Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Rithy Panh

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tina
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tina


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MessageSujet: Rithy Panh   Rithy Panh EmptyJeu 24 Mai 2012 - 11:35

Rithy Panh Dscn5910

Citation :
Rithy Panh est né le 18 avril 1964 à Phnom Penh au Cambodge
Biographie

Toute la vie et l'œuvre de Rithy Panh sont profondément marquées par le génocide perpétué au Cambodge par les Khmers rouges entre 1975 et 1979. Lorsque le mouvement communiste arrive au pouvoir, le jeune Rithy n'a que treize ans. Expulsé de Phnom Penh, sa ville natale, il s'enfuit en Thaïlande en 1979 avant de rejoindre la France l'année suivante. Il s'inscrit alors à l'Institut des hautes études cinématographiques et en sort diplômé en 1985. Le jeune réalisateur se spécialise dès lors dans le documentaire. Dans 'Les Gens de la rizière', Panh décrit les horreurs observées dans son pays. Le film est présenté en compétition officielle à Cannes en 1994. Suivra quatre ans plus tard 'Un soir après la guerre', retenu pour la section Un Certain Regard. Mais c'est surtout le documentaire 'S21, La Machine khmere rouge' qui le révèle à l'international. Dans ce nouveau long-métrage, Rithy Panh confronte les trois rescapés de la base S21 - où 17.000 Cambodgiens ont été torturés et exécutés - à leurs anciens bourreaux. Présenté dans de nombreux festivals, 'S21' est notamment primé à Cannes en 2003. En 2005, le cinéaste franco-cambodgien est de retour sur la Croisette. Il y présente hors compétition 'Les Artistes du théâtre brûlé'. Même sort pour 'Le Maître des forges de l'enfer' en 2011. Toujours centré sur le travail de mémoire, Panh transpose cette fois-ci sur écran son regard sur le procès de Duch, directeur de la prison de Tuol Sleng sous la dictature des Khmers rouges. Quatre ans plus tôt, il se concentrait sur le sort des femmes prostituées au Cambodge dans 'Le Papier ne peut pas envelopper la braise'. Également acteur, on le retrouve en 2004 dans 'Holy Lola' de Bertrand Tavernier dans le rôle de Monsieur Khieu aux côtés d'Isabelle Carré et de Jacques Gamblin. En 2012 il écrit avec Christophe Bataille L' Elimination qui reçoit le prix France Television et le prix Aujourd' hui. Il concourt aussi pour le prix Orange du Livre.
source: evene.fr


Impossible de passer à côté en ce moment, car il médiatise - à raison - l'enfer khmer des années 74-79 et a filmé l'un des principaux protagonistes.
Le fameux chef du camp S21, le chef des tortionnaires.
Duch.
Dont le procès est suivi par toute bonne presse qui se respecte.
Il a été filmé et raconté par RP.

Je suis en train de lire "L'élimination".

Titre radical.

A travers l'histoire personnelle de Rithy lui-même, miraculeusement vivant aujourd'hui (mais tout calciné à l'intérieur comme on le sent à chaque ligne), l'histoire d'une prétendue révolution, à laquelle personne n'a jamais cru même au Cambodge vu qu'elle s'est confondue dès le début avec un régime de terreur totalitaire basé sur l'extermination des bourgeois (entre autres !).

Duch, professeur de maths, est aussi un idéologue du parti et un executant particulièrement méticuleux. Je ne mentionne pas les détails ahurissants de ses méthodes qui conjuguent sadisme et voyeurisme.

L'auteur a osé l'affronter pour tenter d'extirper une vérité. Tenter de capter ce moment où l'humanité s'abolit pour ne devenir que furie.

En d'autres termes : qu'est-ce que le mal ? Comment nait-il ? Y a t-il une justification ? (on aimerait parler de folie, mais c'est trop facile quand on a en face de soi un profil aussi cultivé, pondéré et "équilibré" que Duch).

Cette question du mal se double de l'incontournable interrogation sur les mots. Leur insuffisance à narrer le mal subi, expérimenté, et pourtant ils sont salvateurs.

Rithy a demandé à ses amis de ne jamais le laisser près d'une fenêtre, d'un fleuve ou d'une falaise. Il ne répond pas de lui-même.

Ce témoignage me secoue et je résumerai le livre après une période de recul.

L'homme était présent dans l'émission la Grande librairie il y a peu.

Il est passé après Onfray.

Onfray, disert, éloquent, Onfray, érudit, qui parle, parle et parle encore. Un torrent verbal parce qu'il en a plein dans le crâne, il est savant, intello, cérébral, philosophe, il s'écoute et s'écoute encore.

Puis après, Rithy a parlé.

La victime.

Celle "qui y était".

Les silences, les saccades. C'est plus laborieux, moins spectaculaire, moins m'as-tu vu. Sobre.

Et pour cause, celui qui parle, là, SAIT.





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MessageSujet: Re: Rithy Panh   Rithy Panh EmptyMar 7 Aoû 2012 - 22:22

Citation :
« Son nom de guerre est Douch. Nous étions tous impurs et nous l’avons payé. »
Citation :
« La mémoire est un repère. Ce que je cherche, c’est la compréhension de la nature de ce crime et non le culte de la mémoire. »
Je tiens avant tout à préciser que ce que je vais formuler à propos de ce livre ne concerne en rien les propos, mais la forme, et les sensations qui ont été les miennes lorsque je l’ai lu. Les massacres perpétrés au Cambodge sont une abomination, comme l’ont été tous les génocides. Seulement, il y a certaines manière de les dire, qui ne génèrent en moi ni émotions, ni les révoltes légitimes.
Rithy Panh, cinéaste, mêle ici ses souvenirs, atroces, de cette période, et la confrontation qu’il a eue avec Douch, le grand ordonnateur de tout cela. C’est le point de vue du bourreau qui a davantage retenu mon attention, mais, avec le regret d’un grand désordre, d’un manque de clarté. Le livre se déroule d’un seul tenant : pas de chapitres, pas de parties, une sorte de magma dans lequel la mémoire du cinéaste se confond avec travail de recherche avec Douch. Cela m’a quelque peu gênée.
En ce qui concerne le contenu, je n’ai pas été surprise. Pour avoir lu Le portail, et Le silence du bourreau de François Bizot, et en avoir conservé un souvenir intact, et pour avoir lu Une odyssée cambodgienne de Haing Ngor et en avoir été profondément touchée, je n’ai malheureusement pas été conquise par L’élimination. L’ouvrage n’a pas les qualités littéraires de ceux de François Bizot, ni a force émotionnelle de celui de Haing Ngor. Je l’ai traversé sans passion sans pincement à l’estomac ; je l’ai lu détachée, en attendant vainement ce petit quelque chose qui allait me surprendre, me tenir.
La comparaison avec Si c’est un homme, et La nuit, me parait quelque peu disproportionnée. Ces deux ouvrages m’avaient marquée infiniment plus.
Ceci étant dit, je suis curieuse de découvrir les œuvres cinégraphiques de Rithy Panh.

J'ai lu ce livre pour le grand Prix des lectrices Elle, dans la catégorie "Récit"; ce livre plait beaucoup, émeut même.....J'ai un avis très divergent;cela me désole, mais je ne suis pas maître de tout.
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MessageSujet: Re: Rithy Panh   Rithy Panh EmptyVen 7 Sep 2012 - 10:05

Je n'avais pas lu ton post, Mimi ! A tort ! Car figure-toi que je ressens la même chose que toi, mais en sens inverse !
Je suis en train de lire Bizot et j'ai beaucoup de mal à être touchée. Approche trop intellectuelle pour moi. Ecriture qui m'ennuie. Alors qu'avec Rithy, j'acquiesce : c'est brouillon, visuel, pas construit mais son livre a une force brute, justement non élaborée, qui me convient bien pour un sujet aussi épouvantable.

Je repasserai quand j'aurai fini Bizot, si j'y arrive. Je trouve que ça décolle vraiment à partir de la page 200, quand Douch s'exprime sur son idéal.

Mais je reste perplexe sur plein d'aspects. A suivre, donc.
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MessageSujet: Re: Rithy Panh   Rithy Panh EmptyVen 7 Sep 2012 - 10:51

C'est bien de ne pas être d'accord sur tout sourire

Dans le cadre du livre sur la place, il y aura une diffusion vendredi prochain au ciné d'art et d'essai "Douch, le maître des forges de l'enfer" en présence de son réalisateur, qui reçoit par ailleurs pour ce livre le prix "Livre et droits de l'homme".
Comme quoi je ne suis pas rancunière rire

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MessageSujet: Re: Rithy Panh   Rithy Panh EmptyVen 7 Sep 2012 - 15:46

Horrible, incompréhensible, monstrueux ! C' est toujours ce qu' on se dit après coup... D' autant que les bourreaux n' ont pas -forcement- la tete de l' emploi... Et que c' est aussi cela la "banalité" du mal. Elle au coeur du coeur de l' homme. Comme l' écrivait Conrad.

Pour m' etre beaucoup interessé à l' histoire du XXe siècle, marquée par les horreurs du fascisme, du communisme, des génocides au Rwanda et au Cambodge, les dictatures militaires sanglantes, les technologies de guerre toujours plus sophistiquées, sans parler des possibles risques d' une guerre nucléaire...je suis à peu près convaincu que nous ne sommes et ne serons jamais à l' abri du risque de répétition de tout cela...A moins que...


Concernant le Cambodge et sur la meme époque, un grand livre d' un véritable écrivain : L' Anarchiste : Soth Polin. - La Petite Vermillon/La Table ronde
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MessageSujet: Re: Rithy Panh   Rithy Panh EmptyVen 7 Sep 2012 - 18:28

La nature humaine est immuable. Aucune "progression" à attendre, quelle que soit l'époque, (ou le peuple) selon moi.

J'ai hâté la fin du livre de Bizot, qui me consterne. C'est un peu l'histoire d'un intello qui en rencontre un autre, sans même s'apercevoir de ses vices.
Avec complaisance et dégoût.

On ne peut pas juger, on n'y était pas, mais le livre de Bizot me laisse de marbre. Il a eu un rapport privilégié avec Douch puis quand il s'en est rendu compte, c'était trop tard, il avait pactisé avec le diable. Il n' a pas été si maltraité que ça, par rapport à Rithy dont toute la famille a été décimée. Rithy a vu les horreurs, entendu les hurlements. Bizot dit que tout se passait en silence. ??????

De toute façon, Bizot a bénéficié d'un régime de faveur en étant libéré. On peut dire qu'il a effleuré le mal.
Rithy l'a subi dans sa chair.
Mimi, tu as bien de la chance si tu rencontres cet homme, je serais allée l'embrasser.

En plus, je trouve au portail une écriture étonnamment plate pour un orientaliste.

Vraiment, ce livre ne passe pas, rien à faire.
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