Andrew McGahan [Australie]

Australien né en 66 à Dalby -Queensland vit aujourd'hui à Melbourne.
Trois romans traduits et publiés chez Actes Sud: Derniers verres (Actes noirs - 2007 / Bable noir n°18), Terre noires, Terres blanches (Actes sud 2008) et Australia Underground ( Actes sud 2008 / Babel noir n°42).
Mais aussi auteur de scénarios et de pièces de théâtre.


Australia Underground
Un roman qui démarre comme un thriller de politique fiction mais qui est prétexte au démontage de mécanismes qui instaurent insidieusement "pour le bien de tous" un ordre prompt à priver de liberté toute société.
Efficace et décapant: A lire!

Spoiler:

Citation :

4° de couverture:
Leo James, promoteur véreux et cynique, a brillamment réussi dans les affaires en tirant profit de la notoriété de son frère Bernard, homme politique rusé et patient devenu Premier ministre d'Australie. Au beau milieu d'un cyclone qui ravage le Queensland, Leo se fait kid napper par un commando de jihadistes qui compte l'utiliser pour faire chanter le gouvernement. Car cette Australie d'anticipation située en 2010 a, dans la foulée du 11 Septembre, fait alliance avec les Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme international au point d'être devenue la tête de pont du nouveau totalitarisme. Avec une efficacité narrative qui n'a d'égale que sa crédibilité glaçante, Andrew McGahan met en scène la longue cavale de Leo à travers un pays quadrillé par toutes sortes de milices et de militaires. Des rues de la ville au désert aborigène, un pays entier est sous contrôle. Une seule lueur d'espoir dans cette réalité terrifiante : Australia Underground, un réseau de résistants issus de tous les milieux sociaux qui, dans l'ombre et avec une foi inébranlable, se battent pour que leur pays ne soit pas celui où la démocratie aura cessé d'être.

Australia Underground

Australia Underground : c'est le nom d'une organisation clandestine, qui tente de rétabir la démocratie dans son pays, et éventuellement dans les autres. Depuis l'attentat du 11 septembre, l'Australie s'est alliée aux Etats-Unis pour instaurer un régime sécuritaire où les musulmans sont les ennemis. Une organisation ultra secrète de terroristes a d'ailleurs fait sauter la ville entière de Canberra. Nul ne peut circuler sans une pièce d'identité à jour ni sans connaître par coeur la déclaration du citoyen. Des milliers de réfugiés musulmans, qui voulaient échapper à leur pays, se retrouvent parqués dans des camps, dans des conditions pires que ce qu'ils ont connu. Australia Underground infiltre toutes les administrations, les groupes armés, toutes les couches de la société, pour mettre fin à cette dictature.
Léo, le frère du premier ministre, promoteur véreux, se trouve brusquement plongé dans le chaos lorsqu'il est enlevé par les fameux terroristes responsables de la destruction de Canberra, des illuminés qui attendent le retour de Ben Laden et prônent un nouvel islam. Léo est sauvé par le réseau clandestin et le voilà forcé de fuir sans arrêt, sans bien comprendre ce qui lui arrive. Au terme de son voyage, une découverte fulgurante l'attend, qui pourrait changer sa vie... ou plutôt le mener à la mort.
Une vision futuriste pas si éloignée de notre quotidien, à faire froid dans le dos, doublée d'un rythme haletant, sans faille. Le genre de volume qu'on ne peut lâcher avant de l'avoir fini. Le monde tel que décrit rappelle un peu l'univers de Orwell, en beaucoup, beaucoup plus proche, et plus plausible. Délire sécuritaire d'un futur dictateur ? Ou vision prémonitoire de ce qui nous attend ? Une œuvre magnifique, et pessimiste.

Terres noires, terres blanches paru chez Actes sud en 2008.

Une saga familiale qui se déroule en Australie (of course). L'histoire de la colonisation est omniprésente, cette terre conquise sans délicatesse envers les premiers occupants, les aborigènes.

John McIvor, un homme âgé qui vit seul avec sa gouvernante, cherche à transmettre la passion qu'il a pour son domaine, Kuran station, acquis à force d'obstination et d'un travail considérable, une véritable obsession qui tourne à la folie.... Sa fille unique part en ville très jeune à la suite d'un drame familial et sans véritable héritier, John recueille son jeune petit neveu avec sa mère, le père de celui-ci ayant péri dans l'incendie de son tracteur.

Petit à petit, il influence et manipule le jeune garçon, William, perdu après la mort de son père et dont la mère est sous anti-dépresseurs en permanence et ne s"occupe guère de son jeune fils.

Le récit est construit sur un balancement entre passé et présent, le passé de John et le présent de William.

William est sujet à d'étranges hallucinations, fasciné  par les lieux, le manoir décrépi où ils vivent tous, où le vestige d'un passé brillant se dissimule à l'étage condamné. Au fil des jours, il va se laisser impressionner par les discours de John sur l'âme de la terre, d'amour pour le paysage, et la défense  des intérêts des fermiers blancs contre une loi qui devrait permettre aux aborigènes de récupérer des terres volées.

Un bon roman sans concession sur les exactions commises par les blancs envers les aborigènes et à quoi peut conduire le désir obsessionnel des hommes pour la possession d'une terre.