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 Oeuvre collective - Courtisanes du Japon

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MessageSujet: Oeuvre collective - Courtisanes du Japon   Oeuvre collective - Courtisanes du Japon EmptyDim 16 Sep 2012 - 18:38

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle10
Couverture : Utamaro, Le Maquillage blanc.

Il doit s'agir d'un gros plan inversé de :
Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle11
Kitagawa Utamaro (1753 -1806) : Femme se poudrant la nuque.
Courtisanes du Japon (2001). Textes traduits et présentés par Jean Cholley. Picquier poche. 222 pages.

Dans son introduction, Jean Cholley commence par brosser les conditions de la création de Yoshiwara.

En 1603 :
Citation :
"le premier des shôgun de la lignée des Tokugawa établit son gouvernement militaire dans une petite bourgade nommée Edo, au bord de ce qui est maintenant la baie de Tôkyô [...]" (page 7)
La ville croît rapidement. Les lieux de plaisir sont dispersés.
Citation :
"Shôji Jin'emon, dont on ne sait rien sinon qu'il était lui-même « du métier », conçoit de rassembler ces maisons en un seul quartier et demande au gouvernement de le construire". (page 7).
Pour ce faire, il utilise plusieurs arguments : surveillance des courtisanes facilitée, et les clients seront empêchés de dépenser plus que ce qu'ils peuvent se permettre, ce qui évitera bien des problèmes : "il ne sera permis aux clients de n'y rester qu'un seul jour et une seule nuit." (page 8 ).
De plus, les patrons de maisons s'engagent à vérifier la provenance des filles, pour limiter les cas où des gens adoptent les filles de pauvres gens... pour les amener à la prostitution par la suite.
Mais tout ça n'est, écrit Jean Cholley, qu'un "appât destiné aux vieux ronchons moralisateurs du gouvernement" (page 8 ).
Car, au-delà de considérations morales de surface, s'exprime "le professionnel gêné par la concurrence sauvage, et surtout les énormes profits, des proxénètes amateurs." (page 8 ).

Un troisième argument sera décisif : tout individu potentiellement suspect serait signalé immédiatement aux autorités.
Citation :
"C'est l'argument qui a emporté l'adhésion des autorités : aucun gouvernement ne peut se départir du besoin obsessionnel d'épier et contrôler ses sujets. Au début du XVIII° siècle, il demeure au Japon des milliers de guerriers au chômage, soldats perdus des armées vaincues par le nouveau maître du pays, qui errent à la recherche d'un moyen de se venger de leur humiliation et de leur misère. L'aventure d'Edo fascine les reîtres abandonnés, enchantés à l'idée de semer la confusion dans le nouvel ordre détesté que représente la ville. L'établissement de Yoshiwara a été un acte politique." (page 9).

Le Quartier est finalement créé en 1617.
En 1656, du fait de l'extension de la ville, il est transféré plus loin. Ce sera son emplacement définitif.


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MessageSujet: Re: Oeuvre collective - Courtisanes du Japon   Oeuvre collective - Courtisanes du Japon EmptyDim 16 Sep 2012 - 18:38

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle12
Hiroshige Ando (1797-1858) : Cerisiers en fleurs pendant le troisième mois le long des cinq rues du Nouveau Yoshiwara. Années 1830.

Citation :
"Le nouveau Quartier fut ouvert en 1657, sous la forme d'un rectangle de quelque 330 mètres d'est en ouest et de 220 mètres du nord au sud, soit une superficie d'un peu moins de dix-huit hectares. Les murs d'enceinte surplombaient à l'intérieur un fossé d'eau noirâtre, en fait les eaux d'évacuation du Quartier, qui au début avait une largeur de 9 mètres ; appelé o-haguro-dobu, « fossé de la teinture de dents », en raison de sa couleur [car les Courtisanes - notamment - se noircissaient les dents], il servait aussi, par sa dimension et sa puanteur, à décourager l'évasion des courtisanes ou éventuellement de personnes suspectées par la police. Les filles du plus bas niveau et les moins chères du Quartier tenaient leur antre près de ses rives." (page 11).

"[...] des établissements proposaient en devanture des courtisanes de bonne tenue, exposées à l'appréciation des badauds derrière des claies de bois : le client faisait son choix puis entrait dans la maison pour discuter des modalités avec le patron." (page 13)

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle13 Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle14
Utamaro, Courtisanes exposées derrière un treillage de bois d'une maison verte ; Prostituées en vitrine à Yoshiwara (photo de Kusakabe Kimbei ? ; 1841-1934).

Les Japonais adorent tout catégoriser. Les courtisanes étaient donc également catégorisées en fonction de leur rang. Celles du rang le plus élevé - les courtisanes tayû - étaient vingt-cinq vers 1660. Seuls les "grands du régime étaient assez fortunés pour pouvoir s'offrir leur compagnie." (page 14). Après les années 1760, il n'y en avait plus, les critères étant trop stricts (beauté, maintien, connaissances en chant, musique instrumentale, cérémonie de thé, littérature, etc.). Déjà à l'époque, on pouvait dire que c'était mieux avant...

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle15
Eishosai Chôki (actif de 1786 à 1808) : Scène : confession de Takao (Takao zange no dan ; milieu des années 1790). Takao était une tayû.

Suivaient d'autres catégorie, dont les tarifs étaient de moins en moins élevés : kôshi (qui n'apparaissaient pas publiquement, mais que l'on choisissait sur le Catalogue ; de plus elles devaient donner leur approbation), puis sancha, ...
Au cours du temps, des catégories disparaissent, des sous-catégories se créent. Chûsan, tsukemawashi, zashikimochi...

En fin d'introduction, Jean Cholley parle des deux types de textes japonais qui traitent de Yoshiwara :
- des textes littéraires apparus vers le milieu du XVIII° siècle, et qui nécessitent une multitude de notes, même pour les Japonais ;
- et puis les témoignages directs des clients, sous forme de senryû (voir définition, ici).

Jean Cholley va nous faire visiter Yoshiwara, nous expliquer ses rites, grâce à ces senryû, qu'il commentera.


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MessageSujet: Re: Oeuvre collective - Courtisanes du Japon   Oeuvre collective - Courtisanes du Japon EmptyDim 16 Sep 2012 - 18:39

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle16
Suzuki Harunobu (1724-1770) : Beauté de Yoshiwara (1770)

On comprend rapidement un élément important : "On ne se rendait pas à Yoshiwara sur l'impulsion du moment." (page 33). Le militaire provincial pouvait éventuellement croire qu'il pourrait parvenir rapidement à ses fins, "profitant d'une rare permission de soirée libre [...]. Le citadin, et l'amateur éclairé de délicats plaisirs, savaient qu'il convenait de procéder par étapes, patientes et presque ritualisées.
La première était la consultation et la lecture attentive, commentée, annotée, du Catalogue (saiken). L'ouvrage, tiré à des milliers d'exemplaires au printemps et à l'automne de chaque année, épuisé en quelques jours par des hordes de clients faisant le siège des librairies" (page 33) fournit les cartes, listes des maisons, règles à suivre, ainsi que les tarifs, les noms et rangs des courtisanes...

Citation :
"Avec le Catalogue
au sanctuaire d'Izumo
s'en va en prières" (page 35).

Le commentaire de Jean Cholley explique que le mari part officiellement pour le lointain Izumo...
Citation :
"La première - et seule - étape de sa pérégrination sera Yoshiwara, où il a décidé de passer le mois entier que lui aurait pris le véritable trajet, et de dépenser toutes ses économies secrètes." (page 35).

Citation :
"Les courageux, les rustres ou les amateurs tragiquement légers d'argent couvraient à pied le chemin conduisant à Yoshiwara. Les véritables connaisseurs n'avaient que mépris pour cette barbarie, et nul n'aurait osé lancer une invitation qui commençât par une longue marche." (page 39).
On peut donc y aller en chaise à porteurs...

Citation :
"Que ça dure longtemps
ou que l'on arrive plus vite
dépend du pourboire" (page 43).

Mais ça secoue drôlement !...

... ou bien en canot,
Citation :
“« [...] qui ne pouvait prendre qu'un passager, avec devant lui un plateau de nécessaire à tabac. Le client se retenait de toutes ses forces aux bordages pour assurer son équilibre, car les rameurs allongeaient la nage de façon dissymétrique et le canot roulait violemment ; il fallait donc accompagner les mouvements en souplesse, car le passager qui se raidissait de peur prenait le mal de mer et subissait force moqueries de la part des rameurs.[...]»" (citation d'un livre d'un certain Mitamura Engyo (1870-1952). (page 47).
Citation :
"Installé en broche
les deux mains bien accrochées
honte au péquenaud !" (page 50).


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MessageSujet: Re: Oeuvre collective - Courtisanes du Japon   Oeuvre collective - Courtisanes du Japon EmptyDim 16 Sep 2012 - 18:39


Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle17
Hiroshige Ando (1797-1858) : Le Quai Nihonzutsumi à Yoshiwara (cent vues d'Edo)
Il s'agit du dernier tronçon du quai avant d'arriver à Yoshiwara.
Plus qu'un kilomètre à parcourir sur un remblai (la Digue) pour enfin parvenir à Yoshiwara, qui est tout à côté de temples. On peut donc accompagner un convoi funéraire. Cela fait très certainement réfléchir sur la vanité de toute chose... mais être aussi bien pratique en cas de rencontre fortuite avec une connaissance :

Citation :
"Excuse sur la Digue :
« Ce jour je vais en prière
sur la tombe d'un parent »" (page 54).

D'une manière générale, c'est une excuse fort pratique : un mari dit à sa femme qu'il doit aller aux funérailles d'un membre de sa confrérie. Or, le temple Shôtô ne se situe qu'à cinq cent mètres de Yoshiwara...

Citation :
"« Si haute gratitude
devons au vénéré Maître »
lecture de sûtras" (page 58).

Les sûtras en question, ce sont les pages du Catalogue !
Mais, devant la recrudescence de services funèbres, les femmes ont fini par comprendre.

Citation :
"O funeste temps !
femmes devenues savantes
jusques en sûtras" (page 59).
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MessageSujet: Re: Oeuvre collective - Courtisanes du Japon   Oeuvre collective - Courtisanes du Japon EmptyDim 16 Sep 2012 - 18:40

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle18
Kikugawa Eizan (1787-1867) : La courtisane Oi et des apprenties - Scènes du Nouveau Yoshiwara

Très amusant : les maisons de thé, qui bordent la Digue, permettent de boire (du thé... et des boissons plus fortes), mais aussi de louer des vêtements : on ne va tout de même pas entrer à Yoshiwara en vêtements de deuil !
Citation :
"Mieux encore : avec un modique supplément, un employé portera ses habits laissés en garde afin de leur donner les plis, l'odeur de l'encens, la fatigue et la sueur d'une longue veillée funèbre." (page 62).
La grande classe !
Les moines, eux, se déguisent en médecin (qui ont le crâne rasé comme eux). Mais ils ne doivent pas oublier leur rôle :

Citation :
"Stupide médecin,
invité à une chanson
entonne un sûtra" (page 63)

Eh oui, la tenue de médecin ne fait pas toujours le moine !
Les moines devaient faire très attention à ne pas se faire prendre par leur hiérarchie, sinon la sanction était terrible.

D'une façon générale, il faut nécessairement passer par une maison de thé pour se renseigner sur les courtisanes libres, apprendre les derniers ragots, et se présenter ensuite dans une maison dans Yoshiwara en pouvant se recommander de la maison de thé.
Après seulement, on franchit la Grande Porte !


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MessageSujet: Re: Oeuvre collective - Courtisanes du Japon   Oeuvre collective - Courtisanes du Japon EmptyDim 16 Sep 2012 - 18:41

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle19 Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle20
Kuninaga Utagawa : Pluie à Yoshiwara (Shimpan ukie ado meisho hakkei Shin Yoshiwara no yau), vers 1810-1820 ; Ando Hiroshige (1797-1858) : Cerisiers de nuit à Yoshiwara (milieu 1830s)

Des surveillants sont là pour empêcher les courtisanes de s'enfuir. Elle cherchent parfois à se déguiser.

Citation :
"Toi le beau garçon,
un moment ! hurle un gardien
l'attrapant aux manches" (page 79).

On apprend également d'où proviennent les filles.
Tout d'abord, les femmes ayant cherché à tuer leur mari, mais ce dernier réchappant à la mort ; puis, les femmes convaincues de prostitution en-dehors de Yoshiwara pouvaient "passer de une à quatre années en exercice officiel à Yoshiwara" (page 82).

Citation :
"Les filles arrêtées
passent à la vente aux enchères
au Quartier là-haut" (page 82)
Mais la quasi-totalité des courtisanes ont été achetées fillettes, entre huit et douze ans et entraient en apprentissage. Ce sont des "personnages à l'appellation désopilante d'« intermédiaire en relations humaines »" (page 84) qui se chargeaient d'approvisionner les maisons. Ils vont acheter ces fillettes auprès de familles plongées dans la misère qui, ne pouvant nourrir leurs enfants, doivent se résoudre à en vendre. Un bon cataclysme, des mauvaises récoltes quelque part, et ce sont des occasions en or qui se présentent, il faut y aller !

Citation :
"Maquereaux et maquerelles
de sécheresses, pluies ou typhons
seuls à se réjouir" (page 84)


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MessageSujet: Re: Oeuvre collective - Courtisanes du Japon   Oeuvre collective - Courtisanes du Japon EmptyDim 16 Sep 2012 - 18:42

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle21
Kitagawa Utamaro : La Courtisane Karakoto de Chôjiya. (c) Musée Guimet.

Le lecteur va suivre le cérémonial des trois rencontres nécessaires au client éclairé pour parvenir à ses fins : la courtisane garde un air renfrogné, ne parle pas et ne reste que très peu de temps lors de la première rencontre, au cours d'un repas très onéreux ; la deuxième rencontre est à peine meilleure, puisque la courtisane reste un peu plus longtemps et ne dit que quelques mots. La troisième rencontre sera plus satisfaisante.
Tout cela est très bien raconté.

Les rencontres coûtent très cher : il faut payer les repas fins, geishas (qui, rappelle Jean Cholley "ne se livraient jamais à la prostitution, retenues en cela par de stricts décrets du gouvernement", page 94), etc.
Aucun crédit n'est autorisé. Le client apprendra à ses dépens ce qu'il en coûte de ne pas pouvoir payer.

Citation :
"Le premier commis
s'en vient payer la rançon
du fils du patron" (page 121).

De plus, le client d'un établissement ne devait surtout pas fréquenter un autre établissement : il risquerait alors une punition.
Et les dépenses continuent...

La courtisane doit toujours penser qu'il lui faudra se faire racheter par un riche client, ou bien trouver un point de chute, un protecteur, pour après. Car, à vingt-sept ans, après dix ans de service (généralement d'enfer), elle est libérée.
Mais que faire, alors ?
Car elle ne connaît rien du monde extérieur et à sa façon de parler, tout le monde saura que c'est une ancienne courtisane de Yoshiwara. Il faut donc absolument qu'un de ses clients s'attache à elle. C'est une question de survie. Sinon... que deviendra-t-elle ?

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle22
Suzuki Harunobu (1725 ?-1770), Courtisane sur une véranda
"Probablement entre 1760 et 1770. Oeuvre exceptionnelle chez Harunobu, par le format et par le thème [...]. La nuit est déjà tombée. La courtisane du premier plan, après s'être absentée de la joyeuse réunion (dans laquelle on voit une geisha jouer du shamisen) qui se dessine en ombre chinoise sur les shôji derrière elle, reste pensive, assaillie par la triste réalité de sa condition."(wikipedia)


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MessageSujet: Re: Oeuvre collective - Courtisanes du Japon   Oeuvre collective - Courtisanes du Japon EmptyDim 16 Sep 2012 - 18:42

Il faut arracher une promesse à un client. Tous les moyens sont bons pour convaincre les récalcitrants. Les courtisanes écrivent lettre sur lettre à leurs clients (il y en a des exemples, pages 131-132).

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle23 Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle24
Suzuki Harunobu (1725 ?-1770) : Torizumi - Beautés de Yoshiwara (1770) ; Une lettre pour la courtisane (1766).

Citation :
"Selon un dicton japonais, sincérité de courtisane est aussi rare qu'un oeuf carré." (page 128).
On l'entendra fréquemment dans Les Mystères de Yoshiwara (de Matsui Kesako).
Il faut donner des gages de sincérité au client. L'ultime recours, c'est se couper "le petit doigt de la main droite dont elle faisait ensuite cadeau au récalcitrant." (page 132). A ce sujet, dans les Mystères de Yoshiwara, on en apprendra de belles !

Citation :
"Lieu d'exécution
où se tranche un petit doigt,
repose-tête laqué" (page 133)

Que faire du petit doigt reçu ? Et, pour la courtisane, comment dissimuler l'absence de son petit doigt, qui en dira long sur son passé ?

Mais si, malgré tout, il n'est pas possible de trouver un point de chute, il reste encore une solution : rester.
Citation :
"[...] les établissements ne manquent pas où l'on recherche une surveillante générale (yarite) dont les connaissances professionnelles sont garanties, et qui aura à coeur de se venger de ce qu'elle a subi.

"Stupeur au premier,
une fille de l'année dernière
devenue guenon." (page 38)

Bien sûr, tout ceci n'est valable que pour les établissements de luxe. Ceux où le client choisissait les courtisanes derrière les treillis de bois, ou bien ceux près du Caniveau du Quartier ne nécessitaient pas tout ce cérémonial, et l'on parvenait à ses fins très rapidement.

Oeuvre collective - Courtisanes du Japon Cholle25
Ando Hiroshige : L'Aube dans les quartiers réservés (kakuchu shinonome)
La lueur du jour apparaît, mais les lanternes sont encore allumées ; les servantes et les courtisanes raccompagnent leurs invités, les adieux s'effectuant à la porte de Yoshiwara.


Yoshiwara a fermé définitivement en avril 1958.

Un livre vraiment très intéressant qui nous plonge dans un monde ultra-codé, fascinant, cruel.

On pourra par exemple poursuivre l'exploration du monde de Yoshiwara avec Les Mystères de Yoshiwara, de Matsui Kesako.
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