Bali baba

Bali. Cet endroit du monde est l'un des plus proches du paradis. Sublimes paysages de montagne et de mer. Camaïeu de vert dans les rizières. Cérémonies aux costumes somptueux. La nature y est reine et rappelle parfois qu'elle peut ne pas être bienveillante (éruptions volcaniques, tremblements de terre, tsunamis).
Voyage au coeur d'une enclave hindouiste au sein du plus grand pays musulman du monde : l'Indonésie. Bali, dont la beauté laisse baba et béat. Décollage immédiat.



Je me souviens ...

- Du subtil dégradé de vert des paysages
- De Ketut, l'homme qui aimait (beaucoup) les femmes
- D'avoir eu du mal à enfiler un sarong
- De motocyclettes, de motocyclettes, de motocyclettes
- Des yeux des danseuses balinaises
- De la quantité de chiens, errants ou non
- De la douceur du regard des vaches
- Du goût de la bière Bintang
- Du poulet à la sauce cacahuète
- De la crêpe à la banane du petit-déjeuner
- D'un Chardonnay correct
- D'avoir visité une trentaine de temples
- D'avoir vu au moins trois serpents d'eau
- De plusieurs treks dans les rizières
- De l'énergie positive et de l'énergie négative
- D'un après-midi tellement cool : massage et piscine
- D'avoir apprécié les salles de bains/douche/WC à l'extérieur des chambres
- D'avoir essayé de comprendre le syncrétisme religieux
- D'une télé allumée dans un village perdu de la forêt
- De la "BD" au plafond d'un temple de Klungkung
- D'avoir assisté, du balcon de ma chambre, à la rentrée des classes à 7h00 du matin
- Des hérons de Putulu
- D'avoir hésité entre des nouilles frites et un poulet farci aux épices
- Du cochon de lait laqué
- De la Monkey Forest Street à Ubud
- De m'être introduit à une cérémonie de mariage
- D'avoir payé cash un repas de poisson trop épicé
- D'un combat de coqs dans une arène surchauffée
- Du spectacle privé donné par un marionnettiste
- De la foule au lac Bretan
- D'une promenade en pirogue sous une pluie fine
- D'un temple caché dans la forêt primaire
- D'avoir vu le soleil mourir dans la mer, un soir, en dînant
- D'avoir nettoyé mes chaussures boueuses avec une brosse à dents
- D'avoir passé une nuit dans un palais
- D'avoir lu les consignes en cas de tsunami sur la plage de Kuta
- D'avoir retiré 700 000 rupiahs au distributeur de billets, soit 60 euros.
- De 3 heures d'une averse diluvienne, la seule, alors que la saison des pluies a commencé

traversay a écrit:

Décollage immédiat.

traversay a écrit:

- D'avoir vu au moins trois serpents d'eau

Mon cauchemar absolu! Des serpents qui nagent J'en ai croisé un dans une piscine en plein air un jour (une couleuvre probablement) mais je n'ai jamais nagé aussi vite pour en sortir

Episode 1 : Bang, à l'eau


J'y suis. 14 heures d'avion. 7 heures de décollage, euh décalage horaire. Je rencontre l'un des gérants français de l'agence Bali Authentique. Qui n'a aucune envie de revenir au pays. Ah bon, comment cela se fait-il ? Briefing rapide : pas grand chose à craindre côté maladies. J'ai autant de chances d'attraper la dengue que de gagner au loto. Attention à la rage quand même, les chiens errants sont légion. Un coup d'oeil sur mon programme qui se modifiera au fil des opportunités (cérémonies) et envies. Mon chauffeur/guide, Ketut (joignable au 08123621438), parle un anglais plus que correct. Il sera mon ange gardien. Signe particulier : obsédé sexuel comme j'en ai peu rencontré (hum).


Mon itinéraire : Candidasa (au sud-est), Ubud (au centre), les volcans et Lovina (au nord) puis retour vers le sud.

J'apprends quelques petites choses : qu'il n'y a pas de prévision météo à Bali, par exemple. D'une part, on ne vit pas pour le lendemain ; d'autre part, il ne peut que faire beau ou pluvieux, selon la saison. Bon.
Mon premier hôtel, à Candidasa, est en bord de mer. De petits bungalows, très rustiques, mais je n'en demande pas plus, pour l'instant.


Première bière (oui, je suis en plein Jet Lager) alors que le soleil s'abîme dans les flots. Un Chicken Curry au dîner, attablé face à la mer, of course. A 21 heures, je sombre dans un profond sommeil. Demain est un autre premier jour.

voilà un joli dépaysement, merci pour le partage

Bien envie d'en savoir plus. Merci Traversay de nous faire voyager.

Merci les filles. Ne vous attendez pas à des miracles en matière de photos. Je n'ai pas le talent d'eXPie, Madame B. etc. Et je voyage toujours dans le plus simple appareil

j'ai hâte de voir la tronche de ta brosse à dents (et les yeux des danseuses...) !

shanidar a écrit:

j'ai hâte de voir la tronche de ta brosse à dents

Ha ha oui! Et toi en sarong une fois enfilé

Merci pour ce début trépidant traversay! Tu nous mets vraiment dans le bain si je puis dire. Et te lire est très drôle...
Go On, on est chauds là

Traversay a écrit:

Citation :

Ne vous attendez pas à des miracles en matière de photos. Je n'ai pas le talent d'eXPie, Madame B. etc.

Merci pour le compliment. J'espère quand même que tu as pas mal de photos à nous montrer pour nous dépayser.

Citation :

Et je voyage toujours dans le plus simple appareil

C'est pas du talent ça?

J'ai aussi dormi au Candidasa !!!!!
Comme toi je garde un souvenir émerveillé des mille et un vert..., des rizières à tous les stades de développement
de la circulation particulièrement ....particulière......Tu roules, tu croises de tout des chiens, des canards qui traversent, des gens qui pensent sur le bas-côté de la route...et même des gens au beau milieu......
Ah les mobylettes.......à 5 dessus......le père qui tient le guidon, la mère avec un béé dans les bras, et deux mouflets , un devant le père, et un entre les parents.....
La gentillesse légendaire des Balinais, et surtout leur dignité
Je me souviens d'un coup de soleil comme jamais j'ai eu , sur le bateau entre Bali et Lombock........soulagé grâce à la gelée de l'aloé vera, directement cueilli dans le parc de l'hôtel ( le directeur a eu pitié de moi en me proposant cela)

Une balade en rafting, trop top !!!
Notre rallye en 4*4 autour de l'île, de la conduite à gauche...le mari de m collègue qui pilotait, et qui au retour à dempasar, a pris le carrefour à l'envers......

et toutes ces petites choses que je ne parviens pas à formuler....

J'y suis allée en 2000

Chouette mimi, tu vas retrouver des images et des situations familières dans les prochains épisodes ...

traversay a écrit:

Chouette mimi, tu vas retrouver des images et des situations familières dans les prochains épisodes ...

c'est pour cela que je demandais un petit compte rendu......

Episode 2 : Sous les palais, la plage !


Réveil à 6h00. Une constante durant ce voyage. L'occasion de lire sous les palmiers devant la mer, en attendant le petit-déjeuner. Comme une idée du bonheur.

Première étape : Amlapura. Minuscule ville au passé grandiose puisque capitale au XVIIe siècle d'un Etat puissant qui étendit son pouvoir jusqu'à l'île de Lombok. Dévastée par l'éruption volcanique du Gunung Agung en 1963. Ses habitants utilisent souvent son ancien nom : Karangasem. Il reste un ancien palais, appelé Puri Agung, pas pourri du tout.
Peut-on entrer, balinaise divinité ?


On peut.


A la sortie, un petit tour par le marché.


Première grande balade dans les rizières. Très casse-gueule, en vérité. Il faut regarder où l'on met les pieds et avoir le sens de l'équilibre pour ne pas se vautrer dans un fossé. Sportif. Où l'on rencontre des paysans joviaux et des animaux. Pas que des serpents. La vache balinaise est particulièrement séduisante.

T'as de bovins euh, beaux yeux, tu sais !

Riz, épices et fleurs.


Un autre village : Tirtagangga (c'est son vrai nom, pas un pseudo). Construit par le dernier raja de Karangasem, en 1947, son palais d'eau a lui beaucoup souffert des éruptions intempestives du volcan tout proche.
On peut entrer, monsieur le monstre ?


On peut.


C'est quand qu'on mange ? Maintenant, avec cette vision là :


Salade de calamars et grande bière. Puis, baignade. Pour les massages, j'attendrai un peu ...


La vie est cool quand elle s'écoule ... lentement.
Il est temps de rentrer. Lire, regarder, dîner. Cette nuit, orage et pluie. Spectacle pyrotechnique gratuit. Mais à 21h00, je devise déjà avec Morphée. On se voit demain, à l'aube.

Episode 3 : Aux temples en apporte le vent !


Le premier arrêt de la journée est pour le palais d'eau d'Ujung, l'endroit même où se baignaient, dans les temps anciens, les 400 concubines du raja local (quel santé, quand même !). Il a été reconstruit (le palais, pas le raja) après l'éruption volcanique de 1963 et le tremblement de terre de 1974. Le lieu est empreint de sérénité, sans touristes à la noix pour gâcher l'instant.


A la sortie du palais, une mosquée. Un petit mot sur le sujet s'impose. Bien que les musulmans représentent toujours moins de 10% de la population balinaise, ils sont de plus en plus nombreux à quitter Java, notamment, pour ce petit paradis. Ce sont eux, ou des étrangers au pays, qui détiennent les leviers de l'économie, touristique en particulier, ce qui, à terme, ne manquera pas de poser des problèmes socio/religieux. On sent déjà des tensions, voire un certain racisme, entre les deux communautés.

Nous empruntons une route de montagne au sein d'une végétation luxuriante, révélant des points de vue d'une insoutenable beauté. Sur les hauteurs, la population est pauvre mais elle ne meurt pas de faim, la nature se montrant généreuse (en fruits). Les enfants se montrent curieux des étrangers. Ils ne demandent rien d'autre qu'un sourire. Le tourisme de masse, à Bali, ne concerne que les plages de Kuta (on y reviendra).


Arrivée à Amed, petit village de pêcheurs, juste avant midi. Cet endroit est un nirvana pour les amateurs de plongée. Beaucoup de japonais parmi eux. Au Diver's Café, j'expérimente les Satay (brochettes de porc, poulet, boeuf ou poisson), à mes risques et périls. Je suis bien, Amed, alors !


La suite est moins confortable. Pour accéder à un certain temple, il faut monter, monter et, en plus, revêtir le sarong (pas de photos, désolé ). Ceci dit, porter le sarong, je trouve ça right. On me propose d'aller voir plus haut. En gravissant 1 700 marches, je pourrais découvrir un (autre) très beau temple. Je décline, je ne tiens pas à finir les bras en croix avec la chaleur moite qui rend chaque geste épuisant (ok, j'exagère un peu). Du coup, on se décide pour un autre temple. Pas de regrets.


De retour à l'hôtel, je n'ai envie que d'une douche. Et de contempler la mer depuis l'avancée de ma chambre. Cela fait trois jours que je n'aie plus de nouvelles du monde. Pas de journaux, pas de télé, pas d'internet. A 21 heures, je rêve déjà.