Constantin Meunier [sculpteur]

Constantin Meunier

C'est en nous baladant aux abords du Main à Francfort que nous sommes tombés sur une sculpture de Constantin Meunier. Bon là je n'ai pas la photo mais j'ai reconnu le style et je me suis dit que c'était une bonne idée de vous présenter ce sculpteur belge que j'affectionne particulièrement.

Mais je pense qu'eXPie a fait cette fameuse photo, alors au lieu d'en prendre une au hasard sur le web, je préfère attendre un peu.

Quelque mots sur l'artiste :


Peint par Isidore Verheyden

Constantin Meunier est un peintre et sculpteur réaliste de la vie ouvrière belge, né à Etterbeek (Bruxelles) le 12 avril 1831 et décédé à Ixelles (Bruxelles) le 4 avril 1905. D’abord peintre de scènes religieuses, il est profondément marqué par sa visite, en compagnie de son ami l’écrivain Camille Lemonnier, du Borinage, le pays noir, bassin minier de la province de Hainaut en Belgique. Il devient militant socialiste au Parti ouvrier belge. En cette époque où la Belgique est profondément transformée par l'industrialisation sidérurgique et par l’essor des organisations syndicales, politiques et coopératives ouvrières, il s’attachera à représenter le monde du travail.

"Puis le hasard me mène dans le pays noir, le pays industriel. Je suis frappé par cette beauté tragique et farouche. Je sens en moi comme une révélation d’une œuvre de vie à créer. Une immense pitié me prend.".

Il devient le maître d’un nouveau type d’art réaliste social qui comble un vide dans la représentation de la réalité de l’époque en donnant un visage à l’ouvrier au cœur de l’essor économique industriel. Il s’en fait l’interprète au travers de sa peinture sombre et dramatique, puis (à partir de 1885) de ses bronzes aux traits anguleux.
Cheval à l'abreuvoir 1899

Une lettre de Vincent Van Gogh à son frère Théo (écrite en 1889 à Saint-Rémy de-Provence) parle de lui d'une manière extrêmement flatteuse : "Cher Théo, Dans toutes ses œuvres, Meunier est de loin supérieur à moi. A Bruxelles, j'ai vu ses peintures à une exposition. En fait, il est le seul de tous les artistes belges à m'avoir fortement touché. Il a peint les métallos du Borinage et leur cortège en route pour la mine ou les usines. Ses œuvres se distinguent nettement, tant par la couleur que par le traitement. Il a peint toutes ces choses que j'ai toujours rêvé de pouvoir réaliser..."

Durant les dernières années de sa vie, il exécute les sculptures destinées au Monument au Travail. Projet qui ne sera édifié qu'après sa mort.

Ses œuvres sont visibles dans le Musée Constantin Meunier aménagé dans l’atelier de l’artiste, ainsi que pour certains bronzes sur les places et les parcs de Belgique et d’ailleurs.

Il est inhumé au cimetière d'Ixelles à Bruxelles.

Source : wikipédia

Je n'ai malheureusement aucune photo personnelle des oeuvres de l'auteur, mais cela ne serait tarder.

En attendant, une petite visite au Musée d'Art ancien à Bruxelles s'impose :


Le grisou



Le puddleur au repos

Quand, en 1885, Constantin Meunier exposa une petite cire représentant ce même puddleur, certains pressentirent l’apparition d’un art nouveau, quasi inexploré. Celui-ci ferait de l’ouvrier un sujet de la sculpture alors que celle-ci avait été, jusque-là, inspirée par des modèles jugés plus nobles. Le plâtre grandeur nature exposé en 1887, confirma la maîtrise de Meunier dans l’expression d’un réalisme qui coïncidait avec la progression d’une idéologie prolétarienne. Evitant la sensiblerie populiste, il parvint à exprimer les grandeurs et les servitudes du Travail.

© MRBAB/KMSKB (Photo Speltdoorn)

Femme du peuple
Bronze
71 x 47 x 38 cm

Le 4 mars 1887, la mine de charbon de La Boule, dans le Borinage hennuyer, fut le théâtre d'une terrible catastrophe. Un coup de grisou coûta la vie à plus de 100 mineurs. Le drame exercera une profonde influence sur l'œuvre de l'artiste Constantin Émile Meunier. Il se rend sur place et assiste à la remontée des corps des mineurs, que l'on allonge, en rangs, dans une grande salle. Il y fait plusieurs dessins qu'il travaille ensuite sous forme de sculptures. Cette Femme du peuple incarne l'impuissance et le malheur. Elle constitue une exception marquante dans l'œuvre de Meunier, car l'artiste représentait généralement les mineurs et leur famille en figures héroïques et non en victimes. Toute l'attention se concentre ici sur le visage émacié de cette vieille femme du peuple. Les traits marqués par la misère et le chagrin, elle appuie sa main contre sa poitrine, dans un geste d'impuissance.

© KMSKA
Source : http://www.kmska.be

De verloren zoon of De Verzoening (Le fils prodigue de la Réconciliation)




Bronze 1895, MSKG

Souce : http://www.vlaamsekunstcollectie.be

Monument au Travail

Citation :

Les sujets sont traités dans le style naturaliste, donnant une impression de force, de dureté et de dignité. Le travail est idéalisé. Paradoxalement, le sculpteur, fortement marqué quelques années plus tôt par les conditions de travail épouvantables du temps, faits de ses sujets les héros du temps, idéalisant une condition peu enviable. La puissance que dégagent les personnages inspire plus le respect que la volonté d'améliorer le statut des travailleurs ou la compassion pour la misère subie.

Liens : Wikipédia
Auteur des photos : Ben2

Vu à Francfort, donc :


On remarquera son superbe pendentif !

eXPie a écrit:

On remarquera son superbe pendentif !

C'est la touche allemande qui fait toute la différence avec Le débardeur belge

sentinelle a écrit:

Je n'ai malheureusement aucune photo personnelle des oeuvres de l'auteur, mais cela ne serait tarder.

J'attends avec impatience. D'autant que je suis convaincu de ne pas savoir regarder les sculptures ?

animal a écrit:

sentinelle a écrit:

Je n'ai malheureusement aucune photo personnelle des oeuvres de l'auteur, mais cela ne serait tarder.

J'attends avec impatience. D'autant que je suis convaincu de ne pas savoir regarder les sculptures ?

Cela faisait longtemps que j'avais envie de créer un fil sur Constantin Meunier, la rencontre imprévue avec Le débardeur à Francfort fut une belle piqûre de rappel. Alors j'ai hâte aussi d'aller me balader en ville prendre en photos quelques-unes de ses sculptures afin de vous les faire partager.

Je vois que ses peintures sont pas mal aussi.


Et je me rends compte en allant sur google que j'ai vu ce tableau au musée de Liège:

Sur le pont de la Paix à Francfort, se trouve le sculture "le travailleur du port" de 1890.



Il y a des scultures de Constantin Meunier très similaires à celle-ci à Anvers, Dresde, Stockolm et Copenhague.

animal a écrit:

sentinelle a écrit:

Je n'ai malheureusement aucune photo personnelle des oeuvres de l'auteur, mais cela ne serait tarder.

J'attends avec impatience. D'autant que je suis convaincu de ne pas savoir regarder les sculptures ?

Et bien j'en ai maintenant des tonnes, j'exagère mais à peine
Je les posterai petit à petit. En tout cas, cette journée en compagnie de Constantin Meunier fut un vrai plaisir !

Marko a écrit:

Je vois que ses peintures sont pas mal aussi.

Tout à fait, j'en ai fait plusieurs photos également. J'ai lu quelque part que Constantin Meunier était le Zola de l'ébauchoir. Je dois encore me renseigner concernant les liens entre ces deux-là mais ce qui est certain, c'est que Constantin Meunier a fait un bronze de Zola. Je le posterai prochainement...

Cachemire a écrit:

Sur le pont de la Paix à Francfort, se trouve le sculture "le travailleur du port" de 1890.



Il y a des scultures de Constantin Meunier très similaires à celle-ci à Anvers, Dresde, Stockolm et Copenhague.

C'est la même sculpture qu'eXPie a exposé un peu plus haut, mais de nuit avec son superbe pendentif

Le Débardeur du port d'Anvers s'élève près de la Gildenkamersstraat à Anvers mais existe en plusieurs exemplaires un petit peu partout : Dresde, Stockolm, Copenhague, Francfort, Paris (bronze au musée d'Orsay) mais également au Musée Constantin Meunier à Ixelles, Bruxelles. Le Débardeur, l'une de ses premières sculptures, représente déjà la classe ouvrière. Debout dans sa pose superbe, Le Débardeur rencontra très vite beaucoup de succès.

Toutes les photos ci-dessous ont été prises au Musée Constantin Meunier : bronze, plâtre, peinture.
Le Débardeur du port d'Anvers, dans une attitude de repos :

très inattendu ce déhanché... et je découvre grâce à ce fil ce qu'est un puddleur : ouvrier chargé de remuer la fonte pour la transformer en fer par combustion du carbone. Ce travail se faisait à l'aide d'une perche métallique et était très éprouvant. Ce métier était très considéré car selon le savoir-faire du puddleur le produit final était de plus ou moins bonne qualité.

c'est un bel hommage rendu à un métier dont le sculpteur dépend puisque certaines sculptures sont en fonte.