Que lisez-vous en décembre?

animal a écrit:

animal a écrit:

animal a écrit:

je vais voir ce que mon demi neurone résiduel et sa paire de rétines desséchées trouvent du Partage des eaux de Alejo Carpentier !

J'avance petit à petit et pas très loin mais j'avoue que je le sens bien, avec un mélange de qui mériterait d'être lu par plus gros morceaux et de qui ne souffre pas trop de la lecture terriblement fragmentée. Si la suite est du même tonneau c'est clair que c'est à lire !

C'est assez exceptionnel (je continue à avancer petit à petit) quand même. Je serait tenté de dire que ça fait pensé à un croisement impossible (donc bancal et incomplet) de Malraux et de Quignard (ou l'inverse) avec les épaules d'une structure de la forme et de la pensée à l'échelle classique et le rapport à la culture qui (me) rappelle quelque chose comme Malraux et un rapport à la musique et à un faux retour, mais moins factice d'apparence que dans certains Quignard, qui va donc de l'avant. Et malgré les manières de l'autre je ne retrouve pas (du tout !) la ... (presque ?) vulgarité. En plus la lecture traverse admirablement les difficultés de l'état de lecture. Et il y a cet appel tellement fort à quelque chose de constitutif... quand je lis je voudrais me perdre dans le livre. Sensation qui m'arrive ailleurs mais rarement aussi immédiate et centrée.

C'est une merveille et une lecture qui nourrit, qui change.

J'en suis sur mon postérieur et émerveillé.

J'ose t'interrompre animal ... mais je vais m'intéresser de près à ton livre.

surtout offre toi un détour par le fil de l'auteur

Shanidar a écrit:

Citation :

j'avais adoré ! tu as vu le film, Madame B. avec Jeanne Moreau ?

oui j'ai déjà vu le film (il y a assez longtemps).


Domreader a écrit:

Citation :

J'avais beaucoup aimé moi aussi, et ce livre m'avait un peu laissé la nausée quand je l'ai refermé, étonnant de cynisme non ? Le film aussi n'est pas mal du tout.

J'aime beaucoup Mirbeau pour son regard sans concession sur le monde. C'est vrai que, comme toi, j'ai un peu la nausée à la lecture car tout ce qu'il décrit (ou presque) est pourri.

Madame B. a écrit:

Citation :

J'avais beaucoup aimé moi aussi, et ce livre m'avait un peu laissé la nausée quand je l'ai refermé, étonnant de cynisme non ? Le film aussi n'est pas mal du tout.

J'aime beaucoup Mirbeau pour son regard sans concession sur le monde. C'est vrai que, comme toi, j'ai un peu la nausée à la lecture car tout ce qu'il décrit (ou presque) est pourri.

Je comptais le lire cette année, et la voilà qui est passée (ou presque). Ce sera pour l'année prochaine...
Très bien, le film de Bunuel, oui !

animal a écrit:

C'est une merveille et une lecture qui nourrit, qui change.

J'en suis sur mon postérieur et émerveillé.

trop contente pour Carpentier
depuis la discussion d'Arabella et de Shanidar, le livre se trouve dans ma PAL..
quand toutes mes neurones refonctionnent, je vais le lire

bizarrement, j'ai lu Carpentier comme si j'étais vierge de toute littérature (j'ai plutôt été émue par le regard un peu désabusé, dés-enchanté porté sur les surréalistes); mais je n'ai pas cherché à tisser de liens... alors même que le texte se nourrit de tout un tas de références (romantique, musicale, historique...). Je pense souvent à la neuvième symphonie de Beethoven, au rejet du personnage à l'écoute de cette musique qui lui rappelle des souvenirs enfouis, douloureux, inexprimables, j'ai été particulièrement touchée par cet instant d'une intensité rare, quand une musique ouvre sur le pire, redonne souffle à l'horreur, à ce qu'on voudrait ne jamais avoir vu. Le cauchemar est parfois terré dans les expressions les plus belles, parfois certaines musiques deviennent inécoutables parce que chargées de trop de larmes. Cette relation toute personnelle, cette correspondance entre l'oeuvre et la vie est un des grands thèmes du Partage des eaux, il en fait sa particularité, sa puissance, son irrévérence.

Mina79 a écrit:

Kierkegaard a écrit:

Qu'as tu lu de Kierkegaard ? Alain est vraiment un philosophe sous-estimé, tous ces livres sont des puits de connaissances superbement écrits.

Ma rencontre avec ce philosophe s'est faite quand j'étais au collège. J'avais lu un livre qui s'intitule "Boulevard des philosophes" de Bertrand Vergely (il y a deux tomes) et dedans on nous presentait plusieurs philosophes avec un résumé de leurs pensée. Dans ce livré était reproduit un discours de Kierkegaard ou il parlait des apparences. Il expliquait que l'on se cachait derrière des masques, des fonctions sans avoir le courage d'affirmer qui nous sommes réelement et de ce fait, on se contente d'une vie qui n'est pas car on ne l'a vie pas pleinement. Je me suis vraiment identifiée à ce qu'il dénoncait à travers son discours.

Par la suite, au lycée, j'avais lu un livre qui parlait du rapport qu'avaient les philosophe avec l'amour. Je ne me souviens plus du titre du livre. Et il y avait un chapitre sur Kierkegaard. Son histoire d'amour à la fois étrange, complexe et impossible m'avait touché d'autant plus que ca a profondément influencé par la suite sa pensée.

Cette année dans la blibliothèque d'histoire du droit dans ma fac je suis tombé sur une encyclopédie des auteurs de philosophie (alors oui quand on est en droit pas mal d'étudiants trouve ca inutile de lire ce genre de choses, que c'est une perde de temps et bla bla bla mais bon j'aime lire et ce n'est pas le droit qui me fera changer d'avis lol). J'ai appris à mieux connaitre l'auteur, son angoisse, Régine, l'influence de son père, de la religion et des autres philosophes sur sa pensée. J'ai lu il y a quelques mois "Le journal du séducteur" et j'ai trouvé l'oeuvre belle.

Il a une écriture magnifique et sa réflexion est intemporelle. Je te conseille le traité de l'angoisse qui est également un petit bijou.

shanidar a écrit:

bizarrement, j'ai lu Carpentier comme si j'étais vierge de toute littérature (j'ai plutôt été émue par le regard un peu désabusé, dés-enchanté porté sur les surréalistes); mais je n'ai pas cherché à tisser de liens... alors même que le texte se nourrit de tout un tas de références (romantique, musicale, historique...). Je pense souvent à la neuvième symphonie de Beethoven, au rejet du personnage à l'écoute de cette musique qui lui rappelle des souvenirs enfouis, douloureux, inexprimables, j'ai été particulièrement touchée par cet instant d'une intensité rare, quand une musique ouvre sur le pire, redonne souffle à l'horreur, à ce qu'on voudrait ne jamais avoir vu. Le cauchemar est parfois terré dans les expressions les plus belles, parfois certaines musiques deviennent inécoutables parce que chargées de trop de larmes. Cette relation toute personnelle, cette correspondance entre l'oeuvre et la vie est un des grands thèmes du Partage des eaux, il en fait sa particularité, sa puissance, son irrévérence.

pas vraiment des liens, des ressemblances avec des points de comparaison (partielle) pour après coup, chercher à articuler ce qui se passe dans le lecteur. Sa capacité à raconter et à mettre en mouvements ses références est quelque chose qui me plait beaucoup (surréalisme et les autres).

Val de Grâce de Colombe Schneck.

Je lis L'allée du roi de Françoise Chandernagor.

Les vacances d'un serial Killer de Nadine Monfils

Je suis en train de lire Fanny et Alexandre d'Ingmar Bergman et totalement sous le charme..

Entre autres, j'ai commencé Boualem Sansal et Rue Darwin......j'aime beaucoup son écriture

Antigone de Sophocle (traduction de Robert Davreu)...en attendant de voir ce texte mis en scène par Wajdi Mouawad, en janvier...