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| | Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien | |
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Auteur | Message |
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colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Mar 5 Avr 2011 - 22:01 | |
| Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Pour ne pas oublier de vous en parler... Deux-trois mots sur cette exposition demain, quand j'aurais un peu plus de temps... En attendant, vous pouvez toujours contempler l'affiche ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Mer 6 Avr 2011 - 9:37 | |
| Présentation de l'exposition : - Citation :
- Honoré Daumier, Théophile-Alexandre Steinlen et Henri de Toulouse-Lautrec, sont pour la première fois réunis ici, dans une confrontation autour de la représentation de la vie affiche Daumier Steinlen Toulouse Lautrec, la Vie au quotidienquotidienne parisienne. Ces trois grands artistes du XIXe siècle qui ont en commun le souci de leur société se font les chroniqueurs de leur quotidien. Soucieux de dépeindre à
leur manière leurs contemporains et la vie qui les entoure, ils en donnent une transcription directe et réelle, emprunte d’humanisme et de tendresse, notamment à travers une presse qui connaît dans cette période un développement considérable. Les dessins qu’ils doivent produire se nourrissent de ce siècle en mouvement et de ces modernisations. Tout à la fois acteurs et spectateurs, ils côtoient cette agitation et traduisent en images ces mutations d’une société dont ils sont les témoins vivants.
Cette exposition unique réunit quelque 250 œuvres (huiles sur toile, dessins, lithographies) et une centaine de revues, en provenance des collections des musées de Montmartre, Saint-Denis, du Petit Palais de Genève, de la Bibliothèque nationale de France, du Centre de l'affiche de Toulouse, du Moulin rouge, sans oublier les collectionneurs privés. Site officiel : ICI Très plaisante à visiter, cette exposition manquait toutefois d'explications pour une inculte comme moi... Alors, bien sûr, il y a la possibilité de louer un audio-guide, mais le prix de la visite étant déjà plutôt élevé, j'ai préféré me contenter des maigres indications qui figuraient autour de l'œuvre, quitte à me renseigner davantage une fois de retour chez moi. Mais c'est dommage. Il y avait d'ailleurs un certain nombre de plaintes à ce sujet dans le livre d'or... Mis à part ça, cette exposition m'a permis de découvrir Daumier et ses dessins humoristiques représentant des tranches de vie qu'il intercepte dans les rues de Paris du 19e siècle. Impression de découvrir les premières ébauches de ce qui deviendra plus tard la bande-dessinée... Steinlen s'inscrit dans un style plus sobre, moins caricatural, quant à Toulouse-Lautrec, il s'illustre surtout dans les portraits des personnages qui animaient la vie mondaine et culturelle de ce Paris des années 1850-1900. L'exposition présentait des documents très variés : dessins, évidement, mais aussi vidéos (des passages de french-cancan ), des partitions, des paroles de chansons, des extraits de journaux, des livres et des costumes. Une manière très agréable de découvrir une frange de l'histoire parisienne à travers la métamorphose des omnibus, l'utilisation du macadam, la vie galante et quotidienne et les folles soirées passées dans les cabarets. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Mer 6 Avr 2011 - 9:55 | |
| A propos d'Honoré Daumier... - Citation :
- Honoré Daumier (Marseille 1808 -Valmondois 1879) magnifie cette rue si familière. Il en croque les mutations et les classes sociales qui se côtoient dans l'espace public. Là un haut-de-forme croise la route d’une midinette. Ici, on s’amuse de ces mondains découvrant le macadam. Avec une pointe d’ironie voire même de cruauté, il est le Maitre incontesté de la caricature. Il suit l'actualité politique et sociale et fournit une planche quotidienne pour les journaux Le Charivari ou La Caricature. Il met en lumière les travers, les petites et grandes misères des hommes.
Source : ICI Vue prise dans le nouvelle rue de Rivoli, 1852Les philanthropes du jourL'absinthe Dans un cabaret, deux hommes s'ennuient devant le spectacle. Tout en buvant : "Je ne sais pas si c'est la bière qui fait passer la musique, ou la musique qui fait passer la bière..." | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Mer 6 Avr 2011 - 10:19 | |
| Merci pour ce fil - colimasson a écrit:
- A propos d'Honoré Daumier...
je l'ai 'rencontré' lors d'une autre expo: ici | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Mer 6 Avr 2011 - 21:56 | |
| Merci pour le lien Kenavo ! Cela me fait découvrir une partie de son oeuvre qui n'était pas traitée dans cette exposition ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Jeu 7 Avr 2011 - 21:14 | |
| A propos de Théophile Alexandre Steinlen (Lausanne 1859- Paris 1923) : - Citation :
- Avec le progrès, les inégalités sociales se creusent, le quotidien des « petites gens » se fait toujours plus rude. Avec une affection particulière, Théophile Alexandre
Steinlen s’attarde sur cet univers social, l’agitation d'un Montmartre rythmé par le va-et-vient des grisettes, des petites blanchisseuses et autres jeunes femmes frivoles et naïves. Il croque la réalité de la population montmartroise où il réside. L’artiste est attaché aux habitants de son quartier, à la diversité des petits métiers et des travailleurs qu'il présente régulièrement dans le Gil Blas ou L'Assiette au beurre. Scène de rue, 1904 - Citation :
- Non moins sensible au devenir de la société qui l’entoure, Théophile-Alexandre Steinlen observe, depuis la butte Montmartre, toute la Bohème et le Paris populaire qui l’entourent en cette fin de siècle. Habitué des cabarets comme de la rue, ce suisse naturalisé devient rapidement le chantre du « petit peuple », dénonçant les injustices sociales et la condition des anonymes qu’il croise. Tant dans ses oeuvres lithographiques que dans ses grands formats, Steinlen observe inlassablement et dépeint les va-et-vient incessants des gens de son temps, résignés. Antimilitariste et proche du mouvement anarchiste, il travaille pour des périodiques, journaux humoristiques, illustre de nombreux recueils de poésie (Jehan Rictus, Verhaeren) et autres chansons populaires (Aristide Bruant ou Jean-Baptiste Clément).
Les midinettes et le vieillard, 1900 Dans un autre genre (qui me plaît un peu moins que Daumier ), Steinlen dépeint Paris d'une manière douce. Beaucoup de couleurs pastels et des allures nobles... Je préférais le trait un peu plus grinçant de Daumier, mais pour ce qui est des couleurs, il n'égale pas Steinlen... Femme à sa toilette, 1904 | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Dim 22 Mai 2011 - 21:02 | |
| Je reviens sur cette exposition avec un dossier un peu plus chargé... Les photos et les textes sont extraits du livre de l’exposition Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec : La vie au quotidien. Honoré Daumier (1808-1879) Gravure d’après une photographie de Carjat - Citation :
- Honoré Victorin Daumier naît à Marseille le 26 février 1808, d’une famille modeste qui s’installe à Paris en 1815. Il travaille très jeune chez un huissier puis un libraire, avant d’entrer en apprentissage chez le graveur Zéphirin Belliard où il fait ses premiers essais de dessinateur (1822).
« Lorsque le couperet de la censure tombe en 1835, et pour longtemps, Daumier ne se trouve pas dépourvu : il connaît les ressources des comportements humains, ce qui fait trembler, et il peut suivre le quotidien de chacune de ses victimes, qu’elle ait vécu dans les temps anciens ou qu’elle lui soit contemporaine. Doté de cette sensibilité héritée probablement de son père, le poète Jean-Baptiste Daumier, il en révèle, du berceau au cercueil, de potron-minet à la nuit tombante, les grandeurs et les faiblesses […] »
Dans les rues parisiennes… Actualités - 1855 Un obligeant cicérone – 1844 Croquis parisiens – 1865 Une carte postale datant approximativement de la même époque : Paris, calèche devant le Marché Saint-Pierre, à Montmartre, 1904 « Daumier n’est qu’un parmi les nombreux artistes du 19e siècle qui se sont intéressés à la vie quotidienne de leurs contemporains, mais c’est probablement celui qui a entretenu la plus forte empathie avec son sujet. Il a intensément vécu chacune des actions qu’il a voulu retranscrire et chacun des sentiments qu’il a voulu exprimer, mais il n’a pas fait de sa pierre lithographique le lieu d’expression d’un champ de bataille ou d’une révolte sociale. »Dans les bars et les restaurants (des images qui iraient bien dans le fil : Le vin aspire les artistes )… Paris qui boit – 1852 Les Chinois de Paris – 1863 La romance (ou ce qui y ressemble)… Quand on a du guignon – 1849 « […] Daumier se contente de présenter un miroir au monde, de mettre ses contemporains face à leur image, en espérant qu’ils comprendront que c’est d’eux dont il parle et que, derrière le sourire qu’il veut faire naître, il se veut aussi le pédagogue d’une société où il a connu le bonheur mais dont il sait ne pouvoir arrêter les transformations. »Le spectacle (mais ce n’est pas pour tout le monde)… Croquis Parisiens – 1856 Et enfin, ma préférée pour la fin ! Croquis musicaux - 1852 | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Lun 23 Mai 2011 - 21:06 | |
| Poursuivons avec Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923) Photographie de Malcolm Arbuthnot Saint-Denis - Citation :
- Théophile-Alexandre Steinlen est né à Lausanne le 10 novembre 1859. Son père est employé des postes. Il obtient son bac à 16 ans, suit des cours de théologie et pratique le dessin en amateur. Il travaille chez son oncle, à Mulhouse, dans un atelier d’impression sur étoffe. Il s’installe à Montmartre à partir de 1881 et rencontre Adolphe Willette, Rodolphe Salis –qui vient d’ouvrir le cabaret du Chat noir-, Aristide Bruant, Toulouse-Lautrec, Léandre, Valloton, Delmet, Verlaine, Rivière, Allais et Forain.
« Il y a une intimité chez Steinlen à la rue que l’on pourrait définir en reprenant la formule que Victor Hugo invente pour Gavroche : « Il entra dehors ». Chez Steinlen, la rue c’est la vie, la vraie. Et c’est cette vérité même qu’il jauge plus révolutionnaire que l’emploi des bombes prôné par certains de ses amis anarchistes. »Intérieur de tramway, 1896 La rentrée des ouvrières, 1903 « Steinlen transgresse souvent l’instantanéité du dessin de presse. Certes, il livre des scènes de fusillades, figées dans l’instant, non comme le Daumier comique des « scènes familières », mais comme celui de la Rue Transnonain. Lorsque le vif du sujet confine au symbole. Ne serait-ce pas en fin de compte la « vraie » subversion ? Celle qui fait s’extasier le jeune Picasso devant les kiosques, à son arrivée à Paris, devant les couvertures de Steinlen et Lautrec ? »Les modistes, 1898 Au cabaret du chat noir – 1890 Trois femmes discutant - 1900 « Steinlen livre de saisissantes scènes d’alcôves, souvent sordides, et des études de nus évoluant du languide au décharné. La marchandisation des corps le révolte : aux scènes de lupanar font écho certaines évocations des coulisses de la scène parisienne, grande pourvoyeuses de véroles et de fœtus évacués, comme le chante Mac-Nab au Chat noir. »
On demande des petites femmes ! – 1899 | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Mar 24 Mai 2011 - 20:57 | |
| On reste avec Steinlen ! Dans les rues de Paris… La fille du faubourg Ambiance sombre que l’on retrouve dans cette carte postale : Paris, rue des Saules, effet de brume, 1904 Illustration pour un monologue d’Aristide Bruant : Plus d'patrons, 1893 Au bal… Bal des chemises sales Qui pourrait bien s'accompagner d'une photo issue d’une collection particulière : Au bal Bullier, 1896 Sa crotte, 1895 « Il avait une botte de mise, et il soufflait, regardant sa femme, laquelle était occupée à convenablement tordre, tortiller et retortiller sa fausse natte. Au bout d’un moment, lorsque sa respiration fut redevenue plus calme : - Je ne comprends pas, fit-il, comment tu n’es pas honteuse, vraiment, de te mettre sur la tête les cheveux d’une autre femme, ma chère. -Eh bien ! et toi, dit-elle, tu n’es pas honteux de mettre tes pieds dans la peau d’un autre veau ? »Sa crotte, par George Auriol, 1895 Scène de rue, 1904 « Il faut de tout pour faire un monde, il faut de tout pour faire une foule, une vraie foule, la foule de Paris. Il faut de la hargne et de la gouaille, du bonheur et du malheur, des désoeuvrés et des agités, des petits et des grands, des verdâtres, des rouges, des roses, des marchands de fleurs, des marchands de journaux, des lecteurs de journaux, des grognons et des huluberlus. […] Dans la rue tous ces gens sont chez eux. »Francis Jourdain, Un grand imagier, Alexandre Steinlen La porteuse de pain, 1895 « Rien ne lui échappe. Il regarde et il voit. […] la mélancolie de cette porteuse de pain, la lassitude, la terrible lassitude de cette blanchisseuse pliée sous le fardeau d’un gigantesque paquet de linge. C’est que si la rue est encombrée de badauds bousculés par les affaires, elle est pleine aussi de gens qui travaillent, de gens qui vont travailler, de gens qui reviennent de travailler. Ceux-là ne sont pas pour Steinlen des passants comme des autres. »Francis Jourdain | |
| | | rivela Zen littéraire
Messages : 3875 Inscription le : 06/01/2009 Localisation : Entre lacs et montagnes
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Mar 24 Mai 2011 - 21:17 | |
| C'est une belle présentation que tu nous propose là, C'est intéressant à voir et à lire tout ça, merci.. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Mar 24 Mai 2011 - 21:58 | |
| Contente que ça te plaise Heureusement que j'ai pu emprunter le livre de l'exposition à la bibliothèque... Toutes ces explications et notes additionnelles ne figuraient pas dans l'exposition, à moins de payer un supplément pour avoir le guide sonore. C'est dommage quand même... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Mer 25 Mai 2011 - 21:00 | |
| Henri de Toulouse-Lautrec - Citation :
- Installé à Paris dès 1872, Henri de Toulouse-Lautrec est une figure incontestable de la « Belle Epoque ». en 1882, il entre dans l’atelier du peintre Léon Bonnat, puis dans celui de Cormon. C’est là qu’il fait la connaissance de Van Gogh, Louis Anquetin et Emile Bernard. Créateur hors normes, indépendant, à la vie intense et désordonnée, Lautrec passe son temps dans les hauts lieux montmartrois, le cabaret du Chat Noir, le Moulin-Rouge, les cafés, cabarets, théâtres, cirques et autres mondes de spectacles, qui deviennent, avec les maisons closes, ses sujets de prédilection.
C’est sans surprises donc que l’on retrouve les sujets de Lautrec attablés autour d’un verre dans les bars de Paris… Gueule de Bois, 1889 … Dans les salles de théâtre… La Loge au Mascaron doré, 1894 …Peignant les danseuses des cabarets qu’il fréquentait… Cléo de Mérode, 1898 Mademoiselle Marcelle Lender en buste, 1895 Jane Avril au Jardin de Paris, 1893 Un petit air de ressemblance avec celle-ci ? La goulue …Et s’inspirant de grands moments tragiques pour donner plus de puissances à ses dessins… L’évanouissement, 1894 On n’oublie pas non plus ses dessins de femmes anonymes… Femme au tub, 1896 « Il a peint toutes ces femmes, en cherchant naturellement le côté plastique d’abord, leur forme, leur couleur, mais en y ajoutant leur individualité, leur âme… Voyez ces regards inquiets, ces bouches amères, ces gestes las… Les filles de Lautrec font le trottoir, le pire, celui de Rochechouart et des promenoirs enfumés, mais il a su découvrir dans leur misère cette tendresse, poignante et humaine, qui témoigne de son génie autant que de son cœur. »Jean Gabriel Domergue | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Jeu 26 Mai 2011 - 21:03 | |
| Autres dessins de Toulouse-Lautrec... « […] l’atmosphère de l’âcre cigarette, du café, du mauvais cognac ; à cinq heures, l’odeur végétale de l’absinthe, bientôt on monte des cuisines la soupe fumante et à mesure que la soirée s’avance, ce sont des odeurs mêlées de cigarettes, de café, de bière. »George Moore, Confessions d’un jeune anglais Un portrait de Jeanne Wenz : A la Bastille, 1889 Dans le monde des cabarets : Polaire, 1895 Cascade « Vingt jambes en l’air. La pesanteur est envoyée par-dessus les moulins. En lames successives, les femmes s’écartèlent sur la piste, offrant leur sexe aux forces obscures de la terre. Quand elles rebondissent, c’est pour retrouver les ailes perdues. Ainsi, disputées entre deux éléments, les danseuses minent la lutte du corps et de l’esprit. »Henry-Jacques, Moulin-Rouge Un portrait d’Aristide Bruant : Aristide Bruant, 1893 La lune était sereine Quand sur le Boulevard Je vis poindre Sosthène Qui me dit : « Cher Oscar D’où viens-tu vieille branche ? » Moi j’lui répondis : « C’est aujourd’hui dimanche Et demain c’est lundi ! »
Refrain : Je cherche fortune Au-autour du Chat noir Au-au clair de la lune A Montma-a-rtre ! Je cherche fortune Au-autour du Chat noir Au-au clair de la lune A Montma-a-rtre le soir !
La lune était moins claire Lorsque je rencontrai Mademoiselle Claire A qui je murmurai : « Comment vas-tu la belle ? - Et vous ? – Très bien merci ! - A propos, me dit-elle, Que cherchez-vous ici ?
La lune était plus sombre En haut les chats braillaient Quand j’aperçus dans l’ombre Deux grands yeux qui brillaient Une voix de rogomme Me cria : « Nom d’un chien ! Je vous y prends, jeune homme, Que faites-vous ? –Moi ? Rien ! »
La lune était obscure Quand on me transborda Dans une préfecture Où l’on me demanda : « Êtes-vous journaliste, Peintre, sculpteur, rentier Poète ou pianiste ? Quel est votre métier ? »D’autres portraits de femmes : Femme qui se peigne. La coiffure, 1896 La clownesse assise, Mademoiselle Cha-U-Kao, 1896 Femme qui se lave, 1896 « J’ai tâché de faire vrai et non pas idéal. »Toulouse-LautrecNu couché aux bas noirs, 1908 | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Dim 29 Mai 2011 - 20:58 | |
| Alexandre Steinlen a largement contribué aux illustrations du Gil Blas illustré : « En 1891, un grand quotidien, Gil Blas, lance son supplément littéraire. Chaque numéro contient au moins un grand dessin en couleur de Steinlen, illustrant un contre ou quelque chanson ; il donne là, en quelques années, plus de quatre cents pages, dont chacune décèle l’intelligence déployée par son auteur pour animer un texte, l’interpréter plastiquement, reconstituer les personnages d’un récit, le décor et le milieu dans lequel ils évoluent. […] Le succès remporté par le Gil Blas illustré est incontestablement dû à Steinlen, désormais célèbre, et surtout à un certain sentimentalisme, très apparent chez cet observateur dont le réalisme ne répudie pas la romance des faubourgs. » Francis Jourdain, Un grand imagier, Alexandre SteinlenSteinlen, Dans la vie, 1900 Steinlen, La poissonnière Et concernant Toulouse-Lautrec, extrait d’un autre livre de Francis Jourdain : « Un réaliste. Non pas un prisonnier de la réalité. Un peintre qui a le contact avec la réalité laisse toujours le rassurant sentiment de la plus complète indépendance, qui y trouve la satisfaction de tous ses désirs et, par conséquent, ne rêve jamais d’évasion. […] Il a juré de parler sans haine et sans crainte, de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. […] Il ne vise pas à l’originalité, il est profondément original. Il est un être d’exception. Il est, avec simplicité, une très grande personnalité ; mais il n’a d’autre dessein que de parler de ce qu’il connaît, de ce qu’il aime, de ce qui l’amuse, son amusement d’homme ne se différencie guère de son émotion de peintre. » Francis Jourdain, Toulouse-LautrecToulouse-Lautrec, La roue, 1893 | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien Dim 29 Mai 2011 - 21:08 | |
| Steinlen, Plus d'patrons, 1893 En illustration d'un monologue d'Aristide Bruant : Plus d’patrons
J’suis républicain socialisse, Compagnon, radical ultra, Révolutionnaire, anarchisse, Eq’coetera… Eq’coetera… Aussi j’ vas dans tous les métingues, Jamais je n’rate un’ réunion, Et j’pass’ mon temps chez les mann’zingues Oùs qu’on prêch’ la révolution.
II
C’est vrai que j’comprends pas grand’ chose A tout c’qu’y disent les orateurs, Mais j’sais qu’i’s parl’nt pour la bonne cause Et qu’i’s tap’nt su’ les exploiteurs. Pourvu qu’on chine l’ministère, Qu’on engueule d’Aumale et Totor Et qu’on parl’ de fout’ tout par terre !... J’applaudis d’achat et d’autor.
III
C’est d’un’ simplicité biblique ; D’abord faut pus d’gouvernement, Pis faut pus non pus d’République, Pus d’Sénat et pus d’Parlement, Pus d’salauds qui vit à sa guise Pendant qu’nous ont un mal de chien… Pus d’lois, pus d’armée, pus d’église, Faut pus d’tout ça…faut pus de rien !
IV
Alors c’est nous qui sera les maîtres, C’est nous qui f’ra c’ que nous voudront, Y aura pus d’ chefs, pus d’ contremaîtres, Pus d’ directeurs et pus d’ patrons ! Minc’ qu’on pourra tirer sa flemme, On f’ra tous les jours el’ Lundi ! Oui…mais si n’y a pus d’ latronspème, Qui qui f’ra la paye l’ Samedi ? | |
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