Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Debra Granik

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traversay
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MessageSujet: Debra Granik   Debra Granik EmptyJeu 17 Fév 2011 - 8:09

Debra Granik 13557410
Citation :
Debra Granik (née le 6 février 1963 au Massachusetts) est une réalisatrice américaine indépendante.

Elle réalise son premier court métrage, Snake Feed, en 19971.

Elle a remporté plusieurs récompenses au Sundance Film Festival et dans de nombreux festivals, et a été nommée aux Oscars en 2011 conjointement avec la productrice Anne Rosellini pour son film Winter's Bone, adapté du roman Winter's Bone de Daniel Woodrell.
source : wikipedia.org

Debra Granik 19650810
Winter's bone, Debra Granik

Ree, 17 ans, s'occupe de son petit frère et de sa petite sœur, pendant que sa mère comate dans une sorte d'état dépressif catatonique. Son père a disparu. Ce qui pose d'autant plus problème que s'il ne se présente pas au tribunal, le versement pour sa caution sera récupéré : Ree et sa famille sont donc menacées d'être mises à la rue, si elles ne retrouvent pas Jessup.
Ree va donc sillonner les chemins du Missouri, taper aux portes et essayer de retrouver sa trace.
Seulement elle se heurte au monde silencieux, où gronde le danger, des trafiquants de drogue.


Ce film a beaucoup de qualités : les acteurs, tous justes dans leur bouserie, leur violence, leur pauvreté. Les décors du Missouri (seulement trois plans vraiment axés sur la nature, mais époustouflants), avec sa boue, sa grisaille, son humidité, son hostilité. L'histoire qui monte crescendo dans la tension, au fur et à mesure que Ree creuse pour retrouver son père, elle semble creuser sa propre tombe.

Après, Winter's bone n'est pas palpitant. Je ne saurais dire pourquoi la sauce n'a pas excessivement pris. Peut-être parce qu'il est un peu plein de compromis : un peu de ci (nature) un peu de ça (rapports humains conflictuels) une pincée de ceci (vie familiale pourrie mais attendrissante). Ça donne une vraie vision d'ensemble d'une partie des États-Unis qu'on voit peu au cinéma, mais qui est filmé avec dix mille fois plus de talents par d'autres (m'a fait penser à du "sous" Kelly Reichardt par exemple).

N'empêche que c'est un film que je peux conseiller, parce qu'il est vraiment bien fait. Juste... trop sobre peut-être, trop frileux.

Ah, et il est adapté d'un livre : Winter's bone de Daniel Woodrell.
Et il a eu le Grand Prix du Jury ainsi que le Prix du Meilleur Scénario à Sundance.


Dernière édition par animal le Mar 8 Mar 2016 - 21:33, édité 2 fois (Raison : ajout bio et photo)
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kenavo
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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyVen 18 Fév 2011 - 8:51

Queenie a écrit:
Debra Granik 19650810
Winter's bone, Debra Granik
[...]
Ah, et il est adapté d'un livre : Winter's bone de Daniel Woodrell.
je me suis rappelée de ce commentaire en voyant la couverture du livre Wink

va sortir le 23/02 en poche

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traversay
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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyMer 2 Mar 2011 - 22:14

Queenie a écrit:
Debra Granik 19650810
Winter's bone, Debra Granik

Ree, 17 ans, s'occupe de son petit frère et de sa petite sœur, pendant que sa mère comate dans une sorte d'état dépressif catatonique. Son père a disparu. Ce qui pose d'autant plus problème que s'il ne se présente pas au tribunal, le versement pour sa caution sera récupéré : Ree et sa famille sont donc menacées d'être mises à la rue, si elles ne retrouvent pas Jessup.
Ree va donc sillonner les chemins du Missouri, taper aux portes et essayer de retrouver sa trace.
Seulement elle se heurte au monde silencieux, où gronde le danger, des trafiquants de drogue.

Après, Winter's bone n'est pas palpitant. Je ne saurais dire pourquoi la sauce n'a pas excessivement pris. Peut-être parce qu'il est un peu plein de compromis : un peu de ci (nature) un peu de ça (rapports humains conflictuels) une pincée de ceci (vie familiale pourrie mais attendrissante). Ça donne une vraie vision d'ensemble d'une partie des États-Unis qu'on voit peu au cinéma, mais qui est filmé avec dix mille fois plus de talents par d'autres (m'a fait penser à du "sous" Kelly Reichardt par exemple).

Bon, moi je n'ai pas envie d'être gentil avec ce film. Trop vu de films indés américains, peut-être, ça me gave. Et de voir les critiques, très élogieux dans l'ensemble, citer Délivrance, ça m'énerve.

Alors comme ça, Winter's bone a eu le prix du meilleur scénario au festival de Sundance ? Parce qu'il y a un scénario ? Désolé, mais ce n'est pas évident de prime abord. Ce qui est certain que c'est un film qui mérite son label "Sundance", le prototype d'un certain cinéma indépendant américain, genre Frozen river, âpre, rude et soi disant réaliste. Une plongée dans une Amérique rurale, précaire, qui cherche à éviter les clichés, soit, mais dont la réalisation manque singulièrement d'ampleur. Il y a une tonalité sinistre dès le départ et Debra Granik s'y tient, jusqu'au bout. C'est monocorde, d'une sale tristesse, mais pas de celles qui émeuvent, parce qu'il y quelque chose qui sonne artificiel là dedans. Quant à y voir des réminiscences de Délivrance de Boorman, comme certains l'affirment, ce sera sans commentaires. Trop énorme, la comparaison. Le film tient exclusivement sur les épaules de Jennifer Lawrence, qui est presque de toutes les scènes. Elle est épatante, cette fille là. Chapeau bas ! La seule éclaircie dans un film gris et laborieux.

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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyJeu 3 Mar 2011 - 4:45

Je trouve que ce film tient grâce à tous les acteurs, pas seulement Jennifer Lawrence...
Frozen River, à côté c'est un chef d'œuvre (j'ai bien aimé ce film d'ailleurs). De là à dire qu'il n'y a pas de scénario... hum... y'a quand même une vraie histoire de fille qui s'enfonce de plus en plus loin dans une sale histoire. C'est mince, mais ça tient, et le suspens est bien foutu.

Mais c'est vrai qu'on peut s'en passer. Comme je n'ai pas vu ce Délivrance, et n'avais lu aucune critique avant de le voir, je ne suis pas aussi tranchée que toi.

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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyJeu 3 Mar 2011 - 7:47

traversay a écrit:
Quant à y voir des réminiscences de Délivrance de Boorman, comme certains l'affirment, ce sera sans commentaires. Trop énorme, la comparaison.
Il y a du banjo, au moins ?
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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyJeu 3 Mar 2011 - 9:32

eXPie a écrit:
traversay a écrit:
Quant à y voir des réminiscences de Délivrance de Boorman, comme certains l'affirment, ce sera sans commentaires. Trop énorme, la comparaison.
Il y a du banjo, au moins ?

Oui !
Y'a une scène de chanson entière (avec un vrai groupe de musique, chanson enregistrée en prise directe). Et un moment de gratouillis de banjo à la fin.
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MessageSujet: Winter's bone [Debra Granik]   Debra Granik EmptyMer 9 Mar 2011 - 0:31

traversay a écrit:
Queenie a écrit:
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Winter's bone, Debra Granik

Après, Winter's bone n'est pas palpitant. Je ne saurais dire pourquoi la sauce n'a pas excessivement pris. Peut-être parce qu'il est un peu plein de compromis : un peu de ci (nature) un peu de ça (rapports humains conflictuels) une pincée de ceci (vie familiale pourrie mais attendrissante). Ça donne une vraie vision d'ensemble d'une partie des États-Unis qu'on voit peu au cinéma, mais qui est filmé avec dix mille fois plus de talents par d'autres (m'a fait penser à du "sous" Kelly Reichardt par exemple).

Bon, moi je n'ai pas envie d'être gentil avec ce film. Trop vu de films indés américains, peut-être, ça me gave. Et de voir les critiques, très élogieux dans l'ensemble, citer Délivrance, ça m'énerve.

Alors comme ça, Winter's bone a eu le prix du meilleur scénario au festival de Sundance ? Parce qu'il y a un scénario ? Désolé, mais ce n'est pas évident de prime abord. Ce qui est certain que c'est un film qui mérite son label "Sundance", le prototype d'un certain cinéma indépendant américain, genre Frozen river, âpre, rude et soi disant réaliste. Une plongée dans une Amérique rurale, précaire, qui cherche à éviter les clichés, soit, mais dont la réalisation manque singulièrement d'ampleur. Il y a une tonalité sinistre dès le départ et Debra Granik s'y tient, jusqu'au bout. C'est monocorde, d'une sale tristesse, mais pas de celles qui émeuvent, parce qu'il y quelque chose qui sonne artificiel là dedans. Quant à y voir des réminiscences de Délivrance de Boorman, comme certains l'affirment, ce sera sans commentaires. Trop énorme, la comparaison. Le film tient exclusivement sur les épaules de Jennifer Lawrence, qui est presque de toutes les scènes. Elle est épatante, cette fille là. Chapeau bas ! La seule éclaircie dans un film gris et laborieux.

La vache! Je vous trouve super frileux pour un film que j'ai trouvé extrêmement impressionnant. C'est incroyablement tendu, tenu, précis, soucieux des détails, en créant une montée de malaise qui confine au film d'épouvante. C'est un film d'horreur, de morts-vivants même, qui nous épargnerait le gore et les effets gratuits pour ne retenir que le plus intéressant, un climat oppressant et une succession de scènes plus intenses et dérangeantes les unes que les autres. Et ce qui est stupéfiant c'est qu'elle fait ça sans vraiment caricaturer les trognes même s'il y a une galerie de sociopathes en puissance. Ils ont leurs raisons, leurs failles, leurs moments de lâcher prise, de générosité parfois. Ils galèrent, survivent, mais n'oublient pas les liens du sang et l'entraide. On peut aussi se réunir pour chanter de la country (superbe scène où on retrouve avec nostalgie notre Laura Palmer qui semble tout droit sortie des bouges de Twin Peaks, Sheryl Lee elle-même un peu abîmée par le temps et le maquillage). Et il y a des moments qui m'ont presque terrorisé alors qu'on ne voit pratiquement rien de violent. On est le plus souvent dans la suggestion et on a le sentiment que tout pourrait exploser à chaque instant. On attend la "morsure" et elle arrive, mais différemment de ce qu'on pourrait redouter. J'ai rarement vu dialoguer et filmer aussi bien des confrontations entre des personnages. ça tient d'un cauchemar qui ferait discrètement écho à Délivrance, Twin Peaks, Massacre à la Tronçonneuse, ou La Nuit du chasseur, mais qui surtout ne ressemble qu'à un film de cette réalisatrice, Debra Granik, qui est très prometteuse et dont je vais m'empresser de me procurer le précédent film Down to the bone. Moi je dis Debra Granik 56221

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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyJeu 10 Mar 2011 - 12:40

Je voulais un peu revenir sur Winter's bone qui me poursuit et qui me semble plus que jamais un film très important. Par sa densité, par sa profondeur, par son climat. Elle a formidablement perçu les relations qui animent ces personnages entre eux dans un monde archaïque et dur. Et ce qui est très étonnant c'est qu'on s'attend à chaque scène à ce que l'un de ces hommes menaçants et impulsifs passe à l'acte et la brise. Mais c'est des femmes que la violence surgit et des hommes une forme de protection et de libération. Plus j'y pense et plus je vois toute la richesse que contient ce film qui est une de mes meilleurs surprises de ces derniers mois. Je le trouve très supérieur à Frozen River (que j'aime beaucoup) et même à True Grit avec lequel il entretient quelques correspondances thématiques. True Grit est une bande dessinée jubilatoire filmée avec talent alors que Winter's bone a une vérité et une force souterraine sous le masque du film d'épouvante qui le rend fascinant.

J'ai écouté hier soir le masque et la plume de dimanche dernier. Michel Ciment et Sophie Avon en parlent très bien. Sophie dit d'ailleurs quelque chose de très juste, à savoir que cette gamine, par sa beauté et sa détermination, met tous les autres "au garde-à-vous". Comme si elle venait illuminer de sa droiture et de son rayonnement ce monde de morts-vivants. Elle est de leur sang et elle est peut-être même une forme d'espoir pour eux qui se débattent dans la misère. En tout cas je le vois un peu comme ça. Et je trouve aussi le personnage de l'oncle absolument formidable, à la fois touchant et effrayant. A l'image de tout ce film qui génère de la peur et en même temps un sentiment de profonde humanité. Et je ne parle pas de la façon de montrer les enfants et même les animaux qui sont filmés de façon inhabituelle et juste. Vraiment très beau!

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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyMar 15 Mar 2011 - 23:29

Le débat du Cercle va dans le sens de ce qui m'a intéressé dans ce film. Marie Sauvion notamment: Le Cercle: Winter's Bone (il faut cliquer sur l'icône "Le Cercle")
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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyMer 16 Mar 2011 - 0:09

Debra Granik Down_t10
Prix du Jury et Prix de la mise en scène à Sundance en 2004.

Down to the Bone est donc le premier long métrage de Debra Granik avant Winter's Bone dont il est loin d'avoir la force même s'il n'est pas inintéressant. Dans les bonus elle explique qu'on lui a suggéré de développer l'argument d'un court métrage antérieur qui avait eu un certain succès dans les festivals. Une mère de famille, caissière dans un petit magasin d'alimentation d'un bled paumé de l'Amérique profonde, se débat entre un quotidien peu excitant, sa dépendance à la cocaïne (sujet de prédilection de la réalisatrice manifestement), et une vie de couple routinière... Elle rencontre un infirmier sexy au cours d'un programme de désintoxication et rêve de changer de vie. Malheureusement l'infirmier est lui-même un ancien toxico pas loin de replonger... Comment s'en sortir quand l'homme qu'on aime vous entraîne vers le fond? L'histoire est racontée de façon très réaliste et avec peu de moyens avec une caméra DV. Elle ne cherche pas le mélodrame flamboyant comme Susanne Bier dans "Nos Souvenirs Brûlés" (réalisé 4 ans après), et encore moins la complaisance glauque, mais plutôt un récit de survie au quotidien, sans esbroufe. La limite étant peut-être justement cet aspect anecdotique et ce manque de ressort dramatique. J'ai regardé ça avec un peu de distance sans être vraiment embarqué malgré la justesse des comédiens. Mais pour un démarrage c'était pas mal du tout.

Debra Granik 2005_d10

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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyJeu 17 Mar 2011 - 14:19

Marko a écrit:
Je voulais un peu revenir sur Winter's bone qui me poursuit et qui me semble plus que jamais un film très important. Par sa densité, par sa profondeur, par son climat. Elle a formidablement perçu les relations qui animent ces personnages entre eux dans un monde archaïque et dur. Et ce qui est très étonnant c'est qu'on s'attend à chaque scène à ce que l'un de ces hommes menaçants et impulsifs passe à l'acte et la brise. Mais c'est des femmes que la violence surgit et des hommes une forme de protection et de libération. Plus j'y pense et plus je vois toute la richesse que contient ce film qui est une de mes meilleurs surprises de ces derniers mois. Je le trouve très supérieur à Frozen River (que j'aime beaucoup) et même à True Grit avec lequel il entretient quelques correspondances thématiques. True Grit est une bande dessinée jubilatoire filmée avec talent alors que Winter's bone a une vérité et une force souterraine sous le masque du film d'épouvante qui le rend fascinant.

Je trouve étrange que tu compares True Grit à Winter's bone, car, comme tu le dis toi-même, ils ne jouent pas du tout dans la même cour. A part quelques thèmes peut-être, mais je ne pense pas que ces deux films puissent être réellement mis en comparaison.

Par contre... par rapport à Frozen River, je te suis un peu plus. Sauf que j'ai nettement préféré Frozen River. La tension était mille fois plus intense, pour moi, mais peut-être que ça venait des scènes de nuit, de route, de lac gelé... la mort était matériellement là, menaçante. Alors que dans Winter's bone, elle est plus suggérée, elle tient des autres, et non d'un élément incontrôlable.

C'est vrai, aussi, que dans Winter's bone, ce sont les femmes qui gèrent tout. Les hommes sont au deuxième plan. Ils arrivent après la bataille, pour mettre le point final. C'est un point de vue intéressant. Et assez déstabilisant, on les imaginerait faisant preuve de plus d'empathie.
J'ai eu l'impression, aussi, qu'elles étaient celles qui faisaient, parce qu'aussi, c'était celles qui étaient là. et en nombre plus important.

Citation :
J'ai écouté hier soir le masque et la plume de dimanche dernier. Michel Ciment et Sophie Avon en parlent très bien. Sophie dit d'ailleurs quelque chose de très juste, à savoir que cette gamine, par sa beauté et sa détermination, met tous les autres "au garde-à-vous". Comme si elle venait illuminer de sa droiture et de son rayonnement ce monde de morts-vivants. Elle est de leur sang et elle est peut-être même une forme d'espoir pour eux qui se débattent dans la misère. En tout cas je le vois un peu comme ça. Et je trouve aussi le personnage de l'oncle absolument formidable, à la fois touchant et effrayant. A l'image de tout ce film qui génère de la peur et en même temps un sentiment de profonde humanité. Et je ne parle pas de la façon de montrer les enfants et même les animaux qui sont filmés de façon inhabituelle et juste. Vraiment très beau!

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Je trouve qu'ils ont plus une méfiance un peu blasée face à cette fille. Elle veut quelque chose pour sauver sa peau et sa famille, pas pour changer les choses. Elle finira probablement comme la femme du Grand Boss.
Je n'ai pas senti tant d'espoir. Pas dans le regard des autres en tout cas, et peu dans le film. Peut-être à la fin. Quand tout va mieux... et encore.
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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyJeu 17 Mar 2011 - 22:43

Queenie a écrit:

Je trouve étrange que tu compares True Grit à Winter's bone, car, comme tu le dis toi-même, ils ne jouent pas du tout dans la même cour. A part quelques thèmes peut-être, mais je ne pense pas que ces deux films puissent être réellement mis en comparaison.

Je les comparais pour le côté "gamine qui n'a pas froid aux yeux et qui avance toujours droit devant en tenant les autres en respect". Le traitement ensuite est complètement différent.
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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptySam 19 Mar 2011 - 21:54

Winter's bone

J'ai aimé ce film pour différentes raisons:
- Parce que pour une fois et c'est finalement une des caractéristiques du cinéma indépendant américain, on voit une communauté blanche marginalisée qui vit totalement reclue avec ses codes comme dans n'importe quel clan maffieux.
- Parce qu'il y a une économie de gestes et de moyens qui va droit au coeur
- Parce que le décor à la Jacquou le Croquant ne m'a même pas paru exagéré et n'a pas caricaturé le propos
- Parce que les enfants qui auraient pu conduire ce scénario à un excès de mélo n'ont pas été instrumentalisés et apparaissent souvent en second plan
- Parce que les personnages aux mines plus fermées les unes que les autres montrent une once d'humanité et de solidarité et évoluent au cours du film
- Parce que rien n'est tout à fait résolu, montrant qu'au coeur même d'une société moderne, il existe des abîmes de non civilisation et de non droit.

et parce qu'il est remarquablement interprété.
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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyDim 20 Mar 2011 - 11:36

darkanny a écrit:

- Parce que le décor à la Jacquou le Croquant ne m'a même pas paru exagéré et n'a pas caricaturé le propos

Non seulement ça mais ce sont surtout de vrais décors naturels que la réalisatrice a filmés de façon quasi documentaire. J'ai lu une interview où elle dit avoir été impressionnée par cette campagne profonde et aussi aride qu'on le voit dans le film.
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MessageSujet: Re: Debra Granik   Debra Granik EmptyDim 20 Mar 2011 - 19:18

Je me doutais bien qu'il s'agissait de décors naturels, c'est fortement impressionnant
j'ai entendu dire aussi qu'il y avait quelques non acteurs qui jouaient, des gens du coin repérés par l'équipe du film.
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