Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Giovanni Papini [Italie]

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Charlie
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyLun 9 Jan 2012 - 15:01

Hé Coli oui

Voilà qu'on parle de ce fameux Papini dans un livre que je viens de terminer, Loin d'où, de l'argentin Edgardo Cozarinsky.

Je te recopie le passage...(p. 169-170 - les personnages parlent du mythe du juif errant)

- (...). En Italie, vers 1920, Giovanni Papini publia une Storia di Cristo dans laquelle il expliquait, dix-sept ans avant que Mussolini ne promulgue les lois racistes, que les Juifs, fidèles à ce personnage sans racines converti en icône définitive de sa race, s'étaient fabriqué une patrie dans la circulation de l'argent, dans le trafic de l'insaisissable, dans ce qui n'a pas de racines. Mais oublions plutôt l'auteur de Gog et passons à une littérature supérieure. »

Assez antisémite, non ?


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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyLun 9 Jan 2012 - 16:57

Charlie a écrit:
Hé Coli Giovanni Papini [Italie] - Page 3 881974

Voilà qu'on parle de ce fameux Papini dans un livre que je viens de terminer, Loin d'où, de l'argentin Edgardo Cozarinsky.

Je te recopie le passage...(p. 169-170 - les personnages parlent du mythe du juif errant)

- (...). En Italie, vers 1920, Giovanni Papini publia une Storia di Cristo dans laquelle il expliquait, dix-sept ans avant que Mussolini ne promulgue les lois racistes, que les Juifs, fidèles à ce personnage sans racines converti en icône définitive de sa race, s'étaient fabriqué une patrie dans la circulation de l'argent, dans le trafic de l'insaisissable, dans ce qui n'a pas de racines. Mais oublions plutôt l'auteur de Gog et passons à une littérature supérieure. »

Assez antisémite, non ?
Oui, c' est un peu ce coté là qui me tient à distance de Papini... Pas très clair...
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyLun 9 Jan 2012 - 21:50

Charlie a écrit:
Hé Coli oui

Voilà qu'on parle de ce fameux Papini dans un livre que je viens de terminer, Loin d'où, de l'argentin Edgardo Cozarinsky.

Je te recopie le passage...(p. 169-170 - les personnages parlent du mythe du juif errant)

- (...). En Italie, vers 1920, Giovanni Papini publia une Storia di Cristo dans laquelle il expliquait, dix-sept ans avant que Mussolini ne promulgue les lois racistes, que les Juifs, fidèles à ce personnage sans racines converti en icône définitive de sa race, s'étaient fabriqué une patrie dans la circulation de l'argent, dans le trafic de l'insaisissable, dans ce qui n'a pas de racines. Mais oublions plutôt l'auteur de Gog et passons à une littérature supérieure. »

Assez antisémite, non ?



Merci pour ce passage Charlie ! J'ai lu il y a quelques mois cette Histoire du Christ qui m'a un peu déçue. Je n'ai pas retrouvé sa verve habituelle... Quant à ses idées, elles valent ce qu'elles valent. Contestables sans doute mais juger Papini sur ce seul mouvement de pensée qu'il a pu avoir à un moment donné de son existence est un peu réducteur. Comme tout un chacun, il s'est cherché, non sans maladresse. Il a peut-être écrit des choses qu'il aurait dû garder pour lui mais enfin, ce n'est pas le but de l'écriture aussi de faire uniquement dans les bonnes manières. Il a bien fait d'écrire ses idées en toute honnêteté. Ca n'oblige personne à être d'accord avec lui...
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 20:15

Attention, Papini revient...

Histoire du Christ (1921)


Giovanni Papini [Italie] - Page 3 97822510

Y avait-il besoin, en 1921, de faire paraître un énième ouvrage sur le Christ ? S’il n’avait pas été écrit par Giovanni Papini, on aurait pu en douter. Mais lorsque le grand maître, remueur de pensées, profondément sincère et attaché à ses convictions, revient à la source de sa foi pour retracer les contours d’un christianisme vigoureux, l’entreprise devient non seulement nécessaire mais salutaire.


Revenant sur l’Histoire du Christ telle qu’elle est narrée dans les Evangiles, se débrouillant avec les seuls moyens de sa compréhension et de son intellect, Giovanni Papini met de côtés toute exégèse et croyance antérieures pour se plonger entièrement dans les sources du christianisme. Alors qu’il était loin de s’en douter, il découvre un Christ dont l’image de simplicité bienveillante l’éblouit.


L’Histoire du Christ n’est pas un livre de prosélytisme ; Papini n’espère même pas se faire comprendre par le lecteur qu’il assimile à ces millions d’auditeurs distraits du Christ qui, au fils des siècles, n’ont jamais réussi à entendre le Prophète. Son livre est une démarche d’amour qui s’inscrit en filiation directe avec le message promulgué par le Christ. Déçu par la monotonie et l’ennui distillés par les textes de religieux, par l’hypocrisie cupide qui émane des ouvrages prosélytes, Giovanni Papini a désiré rendre hommage au Christ et à la beauté véhiculée par ses propos à travers une biographie fidèle, restituée par le biais d’une écriture simple mais puissante. Qu’à cela ne tienne si d’autres ne seront pas d’accord avec lui : Giovanni Papini s’investit totalement dans ce récit qui est aussi celui de sa conversion et n’hésite pas à se lancer dans des diatribes féroces contre le désenchantement du monde moderne, contre la lie du peuple et contre les mesquineries qui font le commun des mortels. Si on avait craint de perdre la férocité que l’écrivain avait pu déployer dans Gog, on la retrouve ponctuellement lorsqu’il s’agit de défendre des valeurs que le monde moderne et ses « principes » ont préféré oublier.


Citation :
« Aujourd’hui les hommes sont plus ivres qu’alors mais plus altérés. Aucun âge plus que le nôtre n’a éprouvé la soif dévorante d’un salut surnaturel. En aucun temps l’abjection n’a été si abjecte, la brûlure si brûlante. La terre est un enfer illuminé par la condescendance des astres. Les hommes sont plongés dans une poix faite d’ordures et de larmes, dont parfois ils émergent, défigurés et frénétiques pour se jeter dans le sang avec l’espoir de s’y laver. »


On peut adhérer ou non au message chrétien, peu importe. L’Histoire du Christ, dont l’intérêt historique pourra déjà suffire à la lecture, propose également une violente critique des sociétés modernes fondées sur la négation de la foi et la glorification de « la suprême trinité de Wotan, Mammon et Priape ». Giovanni Papini, qui jusque-là avait semblé d’un cynisme et d’un désespoir sans remèdes –il suffit de lire Gog ou La Vie de Personne- nous dévoile le fondement de sa virulence parfois presque agressive. C’est parce qu’il attend trop de ses congénères que, sans cesse déçu, il se plaît à en caricaturer les défauts dans ses écrits. Mais là où il aurait pu finir par se complaire sans sublimer son agressivité, Giovanni Papini trouve un remède dans la foi chrétienne et s’avoue à révéler ses véritables sentiments. Son écriture surprend puisque, pour une fois, il ne prendra pas ses airs de nihiliste pour faire réagir les plus disposés de ses lecteurs, mais il s’abandonnera au contraire à l’amour.


Citation :
« Jésus ne pose pas d’énigmes. Lui-même a dit à la fin de la parabole qu’il y a plus de joie dans le ciel pour un pécheur repenti que pour tous les justes qui se font gloire de leur bâtarde justice, pour tous les purs enorgueillis de leur pureté extérieure, pour tous les dévots zélés qui cachent l’aridité de leur cœur sous l’apparent respect de la loi. »


L’Histoire du Christ, sincère et adaptée aux conditions de la modernité, détache le Prophète de ses icônes poussiéreuses pour lui conférer une nouvelle dignité. L’adhésion au message chrétien ne se fera pas forcément à l’issue de cette lecture mais il y a fort à parier qu’elle fera renaître l’espoir d’un monde tourné à l’introspection et à l’amélioration, et qu’elle permettra aux plus athées ou agnostiques d’entre nous de considérer la foi non plus comme une croyance absurde mais comme une démarche salvatrice conférant du sens à un monde bâti sur des sables mouvants.
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 20:23

La préface de Papini éclaire sur sa démarche.
Il commence en tournant en dérision ceux qui se proclament comme les nouveaux "ennemis de Dieu" :
Citation :

« A peine sembla-t-il que la seconde agonie en fût aux avant-derniers râles, les nécrophores se présentèrent, buffles présomptueux qui avaient pris les bibliothèques pour des étables ; aérostatiques cervelles qui, grâce au ballon volant de la philosophie, croyaient atteindre les sommets du ciel, professeurs exaspérés par de dangereuses débauches de philologie et de métaphysique, tous s’armèrent –l’Homme le veut !- comme autant de croisés contre la Croix. »

Des êtres gonflés d'illusion :

Citation :
« Et voici la troupe des porte-flambeaux et des badigeonneurs de l’esprit venus pour fabriquer des religions à l’usage des irréligieux. Durant tout le XIXe siècle, ils les sortirent du four par douzaines : Religion de la Vérité, de l’Esprit, du Prolétariat, du Héros, de l’Humanité, de la Patrie, de l’Empire, de la Raison, de la Beauté, de la Nature, de la Solidarité, de l’Antiquité, de l’Energie, de la Paix, de la Douleur, de la Pitié, du Moi, du Futur et ainsi de suite. Certaines n’étaient que rapetassages d’un christianisme découronné et désossé, d’un christianisme sans Dieu ; la plupart étaient des doctrines politiques ou des philosophies s’efforçant de se transmuer en mystiques. Mais les fidèles étaient rares et faible l’ardeur. Ces froides abstractions, même soutenues par des intérêts sociaux ou des passions littéraires, ne suffisaient pas aux cœurs dont on avait voulu arracher le Christ. »

Citation :
« Jésus au contraire est vivant en nous. Il se trouve des hommes pour l’aimer et pour le haïr ; pour souffrir de sa passion, pour s’acharner à le détruire ; et cet acharnement dit qu’il n’est pas mort. Ceux mêmes qui s’épuisent à nier sa doctrine et son existence passent leurs jours à rappeler son nom. L’ère du Christ est la nôtre et elle dure encore. »


Qui ont mal interprété le message de Jésus. Papini cherche à leur transmettre sa propre compréhension. La parole de Jésus n'est plus porteuse de promesses seulement religieuses. Sa portée est presque métaphysique.

Citation :
« On dit que Jésus est le prophète des faibles et au contraire, il vient rendre force aux languissants et élever les piétinés au-dessus des rois. On dit que sa religion est celle des malades et des moribonds, mais il guérit les infirmes et ressuscite les dormants. »


Dans cette Histoire du Christ, Papini ne perd pas son habilité à dresser des portraits minutieux qui mettent en avant les failles de chacun :

Citation :
« Le converti, lui, cache toujours une inquiétude. Une goutte amère demeurée aux lèvres, une ombre d’immondice, le soupçon d’un regret, le souffle d’une tentation suffisent à renouveler son angoisse. Il garde toujours la crainte de n’avoir pas dépouillé la dernière peau du vieil homme ; de n’avoir qu’étourdi et non tué l’autre qui habitait son corps. Il a payé pour son salut ; il a souffert ; c’est pour lui un bien précieux et fragile qu’il a toujours peur de perdre ; il ne fuit pas les pécheurs, mais il les approche avec un involontaire frisson ; avec la terreur parfois inavouée d’une contagion nouvelle ; avec la crainte de voir renaître, au spectacle de la souillure où lui aussi se complut, le fantôme insupportable de sa honte est d’avoir à désespérer encore de son salut. »


Ces passages "cruels" sont compensés par des morceaux lyriques qui révèlent une autre facette de Papini :

Citation :
« Qui l’a lu une fois [Le Sermon sur la Montagne] et n’a pas senti, au moins pendant le court moment de cette lecture, un frisson de reconnaissante tendresse, le désir d’un sanglot au fond de la gorge, une angoisse d’amour et de remords, le besoin confus mais poignant de faire quelque chose pour que ces mots ne soient pas que des mots, pour que ce discours ne soit pas qu’un bruit et un signe mais un imminent espoir, la vie de tout vivant, vérité présente, éternelle vérité –qui l’a lu une seule fois et n’a pas éprouvé tout cela, mérite plus que tout autre notre amour, car tout l’amour des hommes ne compensera jamais ce qu’il a perdu. »


Et pour finir, un autre exemple de la critique des sociétés modernes comme destructrices des valeurs fondamentales promulguées par Jésus (la raison ?) :

Citation :
« Toutes les croyances, dans ce marasme infect, dépérissent et meurent. Une seule religion domine le monde : celle qui reconnaît la suprême trinité de Wotan, Mammon et Priape. La Force qui a pour symbole l’Epée et pour temple la Caserne ; la Richesse, qui a pour symbole l’Or et pour temple la Bourse ; la Chair qui a pour symbole le Phallus et pour temple le Bordel. Telle est la religion régnante sur la terre, pratiquée, sinon professée, par tous les vivants. L’antique famille se désagrège, le mariage est détruit par l’adultère et la bigamie ; avoir des enfants paraît à beaucoup une malédiction qu’il faut éviter par toutes les fraudes et par les avortements volontaires : la fornication supplante les amours légitimes ; la sodomie a ses panégyristes et ses lupanars ; les courtisanes publiques et secrètes gouvernent un peuple immense de crevés et de syphilitiques. »
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 20:32

On connaît avec certitude un auteur qui sera au portail pendant le choix de Colimasson. Wink
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 21:47

et quand est-ce que tu risques le bout des orteils dans l'œuvre de Ramuz ? et après tout c'est ton voisin d'en face !
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 22:26

Arabella a écrit:
On connaît avec certitude un auteur qui sera au portail pendant le choix de Colimasson. Wink

Meuh non ! Ce serait trop facile ! (j'essaie de brouiller les pistes en vous faisant croire que je ne le choisirai pas...)

animal a écrit:
et quand est-ce que tu risques le bout des orteils dans l'œuvre de Ramuz ? et après tout c'est ton voisin d'en face !

Je sais pas... Il n'est même pas noté dans ma LAL, c'est pour dire ! Je ne sens pas l'attrait. Il va falloir que je retourne sur le fil du Ramuz pour voir si, vraiment, en me persuadant très fort, ça ne pourrait pas me plaire quand même.
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 22:33

mmmh... fais un tour sur le fil, oui. je résume quand même rapidement le pourquoi de cette suggestion du jour. tu as l'air intéressée par les écritures "modernes" (Céline par exemple ?) et les auteurs pas forcément dans les clous et pas rebutée par la présence de morale ou de tradition dans le mélange (commentaire de ce soir notamment) et j'ai bien lu (huhu) qu'une des caractéristiques relevées était le mélange de pas dans les clous et de transformation dans le texte de la différence revendiquée et très motivée sans forcément passer par le cynisme féroce ou un humour très noirci. Ce genre de mélange des fois étrange mais très fort et peu porté sur le compromis tu le trouveras chez Ramuz.
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 23:01

Voici une argumentation qui me plaît bonjour
C'est vrai, ce qui me plaît le plus chez des auteurs comme Papini ou Céline, c'est cet attachement fort à des valeurs "fondamentales", revendiqué implicitement par la mise à nu de l'abject des ambitions individualistes.

Je te promets d'aller fouiner sur le fil prochainement...
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptySam 1 Juin 2013 - 12:53

Un homme fini (1923)


Giovanni Papini [Italie] - Page 3 97828210

Lire l’autobiographie d’un Homme fini est une expérience paradoxale. Quel homme véritablement achevé, quel homme absolument désespéré, arriverait concrètement à écrire un livre, puis à le faire publier, et enfin à recevoir la reconnaissance littéraire qui lui échoit ? Comme Cioran louant les gloires du suicide et crevant à plus de quatre-vingt ans, Giovanni Papini est surtout un homme paradoxal qui ne justifie pas ses contradictions mais qui les analyse pour s’en moquer cruellement.


Avant tout cruel avec lui-même, Giovanni Papini juge être un homme fini alors qu’il a trente-quatre ans, la création de la revue Anima et la publication de quelques romans reconnus derrière lui, et une réputation d’agitateur terrible qui lui sied à merveille. Tout pour être heureux ! Giovanni Papini le reconnaît lui-même : voici la situation qu’il avait toujours espérée et qu’il avait autrefois désespéré de ne jamais pouvoir obtenir. Et maintenant qu’elle est sienne… il se rend compte que ce n’est pas assez ! ou que ce n’est peut-être pas ce qu’il recherchait véritablement.


Mais reprenons dans l’ordre… Eternel insatisfait, Giovanni Papini se penche sur sa genèse personnelle et commence par évoquer son enfance. La succession des chapitres se veut mélodique. Six grandes parties se succèdent à la manière de rythmes musicaux : Andante, Appassionato, Tempestoso, Solenne, Lentissimo et Allegretto –la vie de Giovanni Papini est une partition baroque et sentimentale, à moins qu’elle ne le soit devenue que pour mieux se soumettre à l’envie de l’écrivain de métamorphoser son existence en œuvre. Et quelle œuvre… là où on se croit en droit d’attendre une esthétique classique, qui viserait au beau, Giovanni Papini nous fournit une esthétique de la déchéance –mais il rejoint là la définition du sublime proposée par Schopenhauer (« Le sentiment sublime provient de ce qu’une chose parfaitement défavorable à la volonté devient objet de contemplation, pure, contemplation qui ne peut se prolonger, à moins qu’on ne fasse abstraction de la volonté et qu’on ne s’élève au-dessus de ses intérêts […] »). En effet, alors que Giovanni Papini débutait dans la vie en accumulant les pires tares (laideur, timidité, asociabilité) et qu’il se croyait définitivement rejeté du monde par ses semblables, il réussit finalement à s’offrir une place de choix dans la société. Giovanni Papini n’a jamais cherché à faire plaisir à ses semblables et n’est pas devenu un avorton hybride, moitié misanthrope, moitié enfant docile, pour leur faire plaisir. Sa solitude lui plaisait, et c’est grâce à elle qu’il a pu se consacrer exclusivement à l’étude jusqu’à ce qu’il atteigne sa deuxième décennie.


Lorsque Giovanni Papini sent venir le besoin de devenir à son tour créateur, les évènements de sa vie monacale se gâtent. C’est qu’il faut à présent faire ses preuves… et les regards des autres deviennent alors nécessaires. Mais comment les intégrer après tant d’année de réclusion volontaire ? Et surtout, à force d’avoir fréquenté les noms et les textes les plus prestigieux de ses figures littéraires, scientifiques et philosophiques préférées, Giovanni Papini s’est décroché de la réalité. Ce qu’il attend de la vie se situe au-delà de ce qu’elle peut certainement apporter. A qui en imputer la faute ? A soi-même ? Aux autres ? A tous ?


« Votre vie à tous me dégoûte. Je veux ou être grand ou me tuer. Il n’y a pas d’autre choix pour quelqu’un comme moi. J’ai besoin d’être au-dessus de vous pour vous tirer encore plus haut. »


Giovanni Papini semble avoir écrit un Homme fini pour trouver une réponse à cette interrogation. Son texte n’est pas une thèse –son auteur avance de page en page sans sembler savoir davantage que nous jusqu’où le conduiront ses pérégrinations intellectuelles. Qui a dit qu’il était nécessaire d’être deux pour mener l’analyse d’un seul homme ? Giovanni Papini dispose d’une lucidité suffisamment grande pour révéler à lui-même les explications secrètes qui avaient jusque-là maintenu son existence dans un écheveau de nœuds. Il fait également preuve d’un courage et d’une sincérité presque surprenantes lorsqu’il fait la confession des sentiments qu’il éprouve envers les autres et de son inextinguible certitude de supériorité :


« Mais qu’est-ce que je suis devenu, grand Dieu ? De quel droit est-ce que vous autres encombrez ma vie, me volez mon temps, fouillez mon âme, sucez ma pensée, me voulez pour compagnon, confident, informateur ? Pour qui m’avez-vous pris ? Est-ce que par hasard je suis un acteur payé pour jouer tous les soirs devant vos têtes à claques la comédie de l’intelligence ? Est-ce que par hasard je suis un esclave acheté et payé qui doit me plier à vos caprices de désœuvrés et vous faire cadeau de tout ce que je sais et je fais ? Est-ce que par hasard je suis une putain de bordel qui doit soulever sa jupe et enlever sa chemise au premier signe d’un mâle décemment habillé ? »


Giovanni Papini alterne sans cesse entre création et autodestruction, semblant chercher à tout prix à détruire l’auréole de gloire qu’il a réussi à faire flotter autour de son personnage en moins d’une décennie. Il se prend ainsi pour principale cible de ses critiques, après avoir avoué qu’il pensait être l’homme surplombant l’humanité.


« Je voulais, en somme, que commençât avec moi, de mon fait, une nouvelle époque de l’histoire des hommes. »


Mieux qu’une diatribe envoyée contre le monde entier pour se justifier de sa déception, Giovanni Papini écrit le procès de sa propre accusation sur un ton toujours léger, cynique et désabusé. Faut pas s’en faire… être un homme fini n’est pas si grave. Après tout, mieux vaut en rire que s’en apitoyer.


« Être débiteur de Shakespeare est déjà assez fâcheux, mais devoir quelque chose à une infusion de Porto Rico et de Saint-Domingue, ou de thé de Ceylan, est par trop humiliant. »


Parce qu’on aurait aimé en connaître davantage sur son existence (qui dura jusqu’aux soixante-dix ans largement dépassés) et faire durer ce livre plus longtemps, on ne peut reprocher qu’une seule chose à Giovanni Papini : ne pas avoir attendu encore un peu de temps –et rajouter à son autobiographie les pages de ces années supplémentaires- avant de juger qu’il était un Homme fini


Avec ce texte, on comprend mieux Giovanni Papini et la teneur de ses autres ouvrages...

Citation :
« Quand j’eus conquis par l’activité capricieuse et téméraire de trois ou quatre années ce qui à n’importe qui (à beaucoup), aurait paru un aboutissement, une victoire –avoir un nom, être lu, discuté, suivi, craint-, je sentis plus profondément qu’auparavant un vide honteux en moi-même.
Mais quoi ? C’est tout ? Ce n’est que ça, le but ultime de mes jours et de mes nuits de labeur, la conclusion de mes efforts tentaculaires vers une lumière moins terrestre, le résultat unique et définitif de toute une jeunesse, de toutes les ardeurs et les fureurs d’une jeunesse concentrée et comprimée durant de longues années et soudain flamboyante come un feu de joie sur la montagne ? Seulement ça ? Rien que ça ? »


Citation :
« Je vous aime, hommes, comme peu vous aiment. Toute ma vie intérieure est pénétrée de ce profond amour. Je voudrais vous voir plus grands, plus heureux, plus purs, plus nobles, plus puissants. Et mon rêve le plus cher était celui d’être votre rédempteur, le vrai et le plus grand.
Mais cet amour est jaloux, il est caché, il est bizarre. Sitôt que j’essaie de l’exprimer, les mots se glacent sur mes lèvres ; sitôt que je tente de vous embrasser, il se transforme en dégoût ; sitôt que je respire au milieu de vos haleines, il s’empoisonne et se cache. C’est un amour tout intime, tout à moi –un amour solitaire, égoïste, impuissant. »
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptySam 13 Juil 2013 - 12:00

La Vie de Personne



Ce petit ouvrage, qui ne comporte pourtant que 47 pages, m'a demandé plusieurs lectures, afin de débroussailler la jungle des idées de Papini, qui ne semblait pas d'ailleurs être au clair avec lui-même lorsqu'il l'a rédigé.


D'emblée, usant de la prétérition, Papini se refuse à dédicacer son ouvrage à son ami Vannicola, tout en lui rendant un hommage admiratif à la limite de la vénération, et ce, sur plus de quatre pages. Le lecteur lambda pourra donc y voir un acte provocateur, mais Vannicola, fervent catholique, n'aura certainement pas été dupé par ce procédé rhétorique, utilisé avec malice pour aiguiser et maintenir son attention.


Bien qu'il soit athée, la lecture de sa grille lexicale empreinte de religion chétienne (transfiguration, innocence, péché et pécheur que ce roublard écrit avec un accent circonflexe, eau purificatrice, âme, redemption, etc ...) révèle une problématique sous-jacente d'ordre métaphysique sous son discours fermement affirmé, tout de virulence et de férocité.  


Comme l'a déjà écrit Colimasson, Papini divise l'existence en trois naissances : "la naissance pour la mère; la naissance pour le monde et la naissance pour nous-mêmes."


La naissance pour la mère : les étapes du développement embryonnaire et celui du foetus relèvent de l'ordre du divin, d'ailleurs il se réfère à Léonard de Vinci (théorie de l'auto-mimésis) qui " croit que chaque âme est individuelle et que le jugement, la faculté qui dirige l'invention des formes chez les hommes, est une faculté de l'âme et, partant, susceptible de différences d'un individu à l'autre. L'âme est, en même temps, responsable des formes individuelles des corps humains."
Ainsi, dans le dessein de démontrer la faculté de transcendance de l'Homme dont est dépourvue l'animal, Papini use de l'hypotypose via des descriptions répugnantes de réalisme dépeignant les différentes mutations de l'embryon dans un environnement qu'il veut hostile, pour parvenir à une forme humaine.


"J'étais seulement un embryon mais j'avais déjà une âme [...]" (p.37)

"Mais quel effort pénible et quelle volonté pour arriver à ce stade, pour faire tomber peu à peu le masque répugnant de la bestialité" (p.39)


Quant aux souffrances de l'accouchement de la mère, il n'en a cure, voire il se montre impitoyable. Posture qui n'est pas sans rappeler ce passage de la génèse : "Il dit à la femme : J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi."


La naissance au monde : qui ne revêt aucune importance à ses yeux, puisqu'elle le prive de sa liberté.


"[...], et à peine l'enfance heureuse touche-t-elle à sa fin qu'il (l'homme) redevient prisonnier des lois et des jugements de ses compagnons de servitude; seul le génie reconquiert au prix du sang et des larmes une douloureuse arrhe de liberté" (p.42)


La naissance pour nous-mêmes : pour Papini, la troisième naissance, donc la naissance de notre moi, ne peut débuter qu'a partir de l'âge de cinq ou six ans, puisque nous sommes incapables de nous souvenir précisément de notre vécu, sinon que par de fugaces réminiscences.


"Nous fûmes dans cette période de temps, respectivement à nous-mêmes, être et non-être" (p.25)


La Vie de Personne débute alors à partir de cette troisième naissance, cette "naissance pour nous-mêmes", mais Papini feint le bonheur, il porte le masque du paraître heureux pour dissimiler son amertume et sa douleur.

"Le souvenir de ce réveil est ce souvenir : le souvenir de la première et la deuxième naissance" (p.25)


"Ma douleur n'est pas achevée et ne peut avoir de fin. [...]parfois elle prend même les apparences du rire, et tous ceux qui sont autour s'étonnent : quelle joie ! Toi aussi tu es des nôtres !" (p.46)



Déduction envisageable : Pourquoi a-t-il intitulé son ouvrage "La Vie de de Personne" ?
Etymologie de Personne : Du lat. d'orig. étrusque persona "masque de l'acteur".(définition Trésor)



Conclusion : Papini souffre de ne pouvoir jouir sans entraves de la temporalité, tandis que l'idée de la mort ne peut le réconforter, puisque athée.

"[...] Et elle (l'âme) n'y parvient jamais jusqu'au jour où, fatiguée de tous ces efforts, elle abandonne son écorce dans la poubelle des cimetières (p.40)"
ou encore :
"[...]- et à la fin la Mort, qui emprisonne de nouveau le corps entre quatre planches, nous promet l'évasion définitive dans le néant" (p.42)[/i]

Alors, cet ouvrage ne serait-il pas le cri de révolte d'un homme désespéré, d'un athée mystique, en quête du sens de la vie, en quête d'une foi religieuse qui mettrait des mots sur ses maux, et lui promettrait l'immortalité de l'âme ... "La Vie de Personne" fut écrit en 1912, quelques années plus tard, vers 1920, Papini se convertira au catholicisme.


Je me contenterai de la lecture de ces 47 pages de Papini, car je n'apprécie pas son style bâclé, nourri de lieux communs, ni la misogynie du personnage.
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyDim 14 Juil 2013 - 20:16

Merci pour cette analyse personnelle Constance !

Constance a écrit:

Alors, cet ouvrage ne serait-il pas le cri de révolte d'un homme désespéré, d'un athée mystique, en quête du sens de la vie, en quête d'une foi religieuse qui mettrait des mots sur ses maux, et lui promettrait l'immortalité de l'âme ... "La Vie de Personne" fut écrit en 1912, quelques années plus tard, vers 1920, Papini se convertira au catholicisme.

Je pense que c'est tout à fait ça et après avoir lu Un homme fini, le souvenir de ce livre me semble bien plus précis et de nombreux éléments s'éclairent. Un homme fini, c'est l'histoire d'un homme qui a vécu sa troisième naissance mais qui n'en est toujours pas satisfait, et qui s'essaie peut-être à une quatrième naissance... On s'y perd!


Citation :
Je me contenterai de la lecture de ces 47 pages de Papini, car je n'apprécie pas son style bâclé, nourri de lieux communs, ni la misogynie du personnage.

C'est vrai... pas mal de lieux communs dans ce livre, ainsi que dans Un homme fini. Son texte de prédilection restera, pour moi, Gog.
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyMer 30 Sep 2015 - 22:55

Visages découverts (1942)


Giovanni Papini [Italie] - Page 3 51phie10

On commence à le connaître le bon vieux Papini : sa prédilection c’est de faire des portraits de types bancals, du genre qu’on ne penserait même pas à saluer dans son quartier. On aurait bien tort parce que ce sont derrière les visages les plus communs que se cachent les personnalités, les vices et les vies les plus atypiques. Même toi, avec ton air blafard, tu te sens insignifiant ? Attends donc que Papini passe par-là, il saura t’étirer le rictus et toute ta petite vie minable, accumulée en tas par terre, sera rassemblée pour constituer une poterie bizarre qui tient par l’un de ses miracles défiant la gravité.


On ne va pas faire un catalogue de cas. Chacun trouvera dans ce livre un bon copain à se faire. Approchez-vous donc que je vous présente mes nouveaux potes :
- Un étrange ermite qui a lu le Zarathoustra de Nietzsche jusqu’à en perdre pied :  « Vous ne devez pas croire que je me suis retiré dans ce désert par dépit ou parce que je dédaigne les hommes. C’est proprement le contraire. Je reste seul parce que j’aime immensément et sincèrement mes semblables et parce que la distance et la solitude les font aimer davantage ».

- Un amoureux des animaux qui propose leur éradication décisive pour ne plus provoquer de souffrances inutiles sur terre : « N’avez-vous pas, vous aussi, la nausée de cette universelle puanteur de viande et de ménagerie, d’abattoir et de saurisserie qui contamine nos régions ? ».

- Un écrivain qui se prépare à une gloire posthume en peaufinant toute sa vie un seul et même texte qu’il fera mûrir jusqu’à sa quintessence : « J’ai choisi la gloire dès le premier jour, celle qui dure, et c’est pour cela que j’ai décidé d’être un écrivain posthume. Et puis, la multiplication des copies par le moyen de l’imprimerie est, pour un artiste qui a le sens de a dignité et du feu sacré, quelque chose de comparable à la prostitution ».


Les autres cas de figure sont intéressants et ne manqueront pas de plaire à d’autres lecteurs en manque de difforme. Entre autres étrangetés, on trouvera une mangeuse de violettes, un nègre blanc ou un bossu magnifique. Même si le côté catalogue épuise vite, comme lorsqu’on surfe trop longtemps sur Meetic, la deuxième partie un peu plus foutraque, sans axe de lecture bien cohérent, vient heureusement prendre la relève. A la limite, on peut imaginer que tous les personnages énigmatiques des chapitres précédents se sont réunis là au coin du feu pour se faire cuire quelques merguez, échangeant des propos vaporeux formés au hasard d’existences cahoteuses. Ca prie pour les imbéciles, ça philosophe sur le sommeil, ça braille des hymnes à l’intelligence et ça console les faibles entre deux conversations plutôt fades sur Léonard de Vinci, Goethe ou Victor Hugo. Comme quoi, Giovanni Papini sait surtout parler des insignifiants tandis que les grands noms tombent dans la fosse aux platitudes.


Giovanni Papini [Italie] - Page 3 Richar10
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Le pauvre antique :

Citation :
« Ma première femme, c’est Dieu qui me l’a donnée, la seconde, le monde et la troisième, le diable. »


Monsieur Baldassare :

Citation :
« Je ne le vis jamais pleurer sur personne mais seul un jugement téméraire peut se prononcer au vu de signes extérieurs sur ce qui se passe dans le cœur même du plus humble de nos frères. »


Sur la jeunesse :

Citation :
« Cette fidélité [à la jeunesse] s’appelle génie. Mais peu d’hommes seront vraiment jeunes et même ce peu-là le sera pour un temps très bref. Le génie consiste à sauver une étincelle de ce feu-là pour en faire une torche qui ne s’éteint jamais. »


Le sac de l'ogre :

Citation :
« Quand on lit un traité sur les maladies mentales, ce qui stupéfie le plus, c’est d’y trouver le portrait moral de ses meilleurs amis. »
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MessageSujet: Re: Giovanni Papini [Italie]   Giovanni Papini [Italie] - Page 3 EmptyMer 30 Sep 2015 - 23:18

ah faut que je le lise Papini !

merci Coli pour ton commentaire original ! sourire
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