Maïwenn

Queenie a écrit:

Parce que le film s'appelle Polisse, et non pas Enfansse. Par exemple.

Exactement !

Bon deal... je vous ai donné envie de (re)voir Polisse, vous m'avez donné envie de découvrir tous les autres films de Maïwenn...

Mon roi

Maïwenn reste fidèle à son approche de la mise en scène, à travers l'évocation exacerbée et tourmentée d'une relation de couple destructrice. Après un bref état de grâce, un déséquilibre violent entre les attentes et les émotions vécues s'installe et le quotidien devient le reflet d'un malaise constant, brutal et malsain. Une dépendance se développe car ni Giorgio ni Tony ne veulent céder, le narcissisme de l'un nourrissant l'angoisse hystérique de l'autre, sans issue apparente.

Le film suit l'évolution de cette passion morte-née jusqu'à l'épuisement, mais Maïwenn ne peut éviter une sensation de répétition et de saturation. Au plus proche de ses personnages, elle cherche à saisir une forme d'excès, de démesure dans cette vie à deux qui menace toujours de s'effondrer. L'interprétation ne m'a pas vraiment touché : Vincent Cassel exprime son registre habituel, avec une présence physique intense ne masquant pas l'impression d'une routine un peu désintéressée. Face à lui, Emmanuelle Bercot donne énormément d'elle-même, jusqu'à perdre parfois le fil de son rôle à force de surjouer , et son prix d'interprétation à Cannes me semble assez discutable.

Je viens de le regarder et je m'attendais tellement à voir un mauvais film que je l'ai plutôt aimé. J'essaierai d'en dire un mot demain.

"Mon roi" ou les montagnes russes d'une relation passionnelle entre un homme et une femme qui n'étaient pas faits pour être ensemble. Bonne surprise avec 2 acteurs parfaits et un documentaire sur un centre de rééducation fonctionnelle.

Par contre tout le monde parle de pervers narcissique alors qu'il est tout simplement un mec très ordinaire et passablement égocentrique avec ses moments touchants. De la même façon qu'elle est aussi hystérique et masochiste que passionnée et émouvante. Bref un couple ordinaire qui se déchire comme tant d'autres couples où la tromperie est vécue comme un drame existentiel et où la relation s'est construite sur un malentendu de départ. Elle filme bien cette attraction sexuelle irrésistible alors qu'ils ne sont pas sur la même planète.



P.s. Avadoro j'ai trouvé Emmanuelle Bercot incroyablement juste dans ses regards qui passent par toutes les nuances du bonheur à la souffrance. Elle a quelque scènes d'hystérie très réalistes mais elle n'est pas que dans ce registre. De la même façon que Vincent Cassel est parfait en beauf capable de séduction et de douceur comme de muflerie et de perversité. On le sent souvent paumé et aussi peu sûr de lui qu'il peut fanfaronner. La dernière séquence est très belle à l'école autour de l'enfant. Maewenn ne les juge pas et ca m'a plu.