Debra Granik

darkanny a écrit:

Je me doutais bien qu'il s'agissait de décors naturels, c'est fortement impressionnant
j'ai entendu dire aussi qu'il y avait quelques non acteurs qui jouaient, des gens du coin repérés par l'équipe du film.

Apparemment Debra Granik cherchait un sujet et on lui a proposé le roman. Ensuite elle a fait des repérages et a découvert ces endroits incroyables et leurs habitants. On les découvre donc avec quelques professionnels au milieu. Je trouve qu'elle maîtrise bien ce mélange d'approche documentaire et une forme de stylisation discrète qui tient du conte horrifique.

-Winter's bone-

Je suis plutôt surprise. Au vu des critiques toutes élogieuses et de l'engouement de Marko je m'attendais vraiment à quelque chose de remarquable et je suis déçue. Tout est lugubre, sombre et lent... trop. Les seules échappées de lumières sont les scènes avec les enfants et la beauté de cette jeune fille mûe par une détermination sans faille, mais pour le reste, c'est plombant! D'accord on est dans un monde dur, la menace est partout et même les femmes sont dangereuses (ça m'a frappée aussi, ce sont elles qui règlent les problèmes) D'un autre côté cela évite le sordide, déjà qu'il est difficile de soutenir la vision de son visage déformée par les coups, il aurait vraiment été glauque de l'imaginer violée par exemple...
Et pourtant, il y a une tension c'est vrai, même si à la longue elle s'essouffle et perd de sa force. La fin est réussie, et la scène de la barque est carrément redoutable. Mais dans l'ensemble il m 'a semblé trop appuyé, monocorde comme dit traversay que je rejoins sur le fond, ainsi que Queenie.

traversay a écrit:

Une plongée dans une Amérique rurale, précaire, qui cherche à éviter les clichés, soit, mais dont la réalisation manque singulièrement d'ampleur. Il y a une tonalité sinistre dès le départ et Debra Granik s'y tient, jusqu'au bout. C'est monocorde, d'une sale tristesse, mais pas de celles qui émeuvent, parce qu'il y quelque chose qui sonne artificiel là dedans!

Queenie a écrit:

Après, Winter's bone n'est pas palpitant. Je ne saurais dire pourquoi la sauce n'a pas excessivement pris. Peut-être parce qu'il est un peu plein de compromis : un peu de ci (nature) un peu de ça (rapports humains conflictuels) une pincée de ceci (vie familiale pourrie mais attendrissante).

D'accord avec vous. un film qui n'a pas réussi à me tenir sur la durée en tout cas, il m'a paru manquer de souffle, ce qui m'a parfois fait décrocher et dans ces moments là je n'ai vu que l'artifice. Le comparer à Délivrance est largement excessif en tout cas

Bravo ceci dit à Jennifer Lawrence qui irradie l'écran!

Et la scène de l'écureuil en N&B... Carrément too much "cinéma d'auteur".