine et Kamel succombe sous le poids de la tradition, le couple formé par Ba Salem et sa seconde épouse miné d’avance par l’amdouda, et enfin les tentatives de Mourad et Amalia.

L’Algérie voulait sa liberté, la caravane a traversé le désert pour l’obtenir. Mourad aussi voulait s’affranchir des contraintes. La liberté est un thème cher à Mouloud Mammeri fervent défenseur de la culture berbère ( n’oublions pas que les berbères ont combattu les romains et les arabes ),un désir de liberté que l’on retrouve à travers Mourad mais aussi Ba Salem ( qui souhaitait ne faire que ce qui lui plaisait), et surtout à travers les nomades du désert.
Le passage de l’école à Djanet m’a particulièrement marquée. J’ai évoqué la volonté du pouvoir de mettre fin au nomadisme, pour cela il a utilisé l’école mais ça ne se passait pas toujours comme ils le voulaient. A la question « que veux-tu faire plus tard ? », les jeunes Touaregs répondent unanimement : « chauffeur » et lorsqu’on leur demande pourquoi : « parce qu’on va où on veut. » est la réponse. Tous ces élèves ont la liberté dans le sang au point de pleurer lorsque le maître, fort décontenancé par cette réaction, leur fait lire le célèbre poème d’Eluard : Liberté.
Citation :
Ce n’était pas précisément un cours sur Eluard, c’était un cours de grammaire. Je voulais seulement prendre un exemple.

Bien sûr, le combat indépendantiste a aussi sa place dans le récit avec quelques passages narrant les activités de Mourad et Amalia au sein du FLN pendant la révolution. Le passage de l’assassinat des bonnes sœurs par les soldats français m’a particulièrement marquée ( à mon avis, cet évènement n’est pas que fictif …). Mais d’autres mouvements de libération sont aussi évoqués comme ces deux québécois indépendantistes venus en Algérie chercher du travail ( gag …)
Citation :
Dans un pays socialiste, il y a le droit au travail. Et puis on a regardé quand on est arrivé : du travail, beaucoup d’algériens n’en ont pas.
Et nos deux canadiens de ressentir l’effet de la désillusion eux aussi.

Car la liberté a un prix et peut être dangereuse. Nos personnages ne font-ils pas d’ailleurs l’expérience de la folie du désert où Amalia manque d’être blessée ? Cette démence passagère qui atteint tous ceux qui, étourdis par cette immense sensation de liberté, bravent les grands espaces.
Et puis une fois la liberté acquise, rien n’est fini. L’oasis de l’article de Mourad n’est qu’un leurre. Le pays n’a pas encore atteint son but.

Ce texte de Mouloud Mammeri est donc d’une très grande richesse. Rien de ce qu’il écrit n’est anodin. Il nous trace un portrait social objectif de l’Algérie dans la décennie qui suit son accession à l’indépendance, la difficulté des relations humaines, les stratégies d’administration et de contrôle des populations, le manque de travail et la faim, tout est évoqué et illustré.
Le tout est de plus servi par une plume magistrale qui fait de Mouloud Mammeri un très grand écrivain.
En revanche, j'ai déploré le manque de descriptions. Même si certains passages invitent à l'évasion, j'ai trouvé qu'ils étaient trop peu nombreux. J'aurais voulu de longues descriptions de paysages pour me faire voyager et rêver. Mais ça aurait été laisser trop de liberté au lecteur et peut-être aurait-il été lui aussi atteint de la folie du désert. Et puis, La traversée est un roman qui a pour ambition de dénoncer un état de fait et de réveiller son lecteur plus que de le faire rêver.

La fin m’a beaucoup touchée car pas très optimiste. J’ai l’impression que Mouloud Mammeri était conscient que l’avenir serait sombre. D’ailleurs, quand il évoque Boualem et ses compagnons intégristes, il est difficile de ne pas penser à la funèbre décennie noire qui sera la conséquence de tout ce qu’a dénoncé l’auteur dans ce texte puisque les intégristes ont profité du désarroi de la population pour obtenir le pouvoir.

Je suis donc très contente de cette lecture ( et relecture ) d’autant plus que ce roman est introuvable en France alors quelle ne fut pas ma joie de le voir sur les étals des librairies oranaises !

Citation :
Car le monde des adultes, c'est pas la sortie du dimanche, c'est un monde balisé, fiché, piégé aux carrefours, avec des gendarmes pour contrôler ; sans ça où irions-nous ? Vous croyiez comme ça que vous alliez tous les deux aller et venir sur la terre sans coordonnées, sans papiers, sans étiquette ni étoile jaune ? Comme des sauvages ! Mais le temps des sauvages est passé. Il dure l'espace d'une révolution. Après vient le temps des lois, du bakchich, des balises sur les routes, le temps des papiers d'identité et du brouet noir. Parce que le paradis, il y a ceux qui le cherchent et ceux qui y sont arrivés, et ce ne sont jamais les mêmes ... et les arrivés sont toujours des arrivistes.
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MessageSujet: Re: Mouloud Mammeri [Algérie]   Mouloud Mammeri [Algérie] EmptyLun 20 Mai 2013 - 16:45

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La colline oubliée

Après mon engouement pour La Traversée de Mouloud Mammeri, j’avais hâte de renouer avec cet auteur et de découvrir ses autres titres. Cette fois, je me suis donc penchée sur son tout premier roman La colline oubliée célèbre pour la polémique qu’il a soulevée à sa sortie. En pleine époque coloniale, emblème du clivage colon/colonisé, La colline oubliée a cristallisé les rancoeurs d’un peuple subissant l’oppression de l’occupant. Encensé du côté français, le roman a été perçu par les algériens comme une volonté de l’auteur de faire le jeu du colonisateur en écrivant un texte identitaire s’intéressant uniquement au peuple kabyle. On retrouve dès cet instant cette querelle qui oppose les arabes et les kabyles, ces derniers s’estimant être les véritables algériens d’origine. En ne traitant que de sa communauté, Mouloud Mammeri est alors accusé de favoriser la division du peuple algérien et de faciliter ainsi sa domination par les français.

La colline oubliée nous plonge donc dans la vie d’un petit village de Kabylie dans les années 1940. L’Algérie est encore colonie française et par ce statut, la France va exiger de sa population sa contribution à l’effort de guerre.
Les vacances d’été marquent le fin de l’année scolaire et Mokrane retourne dans le village de son enfance. Il espère y retrouver ses amis. Mais tous ont grandi, évolué, sont devenus adultes avec des préoccupations bien différentes de leurs anciens jeux d’adolescents. Se marier, avoir des enfants, s’installer et pourvoir aux besoins de sa famille sont maintenant leur horizon.

Mouloud Mammeri ne nous raconte pas une histoire particulière, il n’y pas vraiment d’intrigue mais il nous dépeint la vie quotidienne de ce village et de ses habitants à l’époque coloniale. Certaines familles aisées s’en sortent bien mais pour la plupart des habitants, c’est un combat de chaque instant qui les occupe. Trouver un travail, le garder et surtout trouver de quoi nourrir sa femme et ses enfants, être obligé de mendier chez ses voisins lorsqu’on a pas réussi à ramener assez d’argent pour le repas.
La faim, le froid, la maladie et la guerre vont effacer d’anciennes querelles et faire se tisser des liens inattendus. Le rapport homme/femme aussi, si particulier dans la société kabyle, trouve largement sa place : mariages arrangés, par dépit, répudiation, tentative d’assassinat permettent de comprendre le statut de la femme et de son époux dans cette société si codifiée et qui fonctionne sur la réputation et l’honneur.
Mais Mouloud Mammeri va nous illustrer l’évolution de ces mentalités, évolution due à la guerre et au contact de la nouvelle génération avec la société et les mœurs occidentales. Un clivage se marque alors entre les anciens du village et les plus jeunes, clivage qui apparaît à travers plusieurs exemples comme le rapport de Mokrane à son épouse répudiée, l’abandon de certaines coutumes du village, la remise en cause par certains de l’ordre établi.

La colline oubliée est alors presque une étude sociologique. Ce roman m’a beaucoup rappelé La terre et le sang de Mouloud Feraoun. J’y ai retrouvé la même atmosphère et la même force mais avec, en plus, cette volonté de montrer le bouleversement que connaît la société algérienne. Pourtant je l’ai moins apprécié que La Traversée qui a probablement bénéficié de ma fascination pour le désert car j’ai trouvé La colline oubliée moins engagée. Il y manque le panache et la force dénonciatrice du dernier roman de Mammeri.

Ce fut néanmoins une bien belle lecture et j’ai hâte de retrouver la patte de Mammeri avec son 2ème roman Le sommeil du juste qui se déroule, lui, à la veille de la guerre d’indépendance.




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MessageSujet: Re: Mouloud Mammeri [Algérie]   Mouloud Mammeri [Algérie] EmptyLun 20 Mai 2013 - 20:08

Cela a l'air tentant. Si ma PAL n'était pas si effroyable...
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