[BD] Fabien Nury

Fabien Nury est un scénariste français de Bande dessinée, né le 31 mai 1976. Diplômé de l'École Supérieure de Commerce de Paris, il commence sa carrière professionnelle dans la publicité tout en écrivant des vidéo-clips car sa grande passion reste le cinéma.

En 2000 il rencontre Xavier Dorison, déjà scénariste en BD avec le Troisième Testament, ensemble ils conçoivent la série W.E.S.T. et le scénario du film Les Brigades du Tigre comme le prologue en BD pour Jean-Yves Delitte aux éditions Glénat.

Seul, Fabien Nury poursuit l’écriture de scénarios Je suis Légion (dessin John Cassaday), Le Maître de Benson Gate (Garreta), Necromancy (Jack Manini), L'Or et le Sang (Merwan et Fabien Bedouel) et La Mort de Staline. Enfin il conçoit la série Il était une fois en France avec Sylvain Vallée au dessin qui reçoit en 2011 le prix de la meilleure série au Festival International de la BD d'Angoulême.

Le risque de cette Mort de Staline retravaillée par Fabien Nury et Thierry Robin serait de nous faire confondre réalité et fiction, surtout lorsque les deux se mêlent habilement sous la fluidité narrative des auteurs.


Il en résulte un récit étrange à la précision documentaire si pointue qu’elle ne laisse même pas imaginer la possibilité de digressions fictionnelles. Pour peu que l’on ne connaisse pas vaguement le déroulement de la mort de Staline et qu’on oublie de se renseigner après la lecture de cet album, on risque de confondre les hypothèses dramatiques et savoureuses venant éclaircir le mystère de sa mort avec les doutes et accusations incertaines de la réalité. Passe  à la trappe l’hypothèse admise de l’empoisonnement politique, alors qu’elle se serait inscrite dans la continuité du projet de démonstration du totalitarisme mis en œuvre par Fabien Nury et Thierry Robin.


S’il est intrigant d’imaginer avec les auteurs le déroulement de la mort de Staline, et si le projet se déroule avec un sens de la progression haletant et dynamique, le point de vue adopté n’est cependant pas très original et la densité des évènements à traiter laisse parfois place à la confusion. On comprend toutefois que Fabien Nury et Thierry Robin aient voulu s’y frotter… Lorsqu’on se souvient de l’annonce officielle du 5 mars 1953, on comprend que le mystère de la disparition de ce personnage puisse susciter des vocations littéraires :

Citation :

Camarades ! Camarades, j’ai une grande nouvelle à vous annoncer. J’ai le plaisir de vous annoncer que Staline lui-même vous a écoutés ce soir… et il a beaucoup aimé. Il m’a chargé personnellement de vous transmettre ses félicitations et il souhaite recevoir un enregistrement du concerto. Il lui en faut un pour demain. Nous allons rejouer spécialement pour lui.

J'ai également lu cette bédé il y a quelques temps (en parallèle avec une biographie de Staline) et j'avais trouvé que les auteurs arrivaient bien à condenser les évènements et les intrigues (entre les enfants de Staline et ses possibles successeurs, les éléments étaient presque trop abondants pour ne pas se perdre dans un dédale digne d'un Minotaure). Et j'avais également trouvé originale la thèse défendue par Nury sur le rôle des médecins (lesquels, à l'époque, étaient pratiquement tous tués ou déportés par Staline). Mais je suis d'accord avec toi coli, pour dire que le point de vue, la position narrative est assez convenue (cela aurait été de la contorsion clownesque autrement ?? peut-être...).

J'ajoute avoir préféré une autre bédé de Nury, titrée : Je suis légion, qui raconte la guerre idéologique de 39-45 à travers le regard d'une petite fille troublante, aux pouvoirs de destruction fantastiques. Une bédé étourdissante.

Merci pour cette proposition, ça a l'air moins convenu...
C'est vrai que ce Staline n'était pas si mauvais que ça... mais il n'était pas bon pour autant, et c'est ce qui m'ennuie

On tombe vraiment dans une histoire totalement surnaturelle (et plutôt dure). A laisser décanter une fois lue pour en tirer vraiment toute l'originalité et la puissance.