Que lisez-vous en décembre?

Après Antigone et Electre, je finis avec Les trachiniennes la série "Des femmes" , pièces de Sophocle traduites par Robert Davreu pour Wajdi Mouawad et je vous les recommande (Actes Sud Papiers).

"Il n'était pas question d'adopter, pour ce qui est de la langue, un part pris de prétendue modernisation, à savoir, en fait, de vulgarisation dans le sens de la vulgarité. C'est, d'une manière générale, réduire la portée des grandes oeuvres que de vouloir, à toute force et de façon le plus souvent artificielle, ainsi les moderniser. On ne gagne rien à faire des rois des chefs d'entreprise qui parlent comme des chefs d'entreprise. C'est là brouiller la compréhension de notre présent, plutôt que de l'éclairer. Et c'est surtout partir du présupposé, à la fois stérilisant pour la création et méprisant pour le public-le peuple, en général-du monde de la communication, selon lequel il faudrait rechercher le toujours plus petit dénominateur commun. La langue qui s'est comme imposée à moi a donc été une langue qu'on peut qualifier de classique, laquelle, me semble-t-il, demeure susceptible d'être entendue et comprise aujourd'hui par tous."
(Robert Davreu dans Traduire Sophocle)

"A croire que la poésie s'écrit, en littérature comme dans la vie, hier, aujourd'hui et demain, d'une encre qui ne sèche jamais. Et que les classiques comme Sophocle, grands porteurs des peines du monde, sont les contemporains de tous les temps."
(Pierre Filion. Léméac Editeur)

" Robert Davreu est poète et sa poésie a contribué à ma fondation artistique. Quoi de plus beau que d'avoir un poète avec soi, pour qui le monde des Grecs porte des résonnances similaires aux nôtres puisque ancré dans l'enfance et le soleil de la Méditerranée. Au-delà de la nécessité d'avoir une même traduction pour les sept pièces* afin d'assurer la cohérence poétique de la langue, il est si beau de créer des traductions risquant le choix de la poésie avant celui de la philologie ou celui de la philosophie. Le théâtre est corps, donc le théâtre est voix. La voix contribue à la pigmentation des couleurs. [...]C'est que la langue change la pigmentation des choses. Voilà pourquoi, lorsque l'on veut créer des images profondes rattachées à son âme, il vaut mieux oeuvrer avec un poète."
(Wajdi Mouawad dans Traduire Sophocle)

* "Je veux bien mourir sur les plages de Sophocle" a dit Wajdi Mouawad au début du projet qui se poursuivra avec:
- Des héros: Ajax et Oedipe Roi
- Des mourants: Philoctète et Oedipe à Colone

Nouvelle lecture , Samarcande d'Amin Maalouf.

Y'a't'il endroit plus idyllique pour cette lecture que L'Ouzbékistan !

Ouliposuccion a écrit:

Nouvelle lecture , Samarcande d'Amin Maalouf.

Y'a't'il endroit plus idyllique pour cette lecture que L'Ouzbékistan !

C'est sûr. Mais tu habites où ? Tachkent ? J'y ai passé très peu de temps. Je ne connais que le grand marché et l'aéroport.

J'habite à Tachkent oui Traversay , quand tu parles du grand marché , c'est celui de chorsu?

Ouliposuccion a écrit:

J'habite à Tachkent oui Traversay , quand tu parles du grand marché , c'est celui de chorsu?

Oui, j'y suis passé peu de temps après les attentats.

Quelqu'un en bleu pour sauver ce petit échange sur Léon Morin et le mettre sur le fil BB ? (et merci Armor pour l'extrait !).

Se réveiller à 3h30 du mat à au moins ça de bon que ça permet de finir la lecture à peine commencée. Mais pour la suivante il va falloir faire simple. Sans pour autant faire mauvais. Je vais donc me Chandleriser les idées !

Le traducteur cleptomane de Dezsö Kosztolanyi.

animal a écrit:

Quelqu'un en bleu pour sauver ce petit échange sur Léon Morin et le mettre sur le fil BB ? (et merci Armor pour l'extrait !).

Echange déplacé sur le fil de Béatrice Beck (ici, donc).

Merci m'sieur.

Je lis D'un pays sans amour, de Gilles Rozier. Le titre vient d'un poème yiddish d'Uri-Zvi Grinberg :

Citation :

Mère, nous arrivons d'un pays sans amour
D'un pays où Dieu est absent.

… qui est à l'origine de l'aventure du livre

Je lis Un oubli moins profond d'Henri Bosco (souvenirs d'enfance).

Arabella a écrit:

Le traducteur cleptomane de Dezsö Kosztolanyi.

J' aime beaucoup Kosztolanyi. Sa langue est poétique, sensible, ses personnages, surtout les femmes, sont admirablement décrites et les dimensions de ses romans multiples.

Alouette, Anna la Douce, Le Cerf volant d' or... Et la littérature hongroise est à découvrir. Elle vaut vraiment le détour...

C’est la fin de l’année et je finis de lire des livres commencés il y a des semaines et qui sont restés en rade pour des raisons indépendantes de leurs qualités, e.g. La Mémoire retrouvée d’Edmund de Waal (l’histoire de la collection Ephrussi recherchée par un des survivants de cette famille), The Marriage Plot de Jeffrey Eugenides.

bix229 a écrit:

Arabella a écrit:

Le traducteur cleptomane de Dezsö Kosztolanyi.

J' aime beaucoup Kosztolanyi. Sa langue est poétique, sensible, ses personnages, surtout les femmes, sont admirablement décrites et les dimensions de ses romans multiples.

Alouette, Anna la Douce, Le Cerf volant d' or... Et la littérature hongroise est à découvrir. Elle vaut vraiment le détour...

Le traducteur cleptomane est un recueil de nouvelles.

En ce qui concerne la littérature hongroise, ce sont mes plus belles découvertes 2011. Et probablement 2012. Voire 2013. Parce que le nombre d'auteurs à découvrir est stupéfiant, et encore plus la qualité des livres. Comme si un univers entier, méconnu s'ouvrait devant moi. Comme il y a quelque années la littérature japonaise. Et ce n'est pas moins riche et moins intéressant.

Je vais d'ailleurs continuer avec La forteresse de Robert Hasz.

Je termine Betty d'Arnaldur Indridason. J'adore !