Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Lydie Salvayre

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bix229
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyMer 5 Nov 2014 - 15:12

En tant que femme, en tout cas, Lydie Salvayre gagne à etre connue. MH Lafon  aussi.
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Augustine
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MessageSujet: Pas pleurer   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyMer 5 Nov 2014 - 18:39

Je l’ai lu à sa parution.
Avec intérêt. Mais avec une petite frustration : avec le matériel que cette femme avait en la personne de sa mère, elle aurait pu faire mieux.
Un peu faussé par le recul : la rivalité, les haines entre les anarchistes (FAI) et les communistes (POUM et CNT)  ne se jouaient pas dans les villages, mais bien plutôt dans les grandes agglomérations de Catalogne. Dans les villages, il s’agissait bien plus de rancœurs contre les notables, les nantis et les ouvriers agricoles, sans terre, sans droits et exploitables à satiété. Alors, plaquer l'histoire et la mort du frère de Montse sur ces luttes politiques....
Difficile de faire coïncider fresque historique et souvenirs personnels. C’est peut-être ça que j’ai trouvé un peu raté.
Je n’ai pas trouvé non plus que du point de vue, disons, sentimental tout ait été bien rendu : j’ai perçu de l’agacement plutôt que de la tendresse dans les rectifications de langage, de part et d’autre. (Il faut avouer aussi que c’était risqué d’écrire tous ces passages en sabir « franpañol »)
Je ne sais pas si j’ai envie de lire Bernanos après ça. Dans le fond, la guerre d’Espagne a été un tel gâchis que tout le monde en est sorti écœuré et floué. Et Montse a bien de la chance de n’avoir conservé qu’un seul souvenir : celui de l’été 36, son été radieux.
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyMer 5 Nov 2014 - 19:47

Petite mise au point : le POUM était un petit parti d' origine trotzkyste, actif à Barcelone.
 Les communistes eurent sa peau.

Quant à la CNT, c' était le syndidicat des anarchistes.
L' UGT était le syndicat des communistes. Très  minoritaire tout comme les communistes en 1936.
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Bédoulène
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyMer 5 Nov 2014 - 20:31

Lydie Salvayre était ce soir l'invitée sur une chaine TV, accompagnée de Pivot, lequel a rappelé que ce livre était un roman alors que dans le même temps sortent des romans/biographies ou des biographies/ romans
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Augustine
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyJeu 6 Nov 2014 - 12:58

Oui, désolée, Bix je me suis un peu gourée dans les noms...c'est que c'est difficile d'y voir clair dans cette époque troublée....
Ce que je voulais dire, c'est que les anars, dans les communes rurales, étaient assez rares. Voire absents. Et que Montse et son frère me semblent un peu "importés". Ce qui ne retire rien à l'histoire racontée, et à l'intérêt du témoignage.
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyLun 24 Nov 2014 - 11:49

Pas pleurer

Lydie Salvayre
, de son vrai nom  Lydie Arjona , offre aux lecteurs , à sa descendance et à sa mère , un texte d'une force insoupçonnée de prime abord car la structure de son oeuvre ne permet pas de ressentir dans l'immédiateté le caractère tragique de cette histoire ....

Entremêlant avec moult facéties la voix de sa mère qui raconte son fabuleux été 36 vécu comme une libération avec celle de Bernanos :

Imaginons une jeune paysanne "montée à la ville " , et quelle ville,  Barcelone !!!!.....emportée dans  le mouvement libertaire qui s'oppose à la montée inquiétante du fascisme et qui découvre une liberté nouvelle , liberté de moeurs , de pensée,  promesse de tous les possibles ,
car à  16 ans la vie nous appartient et qu'il est facile de traverser les évènements en toute inconscience ...

Imaginons aussi qu'à cet instant où la jeune Montse s'épanouit dans cette ivresse d'émancipation , Georges Bernanos découvre avec douleur , et culpabilité le rôle de sa sainte église catholique aux côtés des phalangistes se livrant à des tortures et assassinats à répétition ....au nom de l'église , de la droiture , de la fidélité aux "vraies valeurs " , multipliant les atrocités , encourageant la délation comme un acte qui vous sera récompensé par "dieu le père " !!!!

Imaginons une Espagne , en cette année 36 , tout à la fois exaltée , terrorisée , destabilisée,  sentant l'imminence de cette guerre civile qui marquera l'histoire de ce pays à jamais ...
imaginons le menu peuple , les gens de la terre soumis aux grands propriétaires terriens et à un système féodal bien enraciné , acculés à sortir de leur ignorance pour sauver leur peau ...

Tout va très vite , ce sont des débats passionnés :

Sentiment libertaire d'un côté , besoin d'afficher des idées nouvelles rattrapées par le communisme de l'autre ,face à un nationnalisme  qui monte monte , en puissance comme une bête dévoreuse ....

Et comme la grande histoire c'est la petite histoire qui la dévoile le mieux , Lydie Salvayre , dans une prose tour à tour envolée et lyrique , sèche et incisive , facétieuse plus souvent, dans l'art de retranscrire le fragnol(ce sabir entre français et espagnol délicieux à entendre )  de "su madre" avec truculence et moqueries affectueuses , élégantissime jusqu'à l'emploi de quelques subjonctifs imparfaits inattendus , nous emporte dans un rythme formidablement endiablé, picaresque ,et on ressort revigorés , émus , presque euphorisés par la dynamique du tympo !

Un projet ambitieux car c'est un mélange autobiographique autant que documentaire , sous une forme romancée  faussement désinvolte : L'insolence de Lydie Salvayre qui offre ainsi une danse toute personnelle (et dérangeante peut-être pour les lecteurs soucieux de "vérité historique") , est un véritable "pied de nez" à la souffrance qui englue ...

Pas pleurer , se souvenir de ce formidable été 36 ,rire , colérer , tempêter et oser les gros mots longtemps interdits car c'est bon d'être libre  , s'affirmer malicieusement à travers les mots inventés à mi chemin entre l'espagnol et le français et qui créent "mon identité "  et garder en mémoire de fond pour avancer l'histoire sanglante de "mi pais " ! Mi pais , car celui de "mi madre " , de son été 36 sous le soleil éclatant où les filles s'affirment loin du regard macho des pères , alors que le sang coule déjà à flots partout en Espagne et que ce n'est que le début  ....
Un bouleversant hommage d'une fille à sa mère,  écrit peut-être comme une nécessité, qui réveille les racines longtemps oubliées ....par confort de vie peut-être....confort devenu inconfortable ,  lorsque le temps qui n'en finit pas de passer crée un caractère d'urgence  !

Bouleversant !
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyLun 24 Nov 2014 - 12:36

je ne l'aurais pas lu, je le mettrais sur ma LAL, Eglantine!

(et Bernanos, là au milieu, t'en fais quoi, tu trouves qu'il apporte quelque chose?)
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyLun 24 Nov 2014 - 13:42

J'ai plaisir pour toi, Eglantine, de constater ton enthousiasme...qui ne me surprend guère...

Topocl a écrit:
je ne l'aurais pas lu, je le mettrais sur ma LAL, Eglantine!

Ben alors...et moi?...je n'ai pas su me montrer assez convaincante? rire
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyLun 24 Nov 2014 - 13:58

topocl a écrit:


(et Bernanos, là au milieu, t'en fais quoi, tu trouves qu'il apporte quelque chose?)

Oui ....."Qui trop embrasse mal étreint", Lydie Salvayre a mis la barre haute, il en résulte quelques petites maladresses ,  et c'est vrai que Bernanos en parallèle àl'histoire de sa mère , ça crée une cassure un peu abrupte quelquefois  : mais n'est-ce pas ce regard extérieur , lucide et douloureux qui donne du relief à l'ensemble et apporte l'ouverture nécessaire pour resituer les petits événements dans une conscience politique objective ? On se laisse emporter par la verve distrayante de Lydie Salvayre qui nous raconte les tourments vécus de l'intérieur , à l'échelle individuelle , avec la volonté d'exprimer d'abord ce qui se passe au sein d'une société qui n'analyse rien mais ressent  ,et hop Bernanos nous rappelle la tragédie nationale qui accable ce pays et c'est une vision plus intellectuelle .....
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyLun 24 Nov 2014 - 14:07

J'aime bien le "et hop Bernanos"!!!
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyLun 24 Nov 2014 - 14:16

topocl a écrit:
J'aime bien le "et hop Bernanos"!!!
C'est bien comme ça qu'il apparait dans le texte non ? Il tombe un peu comme "des cheveux sur la soupe" !!!  rire

Mais comme je l'ai exprimé à Coline ailleurs ,  Lydie Salvayre assume ses débordements et ses choix narratifs avec une telle audace que ce qui pourrait paraitre "maladresse" devient exercice de style talentueux , enfin pour moi ! Very Happy
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyLun 24 Nov 2014 - 19:09

Et bien elle t'a inspirée! sourire
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptySam 31 Jan 2015 - 9:50

Pas pleurer

(...et un comm de plus sur ce livre...)

REMARQUES :
La narratrice raconte à partir des souvenirs et récits de sa mère de 90 ans, en l’an 2011. Sa mère, Montse, a quasimment tout oublié de ce qui s’est passé à partir d’un certain moment, mais de l’été 1936, elle se rappelle à merveille et enthousiasmé: peut-être les semaines les plus marquantes de sa vie. Ayant grandi dans un village de la Catalogne, elle vit les événements de cet été : la république de quelques années souffre et peine. Et peut-être le lecteur, tout comme moi, découvre avec un peu d’étonnement que les événements, les protagonistes, les partis impliqués étaient plus compliqués comme on ne pensait. Alors l’écrivain ne va pas écrire un « épos » de toute la guerre civile, mais la description de la vie de sa mère, sa famille, son mari, leur village, l’escapade de courte durée vers la ville voisine, marquée par des forces libertaires, anarchiques, animée d’une euphorie sans nom – tout cela va exemplairement parler des multitudes des attitudes et de vécus possibles.

Alors le roman (ou est-ce un récit?) va parler des pauvres paysans et des proprietaires plus prospères ; d’une pieté bigotte ou vieille ici (dans la personne d’une tante de Diego, personnage terrible), et d’une forme de haine et de refus des riches et de la hierarchie ecclesiastique (soutenant l’ordre sociétale existant) par certains pauvres, plus ou moins politisés. Certains alors appartiennent au PC qui de par son association avec l'idée d'un ordre et aussi l’URSS fait d’abord peur. Diego, homme adopté (ou plus que ça?) par un couple plus aisé, Don Jaime et Dona Sol, appartient justement au Parti. Plus tard il deviendra « maire » du village et aussi, après maintes péripéties, le mari de Montse. Mais celle-ci était plutôt proche de son frère José, son ami Juan, qui sont mus par les idéaux libertaires et anarchiques d’un Bakounine. C’est avec eux que Montse, née en 1921, va aller en ville et vivre une courte période d’une euphorie incroyable dans une atmosphère de partage, de liberté... Elle ne l’oubliera jamais. Mais elle en revient enceinte, sans idée sur plus que le prénom du père français, poète et volontaire, partant pour le front après une nuit passionnelle d’amour... Après des arrangements un mariage est convenu avec Diego, qui semblait si loin...

De village en village les constellations étaient différentes. Et règnaient partout des tensions plus ou moins grandes entre les fractions, les partis, les partisans. Dans notre récit les tensions sont encore dramatisées (mais cela était probablement vrai partout...) par l’existance de celles-ci à l’intérieur d’une même famille. Là on a par ailleurs une des explications pour l’extrême gravité des combats dans une même societé, d’une guerre civile...

Cette partie est largement prédominante, mais on y trouvé de temps en temps la référence à l’écrivain Georgres Bernanos qui vivaient à l’époque déjà depuis quelques années à Palma/Mallorque. Lui qui étaient de par son éducation peut-être plutôt porté vers une foi catholique plus traditionnelle, et qui avait même un fils engagés au début (il lâchera dans la suite) chez les phalangistes, va connaître une conversion de plus en plus aigue vers une expression forte de ses observation sur les massacres perpetrués sur l’île. Il s’y montre rapporteur de ces massacres, largement tus à l’époque, ET un attaqueur sans relâche de la lacheté et la prise de position redoutable et compremettante de l’église catholique, au moins dans une très large partie de son episcopat. Il écrivait alors un pamphlet « Les cimitières sous la lune » (il faisait par là allusion aux éxecutions nocturnes) virulent, clair, sans compromis.

De coté chrétien, c’est quasiment lui-seul qui trouve la grâce dans les yeux de Salvayre qui se concentre sur l’hierarchie, pensant peut-être que c’est le tout de l’église … ?! Et elle a certainement raison : ce qui s’est passé comme cecité, unilaterisme, prise de position inacceptable est detestable et triste. Peut-être Salvayre ne cite pas les contre-exemples. Il me semble vrai qu’une certaine forme d’incompréhension compréhensible peut susciter de son coté un espèce de haine. Son desarroi et sa peine sont exprimé avec véhémence, aggressivement, avec de la polémique. En ceci elle ressemble un peu à Bernanos, lui-même pamphlétaire. Mais néanmoins... croyant, et s’exprimant justement comme croyant.

C’est au cours de l’oeuvre, plus tard, qu’on trouvera mentionné aussi les atrocités commises de « l’autre coté ». C’est même ce qui fera douté José et Juan du bien fondé de leur lutte.

L’auteure utilise différentes styles, perspectifs : des parties d’un point de vue de Bernanos ; des longues passages de narration avec Montse dans la troisième personne comme protagoniste ; soit dans les narrations de sa mère même où elle raconte dans sa façon inimitable : ici apparaissent des hispanicismes, un français influencé et « massacré » par l’origine de Montse. On y trouve aussi des mots entiers, voir des phrases entières, en espagnol. Ceci peut desorienter le lecteur, malgré une certaine proximité des langues. Est-ce qu’on aurait pu mettre des notes avec les traductions ? Mais en soi je trouvais l’usage de cette forme de style intéressant, voir drôle. Connaissant certains Catalans, Espagnols vivants en France, je retrouvais leur façon de parler... Certaines phrases se terminent en suspension : il faut s’imaginer soi-même comment cela allait se terminer (pas toujours difficile).

Le livre peut bien donner à beaucoup un accès nouveau, voir insoupçonné, aux données historiques - comme par exemple la complexité des différents partis engagés etc - autour de la Guerre civile espagnole. Il faut peut-être s’adapter à certains aspects de la langue de Salvayre, mais je la trouvais variée, vivante et innovative (en partie), jouant avec différents perspectifs et styles. A coté d’une forme d’inventaire de la situation politique par l’exemple de personnes concrètes, ce roman est aussi le témoignage d’une femme, la mère de Lydie Salvayre, qui a vécu des événements de grande portée. Comme tellement de victimes, réfugiés etc du XXème siècle.

Observation qui me venait à l’esprit toute à l’heure : A quel point l’importance d’un lapse de temps extrêmement court (ici : env une semaine dans une ville libertaire) est sans mesure par rapport à la longeur, la durée de la vie. Comme si l’essentiel, un essentiel peut se concentrer dans un minimum de temps et revêtir une influence peu soupçonné. Donc, nous faut-il de la patience dans notre vie pour atteindre ces moments cruciaux, ces instants d’accomplissements, de bonheur absolu ? Montse dira même qu’elle échangerait ces quelques jours contre le restant de sa vie...

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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptyVen 27 Mar 2015 - 19:51

Pas pleurer

Je n'ai malheureusement pas pu partager l'enthousiasme de la plupart d'entre vous, l'écriture de Lydie Salvayre m'ayant toujours tenu à distance. L'hommage porté à sa mère est intense, extrêmement poignant dans ses intentions mais je trouve que sa démarche n'aboutit pas dans sa dimension romanesque. Elle veut rappeler un contexte, saisir des états d'âme et ses ambitions sont pour moi trop élevées. Il manque une spontanéité, une fièvre que Lydie Salvayre évoque pourtant mais davantage dans le registre de la description, de l'explication.

La présence de Georges Bernanos est aussi perçue comme un échec car elle ne donne pas de portée supplémentaire à l'oeuvre. Bernanos représente une opposition, un renversement de perspectives par rapport la vision de Montse sans que les deux séquences parviennent à se relier et constituer un dialogue. La structure de Pas pleurer est ainsi relativement abrupte et je n'ai pu être touché, malgré la richesse sensible et les tourments de la période historique, brièvement libératrice au milieu d'un lent cauchemar.


Dernière édition par Avadoro le Sam 28 Mar 2015 - 16:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lydie Salvayre   Lydie Salvayre - Page 3 EmptySam 28 Mar 2015 - 8:39

je ne peux pas dire que j'avais ressenti de l'"enthousiasme" à cette lecture sourire .
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