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| Jean Luc Lagarce | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Jean Luc Lagarce Lun 5 Fév 2007 - 17:45 | |
| Né le 14 Février 1957 en Haute-Saône, auteur, metteur en scène et co-fondateur du Théâtre de la Roulotte (Besançon) avec Mireille Herbstmeyer et François Berreur – cet auteur prolifique est mort du Sida le 30 Septembre 1995. Il avait tout juste 38 ans et il laissait une œuvre déjà immense: trois récits, un livret d'opéra, deux films vidéo, 19 cahiers de journal intime et une vingtaine de pièces( il en fut le principal metteur en scène). Son théâtre, théâtre de l'intime, a été traduit dans 12 langues, représenté dans une dizaine de pays, de l'Espagne au Japon. Ses pièces poignantes posent toujours les mêmes questions : que signifie vivre, aimer, partir? Il imagine souvent un homme qui reviendrait voir sa famille après de longues années d'absence. Il n’y a pas de cris, c’est presque le silence. On chuchote, on fait des confidences sur ce qui a été tu jusque-là. On ramène les souvenirs : ils mettent en évidence les failles, les souffrances, les êtres importants du passé. Ses pièces (éditées aux Solitaires Intempestifs): Carthage encore La place de l’autre Les Serviteurs Voyage de Madame Knipper vers le Prusse Orientale Noce Vagues souvenirs de l’année de la peste Histoire d’Amour (repérages) Retour à la Citadelle Les Orphelins Hollywood Sans Titre 1 Derniers Remords avant l’Oubli Les Prétendants Juste la Fin du Monde (esquisse du pays lointain) Music-Hall Histoire d’Amour (derniers chapitres) Nous, Les Héros Les Règles du Savoir-Vivre dans la Société Moderne Le pays lointain J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne
Dernière édition par coline le Sam 17 Jan 2009 - 0:09, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Lun 5 Fév 2007 - 17:46 | |
| J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne (1995):
écarté de cette famille par un père terrible, un jeune homme revient après la mort de celui-ci. Cinq femmes l'attendent dans la maison de l'enfance, elles disent les drames, les joies, l'espoir, les souvenirs, le retour. Mais est-il vraiment revenu ? | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Lun 5 Fév 2007 - 17:46 | |
| Histoires d'amour (derniers chapitres) (1992)
Un homme et une femme retrouvent un autre homme avec qui ils vécurent une histoire d'amour. Ils l'ont quitté pour vivre tous les deux ensemble. L'homme seul leur lit la pièce, le récit de leur histoire, tel qu'il veut s'en souvenir, tel qu'il l'imagine. | |
| | | coline Parfum livresque
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| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Lun 5 Fév 2007 - 17:47 | |
| Juste la fin du monde (1990)-
Le fils retourne dans sa famille pour l'informer de sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l'on se dit l'amour que l'on se porte à travers les éternelles querelles. De cette visite qu'il voulait définitive, le fils repartira sans avoir rien dit. | |
| | | coline Parfum livresque
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| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Lun 5 Fév 2007 - 17:49 | |
| 2007...Année Lagarce...
Jusqu'à la fin 2007, partout en France, de nombreux spectacles rendent hommage à l'auteur disparu en 1995. La scène pourrait prendre place dans une pièce de Jean-Luc Lagarce : le 18 septembre était inaugurée à Besançon une esplanade au nom de l'auteur mort prématurément en 1995, à l'âge de 38 ans. La consécration, en somme, pour celui qui s'était juré de « fuir les cérémonies finales, les enterrements, la remise des prix et les feux de camp ». On ne va plus cesser, jusqu'à la fin 2007, de découvrir ou redécouvrir cet auteur sensible et aigu, qui est devenu depuis le début des années 2000 le dramaturge de notre temps le plus joué sur les scènes françaises, loin devant son aîné Bernard-Marie Koltès...
(Le Monde) | |
| | | coline Parfum livresque
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| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Lun 12 Mar 2007 - 19:13 | |
| Le roman de Jean Luc Lagarce
Une enquête biographique de Jean-Pierre Thibaudat
Jean-Luc Lagarce (1957-1995) écrivait tout le temps. Des pièces, des récits, des lettres, son Journal. Une vie d’écrivain. Une vie d’homme de théâtre. Une vie d’homme. Autant de vies parallèles. Mais qui était-il ? Fils d’une famille ouvrière et protestante d’une bourgade de Franche-Comté, mort jeune (38 ans) du sida, reconnu après sa disparition comme l’un des auteurs de théâtre majeurs de la fin du XXe siècle, la vie de Jean-Luc Lagarce est celle d’un héros de roman. A travers les témoignages croisés de ses amis et de ses écrits, cet ouvrage raconte l’itinéraire et tente de cerner le portrait de ce grand homme (1,89 m) qui a si souvent mis la disparition au centre de sa vie et de son œuvre. Une biographie, peut-être. Assurément le roman de sa vie.
Editions Les Solitaires Intempestifs | |
| | | coline Parfum livresque
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| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Lun 12 Mar 2007 - 19:27 | |
| Extrait d'un article de Télérama: Les théâtres rechignaient à programmer ses œuvres. Aujourd’hui, son écriture sobre et entêtante est célébrée. Plus de dix ans après sa mort. Depuis sa disparition, le 30 septembre 1995, à l’âge de 38 ans, Jean-Luc Lagarce est non seulement un artiste reconnu et abondamment joué, mais il apparaît comme l’un des plus grands dramaturges de la fin du XXe siècle. Probablement supérieur, même, à un Bernard-Marie Koltès, son exact contemporain, également mort du sida, mais dont l’écriture baroque, sinon verbeuse, semble maintenant plus datée que la sienne, entêtante et dénuée de toute fioriture. Outre que l’air du temps des années 80 n’était pas celui d’aujourd’hui, Bernard-Marie Koltès eut pourtant l’incroyable chance d’être mis en scène par un Patrice Chéreau. Tel ne fut pas le cas de Lagarce, qui n’a jamais trouvé de son vivant un metteur en scène digne de son théâtre, alors que certaines de ses pièces ont été redécouvertes ces dernières années par des metteurs en scène de tout premier plan – de Joël Jouanneau à Jean-Pierre Vincent – et qu’une « année Lagarce » le célèbre actuellement un peu partout en France. Il aurait eu 50 ans en février 2007. [...] Si ses mises en scène de textes d’auteurs reconnus le hissent rapidement au rang de professionnel, il a le plus grand mal à monter ses œuvres. Certes, les premières étaient un brin obscures. Mais même lorsque son style s’affine et s’épure, ses chroniques intimistes simplifiées à l’extrême ne suscitent que peu d’intérêt chez les programmateurs. Il s’en désespérera tout au long de sa courte existence, ainsi qu’on peut le mesurer dans la lecture de son journal et dans sa correspondance avec ses intimes. Car le mal qui l’a détruit n’a jamais empêché Jean-Luc Lagarce d’écrire. On peut même dire que les pièces qui ont le mieux contribué à sa réputation ont été conçues alors qu’il savait ses jours comptés. Trois d’entre elles, Juste la fin du monde, J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne et Le Pays lointain, racontent comment un homme rend une dernière visite à sa famille avec laquelle les liens sont devenus inexistants. Il vient leur dire qu’il va mourir, mais incapable de s’attendrir sur lui-même, il n’arrivera pas à confier quoi que ce soit. Alors ce sont les autres qui parlent. De leurs regrets, de leurs frustrations. En réalité, de l’amour qu’ils ont pour lui. C’est pourquoi ces pièces sont si déchirantes. Comme le sont les monologues, Le Voyage à La Haye et L’Apprentissage, dans lesquels Lagarce parle de sa maladie et du sentiment d’étrangeté qu’elle suscite en lui. Rarement dramaturge aura si puissamment approché le mystère de la mort. L’aura si fortement exorcisé. Si intimement apprivoisé.
Dernière édition par le Lun 12 Mar 2007 - 19:58, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Lun 12 Mar 2007 - 19:29 | |
| Voir:
-L'Apprentissage: du 23 mars au 3 mai aux Déchargeurs à Paris.
Une petite fille, un jour : "Et avant que je sois née, les autres étaient déjà là ?"
Un homme sort du coma : il raconte le retour à la vie et la redécouverte des sens : l’ouïe, la vue, la parole… jusqu’à sa première sortie de l’hôpital.
Le regard de Lagarce sur ce monde qu’il retrouve est plein d’une ironie et d’une méchanceté qui le tiennent en vie, et sous sa plume, l’hôpital devient le lieu d’une féroce comédie humaine.
Comme pour Le Bain ou Le Voyage à La Haye, la dimension autobiographique de ce monologue est manifeste. Pourtant, l’écriture de Jean-Luc Lagarce ne peut se résumer à un témoignage ou même à un autoportrait. Sa force est sa langue, vive, minutieuse et drôle, qui épouse les allers-retours de la pensée qui s’invente. - Le Pays Lointain: du 19 au 27 avril au Théâtre Garonne à Toulouse.
La dernière pièce de Jean-Luc Lagarce. Le pays lointain, histoire quasi autobiographique, d’un jeune homme qui revient sur ses traces, vers sa famille, pour lui annoncer sa mort prochaine. Un voyage entre passé, présent, vie et mort. Rodolphe Dana a trouvé dans l’écriture de cette pièce, une nécessité : « celle de dire, de blesser, d’émouvoir et d’aimer ». Il y est question de la famille, celle dont on hérite et celle qu’on a choisi, et qui finissent par tant se ressembler ; de tout ce qu’on ne dit pas ou qu’on n’arrive pas à dire aux gens que l’on aime « comme si le plus bel acte d’amour qu’on pouvait offrir à quelqu’un, c’était d’enfin oser être vrai. » ; de la mort et donc de la vie, car sur scène les morts parlent aux vivants et ça n’a rien de sordide. C’est simple et toujours drôle. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Mar 23 Oct 2007 - 12:40 | |
| Juste la fin du monde
Jean-Luc Lagarce aurait eu 50 ans en 2007. Cette année le célèbre par de multiples mises en scène de ses pièces, par des manifestations autour de son œuvre, par son entrée au programme des classes option théâtre des lycées. Il serait le premier à s'étonner de cette célébration, lui qui eut tant de mal à faire entendre son écriture du secret. Presque déjà classique, son oeuvre, traduite dans une dizaine de langues s'impose tant par son propos, dire l'intime aujourd'hui, que par l'exigeante beauté de son écriture.
"Juste la fin du monde" est une pièce écrite en 1990 à Berlin, quelques mois après la chute du mur et cinq ans avant la mort de l’auteur. Comme on peut le voir, le projet était intime, lié à sa propre fin. Jean Luc Lagarce est mort du Sida en 1995. "Juste la fin du monde" fut créée par Joël Jouanneau en 1999.
Louis, c’est l’aîné de la famille. Il est parti très tôt pour mener sa vie hors du cercle familial et devenir écrivain. Pendant longtemps, il ne va pas revenir et n’envoyer de ses nouvelles que par de brèves cartes postales, des « petites lettres elliptiques » . Mais Louis sait l’imminence de sa mort. Il décide de revenir parmi les siens pour le leur dire. Il redoute ce retour mais il revient pourtant. Vers sa mère, sa soeur, son frère qui s'est marié pendant son absence et a eu deux garçons. La pièce raconte ces retrouvailles avec le cercle familial. Le retour de Louis ranime d'anciennes querelles. Sous le regard de la mère, frères et sœurs se déchirent, essaient de rattraper le temps perdu et c’est un raz-de-marée de paroles malheureuses : malheureuses parce qu’elles n’auraient pas dû se dire à ce moment-là, pas comme ça… malheureuses parce qu’elles traduisent les blessures profondes de chacun : la solitude, les rancoeurs amplifiées par la longue absence de Louis…C’est l’amour qui se dit sous un masque de haine. «Tu as dû parfois regretter de ne pouvoir nous faire sentir ce besoin de nous, et nous obliger de nous-mêmes, à nous inquiéter de toi», lui lance sa soeur Suzanne.
Louis, peu à peu, sent bien qu’il n’est plus nécessaire de dire ce pourquoi il était venu. Il va repartir sans avoir rien dit d'autre que les choses banales qu'on se dit dans les familles quand on ne sait plus comment se parler. En épilogue, Louis (mort ou vivant ?) solliloque avant de s’effacer…Louis, le revenant…Louis qui a tenté de revenir, oui, vers les siens…ou Louis qui revient (comme un fantôme?) nous parler de ce retour où il n’a pas pu se livrer…Il est reparti avec son secret, « sans jamais avoir osé faire tout ce mal »…
Ces thèmes du retour, de la difficulté de dire, des non-dits familiaux, Jean Luc Lagarce les inaugure avec Juste la fin du monde. Il les reprendra dans J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne et dans Le Pays lointain. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Mar 23 Oct 2007 - 12:49 | |
| Juste la fin du monde (épilogue)
"Après, ce que je fais, je pars. Je ne reviens plus jamais. Je meurs quelques mois plus tard, une année tout au plus.
Une chose dont je me souviens et que je raconte encore (après j'en aurai fini): c'est l'été, c'est pendant ces années où je suis absent, c'est dans le Sud de la France. Parce que je me suis perdu, la nuit, dans la montagne, je décide de marcher le long de la voie ferrée. Elle m'évitera les méandres de la route, le chemin sera plus court et je sais qu'elle passe près de la maison où je vis. La nuit, aucun train n'y circule, je n'y risque rien et c'est ainsi que je me retrouverai. A un moment, je suis à l'entrée d'un viaduc immense, il domine la vallée que jedevine sous la lune, et je marche seul la nuit, à égale distance du ciel et de la terre. Ce que je pense (et c'est cela que je voulais dire) c'est que je devrais pousser un grand et beau cri, un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée, que c'est ce bonheur-là que je devrais m'offrir, hurler une bonne fois, mais je ne le fais pas, je ne l'ai pas fait. Je me remets en route avec le seul bruit de mes pas sur le gravier.
Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai." | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Mer 24 Oct 2007 - 1:02 | |
| J'ai fair ce soir 300km et payé 28 euros pour aller voir Juste la fin du monde, texte de Jean Luc Lagarce, mise en scène François Berreur. Avec Danièle Lebrun, Elizabeth Mazev, Clotilde Mollet, Hervé Pierre de la Comédie-Française, Bruno Wolkowitch. Autant j'ai apprécié de lire le texte de Lagarce, autant cette pièce m'a paru insupportable...J'ai somnolé sur certains monologues, j'ai été très agacée sur d'autres... De quoi vous faire détester le théâtre! Un comédien de la Comédie Française pas vraiment taillé pour le rôle de Louis, des acteurs "gueulards" sans finesse, sans nuances, une mise en scène aberrante et...nulle... Je suis furieuse! Un petit échantillon?... VOYEZ DONC | |
| | | Sieglinde Posteur en quête
Messages : 67 Inscription le : 08/03/2008 Age : 34 Localisation : Val d'Oise
| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Jeu 13 Mar 2008 - 18:41 | |
| Ah j'ai vu une de ses pièces l'année dernière. Les solitaires intempestifs.
Un collage à partir des textes de : H.P. Roché – A. Tchekhov – D. Parker – F. Kafka – A. Dumas fils – H. Mac Coy – F.-S. Fitzgerald – J. Eustache – M. Duras – V. Woolf – A. Cohen – G. Flaubert – M. Jouhandeau – K. Tucholsky – P. Handke – H. Ibsen – B. Strauss – D. Gascoyne – Stendhal – H. Guibert – A. Strindberg – G. Perec
Ca peut sembler curieux à première vue de mélanger ainsi des écrivains de styles et d'époques si différents, mais le résultat est très réussi. La pièce est drôle, dynamique, haute en couleurs, émouvante et l'histoire se tient du début à la fin (si si !!). Au bout d'un moment, on n'oublie que le scénario n'est pas original tant les textes s'enchaînent bien. (Mais on peut aussi, en bon bibliophile, chercher à mettre un auteur sur chaque scène^^)
Du grand art :) | |
| | | Perséphone Espoir postal
Messages : 30 Inscription le : 20/12/2007 Age : 41 Localisation : Au pays des Mirabelles
| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Ven 14 Mar 2008 - 17:02 | |
| Juste la fin du monde a été jouée près de chez moi et j'en avais parlé dans le magazine étudiant où je sévis... malheureusement je n'ai pas pu assister à la représentation, du coup je ne sais pas trop quoi en penser, la pièce m'attirait très peu sur le papier ... Coline, tu l'as vue dans quelle ville ? merci pour la vidéo ... en écrivant sur cette pièce, j'étais vraiment tentée de partager ton avis !! mais ne l'ayant pas vue en vrai ... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Ven 14 Mar 2008 - 21:19 | |
| - Perséphone a écrit:
- Juste la fin du monde a été jouée près de chez moi et j'en avais parlé dans le magazine étudiant où je sévis... malheureusement je n'ai pas pu assister à la représentation, du coup je ne sais pas trop quoi en penser, la pièce m'attirait très peu sur le papier ...
Coline, tu l'as vue dans quelle ville ? merci pour la vidéo ... en écrivant sur cette pièce, j'étais vraiment tentée de partager ton avis !! mais ne l'ayant pas vue en vrai ... Je suis allée la voir à Bourges... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Luc Lagarce Jeu 23 Oct 2008 - 15:54 | |
| Jean Luc Lagarce, une fois encoreC’est une chose assez étrange à formuler, mais il me semble que de cette année Lagarce que nous aurons traversée, deux événements resteront, comme deux pas de côté absolument magnifiques. Et ce ne sont pas les mises en scène nombreuses des pièces écrites par Lagarce lui-même, qui ont été naturellement le plat de résistance de l’hommage rendu au dramaturge-metteur en scène (né en 1957 et mort du sida en 1995), même si… Peut-être même, à ce propos, une telle accumulation de textes montés donne-t-elle à Lagarce et à son œuvre un relief un peu démesuré.
Il y eut d’abord la reprise à l’identique de la mise en scène que fit Lagarce en 1991 de La Cantatrice chauve, de Ionesco (acidulée, presque pimpante, enjouée, dynamique, vivante, éclairante…), et puis et puis et puis… par dessus tout, Ebauche d’un portrait, créée en mars dernier au Théâtre Ouvert (Paris), reprise cet automne au même endroit et bientôt prête à partir en tournée. Une mise en scène de François Berreur, d’après le journal de Lagarce (deux volumes édités aux Solitaires Intempestifs) et l’interprétation proprement inouïe du comédien Laurent Poitrenaux…
On n’est pas certain dans les premières minutes du spectacle que les propos de Lagarce (ses commencements, ses rapports à l’institution, les difficultés financières de sa compagnie…) puissent nous concerner ni tout à fait nous convaincre et puis, peu à peu, comme si nous acceptions d’entrer en commerce, en relation, avec un inconnu, de passer par dessus ses vanités et ses fausses modesties, sa comédie d’être humain, d’entrer littéralement dans son jeu, nous basculons, nous cédons, nous lâchons prise comme disent les gens aujourd’hui, membre par membre, organe après organe, centimètre de peau par centimètre de peau, jusqu’à ne plus voir en lui que notre semblable, notre double.
Je ne suis pas certain que le surgissement du sida dans l’existence de Lagarce y soit pour quelque chose : il n’ajoute ni ne retranche au pathétique ordinaire de notre héros ordinaire. Non, c’est tout un ensemble, j’appellerais ça l’épaisseur d’un homme, que nous avons sous les yeux, un homme contemporain de la post-modernité, de la post-utopie, du désenchantement, du désengagement, un orphelin du monde d’hier comme il y en a tant. Ses parties de cul, ses dragues nocturnes, son quotidien ou ses contradictions d’homo par exemple, lui donnent une densité quelquefois sidérante. Tout comme ses relations à ses parents, au cultissime couple Attoun (fondateurs et patrons du Théâtre Ouvert) ou encore au pays de Montbéliard.
Et tandis que Lagarce va presque tranquillement vers sa mort, qu’il le sait, que nous le savons, que nous l’y accompagnons sans plus rien lui refuser, sur un écran défilent les années et les jours, le nom de morts illustres. Et lorsque vient la fin du spectacle (deux heures environ), que je ne raconterai pas, nous avons traversé, graves et légers, sans forcément nous en rendre compte, le trait ou le temps d’une existence. Nous avons accepté de perdre et de nous perdre. Le spectacle, ça devrait être ça tout le temps, une rencontre et une perte, quelque chose qui nous ramène à nous-mêmes, différents (et meilleurs s’il se peut).Daniel Conrod (Télérama) | |
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