Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Jean Forton

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bix229
Constance
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Constance
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MessageSujet: Jean Forton    Jean Forton  EmptyJeu 24 Mar 2011 - 20:02

Jean Forton  Jean-f10 Jean Forton (1930-1982)



Citation :


Jean Forton est né le 16 juin 1930, à Bordeaux.

Après avoir envisagé des études de cinéma, il fonde, en 1950 et avec Michel Parisot, une revue culturelle intitulée "La Boîte à clous", qui publie aussi bien des auteurs inconnus que des noms plus célèbres comme Max Jacob, Pierre Seghers, Armand Lanoux, Louis Émié et Raymond Guérin.

En 1951, Seghers publie "Le Terrain Vague", une longue nouvelle de Jean Forton. La même année, ce dernier épouse Janine Franza et ouvre la librairie Montaigne, spécialisé dans les ouvrages de droit.

C'est en 1954 que Forton publie son premier roman, La Fuite, chez Gallimard. Suivront six autres romans, tous parus à environ un an d'intervalle : L'Herbe haute (1955), L'Oncle Léon (1956), La Cendre aux yeux, considéré comme son chef d'oeuvre (1957), Cantemerle, un roman pour enfant, Le Grand Mal (en 1959) puis "L'Épingle du jeu", en 1960, qui provoquera une violente polémique dans le milieu littéraire, car Forton y dénonce les méthodes d'un collège Jésuite sous l'occupation à Bordeaux. Le propos ne plaît pas à tout le monde, surtout pas aux dévots, et c'est ainsi sans doute que l'écrivain manque le prix Goncourt.

Pendant six ans, il ne publiera rien, avant de revenir avec "Les Sables mouvants", le dernier roman qu'il publiera de son vivant. Gallimard lui refusera en effet le manuscrit de L'Enfant roi. Jusque sa mort en 1982, il ne publiera ainsi rien d'autres que des nouvelles dans la presse locale.(fluctat.net)




"La cendre aux yeux", "Les sables mouvants", "L'épingle du jeu", ne sont que les trois seuls romans que j'ai lus de cet écrivain "ensablé" par les salonards académiques et pudibonds de son époque, mais quelle écriture incisive, élégante ! qui jazze comme du Thelonious Monk ! ... lire Jean Forton, c'est plonger dans les abîmes de l'âme humaine mais ne pas porter de jugement sur ses errements, et peut-être trouver des raisons à sa médiocrité, donc d'évoluer ...



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bix229
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyJeu 24 Mar 2011 - 20:29

- La Cendre aux yeux est dans ma PAL...
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kenavo
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyJeu 24 Mar 2011 - 21:11

Constance a écrit:
mais quelle écriture incisive, élégante ! qui jazze comme du Thelonious Monk !
voilà de quoi me rendre curieuse.. je note Very Happy
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topocl
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyVen 25 Mar 2011 - 8:05

Inconnu de moi, inconnu dans ma médiathèque. Surement à découvrir, Constance , tu donnes envie...
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http://topocleries.wordpress.com/
Constance
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyVen 25 Mar 2011 - 20:14

J'avais oublié de mentionner que j'avais également lu "Sainte famille", mais lorsque je découvre un auteur et que je l'aime, je ne compte pas ... Very Happy
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Constance
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyLun 28 Mar 2011 - 17:22

Jean Forton  La_cen10





Citation :
Présentation de l'éditeur :

La Cendre aux yeux, du Bordelais Jean Forton, fait figure, au sein des neuf romans que signa cette plume amère, avide de sonder où cela saigne et suppure, de bijou noir, de crime parfait. On est vite peu sérieux quand on n’a rien à faire. Alors on baguenaude, on se noie dans son nombril, on tient un journal, on empile, comme dessous de bock, des liaisons tous azimuts. Telle est la situation du héros de Forton : rentier trentenaire, vivant de puiser avec dédain dans la caisse de son frère négociant, de sortir la nuit, d’assister au tumulte amoureux de Nicolas et Anita, ses voisins de chambre, de se tâter sans fin entre bonheur moyen et petites infamies. Mais disperser son énergie à jouer les toupies qui, bien que frôlant souvent le bord de la table, se cognent à tout sans aller nulle part, cela n’a qu’un temps. Notre homme se cherche une prise. Il trouve une proie : Isabelle, seize ans, digne petite bourgeoise, s’ennuyant et bien nattée, qu’il entreprend de séduire.
Déployant alors à l’entour de la belle une danse de faune triste et assidue, il parvient à ses fins, fait d’Isabelle une amante compétente et amoureuse. Sans angoisse de la grâce ni souci du péché, un mélange de libertinage amer et de frilosité goguenarde. Tel est ce héros qui aurait choisi La Rochefoucauld plutôt que Pascal. Il fallait oser. Forton l’a fait.
(Le Dilettante)





Ce roman publié en 1957 rata de peu le prix Goncourt (qui fut attribué à "La Loi" de Roger Vailland), Cependant, "très vite, il sera traduit en italien, en américain et en anglais". L'histoire pourrait rappeler à certains lecteurs la "Lolita" de Nabokov, mais Gallimard ne l'ayant fait traduire qu'en 1958, on ne peut soupçonner Jean Forton de s'en être inspiré.

Cela dit, par certains aspects, "La cendre aux yeux" ne sera pas sans évoquer "Le journal du séducteur" de Sören Kierkegaard", qui traite du stade esthétique (l'individu vit dans le présent, ne rend de comptes qu'à lui-même, laisse les hasards de la vie choisir pour lui-même, il est dans l'inexistence). A la différence que le héros de Forton écrit son journal à la première personne, et qu'il vit dans un état de déréliction, semi-dépressif, se réfugiant dans le solipsisme, alternative au suicide qui lui demanderait un courage dont il totalement dénué.
La monstruosité de ce héros, individu médiocre et banal, totalement immoral et d'un pessimisme cynique, est fascinante par ce qu'elle montre de la noirceur de l'âme humaine, soigneusement dissimulée sous le vernis de la morale et des conventions.
Cependant, bien que la perversité et le manque de scrupules de ce manipulateur puissent porter à jugement, peut-être faut-il voir en lui un idéaliste désespérément en quête d'absolu. (sans l'excuser, je tente de le comprendre : mon indécrottable indulgence pour mes alter ego, donc moi-même, qui s'exprime )

Quoi qu'il en soit, ce roman noir, très noir, au style tranchant comme un silex, laisse vraiment un goût de "cendre". Il s'incrit pour longtemps dans la mémoire.



Citation :


Nul appel. Nulle soif. Le moindre geste aurait réclamé un effort immense, j'adhérais au lit comme un cadavre.
Je ne pensais même pas. Je ne jetais pas sur la journée à venir ce petit coup d'oeil de l'homme qui espère quelque chose. Je n'espérais rien. Je n'attendais rien, ni joie, ni peine. J'étais seul. J'ai voulu être seul et il me faut payer ce luxe. p. 41




Citation :

Je suis seul. Je ne dois rien à personne. Nulle affection ne m'attache. Je crois avoir aimé mes parents, mais leur mort a été pour moi un soulagement. Je redoutais à tel point cette mort que seule sa venue pouvait m'en délivrer. Désormais je peux aller sans souci, où bon me semble. J'emporte avec moi tout ce à quoi je tiens, mes souvenirs, moi-même.
La ville s'ouvre à moi. Je suis disponible, ouvert comme une voile. p. 61



Citation :

Je suis bien dans ma peau. Ma peau de raté. Pourquoi raté ? Qu'ai-je raté ? Que pouvais-je attendre d'autre ? Quel espoir m'a déçu ? On emploie des mots inexacts, sans réfléchir. Je n'ai rien raté. Je ne demandais à la vie que ma quiétude. Je suis médiocre en tout, plutôt laid, paresseux, sans idéal. D'autres se livreraient au désespoir devant ce bilan. Moi pas. Je me suis toujours jugé avec lucidité. Nulle déception. Nulle amertume. p.142



Citation :

Je suis, pour cette enfant, une sorte d'ange gardien, de providence. sans doute y trouverai-je mon intérêt [...] . Pour moi elle n'est qu'une femme parmi d'autres, pour elle je serai le premier, l'unique, celui à qui elle se réfèrera toute sa vie. p. 152



Citation :
Ce qu'Isabelle attend de moi, c'est l'expression d'un grand amour. Bien peser ses mots. Ne pas, par gloriole, me vanter de mes aventures passées. A la rigueur m'inventer une femme qui m'aurait fait souffrir. p. 173



Citation :

Promenons-nous dans les bois ... C'est moi le loup. Le sait-elle ? p. 182



Citation :

Feu de paille. Flambée vite éteinte. Depuis quelque temps j'avais comme un pressentiment. Je sentais que ma passion pour Isabelle battait de l'aile. Ce goût de cendre, cette tristesse des amours qui finissent. p. 249



Citation :
En quelques jours, j'ai épuisé ses rares qualités : sa docilité, sa naïveté. Il ne reste que ses défauts.
Il faut bien le dire, elle est bête, et ce que j'avais pris pour de l'attention n'est que de la stupidité, l'expression d'une sottise sans borne. p.250-251



Citation :

Isabelle est morte. Rien ne peut changer cette vérité, supprimer ce geste atroce. p.300



Citation :

Ai-je donc tant compté pour elle, moi pour qui elle comptait si peu ? p. 301


Citation :
Mais pouvais-je deviner ? Pouvais-je soupçonner sa folie ? [...] Ma responsabilité n'est pas en cause. p. 302




Sinon, lisez "Les sables mouvants" ... Very Happy
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyLun 28 Mar 2011 - 19:07

Constance a écrit:
Sinon, lisez "Les sables mouvants" ... Very Happy
commandé samedi chez mon libraire Wink
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Bédoulène
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyLun 28 Mar 2011 - 19:27

ce premier commentaire sur l'oeuvre de cet auteur (qui parait charmant d'ailleurs) incite déjà la lecture, incitation confirmée avec ton 2ème commentaire

merci Constance
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Constance
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyMar 29 Mar 2011 - 11:15

Bédoulène a écrit:
ce premier commentaire sur l'oeuvre de cet auteur (qui parait charmant d'ailleurs) incite déjà la lecture, incitation confirmée avec ton 2ème commentaire

merci Constance



Y a plus qu'à courir chez ton libraire, Bédoulène ... Very Happy
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bix229
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyDim 9 Déc 2012 - 21:23

Jean Forton, Constance vous en a -bien- parlé et, au Masque et la plume, quelqu' un a recommandé La Vraie vie est ailleurs,(publié par Le Dilettante, excellent éditeur) qu' on vient de rééditer et tous ses autres livres. Je me joins à ces bons conseils... Pour une fois qu' on parle d' un auteur injustement oublié...
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyMer 17 Juil 2013 - 14:01

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Jean Forton  Copie_10



Le manuscrit s’appela d’abord "Histoire d’un printemps". Il fut adressé à Lemarchand sous le titre "Les Sursauts du pendu". À la parution du roman, le bandeau rouge des éditions Gallimard portait le titre : "La corde conjugale".(postafce de Dominique Gaultier/ Gallimard, Paris, 1966)



"Dad, daddy, quinquagénaire au ventre plat est un notable bordelais satisfait. Sa femme mitonne de bons petits plats, ses enfants poursuivent de brillantes études, sa pharmacie a pignon sur rue et le moteur de sa superbe limousine n'émet qu'un ronronnement feutré. Mais la mort de son meilleur ami dans un accident de la circulation interrompt cette existence bourgeoise. Le passé occulté reflue : la maison de la grand-mère aujourd'hui en ruines, les rêves brisés d'adolescent, les amis à la dérive. Dad recrée le désordre et entame sa descente aux enfers.
L'exaltation de la modernité, du clinquant, du futile (design, automobiles, langage, anglicismes), la manière avec laquelle Dad tourne en rond, dans la pharmacie, dans sa vie, dans ses souvenirs, l'utilisation de la limousine, à la fois instrument de parade confortable et de sauvagerie, de mort (la voiture délaissée, la descente aux enfers se pratique à pieds, le corps hésite, titube, chute) n'est pas sans rappeler L'OEuf de Félicien Marceau et bien entendu les techniques du Nouveau Roman.
Mais il y a chez Forton plus d'humanité, de recul, peut-être parce que l'angoisse devant la vie, devant la mort est immense, le héros d'autant plus lucide dans la deuxième partie qu'il se sent perdu, s'analyse, ses commentaires sont sensibles, désespérés, hurlants de vérité. "(Le matricule des anges)




Comme dans une chanson de Jacques Brel, il y a d'abord Claudia, la femme de Dad, femme d'intérieur accomplie, inculte, mièvre, sans aspérité, abonnée à l'évitement du devoir conjugal, puis il y a Serge, Monsieur mon fils comme l'appelle Dad, un monsieur je-sais-tout, autoritaire, fat et arrogant, un oeil attentif sur l'économie planétaire, l'autre oeil diablement vigilant sur le portefeuille paternel, enfin il y a Odile, silencieuse, secrète, impénétrable, d'une neutralité glaciale avec son père, Odile "qui couchote à droite à gauche".
Sous la tutelle sécurisante et feutrée des siens, relégué au rôle de figurant sur la scène familiale, Armand Dieudonné, Dad, petit bourgeois de province, pharmacien respecté, mais veule et aboulique, s'achemine vers la cinquantaine en s'accommodant de sa petite existence insipide, dont il brise en secret la  régularité métronomique par un détour à la terrasse du café le "Perroquet" où il s'autorise un double-Martini avec un zeste de citron, avant de rejoindre le cocon familial. Ses nombreuses coucheries adultères avec des femmes de passage, et sa liaison avec Henriette, sa préparatrice, qu'il culbute dans une réserve de l'officine aménagée en studio, ne sont que bagatelles clandestines, sans incidence sur le cours paisible des jours.      
La famille semblerait donc bâtie sur du solide si l'enfant qui sommeillait en Dad, ne s'était brusquement réveillé pour clamer sa soif d'amour et de liberté.  


La plume est féroce, l'humour ironique, pour dépeindre l'univers petit bourgeois de la famille, puis l'écriture devient sombre, très sombre, l'esprit se fait sarcastique, la phrase aciculaire, pour narrer les sursauts puérils de cet homme pris dans le piège familial qu'il s'est lui-même façonné par passivité, alors que toute tentative de fuite sera vouée à l'échec, et qu'il sera à jamais aspiré par les sables mouvants.  
Un bouleversant roman crépusculaire sur la trahison des rêves d'enfant et sur la démission.



Extraits :


"Le cercle familial est clos. Autour de la table où fume le macaroni gratiné ils sont là, tous les quatre, penchés sous le lustre. C'est un confort inestimable. Pouvoir se dire que la journée, quoi qu'elle soit, quoi qu'on en fasse, s'achèvera par cet instant, cela seul suffit à écarter de vous les maléfices. Tant que demeurera fermé ce cercle, le malheur ne pourra nous atteindre. Le monde s'arrête à nous. Au-delà s'agite un univers qui ne nous concerne pas, qui n'a point d'existence. Serge. Odile. Claudia. Et moi, Dad le plus heureux des hommes." (p.61)



" Il regarde ce qui l'entoure, la pièce, les meubles, la suspension de cuivre au-dessus des couverts, et ces visages en vis-à-vis, celui de sa femme, de ses enfants ...
Et alors tout cela, cet ensemble, visages, meubles, tableaux, crédence, tout cela, l'espace d'un battement de coeur, lui apparaît incongru, irréel. Que viennent faire ces étrangers ... Quels liensl'attachent à ce décor ... Par quel hasard obscur se trouve-t-il en compagnie de ces trois êtres, et qu'a-t-il de commun avec eux ... Un temps il est pris de vertige. Il se retient pour ne point proférer quelque inconvenance, demander par exemple à cette dame qui a nom Claudia et avec qui il cohabite depuis plus de vingt ans, lui demander les raisons qui la font se trouver là, dans sa maison, sous son toit, ce qu'elle vient y faire et par quel monstrueux malentendu elle a son sort lié au sien sans qu'aucune nécessité en apparaisse.
Puis tout rentre dans l'ordre. Comme un personnage évadé d'une tapisserie Dad réintègre sa place, parmi ce quatuor de fantômes" (p.93)




"Si certains pouvaient me voir ils me croiraient fou. Si Monsieur mon fils me découvrait ainsi, si Monsieur mon fils m'apercevait, ou Claudia, ils me prendraient par le bras et me ramèneraient jusqu'à la maison, comme un malade. Mais je suis malade d'une maladie que les médecins ne soignent pas. Je pleure l'enfant que je fus. Et c'est la plaie honteuse qu'il ne faut surtout pas laisser deviner, qu'il ne faut dévoiler à aucun prix. Je pleure sur moi-même. Non sur l'adolscent qui commettait tant de fredaines, non sur le jeune homme un peu fat qui se vieillissait de trois ans pour courir les bonniches. Mais sur l'enfant.
Celui qui eut douze ans. Celui qui eut huit ans parmi ces rues"
(p.105)


"[... ] et Monsieur mon fils le plus doucement qu'il peut rappelle Dad à la réalité, réveille-toi, vieux Dad, je suis venu te chercher, réveille-toi, viens à la maison reprendre ta place." (p.228)


Dernière édition par Constance le Jeu 18 Juil 2013 - 13:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyMer 17 Juil 2013 - 16:14

Merci Constance pour nous faire découvrir ces auteurs "ensablés" tels que J Forton.
Du même auteur, j'ai découvert L'épingle du jeu au quatrième de couverture tentateur :
4ème de couverture a écrit:
Tandis qu'en cet hiver 1944 la guerre s'enfonce dans l'horreur, quelques jeunes gens cherchent un sens à la vie. Ils croient le trouver dans cette liberté même qui leur est refusée et se réfugient dans une révolte permanente.Un homme pourrait les sauver, le Préfet des Études, personnage ambigu, matamore et despote, mais doué d'un pouvoir de séduction peu commun. Il leur parle d'héroïsme et de vertu...Un livre irrespectueux, un livre de colère et de passion.
As tu lu ce livre ?
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyMer 17 Juil 2013 - 18:29

Oui, je l'ai lu, et je te le conseille, GGG. sourire 
J'étais totalement bouleversée en refermant ce roman, dont j'ai pris la chute finale comme un coup de poing, tant elle est inattendue. Sans l'influence de l'église catholique, "L'épingle du jeu" aurait obtenu le prix Goncourt et, peut-être, l'immense romancier que fut Jean Forton n'aurait-il pas été oublié.
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyMer 17 Juil 2013 - 19:43

Merci. Et hop dans ma LAL ...
Spoiler:
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MessageSujet: Re: Jean Forton    Jean Forton  EmptyMer 17 Juil 2013 - 22:56

Il me paraît évident que tu ne pouvais faire l'impasse sur Raymond Guérin. sourire encore que celui-ci n'ait jamais été compositeur de musique pour piano. Very Happy 
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