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 Wilhelm Reich [Psychanalyse]

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colimasson
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MessageSujet: Wilhelm Reich [Psychanalyse]   Wilhelm Reich [Psychanalyse] EmptyLun 13 Aoû 2012 - 11:27

Wilhelm Reich (1897-1957)

Wilhelm Reich [Psychanalyse] Reichw10
Evene a écrit:
Psychanalyste diplômé, le jeune Wilhelm Reich intègre la Société psychanalytique de Vienne. Pendant plusieurs années, il collabore étroitement avec Sigmund Freud. La parution en 1927 de son ouvrage 'La Génitalité dans la théorie et la thérapie des névroses' marque la scission avec l'école freudienne. Ses hypothèses sont jugées trop audacieuses.
Dès le début de sa carrière, Reich s'intéresse à la sexualité et plus particulièrement à la libido. Il émet une théorie sur ce qu'il nomme l'orgone, énergie libérée lors de l'orgasme et dont les blocages liés à son écoulement seraient à l'origine de tous les maux humains. Entre-temps, le psychanalyste s'expatrie à Berlin en 1930 où il entre dans le Parti communiste allemand.
Trois ans plus tard, le psychanalyste juif quitte l'Allemagne pour se réfugier tour à tour au Danemark, en Suède, en Angleterre avant de s'installer aux Etats-Unis. Au sein de la fondation qui porte son nom, il invente l'accumulateur d'orgone, sorte de serre à émission de ladite énergie. Il confère à l'orgone une vertu thérapeutique, capable de guérir le cancer, l'impuissance et les troubles liés au refoulement sexuel. Les vertus s'accompagnent de vices et Reich reconnaît à l'orgone un côté destructeur. La Deadly Orgone Radiation aurait ainsi une incidence sur la violence des tempêtes. On l'aura compris, la vie de Wilhelm Reich s'articule autour de trois pôles : la psychanalyse, la politique et, essentiellement, l'orgone.
Page

Plus particulièrement, sur l'Orgone :

Citation :
Dès le début de sa carrière, son travail porte sur la sexualité et l'orgasme en particulier. Ses recherches l'amènent à la conclusion suivante : au moment de l'orgasme se libère une énergie d'un type très particulier, à laquelle il donne le nom de "orgone". Mais pour Reich, cette énergie, loin d'être confinée au seul plaisir sexuel, est essentiel à tous les aspects d'une vie saine. Elle seule pourra délivrer l'Homme de l'angoisse et le mener au bonheur. Cependant, pour certaines raisons liées à l'enfance, la fonction naturelle de l'orgasme est réprimée chez de nombreux sujets, provoquant des phénomènes pathologiques à la fois sur le plan physiologique et psychologique.
Page

La liste des textes de Reich : ICI.
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MessageSujet: Re: Wilhelm Reich [Psychanalyse]   Wilhelm Reich [Psychanalyse] EmptyLun 13 Aoû 2012 - 11:34

Découverte de Reich par hasard... Draguée par l'effet de titre ?

Écoute, petit homme ! (1948)

Wilhelm Reich [Psychanalyse] Buqhcz10
Disposez-vous d’une quantité d’énergie d’orgone suffisante pour permettre à vos corps et esprit de s’épanouir selon tout leur potentiel ? S’il est difficile de répondre à cette question, la raison en est que la théorie de l’orgone de Wilhelm Reich a eu beaucoup de mal à s’imposer dès les années 30. Décrédibilisée de part et d’autre, tournée au ridicule par ceux qui ne voyaient là qu’une manière aisée mais grotesque de rassembler des paumés crédules sous l’égide de médecins-gourous, la théorie de l’orgone s’est perdue au fil des décennies, réapparaissant parfois, par hasard, par le biais –par exemple- d’un livre au titre intrigant : Ecoute, petit homme !

Dans ce livre, Wilhelm Reich considère comme acquises les bases de la théorie de l’orgone. Il ne l’évoquera qu’une fois dans les premières pages, mais on sent que sa connaissance est nécessaire à la compréhension de tout le reste du texte. Sans se renseigner particulièrement, on pourra comprendre, à travers les propos du psychiatre-psychanalyste, que cette orgone est une énergie qui émane du corps et dont l’intensité est partie liée avec les émotions de l’individu. Elle se régule en fonction de son comportement, et peut aussi bien être libératrice que restrictive. Reich accuse sa mauvaise gestion d’être notamment à l’origine de l’émergence des totalitarismes du 20e siècle –Hitler en tête- et du développement massif des cancers dans les populations modernes. D’une manière plus générale, elle serait la cause de toutes les mesquineries qui régissent habituellement la vie du peuple –mensonges, adultères, humiliations, égoïsme, alcoolisme…

Wilhelm Reich [Psychanalyse] Reich-10
Comme s’il était bien au-dessus de tout ça, Reich interpelle le « petit homme » pour lui faire prendre conscience de l’insanité de son comportement. Il n’y va pas de main morte et s’il s’exprime en psychiatre et psychanalyste aguerri, on ne peut pas dire qu’il modère ses propos en psychologue consciencieux. Bien qu’il commence prudemment en faisant passer le petit homme pour une victime des autres petits hommes devenus puissants à cause de lui (les dictateurs du 20e siècle fournissent un bon exemple de cette dernière catégorie), son ton se fait de plus en plus tranchant au fil des pages et vire presque à l’insulte gratuite, posée sur des préjugés qui ne relèvent que d’une certaine appréciation :

« Tu aimes citer le « Faust » de Goethe, mais tu n’y comprends pas plus qu’un chat aux math’ élém’. Tu es stupide et vaniteux, ignorant et simiesque, petit homme ! »

Alors, le petit homme devrait retourner à l’école ? Sauter d’un pont et débarrasser le plancher pour laisser aux « grands hommes » la possibilité de créer un monde enfin digne ? Ou se plier aux recommandations de Reich et reconnaître enfin la valeur de sa théorie de l’orgone ? Dans de nombreux passages, on sent que la déception de ce dernier est grande devant le fait que sa théorie n’ait pas eu le succès qu’il espérait. Mais Reich n’en démord pas : il a raison contre tous.

« J’ai fondé une science nouvelle qui a abouti à la compréhension de la vie. Tu y recourras dans dix, cent ou mille ans, quand –après avoir gobé toutes sortes de doctrines- tu seras au bout de ton rouleau. »

Wilhelm Reich [Psychanalyse] 210

Dommage qu’il s’acharne avec autant de fureur à tenter de prouver la supériorité de sa pensée sur celle des autres. La théorie de l’orgone propose des réflexions intéressantes : si les hommes se causent tant de mal, c’est en raison d’une libido frustrée qui les a conduits à créer des relations malsaines et à se comporter d’une manière individualiste et opportuniste. En niant cette facette pourtant essentielle de la sexualité –Reich n’y voit là que de la pudeur-, ils écartent en même temps les moyens de lutter à bras le corps contre le problème. On comprend alors que la lutte de Reich est aussi une lutte contre l’hypocrisie, et je reconnais beaucoup de justesse au fond de sa pensée. Mais quant à sa forme… Est-ce en dénigrant le petit homme qu’on lui permettra de devenir grand ? Est-ce en simplifiant la description du monde –d’un côté les petits hommes, d’un côté les « savants » et « intellectuels » dont Reich fait bien sûr partie- qu’on lui permettra de développer une vision plus lucide ? Et surtout, pourquoi Reich n’arrête-t-il pas de faire son propre éloge ? Tient-il vraiment à aider le « petit homme » ? A moins qu’il ne préfère tout simplement redorer son blason un peu détérioré par les controverses qu’a suscitée sa théorie de l’orgone…

Les dessins qui ponctuent le livre illustrent de manière simplifiée les grandes lignes du propos de Reich : « Tu n’es qu’un petit homme ! », « Tu es ton propre persécuteur », « Esclave de n’importe qui », « Tu cherches le bonheur, mais tu préfères la sécurité »… Ils permettent de rendre le propos accessible même aux illettrés, et reposent les neurones entre la lecture de deux paragraphes qui auraient pu causer une migraine au petit homme que la lecture n’enchante pas.

Wilhelm Reich [Psychanalyse] Reich-11

Dommage que Reich, par sa prétention et son mépris affiché, fasse perdre à son propos toute sa valeur. Outre cette proposition originale de la cause du malheur des hommes, une autre des grandes innovations apportées par ce livre me semble être la reconnaissance de la responsabilité de chacun en ce qui concerne sa sphère individuelle mais aussi en ce qui concerne la politique ou les relations sociales.
En ordonnant au petit homme de se libérer de toute influence extérieure, Wilhelm Reich adopte une position paradoxale. D’accord pour écouter ce qu’il a à nous dire, à condition d’en oublier la moitié une fois le pamphlet refermé…

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MessageSujet: Re: Wilhelm Reich [Psychanalyse]   Wilhelm Reich [Psychanalyse] EmptyLun 13 Aoû 2012 - 11:44

Un passage mégalo ? (j'imagine que Reich s'inclut dans la catégorie du "grand homme" puisqu'il utilise "tu" et pas "nous") :

Citation :
« Car le grand homme se distingue en ceci de toi qu’il ne considère pas comme le but suprême de la vie d’amasser de l’argent, de marier ses filles à des hommes d’un haut rang social, de faire carrière dans la politique ou d’obtenir des titres universitaires. Parce qu’il n’est pas comme toi, tu le qualifies de « génie » ou de « détraqué ». Lui, pour sa part, est tout disposé à admettre qu’il n’est pas un génie mais simplement un être vivant. Tu le dis « peu sociable » parce qu’il préfère ses études, ses méditations et son travail de laboratoire au bavardage de tes réunions mondaines. Tu le traites de « fou » parce qu’il dépense son argent en recherches scientifiques au lieu d’acheter comme toi des obligations et des actions. Tu te permets, petit homme, aveuglé par ta dégénérescence incommensurable, d’appeler « anormal » un homme franc et simple, parce que tu te prends pour le prototype de l’homme normal, pour l’ « homo normalis ». »

Les descriptions de la vie menée par le "petit homme" ne sont pas flatteuses :
Citation :

« Tu as le sentiment d’être misérable, petit, puant, impuissant, rigide, vide, sans vie. Tu n’as pas de femme, et si d’aventure tu en as une, tu ne désires qu’une chose, la « baiser » pour te prouver à toi que tu es un « mâle ». Tu ignores l’amour. Tu es constipé et tu prends des laxatifs. Tu sens mauvais, ta peau est moite ; tu ne sens pas l’enfant dans tes bras et tu le traites comme un chiot qu’on peut frapper à loisir. »

Citation :
« Tu te précipites sur l’homme généreux, sur celui qui distribue joyeusement ses biens, pour le spolier, mais c’est toi le pervers et le corniaud et tu infliges à l’homme généreux ces noms. Tu te gorges de son savoir, de son bonheur, de sa grandeur, mais tu ne peux digérer ce que tu as englouti. Tu le rechies aussitôt et la puanteur est épouvantable. Or, pour préserver ta dignité après l’avoir volé, tu salis l’homme généreux, tu le traites de fou, de charlatan, de « corrupteur de l’âme enfantine ».

Ici, Wilhelm Reich s'adresse aux "petits hommes médecins", et défend en même temps sa théorie :

Citation :
« Tu ne fais pas mention de la vie sexuelle des masses. Tu prétends « prévenir les troubles mentaux ». Cela, n’importe qui peut le dire ; c’est une affirmation inoffensive et respectable. Mais tu veux y parvenir sans remédier à la misère sexuelle. Tu évites même d’en parler ; tu n’en as pas le droit. Ainsi, comme médecin, tu ne sors pas du bourbier.
Que dirais-tu d’un technicien qui parlerait de la technique du vol sans mentionner le moteur et l’hélice ? C’est pourtant ce que tu fais, ingénieur de l’âme humaine. Tu es un lâche. Tu veux retirer les raisins de mon gâteau, mais tu ne veux pas prendre les épines de mes rosiers. Pendant ce temps, tu te moques de moi et me qualifies de « promoteur de meilleurs orgasmes ». Voilà ce que tu fais, petit psychiatre ! N’as-tu jamais entendu les cris des jeunes mariées violées par leurs maris impuissants ? Ignores-tu l’angoisse des adolescents crevant d’amour insatisfait ? Préfères-tu ta tranquillité à la guérison de tes malades ? Combien de temps continueras-tu à placer ta dignité avant ton devoir de médecin ? »

On ne sait pas vraiment sur quel pied danser... Après de nombreuses pages qui s'apparentent à de l'insulte gratuite, Reich repart sur un ton plus posé, avec des propos qui sont enfin capables de justifier la sincérité de sa démarche :

Citation :
« Si, petit homme, tu as de la profondeur en toi, mais tu l’ignores. Tu as une peur mortelle de ta profondeur, c’est pourquoi tu ne la sens ni ne la vois. C’est pourquoi tu es pris de vertige et tu chancelles comme au bord d’un abîme, quand tu aperçois ta propre profondeur. Tu as peur de tomber et de perdre ainsi ton « individualité » si jamais tu obéis aux pulsions de la nature. Quand, avec la meilleure bonne foi, tu tentes de parvenir à toi-même, tu ne trouves jamais que le petit homme cruel, envieux, goulu, voleur. Si tu n’étais pas profond dans ta profondeur, je n’aurais pas rédigé ce texte. Je connais ta profondeur, je l’ai découverte quand tu venais me voir pour confier au médecin tes misères. C’est cette profondeur en toi qui est ton avenir. »

Citation :
« Tu es grand, petit homme, quand tu n’es pas petit et misérable. Ta grandeur est le seul espoir qui nous reste. Tu es grand, petit homme, quand tu exerces amoureusement ton métier, quand tu t’adonnes avec joie à la sculpture, à l’architecture, à la peinture, à la décoration, à ton activité de semeur ; tu es grand quand tu trouves ton plaisir dans le ciel bleu, dans le chevreuil, dans la rosée, dans la musique, dans la danse, quand tu admires tes enfants qui grandissent, la beauté du corps de ta femme ou de ton mari ; quand tu te rends au planétarium pour étudier les astres, quand tu lis à la bibliothèque ce que d’autres hommes et femmes ont écrit sur la vie. Tu es grand quand, grand-père, tu berces ton petit-enfant sur tes genoux et lui parles des temps passés, quand tu regardes l’avenir incertain avec une confiance et une curiosité enfantines. »
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